Les européens de l’Est entrent en croisade contre les extrémistes en Syrie


Plusieurs milliers de réservistes se sont inscrits dans le corps des volontaires russo-ukrainiennes qui se rendront en Syrie pour combattre les extrémistes islamiques, nous informe la revue Novii Region.

L’initiateur de la création de ce corps de volontaires est un vétéran du service du renseignement ukrainien, le lieutenant-colonel Sergei Razoumovski. Son appel pour rejoindre le détachement militaire et qui a été publié dans les médias, a eu un certain écho et a attiré beaucoup de bénévoles de la Fédération de Russie, de Biélorussie, de Moldavie et de l’Ukraine.

Cette initiative du Colonel Razoumovski  est née avec le bombardement de l’armée syrienne par l’aviation israélienne et a été enflammé par la levée de l’embargo de l’UE sur les livraisons d’armes à l’opposition syrienne, et le franchissement de la frontière entre la Turquie et la Syrie par le sénateur républicain John McCain pour rencontrer les terroristes d’Al-Qaïda qui sont sous le commandement de Salim Idris, le chef de l’armée de libération de la Syrie.

Selon Sergueï Razoumovski, les volontaires s’inscrivent pour se rendre en Syrie, comme en 1876-1877, où des volontaires et des personnes de la population orthodoxe faiblement armées se mirent aux côtés de l’armée russe pour se battre pour l’indépendance de la Roumanie, la libération de la Bulgarie, la Serbie et la Grèce du joug ottoman. « Quand la Bulgarie avait été noyée dans le sang par les Turcs, les volontaires étaient arrivés de toute la Russie. Ces gens ne viennent pas pour des rations, des médailles ou des récompenses, mais pour défendre la foi orthodoxe « , a déclaré Razoumovski.

Le corps des volontaires de la paix dirigés par le lieutenant-colonel Sergei Razoumovski pourraient jouer un rôle important dans les événements qui se déroulent au Moyen-Orient parce qu’il est déjà structuré en catégories comme une force armée, où prédominent des experts dans l’exploitation et la maintenance technique des systèmes d’armes les plus modernes. Parmi eux, il y a, en plus, les redoutés parachutistes et d’anciens combattants des forces spéciales OMON, (vétérans des combats de rue et de la lutte anti-insurrection en Tchétchénie et en Afghanistan), parmi lesquels on trouve des équipes d’élites  qui ont opéré dans le passé au sein des systèmes de défense antiaérienne, russes S-200 et S-300, les systèmes de missiles de croisière supersonique 3M-54 Klub, P-700 Granit, P-800 Oniks, et subsonique Kh-555/Kh-101 (portée 3000 km), des batteries d’artillerie de haute précision avec des projectiles à guidage laser « Krasnopol » et « Kitolov-2M »  et des missiles sol-sol OTR-23 Oka (portée 500 km). Une fois en Syrie, ils n’auront besoin d’aucun temps d’adaptation et seront d’emblée opérationnels sur les systèmes S-300 et autres armes modernes complexes, devenant dans le même temps des instructeurs pour les militaires syriens.

Selon l’initiateur de l’action, les autorités syriennes auraient offert aux volontaires la citoyenneté du pays, eux et leurs familles et leur auraient proposé de contribuer financièrement à l’achat de leur maison (après la guerre). L’auteur de l’appel  affirme qu’il a l’intention d’adresser un message au responsable du gouvernement syrien et au commandant de la Flotte russe de la mer Noire pour aider aux déplacements des volontaires.

Il est possible que l’initiative de paix des volontaires s’étende et gagne des adeptes dans les anciens états communistes, qui sont maintenant membres de l’OTAN, en raison du cynisme exprimé par les Etats-Unis vis-à-vis des soldats de ces pays pendant la phase de pré-adhésion. Par exemple, les États-Unis ont imposé à la Roumanie, comme condition d’intégration à l’OTAN, de réduire sa structure défensive à 25% de ce qu’elle était en 1996. De 1997 jusqu’en 2004, lorsque la Roumanie a rejoint l’OTAN, 86 unités militaires ont été fermés, en particulier ceux équipés de la technologie la plus moderne à ce moment-là.

A la suite de cela, en 1998, les batteries S-125 (Neva / Petchora) 2A (portée 35 km, altitude maximale 18 km), entrées en dotation de  l’armée roumaine en 1986, ont été «données» à Israël. Notez que le  27 Mars 1999, un vieux missile S-125 a abattu un avion «furtif» américain F-117 dans la localité yougoslave Budjanovci et la version Pechora-2M a été extrêmement efficace dans la lutte contre les missiles de croisière. L’objectif des Etats-Unis était de disposer des armes produits à l’Est pour alimenter les guerres civiles sur le continent africain, en particulier en Angola En voici la preuve :

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Les intermédiaires de telles transactions illégales d’armes qui violaient l’embargo sur les armes imposé par l’ONU, étaient des officiers de l’armée israélienne, originaires de Roumanie. L’un d’eux était le lieutenant-colonel Shimon Naor auquel les autorités roumaines ont émis, en plus, un passeport roumain au nom de Simon Herscovici. Né le 19 Octobre 1949 à Galati, il a fait une brillante carrière militaire dans l’armée israélienne, en participant aux guerres israélo-arabes et formait un tandem avec le col. Oliver North (conseiller militaire du président Ronald Reagan)  impliqué dans l’opération Iran Contra (Irangate) en 1986.

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Cette aventure profitable uniquement pour les Etats-Unis et Israël au détriment de la Roumanie, a fait que, de 38.000 officiers roumains actifs il n’en restait plus que 19 000 et de 37.000 sous-officiers on est passé à 23.000. Plus de 30.000 officiers et sous-officiers roumains qui étaient en fait de véritables professionnels, furent limogés laissant l’armée sans opérateurs pour les systèmes des armes modernes. Des situations similaires se trouvent en Bulgarie, Hongrie, République tchèque, Slovaquie, Pologne, les ex-républiques yougoslaves de Slovénie et de Croatie, tous membres de l’OTAN mais aussi en Moldavie, Ukraine, Monténégro, Biélorussie, Géorgie et l’Azerbaïdjan, qui ne sont pas membres de l’OTAN. Notez que dans la plupart de ces pays les réservistes ont constitué leurs propres structures syndicales, reliées entre elles, ce qui leur donne une autonomie maximale de décision.

Vidéo :http://www.liveleak.com/view?i=311_1369928086

Voir aussi :

Que signifie «gentleman agreement» pour les gouvernements américain et Israélien?

La vraie bataille pour la Syrie, celle dont les médias ne vous parleront jamais

Par Valentin Vasilescu, pilote d’aviation, ancien commandant adjoint des forces militaires à l’Aéroport Otopeni, diplômé en sciences militaires à l’Académie des études militaires à Bucarest 1992.

Traduction : Avic

Sources :

http://french.ruvr.ru/news/2013_05_28/Un-corps-de-volontaires-russo-ukrainiens-se-rendra-en-Syrie-2076/

http://www.noi.md/md/news_id/22722

http://www.nr2.ru/kiev/438752.html

48 réflexions sur « Les européens de l’Est entrent en croisade contre les extrémistes en Syrie »

  1. Salut Avic,
    Je sais que terme « croisade » figure dans l’article initial que tu n’as fait que traduire mais l’utilisation de ce terme lourd de sens me dérange dans la mesure où sera exploité par les sionistes et leurs laquais wahhabites pour justifier la guerre de religions qu’ils préconisent.
    Amicalement.

    1. Salut Le Caïd,
      A vrai dire, j’ai légèrement modifié le titre, mais j’ai tenu à garder le mot  »croisade » pour faire boomerang, et enfin élargir le sens du mot, car en occident, il est toujours vu de manière restrictive et déformée (par le petit bout de la lorgnette). Je ne sais pas si ce choix est judicieux, mais bon, j’ai tenté le coup.

