Gilles Le Guen semblait être le pire cauchemar de la France. Il était un français blanc qui pouvait se déplacer à sa guise dans tout le pays et avait engagé sa fidélité à la branche d’Al-Qaïda en Afrique du Nord. Il avait même combattu aux côtés des djihadistes pendant leur occupation du nord du Mali. Mais l’histoire ne pouvait pas être si simple: les membres d’Al-Qaïda ont commencé à soupçonner qu’il était, en fait, un espion envoyé par la France pour infiltrer leurs rangs, et ils ont lancé une enquête pour déterminer ses vraies loyautés.
Dans les années 60, à l’avènement des indépendances en Afrique, on voyait disparaître le corps des tirailleurs sénégalais après près de cent ans d’existence. Qui étaient les tirailleurs sénégalais ? Aujourd’hui, dans un contexte de recherche de reconnaissance en tout genre, on les présente presque toujours en référence à leur rôle au cours des deux guerres mondiales au cours desquelles leur sacrifice contribua à sauver la France. Si on parle d’eux, c’est aussi et surtout à cause de la manière dont ils furent utilisés dans les combats lors de la Grande Guerre, sous le commandement du général Mangin, et de l’ingratitude de la France à leur égard à la fin des conflits.
Tout ce qui touche Kadhafi de près ou de loin reste dangereux. N’allez pas dans un restaurant qui a été fréquenté par le Guide libyen, vous prendriez de gros risques. Si vous allez au cinéma, assurez-vous qu’il n’y a jamais mis les pieds. Vous vous garantissez une meilleure longévité. Kadhafi fait encore peur. La démolition de la Libye n’a pas suffi. Son assassinat n’a pas calmé les esprits. La haine est toujours là, tenace. Comment expliquer, sinon, cet acharnement à démolir tout ce qu’il a touché, à détruire tout ce qui lui a appartenu, comme si on voulait éradiquer la moindre trace de son passage sur cette terre ?