Syrie : les lobbies orchestrent le jeu occidental


aipacChassés par la porte, ils reviennent toujours par la fenêtre. Les bellicistes reviennent à la charge.

On a vu comment Poutine a repêché Obama au bord de la noyade. Pas à pas, le président américain s’est vu mener en douceur et sans vagues vers une guerre qu’il a été à deux doigts de déclencher. Le sabotage poutinien semblait avoir réussi, sinon à éliminer les risques d’une 3ème Guerre Mondiale, au moins à enrayer la machine infernale. Les appels de la Maison Blanches au congrès n’auraient rien empêché à terme. Il a fallu démonter la construction guerrière basée sur l’utilisation des armes chimiques. La ‘’gaffe’’ de Kerry tombait à point nommé pour créer une situation dont il fallait tenir compte.

Après le cafouillage de Kerry où il apparaissait comme un grand nigaud qu’il n’est sûrement pas, on a assisté au déchainement de la fureur du camp des va-t’en-guerre qui tous, sans exception, n’ont qu’un dieu, Israël, et comme donneurs d’ordre, l’AIPAC. Tous leurs espoirs de guerre tombaient brutalement à l’eau, et l’on voyait mal comment ils allaient s’y prendre pour raviver la flamme guerrière. La diplomatie semblait définitivement prendre le pas sur l’option militaire.

L’illusion aura été de courte durée. La contre-attaque avait été relancée dès le début, mais personne n’y avait accordé vraiment d’importance, à cause de son origine, le couple Hollande-Fabius. En effet, pendant que les néocons américains se remettaient de leur déroute, la mission de relancer la machine avait été confiée au couple français, aidé par les britanniques. Ils ont commencé doucement d’abord, par une proposition timide d’une réunion d’urgence du Conseil de Sécurité. Puis de manière plus ferme, ils ont demandé une résolution englobant l’article VII. Et enfin, de manière plus insistante, ils ont réclamé à cors et à cris une résolution contraignante, toujours avec le fameux article VII. Cette hargne et cet entêtement n’étaient en rien destinés à faire pression sur les russes ou les chinois dont ils connaissent fort bien les positions. Elles étaient plutôt destinées à relancer le processus de guerre et à mettre la pression sur la Maison Blanche elle-même. Le camp sioniste français, malgré les tentatives de marginalisation dont il a fait l’objet par le Kremlin et la Maison Blanche, est en train de réussir son coup. L’administration américaine tend de plus en plus à épouser l’idée d’une résolution contraignante, et cela d’autant plus facilement qu’elle sait que ni Moscou, ni Pékin ne fléchiront et qu’elle ne prend donc pas de risques. La victoire française (drôle de victoire !) tendra à complexifier les discussions et éloigner les solutions. C’est exactement ce dont ont besoin les va-t’en-guerre, pour le moment, avant de reprendre l’offensive.

On a tendance à regarder les lobbies sionistes comme des entités séparées. Ils ressemblent plutôt à des corps d’armée au sein d’une même armée, se portant secours  en cas de difficultés. Même si ce sont les Etats-Unis qui donnent le la, tous les hommes de pouvoir de l’Occident sont gérés par la même armée. Non seulement ils subissent les mêmes pressions, ils exercent aussi les uns sur les autres des pressions mutuelles provenant de leurs corps d’armée respectifs.

Pour ce qui concerne la Syrie, il semble que l’on cherche, par tous les moyens, à mettre en place une autre ‘’ligne rouge’’, la première ayant avorté.  En clair, il faut trouver un autre prétexte. N’est-ce pas Bernard Kouchner qui a malencontreusement lâché le mot ? Malheureusement, pour avancer dans leurs plans, le prétexte n’a pas besoin d’être convaincant. Il leur suffit de croire qu’il l’est.

Avic

2 réflexions sur « Syrie : les lobbies orchestrent le jeu occidental »

  1. Très juste article ! je me demande ce qu’en pense V.Poutine de ces va -t-en guerre stupides qui insistent ? Je souhaite qu’il réagisse fortement et qu’il les mate enfin une bonne fois pour toutes !

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