  2. ça annonce une guerre a grande échelle ?les russes descendent par petites tapes dans l’arène ,ou c’est une façon de répondre du tac au tac à la livraison d’armes aux rebelles par l’Ue et les ingérences d’Israël dans le conflit ou de faire monter la pression avant la conférence sur la Syrie ?mais au moins les occidentaux savent à présent de quel coté se trouve la Russie aujourd’hui ,le tribalisme aveugle non merci pour elle ,je pense que Constantinople comme la révolution bolchevique a laissé des traces amers et vives

  3. Noyés dans le sang par les Turcs… Relisez l’histoire la les Ottomans étaient un peuple noble qui pratiquait l’islam authentique, donc les de sangs …

    1. LES OTTOMANS UN PEUPLE NOBLE ? si je peux me permettre, je suis d’Algérie, un pays d’Afrique du nord, colonisé par les ottomans durant plus de 4 sielces. et s’il y’a une chose que je tiens de mon père et lui de son père.. c’est qu’ils furent beaucoup plus sanguinaires et esclavagistes que les français qui sont passés après, et qui sont resté un peu plus d’un siècle.
      Pour votre article, excellent par ailleurs, est-il possible d’avoir la source svp ?
      Cordialement

      1. Colonisé par les ottomans ? Relisez votre histoire très cher car en réalité ce sont les Algériens eux mêmes qui ont proclamé Baba Arrudj émir d’Alger alors qu’il en chassa les espagnols, pour y établir une région forte (la fameuse « Alger l’imprenable ») et religieuse (« la vile aux cent mosquées » ne vous dit peut être rien car le FLN « libérateur » l’a transformé en ville aux mille qahwa)

        1. j’admire votre loyauté envers votre pays Monsieur. Il est évident que vous étiez puissant en ce temps là au point que les algériens ont effectivement fait appel à vos ancêtres pour les aider. Mais si vous regardez d’un peu plus prés vous verrez que très vite les choses ont viré à la colonisation. Je vous pris en même temps de modérer vos propos quand vous parlez de mon pays autant que je le fais en parlant du votre Monsieur.
          Cordialement.

        2. Les arabes racontent toujours des histoire, jamais l’Histoire. Si les petites minorites juives et arabes venues de l’Andalousie , chassées par les espagnoles, ont effectivement demandé de l’aide aux turques, les habitants de ce territoire que la France a nommee algerie, les Kabyles, eux se sont toujours battues contres les pirates musulmans. Ils avaient meme réussis a chasser ces pirates sur Jijel pendant 7 ans. les retour sur Alger est du effectivement a la traîtrise de ces arabo-juifs frères siamois a l’époque.
          Cette carte est faite 300 ans apres la petite histoire que vous avez raconté lhttps://fbcdn-sphotos-f-a.akamaihd.net/hphotos-ak-frc3/1233463_10201807094636908_1592472329_n.jpg
          :

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          IV. La Grande-Kabylie au temps de la régence d’Alger. — Importance de la nationalité kabyle.

          Vers le milieu du siècle dernier, trois Kabyles de la tribu des Iraten suivaient un jour la rive droite du Sébaou, se rendant au marché de Bordj-Tazerarth, le poste le plus avancé qu’un caïd turc occupât dans la vallée. C’était alors la saison des figues, la saison féconde où pauvres comme riches ont le ventre content, la saison d’ivresse où les têtes travaillent, où l’humeur est plus batailleuse, la langue plus mordante, la main plus prompte à saisir l’arme et à s’en servir. Les trois voyageurs discutaient : intérêts publics ou privés, entre Kabyles jamais les motifs de discourir ne manquent ; or il s’agissait entre deux d’entre eux de la force respective de leurs partis ou soffs. Chacun s’entêtant à vanter le sien, on s’échauffe, on s’injurie, et sur la porte même du bordj les poignards allaient jouer quand le troisième Kabyle, plus conciliant, propose de choisir le caïd turc lui-même pour arbitre en la querelle. Ainsi fut fait. On raconte l’affaire au caïd. L’un des plaignans appartenait au soff d’en bas ; ses cultures, voisines de la vallée, pouvaient offrir prise assez facile aux cavaliers du caïd ; l’autre était du soff d’en haut, plus en amont de la rivière, plus garanti dans sa montagne, plus important à ménager. C’est à l’homme d’en haut que le caïd donna raison.. « N’importe, s’écrie le vaincu avec colère, la poudre décidera si celui d’en haut a son fusil plus long que le mien, » et aussitôt il se hâte vers son village, rassemble son soff, fait appel dans la tribu à tous ses partisans, et fond dès le lendemain sur le soff opposé, que déjà son adversaire avait mis en armes. Bien des jours se passèrent en combats, avec des succès partagés, et le caïd turc de Tazerarth se frottait les mains d’aise, spectateur tranquille d’une guerre qui affaiblissait de dangereux voisins. Mais voilà que les marabouts parviennent enfin à calmer les esprits kabyles ; on s’était bien battu, et des deux parts l’honneur était sauf : — quel sera donc le vrai moyen de fêter la réconciliation ? Unanimement l’on demande que les partis profitent de leur réunion armée pour attaquer l’ennemi commun, le Turc, qui spéculait sur leurs discordes, et tous alors de se ruer sur Tazerarth, d’en massacrer la garnison, d’en raser les murailles, qui jamais plus ne furent relevées.

          Cette simple anecdote, que nous tenons d’un marabout des Iraten, semble peindre à la fois et le caractère que nous connaissons aux Kabyles [1], et surtout les erremens de la politique turque à leur égard ; le caïd en effet, quand il jugeait entre nos deux Iraten, songeait-il à rendre la justice ? Aucunement ; il voulait donner raison au plus fort, espérant bien que l’orgueil offensé du plus faible amènerait la guerre entre leurs villages, et lorsqu’il les voit aux prises, il s’applaudit, car il en est venu à ses fins. Toute la politique turque en Algérie est là : dominer en divisant.

          Demander à l’histoire et aux traditions locales [2] ce qu’ont obtenu les Turcs avec ce système dans la Grande-Kabylie, tel est ici notre but. La domination turque, qui, entre les temps romains et la conquête française, a le plus marqué en Algérie, mérite un intérêt sérieux à cause même des faibles ressources dont elle a paru disposer. Qu’il y ait eu une certaine grandeur, beaucoup d’habileté et plus d’audace encore dans ce gouvernement de la régence qui, avec quinze ou vingt mille hommes de milice, a, pendant trois siècles, régné sur Alger et tenu la chrétienté en humiliation et en échec, qui le niera ? Mais ce qu’on oublie trop, c’est que ce pouvoir n’était solidement établi que sur le littoral, et qu’à l’intérieur du pays il fut ou fort restreint ou fort précaire. Aujourd’hui cependant les moyens employés par les Turcs et l’usage qu’ils ont fait des forces indigènes reviennent à l’ordre du jour : afin d’en apprécier l’opportunité, il convient sans doute d’en bien connaître d’abord les résultats. Or dans le pays djurdjurien se révélera nette ment la faiblesse du système, et il en sortira cette preuve, que les Turcs, avec leurs instincts de domination égoïste et oppressive, n’ont pu ni dompter, ni se concilier, ni comprendre même la race kabyle, envers laquelle la France, avec ses idées assimilatrices, a d’autres devoirs à remplir, de plus hauts intérêts à poursuivre.

          I

          C’est en 1516 que le fondateur de la régence, le Turc Baba-Aroudj, connu sous le nom de Barberousse, inaugura dans Alger l’ère d’une autorité nouvelle [3]. Qui était-il ? Le fils d’un potier de Lesbos, un corsaire réputé, ainsi que Khaïr-ed-Din son frère, pour son audace et ses prises, et impatient d’occuper sur la côte barbaresque un asile digne de la puissance qu’il rêvait. Comment vint-il ? Les Arabes d’Alger l’avaient appelé à leur aide au nom de l’islamisme menacé par les Espagnols, qui, maîtres d’Oran (1509) et de Bougie (1510), osaient même élever en face des remparts algériens une forteresse sur l’îlot rocheux du Pegnon.

          De Djidjelly, première conquête des frères Barberousse, étaient donc parties pour Alger seize galères portant 1,500 Turcs avec artillerie et munitions, tandis que Baba-Aroudj prenait lui-même la voie de terre, suivi de 800 Turcs bons tireurs et de 5,000 Kabyles qu’attirait l’espoir du butin. Avec des ressources pareilles, Baba-Aroudj n’était point fait pour rester le simple allié du cheik d’Alger, Salem-et-Teumi. La force, il l’avait ; la trahison, il n’y répugnait pas ; son étoile, il y croyait pleinement ; il pouvait et il voulait être le maître : — il le fut. Dans la même année (1516), il étrangle de ses mains Salem-et-Teumi, son hôte, pour se faire la place libre, et, par une glorieuse défense de la ville contre l’attaque espagnole de Francesco de Vero, il établit définitivement son pouvoir.

          Dans le principe, Kabyles aussi bien qu’Arabes accueillirent le corsaire avec faveur ; c’étaient même les Djurdjuriens qui avaient les premiers, dès 1512, recherché son concours contre la garnison chrétienne de Bougie, et deux échecs successifs devant cette place, où Baba-Aroudj perdit un bras, avaient cimenté leur alliance. Cependant la tradition kabyle n’a conservé aucun souvenir sérieux de l’avènement des Turcs dans Alger ; elle a seulement arrangé une petite fable qui prête la ruse plutôt que la force pour fondement aux débuts de leurs succès. Une pauvre embarcation aurait un jour déposé un groupe d’Ottomans sur la plage d’Alger, qu’occupaient alors quelques rares habitations creusées dans le roc. Les nouveau-venus se disaient fugitifs et demandaient à un rivage hospitalier un coin de terre, rien que l’espace que couvrirait une peau de bœuf. Leur demande était modeste, on l’accueillit. Et que firent-ils ? Ils choisirent un bœuf de belle taille et découpèrent sa peau en lanières si fines qu’ils purent englober un vaste espace où se dressa bientôt la ville, foyer de leur domination. — N’est-ce donc point la fable des compagnons de Didon traçant le contour de la citadelle carthaginoise ?

          Taurino quantum possent circumdare tergo [4] ?

          Assurément. Temps et lieu diffèrent, c’est vrai : il n’en semble pas moins curieux de trouver l’écho d’une vieille et classique légende dans la bouche d’un simple enfant du Djurdjura comme était celui qui nous l’a contée.

          En dépit de ces obscurités fabuleuses, s’agit-il de nommer le chef kabyle le plus illustre dans le Djurdjura lors de la fondation de la régence, la tradition vient corroborer l’histoire en citant Ben-el-Kadi, vulgairement appelé Bougtouch par les indigènes ; une famille des Bougtouch existe encore chez les Fraoucen, au village de Djemâ-Saridj, et l’on pouvait voir, il y a dix ans à peine, sur la place du marché de Tizi-Ouzou un peuplier connu sous le nom du peuplier de Bougtouch. Ben-el-Kadi fut d’abord l’ami d’Aroudj ; mais il ne put rester indifférent au meurtre du cheik d’Alger, Salem-et-Teumi, son parent par alliance, ni aux progrès des prétentions despotiques du corsaire. Lorsque Aroudj échoue et meurt de la main d’un enseigne espagnol dans son expédition contre Tlemcen, Bougtouch s’en réjouit ; les succès du second Barberousse Khaïr-ed-Din, qui venge son frère, se place sous la protection de la Sublime-Porte et en reçoit, avec le titre de bey, un secours de plusieurs milliers de janissaires, engagent toutefois le chef kabyle à dissimuler jusqu’au jour où le sultan de Tunis, levant contre Alger des forces redoutables, cherche un allié sûr. — Cet allié, Bougtouch promet secrètement de l’être. Il permet donc à l’armée de Tunis de traverser la Grande-Kabylie pour marcher à la rencontre des troupes algériennes, et lui-même il l’accompagne de loin, sans d’abord se déclarer. Les Turcs, en passant l’Isser, ne croyaient pas encore à la défection de Bougtouch. « Nous courons à l’ennemi, lui dirent-ils, toi, forme l’arrière-garde ; » mais, à peine engagés dans un défilé des Flissas, ils ouïrent derrière eux le menaçant cri de guerre des Kabyles. A la droite et à la gauche des Ottomans, ce n’étaient que rocs escarpés, en avant et en arrière l’ennemi : — pas un d’eux n’échappa. Le chemin d’Alger se trouvait ouvert ; Bougtouch y entre sans coup férir, pendant que Khaïr-ed-Din en fuite sur Djidjelly, premier berceau de sa puissance, allait y attendre un retour de fortune.

          « Aie foi dans l’Éternel, reprends ton œuvre, marche sur Alger, » ce sont les paroles que Khaïr-ed-Din, exilé depuis un an, entendit en songe sortir de la bouche même du prophète, et aussitôt, plein de confiance, il se refait des partisans dévoués, rassemble des troupes, et s’engage hardiment avec elles dans les montagnes kabyles, à l’ouest de Bougie. La tribu actuelle des Aït-Roubri garde encore comme un vague souvenir des sanglans efforts de ses devanciers pour barrer le passage au corsaire ; celui-ci d’ailleurs ne prétendait point prendre pied dans la montagne : il voulait suivre sa route la plus courte vers Alger, et il réussit en effet à se frayer un chemin jusqu’à la vallée du Sébaou. Là, une surprise heureuse, dont quelques centaines de Flissas furent victimes, avait encore accru la confiance des Turcs envahisseurs, quand le grand chef kabyle vint en personne prendre position en face d’eux. Appuyé au relief des Maatkas, Ben-el-Kadi fortifie son camp par de larges fossés, et commence la guerre si chère aux Kabyles, cette guerre d’escarmouches harcelante, décourageante pour tout ennemi qui n’ose ou ne peut les atteindre et les réduire au sein même de leurs défenses. Une ruse de guerre, lumineuse inspiration, sauve à propos Khaïr-ed-Din des dangers d’une inertie fatale : laissant au camp une faible partie de son monde, assez toutefois pour figurer le même front de bandière, il fait de nuit rétrograder presque tous ses soldats, puis les ramène avec le jour, étendards déployés, fusils reluisant au soleil. Les Kabyles croient qu’un gros renfort arrive au secours des Turcs ; la panique les prend, une de ces paniques auxquelles les meilleures armées sont parfois sujettes, et soudain ils se dispersent d’eux-mêmes sans combat. Sous ce coup imprévu, Ben-el-Kadi ne perd pas courage ; il se replie vers Alger, rappelant à lui ses forces disséminées, opérant des levées nouvelles, et bientôt il fait encore face à l’ennemi pour s’établir sur la rive gauche de l’Isser, au col des Béni-Aïcha. Forcer un rude passage défendu par des Kabyles, c’était chose périlleuse : le bey y renonce, et préfère tenter un mouvement tournant ; mais avec l’élite de ses troupes Bougtouch se précipite et venge sa défaite du Sébaou ; il ramène à lui la fortune, il laisse augurer de nouveau un éclatant triomphe pour le drapeau kabyle : la lance d’un assassin qui le frappe au cœur anéantit tous ces présages. L’armée kabyle, sans chef, se débanda ; les Djurdjuriens regagnèrent leurs montagnes (1520). Délivré de son plus terrible rival, Khaïr-ed-Din put en sécurité reprendre et son trône et son œuvre.

          Les Kabyles avaient échoué ; échec toutefois ne signifiait pas soumission, car dès la mort de Bougtouch paraissent dans l’histoire les noms de souverains kabyles indépendans, ceux des rois de Koukou et des Abbès. Des rois kabyles, des rois de républiques, qu’est-ce à dire ? Ne prenons pas au pied de la lettre ce titre de roi qui, dans la bouche des chroniqueurs espagnols, prouve seulement toute l’importance politique de ceux qu’ils en décorent. « Ces princes, dit avec raison le père Dan [5], ne tenoient ni cour ni train dignes de ce haut titre : c’étoient des roitelets recognus par les Maures des montagnes, qui leur obéissoient comme à leurs chefs. » Or, malgré la répugnance des Kabyles actuels à centraliser le pouvoir entre les mains d’un seul, ne les avons-nous pas vus en temps de guerre s’élire par tribu un amine-el-oumena, sorte de général dont les fonctions cessaient avec les événemens militaires qui les avaient fait naître [6] ? Le roi de Koukou était de même sans doute le chef élu des Zouaouas d’alors ; le roi des Abbès était le général des Aït-Abbès, et tant que ce nom de rois, kabyles se montre dans l’histoire, c’est à coup sûr que la Kabylie était sur le pied de guerre. En effet, les rois de Koukou et des Abbès commencent par rester neuf années en hostilité ouverte avec Khaïr-ed-Din, et ils ne consentent à traiter que lorsqu’en 1529 la prise de ce fort espagnol du Pegnon, qui bravait Alger, vient jeter un lustre nouveau sur la gloire du second Barberousse.

          Néanmoins la tendance des Kabyles à se rapprocher en toute occasion des ennemis de la régence suffit à prouver combien cette réconciliation était peu sincère. En 1541, lors de la grande expédition conduite par Charles-Quint contre Alger, le roi de Koukou envoie à l’empereur un secours de deux mille hommes qui ne rebroussent chemin qu’à la nouvelle du désastre de l’armée espagnole ; puis, par une contradiction soudaine, ce Charles-Quint, l’allié de la veille, les montagnards lui deviennent hostiles aussitôt qu’ils le voient, jeté par la tourmente sur la côte de Bougie, atterrir trop près de leurs montagnes. Les papiers d’état du cardinal de Granvelle caractérisent la situation en quelques lignes saisissantes : « sa majesté, débarquée à Bougie, fit ordonner un bastion triangulaire pour fortification de la ville, car elle estoit tout environnée de Maures ennemis jusques aux portes. Pendant trois jours se firent processions générales où ladite majesté fut en personne, estant chacun confessé et ayant receu son Créateur, luy demandant miséricorde et le priant de vouloir envoyer le temps propice pour partir dudit lieu. »

          Khaïr-ed-Din ne défendit pas lui-même sa capitale contre Charles-Quint. Nommé grand-amiral par le sultan, il avait déjà quitté Alger pour Constantinople, confiant à Hassan-Agha son héritage, qui valait bien une couronne, et laissant le gouvernement de la régence définitivement constitué. Le chef en devait être désormais un pacha vassal de la Porte et désigné par elle, ayant pour conseil un divan composé des chefs militaires et pour instrument principal de domination la milice turque connue sous le nom générique d’odjack. — Ce prestige croissant de la puissance algérienne et ses victoires sur l’Espagne menaçaient naturellement la ville de Bougie d’une chute de plus en plus prochaine. Au reste, pendant les quarante-cinq ans que les Espagnols passèrent à Bougie, ils n’en retirèrent vraiment aucun avantage. Ce n’était plus cette jolie et opulente cité, la petite Mecque du moyen âge, place de commerce de premier ordre, peuplée de dix-huit mille âmes et fréquentée des Pisans, Génois, Florentins, Catalans, Marseillais. Non, c’était une forteresse bloquée incessamment, que la vaillance de sa garnison sut longtemps conserver, alors que Turcs et Kabyles conspiraient à l’envi contre elle ; tôt ou tard elle devait succomber. C’est au pacha d’Alger, Salah-Raïs, que revint, avec l’aide des montagnards, l’honneur de la réduire. Attaqués par terre et par mer, privés de vivres et sans espoir de secours, les cinq cents Espagnols de Bougie capitulèrent en 1555, après vingt-quatre jours de siège : leur commandant, don Alfonso de Peralta, fut rapatrié par une caravelle française ; mais, à peine débarqué en Espagne, on se saisit de lui sur l’ordre du roi. Il comparut devant un conseil de guerre, et pour n’être pas mort à son poste il eut la tête tranchée sur la grande place de Valladolid.

          Ici commence, pour durer jusqu’à la fin du XVIe siècle, la rivalité fameuse des rois de Koukou et des Aït-Abbès, rivalité dont les pachas profitent, faisant la guerre avec l’un contre l’autre jusqu’au jour où ils les froissent et se les aliènent tous les deux. L’historien Marmol prête à cette période un attachant intérêt, et à la figure du chef des Abbès, Abd-el-Aziz, un caractère qui en fait une figure historique. Si Abd-el-Aziz penche tout d’abord vers l’alliance des Turcs, c’est à cause de leurs dispositions hostiles pour le roi de Koukou, son ennemi. Il leur fournit donc des renforts pour leurs expéditions diverses, il guide Salah-Raïs dans une course aventureuse jusqu’aux oasis de Tougourth et de Ouergla, « et avec lui les Turcs exécutèrent de grandes choses qu’ils n’auraient pas faites sans son secours [7]. » Néanmoins les Arabes des environs d’Alger, jaloux de son influence, jaloux de la royale hospitalité qu’il reçoit au palais, obtiennent que le pacha se décide à le sacrifier. Averti à temps, Abd-el-Aziz « se sauve vers les montagnes sur un cheval fort vite, et aussitôt songe à se fortifier et à déclarer la guerre. » Ce fut une guerre de quatre ans, acharnée et glorieuse, qui ne finit qu’avec la mort même du Kabyle. « Craignant que la réputation de cet Africain ne soulevast tout le pays, » Salah-Raïs tente d’attaquer la montagne en plein hiver ; les montagnards n’eurent pas à se défendre, ils laissèrent faire la neige, qui chassa l’ennemi. Au printemps, c’est le roi des Abbès qui prend l’offensive et fond sur les vassaux d’Alger ; mille mousquetaires et cinq cents cavaliers turcs, accompagnés de six mille Arabes et conduits par le fils même du pacha, viennent à sa rencontre. « Il leur donna bataille où les Turcs eussent esté entièrement défaits sans le secours des Arabes, de sorte qu’ils se retirèrent avec perte de leurs gens et de leur réputation. » Un retour offensif de cinq cents soldats de l’odjack fut encore plus désastreux pour les Turcs, « et sans donner quartier à personne, le seigneur des Abbès tua tout, à la réserve de deux chefs. » Salah-Raïs faisait d’énormes préparatifs de vengeance ; la mort l’arrêta (1556). Son successeur Hassan était homme de conciliation, il voulut négocier, il demanda même au roi des Abbès la main de sa fille ; elle lui fut refusée. La mesure se trouvait comble ; une véritable armée, avec le pacha à sa tête, alla donner l’assaut à la montagne. Sur les premières pentes, les Kabyles, trop pressés d’entrer en lutte, se laissent battre. Abd-el-Aziz voit leur désordre et leur commande de courir se rallier au sommet de la montagne ; ainsi firent-ils, et, attendant la retraite des Turcs vers leur camp, « ils les chargèrent en queue de si près que la plupart jetèrent leurs armes pour mieux fuir. » Huit grands jours, le chef kabyle « opiniastra le combat contre les Turcs et les repoussa souvent ; mais à la fin, comme il s’avançoit pour darder sa lance dans leur bataillon, ils luy tirèrent tant de coups qu’ils le tuèrent et purent se saisir de son corps. » Voit-on au moins les Turcs poursuivre leur victoire et marcher alors sur la capitale des Aït-Abbès, Kâlah l’imprenable ? Point du tout. « Ils songèrent que leurs forces ne leur servoient de rien dans ces montagnes où journellement ils perdoient des soldats, et prirent la route d’Alger, remportant pour unique trophée la teste de leur ennemi » (1559).

          C’était par rivalité contre le roi de Koukou que les Abbès furent d’abord les amis de la régence ; aussi, dès qu’il y a rupture de ce côté, le seigneur de Koukou se rapproche-t-il des Turcs, jusqu’à leur fournir à son tour des contingens. Lorsque Hassan-Pacha échoue dans sa demande de mariage avec la fille d’Abd-el-Aziz, le roi de Koukou lui accorde sa propre fille ; lorsque Hassan dirige contre les Abbès l’attaque où Abd-el-Aziz devait périr, les auxiliaires de Koukou sont présens, et c’est même à eux qu’il doit le seul succès de sa campagne, la mort de son ennemi. Pour récompense, les Kabyles de la confédération zouavienne furent admis en grand nombre dans Alger, purent y faire le commerce, acheter des armes, jouir de tous les droits et se regarder bientôt comme chez eux, sous les auspices du gendre de leur chef. Cependant l’ombrageux odjack ne pouvait longtemps souffrir la présence d’un élément indigène qui vînt partager ses privilèges : le pacha, menacé par. sa propre milice, dut retirer aux Zouaouas sa bienveillance et répudier la fille de leur roi. Les Zouaouas partirent, emmenant la répudiée dans leur montagne et rompant pour toujours l’alliance de Koukou avec Alger, alliance qui ne fit que trop défaut à l’odjack lors d’une levée de boucliers nouvelle des Aït-Abbès en 1590. Malgré ses 12,000 fusiliers, ses 1,000 spahis et 4,000 auxiliaires arabes, Kheder-Pacha resta deux mois, suivant le chroniqueur espagnol Hœdo, au pied du massif des Abbès, détruisant leurs arbres et récoltes sans les amener à-composition ; il fallut, pour rétablir la paix, qu’un marabout kabyle intervînt, faisant honte aux uns et aux autres de se battre ainsi entre musulmans au lieu de réserver en vrais fidèles toutes leurs forces contre la chrétienté.

          Le XVIIe siècle est fort pauvre en données historiques. Quand le père Dan nous raconte le massacre, sur la plage kabyle de Zeffoun, d’un moine et de quelques soldats espagnols victimes d’un piège que le neveu du roi de Koukou avait tendu à leur crédulité, l’histoire a tout dit. Un nom kabyle cependant brille alors d’un vif éclat dans la légende djurdjurienne ; le cheik Gassem-ben-Mohammed fait retentir du bruit de sa puissance toute la région comprise aujourd’hui dans le cercle de Dra-el-Mizan. Marabout et guerrier, il avait soumis à sa loi des peuplades jusqu’alors impatientes du joug d’un seul ; sa demeure, dans la montagne des Guechtoulas, formait une vraie forteresse ; ses richesses étaient immenses ; cent chevaux blancs, cent noirs, cent gris, cent alezans, tous de race choisie, faisaient son orgueil [8]. Or Gheik-Gassem avait un fils nommé Ramdan, de grande espérance. Ramdan était docile à son père et lui donnait déjà un appui dévoué quand une querelle soudaine les vient diviser : Gassem s’éprend d’une femme qu’il épouse en répudiant la mère de Ramdan, et le fils furieux court à Alger promettre sa soumission aux Turcs en échange d’un renfort qui, joint à ses propres adhérens, l’aiderait à combattre et à détrôner son père. Suivi bientôt d’un corps de troupes ottomanes, Ramdan s’avance sur trois colonnes contre le massif guechtoulien ; la colonne la plus hardie, celle qui prend le chemin des crêtes, c’est lui qui la mène, et il campe victorieusement sur un plateau qui domine tout le pays et qui garda depuis le nom de Mahallet-Ramdan.

          Ce nom pour nous aussi est tout un souvenir. Oui, voilà plus de neuf ans déjà, c’était le 16 septembre 1856, en pleine guerre avec les Guechtoulas. Par une crête rocheuse et mamelonnée, le général Yusuf venait de conduire sa division au pied de Mahallet-Ramdan ; des masses kabyles étaient là-haut, braquant leurs fusils à travers des créneaux de pierre sèche ; la pente apparaissait raide comme un mur, on devait être tout à découvert et sans défense possible pour la gravir ; qu’importe ? en avant ! — Et il nous semble voir encore un officier de vingt ans, le lieutenant d’état-major Chanoine, s’élançant à cheval, gravissant le premier comme une cible vivante, arrivant sur le faîte dix pas avant les zouaves qui l’acclament et le saluent pour un brave. Nous étions jeune officier nous-même, débutant par la campagne de 1856 dans la vie militaire active. L’exemple du lieutenant Chanoine fut le premier à nous remuer le cœur, le premier à faire parler en nous cette voix qui dit : « J’en voudrais faire autant ! » Pour un moment pareil, qui n’aimerait à garder toujours une pensée reconnaissante ?

          Entre Cheik-Gassem et son fils, la lutte fut vive et longue ; mais le branle était donné au pouvoir souverain du grand chef, les Kabyles venaient de respirer à nouveau le souffle de liberté démocratique qui leur plaît. Forcé enfin de fuir et d’abandonner Memedjdja, sa capitale, Gassem veut au moins se venger de ceux qui la pilleront. Toutes ses richesses restent étalées dans une salle minée d’avance ; dès que l’ennemi y pénètre et se rue au pillage, un serviteur du cheik se dévoue pour mettre le feu aux poudres ; les débris de la forteresse volent au loin avec les corps mutilés de ses vainqueurs, et un petit nombre de Turcs échappés au désastre est trop heureux de rejoindre Alger en toute hâte. C’en était fait cependant de l’héritage de Ramdan aussi bien que de l’autorité de son père ; les Kabyles avaient repris goût à leur vie de division, et un maître, fût-il Kabyle comme eux, ils n’en voulaient plus.

          Vers le même temps, deux révolutions successives changeaient dans Alger aussi la forme du gouvernement. L’odjack s’était fatigué de voir concentrés entre les mains d’un pacha que nommait la Porte une puissance et des trésors qu’il convoitait pour lui ; une première insurrection transmet (en 1659) au divan et à l’agha qui le préside l’autorité exécutive du pacha, qui ne demeure souverain que de nom ; treize ans après, les aghas succombent à leur tour pour céder la place à un dey, chef unique que la milice élit et renverse désormais à son gré, et dont le pouvoir va secouant de plus en plus la suzeraineté de Constantinople. Mais qu’importaient ces changemens à la Grande-Kabylie ? Ils ne faisaient pas que Kabyles et Turcs ne restassent ennemis jurés, témoin ce passage des Mémoires du chevalier d’Arvieux, consul-général de France, présent à Bougie en 1674 : « les Turcs, écrivait d’Arvieux, n’oseraient sortir de Bougie, et sont obligés d’être toujours sur leurs gardes à cause des Maures de la campagne qui ne leur font jamais quartier. Réciproquement ceux-ci n’en approchent que les jours de marché ; il n’y a trêve que ces jours-là à cause des besoins pressans des uns et des autres. »

          Avec le XVIIIe siècle apparaît dans la tradition la figure presque légendaire de Bey-Mohammed, qui personnifie aux yeux des Kabyles la domination turque en Algérie, et qui leur semble en vérité avoir vécu plus que la vie d’un seul homme. Cherchons à saisir dans le vif cette intéressante figure. Quels souvenirs a-t-elle surtout laissés ? Des souvenirs de cruauté. Quel surnom Bey-Mohammed a-t-il reçu ? Celui d’El-Debbah, l’Égorgeur. — Il fut élève des zaouïas, écoles religieuses de Kabylie, où plus encore que la science il put étudier la topographie de la montagne, le caractère de ses défenseurs. Enfant, il avait fait partie de la maison du dey, et, meurtrier d’un camarade dans une querelle, il avait dû s’enfuir pour trouver un refuge chez les Ouled-Sidi-Moussa, fraction de la tribu des Maatkas. Là, il était gardien du troupeau de la zaouïa quand un marabout le rencontre qui paissait ses moutons. « Écoute, Mohammed, lui dit-il, Dieu te réserve un grand avenir ; tu seras caïd et bey ! » Et trois fois il le lui répéta. C’était une prophétie : Mohammed devait fonder le caïdat de Bordj-Sébaou et résider un jour dans Médéah comme bey de Titteri [9].

          Depuis la chute du cheik Gassem, il n’avait plus surgi de grande unité politique au sein de la montagne : les dissensions avaient repris leur cours ; l’instant devint propice au gouvernement d’Alger pour se servir d’un homme qui avait du terrain kabyle une con naissance spéciale et donner à Bey-Mohammed plein pouvoir d’agir à sa guise. Il fallait tout oser : c’était bien le fait de Mohammed. Son plan, mûri sur place, consistait à occuper successivement les trois vallées de l’Isser, du Sébaou et de Boghni, à y bâtir des forts comme retraites pour la défense et comme bases d’opérations pour l’offensive, à s’avancer enfin de proche en proche, enserrant la montagne dans un blocus de plus en plus étroit. Sur la rive droite de l’Isser, à dix-sept lieues est d’Alger, il élève Bordj-Menaïel ; poursuivant sa marche par un détour vers le nord qui l’éloigne de la redoutable tribu des Flissas, il s’arrête à cinq lieues plus loin, et jette les fondemens de Bordj-Sébaou sur un rocher qui domine la rivière ; puis, déjà fier à bon droit de son succès, il ose remonter le Sébaou jusque vers les pentes des Aït-Fraoucen : c’est là que les Kabyles l’attendaient et l’arrêtèrent. Le village fraoucen de Tizi-Nterga conserve comme trophée un grand canon abandonné dans sa fuite par Bey-Mohammed, qui dut faire retraite jusqu’au. pied des Aït-Ouaguenoun, où il se fortifia sur le point appelé Boidj-Tazerarth (le fort de la Petite-Plaine). Lorsque plus tard les Iraten réussirent à raser ce bordj, Bey-Mohammed n’essaya pas de le rétablir ; il sentit qu’il fallait reculer et bâtit plus en arrière le fort connu de Tizi-Ouzou [10].

          Dans la vallée kabyle de Boghni, où la guerre civile avait sévi plus qu’ailleurs, l’œuvre du Turc fut aussi plus facile : Bey-Mohammed, en 1746, put construire sans poudre le fort de Boghni, aux environs duquel s’élève notre poste actuel de Dra-el-Mizan ; il put, sur les terres enveloppant le bordj, installer une tribu de nègres affranchis, les Abids, qu’il appela de la Metidja, et qui, n’existant que par lui, restèrent tout à sa dévotion. D’ailleurs, fatigués de luttes, les Guechtoulas consentaient à être tranquilles sous la condition qu’on ne les inquiéterait pas dans leurs montagnes ; quelques fractions des Aït-Sedkas, qui avaient des champs de labour dans la vallée, prêtèrent hommage pour en garder la jouissance paisible ; les Nezliouas, mêlés de Kabyles et d’Arabes, firent du zèle, ils se rangèrent des premiers sous la bannière du bey, qui les exempta de toute contribution. Sur ceux-là bientôt la peste vint fondre, et les autres tribus les regardèrent comme frappés d’un châtiment céleste pour avoir mis trop d’empressement à se soumettre. Ces tribus diverses étaient du voisinage et presque sous la main des maîtres du bordj. Dès que Mohammed veut avancer au-delà et entamer le massif djurdjurien, il échoue comme il avait échoué en poussant trop loin dans la vallée du Sébaou. Il arrive une fois sur les pentes des Zouaouas et les menace de bâtir un fort à la place même de son camp de Tizi-el-Bordj. Pour toute réponse, les Zouaouas tombent en masse sur sa troupe, qui, surprise, presque cernée, tourne le dos sans se défendre. — Deux branches coupées sur un olivier avaient servi de piquets à la corde des chevaux du bey ; le lendemain de sa fuite, elles avaient pris racine ; ce sont aujourd’hui deux arbres magnifiques qui consacrent fièrement le souvenir d’une victoire kabyle. L’an d’après, c’est aux Aït-Ouassif qu’il s’en prend, et il tente d’enlever le grand marché de la tribu ; mais vite est donné l’éveil : les Kabyles laissent Mohammed s’engager dans un chemin étroit bordé d’un précipice, puis, lui barrant le passage, ils jettent trente de ses cavaliers dans l’abîme. — Nous suivions un jour ce chemin : « Tiens, regarde, nous dit notre guide, voilà le trou des cavaliers de Bey-Mohammed. » — Battu par les armes, le bey espère prendre sa revanche en jouant de finesse ; il oubliait qu’avec les Kabyles on a souvent affaire à plus fin que soi. Un envoyé du bordj apporte du pain blanc aux Ouassif avec promesse que, s’ils se soumettent, ce pain deviendra leur nourriture de chaque jour. « Reporte au bey son pain blanc, répondent les Kabyles, et répète-lui que nous préférons notre piment rouge, qui fait circuler le sang plus vif dans nos veines et nous donne plus d’ardeur encore pour combattre l’étranger. » Nouveau stratagème : quelques marabouts gagnés annoncent à grand fracas que le prophète est apparu à Bey-Mohammed, lui ordonnant de faire boire son cheval dans la fontaine des Ouassif. « Le bey viendra donc à cheval, ajoutent-ils, avec une faible escorte, et au nom du prophète nous lui devons bon accueil. » Sur ce, gros émoi et tumulte dans la tribu. « Non, le bey ne violera pas notre territoire, s’écrie le plus grand nombre. — Voulez-vous que le prophète vous maudisse ? — Le prophète ne nous maudira point ; qu’ordonne-t-il ? Que le cheval de Mohammed boive à notre fontaine ; eh bien ! le cheval boira, » et une députation d’Ouassif alla chercher le cheval, l’amena boire et le reconduisit vers son maître.

          Ainsi, malgré la terreur qu’inspirait Mohammed, son crédit ne s’étendait guère, et, pour imposer davantage aux populations djurdjuriennes, le gouvernement de la régence faisait alors de Bordj-Boghni une étape où devaient se montrer avec leur fastueux appareil les beys de Constantine, quand ils apportaient leurs contributions annuelles à Alger. Une année, le bey de Constantine et son escorte arrivent au bordj comme de coutume ; Mohammed était absent, la nouvelle de sa mort vient même à se répandre, et en quelques heures, sous les coups des Guechtoulas révoltés, les Turcs de Boghni périssent tous, les murs de Boghni ne sont que ruines ; mais soudain l’Egorgeur ressuscite : c’est lui qui avait fait courir le bruit de sa mort pour tomber sur l’ennemi à l’improviste et se donner le plaisir de voir en cercle autour de sa tente cent piques avec cent têtes coupées. Les beys de Constantine n’en avaient pas moins assez d’une leçon ; ils s’abstinrent désormais de paraître dans la vallée de Boghni.

          Cependant, même au milieu de ses succès, un regret poignant tourmentait Mohammed : les Zouaouas et les Iraten l’avaient humilié impunément. C’étaient eux qui l’avaient défait dans le Sébaou, eux qui avaient détruit Bordj-Tazerarth, eux qui l’avaient chassé de son camp de Tizi-el-Bordj. Il jura de ne pas mourir avant d’avoir mis le pied dans l’orgueilleuse montagne des Iraten, et il osa l’y mettre (1799), mais il n’en revint pas. Tous les Iraten redisent la légende de sa mort : arrivé avec une armée considérable au bas des hauteurs qui dominent la rive gauche du Sébaou, il attaqua sur deux points. L’attaque de droite, sur le village d’Adni, était conduite par un de ses lieutenans ; lui-même marchait avec l’attaque de gauche par Agouni-ou-Djilban (le plateau des Petits-Pois). « Où vas-tu, Bey-Mohammed ? lui dit un derviche qui menait paître sa vache et la menait à la corde, comme doit faire tout honnête Kabyle qui respecte le bien du voisin. — Là-haut, pour punir des rebelles. — Crois-moi, mon frère, rebrousse chemin. — Non. — Ne monte pas, te dis-je, ou il t’arrivera malheur en plein front. » Or le derviche n’était autre que le fameux Cheik-ben-Arab, dont les descendans devaient tenir jusqu’en 1857 le drapeau de l’indépendance. Le jour même, Bey-Mohammed, frappé d’une balle au front, tombait, les Turcs fuyaient en désordre, et la montagne des Iraten justifiait une fois encore son glorieux nom de l’Invincible. — Le voyageur qui suit la route de Kabylie peut remarquer à dix lieues d’Alger, au bord de l’Oued-Corso, une jolie koubba, sorte de petite chapelle qui se détache brillante et blanche sur un fond de lentisques et de lauriers-roses : c’est le tombeau de Mohammed-el-Debbah ; il en avait de son vivant choisi la place, voulant reposer sur ce chemin, qui pour lui, dès l’enfance, avait été le chemin de la fortune.

          Tandis que la tradition kabyle remplit le XVIIIe siècle de la personne de Bey-Mohammed, que dit l’histoire ? que disent les chroniques françaises du temps ? L’histoire dit qu’en 1767, la régence étant prospère, une funeste nouvelle jeta le trouble dans Alger : 1,100 soldats de la milice venaient d’être taillés en pièces par les Kabyles, à dix-huit lieues de la capitale, sur le territoire des Flis sas. D’imposantes forces algériennes marchent pour venger l’échec ; mais ce corps est de nouveau battu, les Turcs laissent 1,200 morts sur la place, et les Flissas, passant l’Isser, inondent et désolent, deux années durant, les plaines de la Metidja. On tremblait dans Alger ; c’en était fait de l’odjack, si les Kabyles, sans raison connue, ne fussent d’eux-mêmes, rentrés dans leurs montagnes, où le dey s’empressa de leur envoyer des gages pompeux de réconciliation.

          Quant aux chroniques ou mémoires écrits par les voyageurs français d’alors, on y voit signalé en l’an 1719 le naufrage célèbre de la comtesse de Bourk sur la côte africaine, entre Collo et Bougie. La comtesse périt dans le naufrage, sa fille et ses serviteurs devinrent prisonniers des Kabyles, qui ne les rendirent qu’au prix d’une forte rançon ; « le bey de Constantine leur avoit mandé d’abord de les lui envoïer, s’ils ne vouloient pas qu’il allât lui-même avec son camp les leur arracher, à quoi les Maures répondirent qu’ils ne le craignoient ni lui ni son camp, quand il seroit joint à celui d’Alger. Ces Maures ne reconnoissoient pas la puissance d’Alger, quoiqu’enclavez dans le royaume. Ils vivoient dans l’indépendance sous le nom de Cabaïls, qui veut dire gens de cabale ou revoltez, et les montagnes de Coucou leur servoient de remparts inaccessibles à toutes les forces d’Alger [11]. » L’auteur d’une curieuse relation de voyage sur les côtes de Barbarie en 1725, Peyssonnel, peint vivement aussi l’impression que lui ont laissée et la vue du pays kabyle et l’attitude, — fort craintive près des montagnes, — de l’escorte turque qui l’accompagnait. « Il y a une chaîne très haute, dit-il, et très rude qui commence à la mer du côté de Bougie, et, courant nord et sud, va jusqu’au désert du Sahara. Il n’y a que des chèvres ou des hommes agiles comme elles qui puissent monter et descendre les élévations qui s’y trouvent, et il faut que cela soit, puisqu’il est impossible de les traverser en aucun autre endroit qu’aux Portes de fer. C’est ici que la peur fit bien changer de ton à messieurs les Turcs, car, lorsqu’ils sont brouillés ou en guerre avec la nation de ce pays, ils sont obligés de passer au Sahara en faisant un contour de cinq ou six journées, et d’en passer deux sans eau, pour pouvoir aller d’Alger dans le royaume de Constantine. Quoique les Turcs paraissent maîtres de ce pays, leur crédit et leur autorité y sont insignifians ; ils sont prisonniers dans leurs garnisons. Parfois pourtant le bey de Constantine retire quelque chose de ces montagnes. Il envoie tous les ans un camp du côté de Bougie ; ce camp va se saisir des endroits semés et menace de brûler les semences ; les Kabyles, réfugiés dans leurs montagnes, envoient un marabout pour négocier. Ils avancent eux-mêmes jusqu’à certaine hauteur : le marabout arrive au camp, fait et conteste les propositions, après lesquelles il va sur une hauteur et crie de toutes ses forces : « Les Turcs demandent tant ! » Pendant qu’il crie, les Kabayles sont couchés l’oreille contre terre. Après avoir crié, il se couche et prête l’oreille de même pour entendre la réponse. Ainsi se font les pourparlers. Après l’accommodement, il va chercher l’argent convenu, et le camp se retire. » Lorsqu’en septembre 1785 le botaniste Desfontaines se rendit par terre d’Alger à Constantine, à son tour il constata que les Kabyles djurdjuriens n’étaient aucunement sujets des Turcs. Non-seulement les soldats de l’odjack ne traversaient pas le massif du Djurdjura, mais même les Turcs isolés, allant d’Aumale à Bougie ou remontant le Sébaou, devaient être sans armes et protégés par l’anaïa.

          Omar-Agha et Yahia-Agha, voilà les deux noms turcs du XIXe siècle qui marquent dans la tradition kabyle, et, à vrai dire, ce n’est même plus de la tradition, car bien des Kabyles qui vivent encore les ont vus et ont eu affaire à eux. Omar-Agha apparaît le premier, comme un homme de guerre actif et vigoureux, toujours par monts et par vaux, occupé à réprimer des mouvemens dans l’ouest et dans l’est. Une grande levée de boucliers de la Petite-Kabylie à la voix du chérif Mohammed-bel-Harche, révolte qui dura trois ans (de 1804 à 1807) et coûta la vie à un bey de Constantine et à la moitié de son armée, ne pouvait manquer d’être contagieuse pour les montagnards de la Grande-Kabylie. La défaite et la mort de Bel-Harche ne devaient même pas suffire à les calmer, car les Flissas, les Beni-Khalfoun et aussi les Nezliouas, quoique favorisés des Turcs, tombent en 1807 sur le camp du bey de Constantine, qu’ils pillent sans merci au bord de l’Isser. Omar-Agha s’avance alors, projetant de terribles représailles. Les Beni-Khalfoun sont les plus voisins de l’Isser ; il pénètre dans leurs villages, les saccage, les brûle et frappe la tribu d’une contribution de guerre considérable. Les Nezliouas veulent parlementer : il mande dans son camp les trente personnages les plus influens de la tribu ; ceux-ci viennent, l’agha les fait assassiner. Restaient les Flissas à réduire ; mais, pour avoir trop présumé de ses forces et s’être engagé témérairement dans leur montagne, Omar y débuta par un sanglant échec près de la zaouïa de Timezeret, dont le nom est demeuré célèbre dans les annales de la confédération. Chassé de la montagne, il en fit le tour, plein de rage, détruisant les moissons, coupant les arbres, traînant à sa suite une artillerie inutile. « Laisse donc tes canons et monte si tu peux, » lui criaient les Flissas du haut de leurs retranchemens, et la fureur d’Omar redoublait, et il descendait de cheval pour donner lui-même l’exemple de la dévastation. Force lui fut toutefois d’accepter les bons offices des marabouts et de conclure la paix [12]. Son retour vers Alger faillit lui être plus funeste encore que sa campagne ; il manqua périr dans l’Isser, grossi par les pluies. Arrivé à grand’peine sur l’autre rive : « Si Dieu me prête vie, dit-il en menaçant du doigt le fleuve, je te mettrai un bât, car j’ai assez de tes insolences. » Il tint parole, et le pont de Ben-Hini fut construit.

      2. Je vous suggère de vous instruire sur l’Empire Ottoman ainsi que sur la trahison du peuple arabe plutôt que de vous en remettre uniquement aux dire de votre père aussi respectable soit-il.

        1. Mon père était en effet respectable, recteur d’université et auteur de plusieurs livres… Je me contenterais de m’en remettre à se dires si vous me le permettez.
          Merci encore de vos précieuses suggestions.
          cordialement

          1. Magnifique, je serais intéressé à l’idée de lire l’un de ses ouvrages. Pouvez vous m’en suggérer un qui traite du sujet ?

            1. En lisant plus régulièrement vous tomberez déçu j’en suis sur. Il suffit juste de diversifier ses lectures. C’est jamais très bon de se contenter que d’un son de cloche …

            2. Justement c’est la raison pour laquelle je vous demande de me nommer l’un des ouvrages de votre père qui soutient que les Ottomans ont été les plus sanguinaires et les plus esclavagistes.
              Quoi de mieux pour me faire relativiser sur la noblesse d’un peuple que la lecture d’un auteur qui leur crache dessus, pardonnez l’expression. Je vous écoute Monsieur.

      3. Je suis Algérien aussi et permettez moi de vous dire que ce que vous tenez de votre père, qui les tenaient de son père, qui… ne sont que des sornettes.

        D’ailleurs si le glorieux califat Ottoman pouvait renaître de ses cendres, ce ne serait pas si mal pour mon pays, loin de là.

        Cordialement.

        1. un petit chiffre qui pourrait peut être t’inspirer toi qui porte un si joli pseudo, qui en dit un peu plus sur tes sources sur le magnifique empire ottoman. Depuis les trente dernières années de djihad, 95% des attentats djihadistes fi sabil illah ont été commis dans des pays musulmans. 96% des morts sont des musulmans…
          y’aurait pas comme quelque chose qui ne va pas ? je croyais que le djihad étaient sensé combattre les sionistes. Enfin c’est l’idée que j’ai. Ce qui me fais poser la question.

  4. Je trouve que cette opération ressemble beaucoup plus au brigades internationales venues en Espagne en 1936 pour combattre le nazisme.

    En tant qu’opération de solidarité avec les chrétiens d’Orient, elle s’inscrit dans un cadre mondial bien particulier. La chrétienté d’Occident est en pleine déconfiture. Dans les pays de tradition catholique, il n’est même plus question d’anticléricalisme, mais d’une indifférence totale, et d’une ignorance crasse des choses de la Foi. C’est une complète déchristianisation. Nombre d’Églises protestantes d’Europe connaissent une situation semblable, alors qu’aux USA, les Églises sionistes/chrétiennes du type Églises évangéliques font des ravages, semant la confusion.

    Depuis très longtemps, les Églises d’Antioche ont des branches soumises à Rome. Elles existent encore aujourd’hui. Maronites, Melkites, Chaldéens d’Iraq, syriaques catholiques, etc. Ces Églises existent encore.

    Mais il ne faut peut-être pas négliger la présence du patriarche maronite à Damas pour l’intronisation du nouveau patriarche Melkite orthodoxe. Si je ne me trompe, il s’agissait d’une première. Non moins significative le voyage du même patriarche maronite à Moscou où il a été reçu très chaleureusement par le chef de l’Église de toutes les Russie. Une première également.

    Il n’est pas indifférent de relever que ces deux gestes lourds de sens ont été posés dans les jours qui ont suivi le retour du patriarche maronite de Rome où il avait participé au conclave, et sans doute rencontré le pape François.

  5. Que les mécréants viennent avec toutes leurs armées réunies ! Les moudjahidines par la permission d Allah leur remontreront l’art de la guerre dans toute son ampleur 🙂 Il semble que vous n avez tiré aucune leçon de l Afghanistan où, humiliées, toutes les nations mécréantes du monde ont signé leur défaite .. 🙂

    1. Juhaiman, tu parles de quels Moudjahidines? Les vrais comme Massoud, ou les nommés tel par le cheik Qataro-egyptien Quaradawi?

      Si tu parles des premiers j’applaudis, mais il va être dur d’en trouver en Syrie, sauf dans l’armée syrienne officielle.

      Si, au contraire, tu fais allusion aux seconds, là, on va pas être potes. Des moudjahidines wahabbites? Et pourquoi pas des sionistes convertis à l’Islam, tant qu’on y est? Si cela te démange, tu peux toujours aller rejoindres tes potes djihadistes, mais dépêches toi, ils en ont plus pour longtemps.

      Comme tout bon Musulman qui se respecte, tu dois savoir qu’il existe quatre formes de djihad, alors commence par le premier (celui du coeur), on verra pour la suite. M’est avis, que tu risques de ne pas aimer celui de l’épée aprés…

      Pour finir, je te rappelle que l’Islam a aboli le clergé, alors arrète d’écouter des pseudos cheiks et lis plutôt la parole de Dieu. T’auras l’air moins c..!

      1. Des moujahidines dans l’armée syrienne « officielle »?…

        L’existence de sionistes convertis à l’Islam me parait de loin plus vraisemblable.

        1. Je me suis mal exprimé. En fait je comparais la lutte de Massoud contre les Talibans. Si on considère que les djihadistes qui « oeuvrent » en Syrie sont aussi intolérant que les Talibans, alors il paraît logique de considérer les militaires syriens commes des Moudjahidines, même si ils sont loins de l’être.

          C’était une image, maladroite, certes, mais juste une image. Rien de plus.

        2. Les français laissent leurs sœurs sortir avec des blacks en France.. Les arabes eux envoient leurs sœurs se faire sodomiser par des islamistes en Syrie… Je ne sais pas pour vous, mais je préfère l’approche française.. une tunisienne qui est allé faire le « JIHAD ENIKAH » avait livré à un média tunisien que pour sa première journée sur « les lieux saint du djihad en syrie », elle s’était fait sauter par 68 Moudjahid… Les putes du bois de Boulogne sont folles de rage pour cette concurrence déloyale.. Ils ont quand même fort ces islamistes, il te ponde une Fetwa et tu es tout heureux d’envoyer tes soeurs, ta mère, tes filles aller tirer des pipes et le sourire aux lèvres s’il vous plait!

    2. Beau résultats des Moudjahidines en effet. Plus de 500.000 afghans morts contre à peine quelques 3000 soldats américains… Les islamistes ont décidément un problème avec les chiffres… Une guerre ce n’est pas ce qu’on en dit qui compte, mais ce qui en résulte l’ami…

    1. Sha
      En ne peux pas dire qui el moujahidine afrane se sont des pions de usa…. Il y’ a la verite et alleur.

  6. Sha’
    Les europiens ont ouves la gurre contre leur enfants en syrie :500 de la bilgiqe. 250 francais ………volantaire contr le regime.

  7. a propos des ottomans en algerie ( afrique du nord) ils etait accepté par des regions et combattu par d’autre . l’afriue du nord et l’algerie etait et reste un vaste pays habité par differents tribus peuples etc.. du coup les ottomant etait appelé par les algeriens et etait combattu par certains regions d’algerie .sans nier leur crimes et leur apport a notre civilisation . dire oui ou non gauche ou droite serai faux .

  8. Concernant l’information sur les corps des volontaires des reservistes des pays de l’est qui vont partir combattre en Syrie.

    Pour l’instant c’est pas du tout clair et plein des non-dits, des suppositions et des des possibilités de provocations.

    Premierement il faut une acceptation d’Assad, sans cela c’est impossible – voudrait-t-il des ces combattants ou il se porte tres bien avec son armee et n’a pas besoin d’aide.

    Deuxiemment – il faut une approbation et l’acceptation des haut commandement russe et de la flotte russe marine. Comment ils vont se rendre en Syrie ? A pied ? Via la Turqui e ou des autres pays limitrophes ? Pour que l’Erdogan et les bandits les mettent de suite au zindan et appellent l’Aljazeera pour filmer les mercenaires terroristes russes ?

    Troisemement – leur arrivée risque de detruire la fine position diplomatique russe dans ce conflit qui se positionne comme le pacificateur, negociateur et prone la non-ingerence dans les affaires et des conflits interieurs des pays etrangers.

    En suite, une chose importante – il y a pas long temps une information sur la preparation d’une provocation avec des personnes d’origine slave circulait sur le net, on disait qu’on va recruter des russes/ukrainiens pour aller combattre en Syrie de coté de l’Assad pour en suite leur infliger l’utilisation des armes chimiques dans les uniformes des soldats syriens et on ne sait pas plus quoi encore, en filmant tout ca biensur.

    Pour l’instant Assad et la Syrie n’ont rien dit au sujet de cette initiative des reservistes, mais en contact avec le colonel Razoumovski est entré …l’Emir de Dubaî et le premier-ministre des Emirates Arabes Unis – le milliardaire Rachid Al Maktoum, EAU est un pays de la coalition anti-syrienne, il a dit que « …Les engagés volontaires ne doivent pas se limiter à la Syrie, il y a de la place pour eux dans d’autres pays du Proche-Orient, et leur participation aux conflits régionaux peut jouer le rôle décisif…».

    Mr Razoumovski représente l’organisation des vétérans de guerre qui manquent de financement et se sentent oubliés de tous. Il s’agit le plus probablement de sa propre initiative. Dans son dernier interview il affirme qu’il a l’acceptation de Shoïgu, le ministre de la défense russe et de la flotte de la mer noire – pour l’instant aucune information des personnes russes haut-placées n’est apparue dans la presse, s’il se trouve que se sont les fantaisies de Mr Razoumovski – il risque fort de se faire arrêter par les services secrets russes ou autres dans les jours qui viennent. On parle aussi d’une provocation des services secrets ukrainiens, certains des ces employés sont à la solde des USA – notamment toujours pour des provocations des « mercenaires russes utilisant des armes chimiques en Syrie ». Selon l’information de l’Ankhar – un groupe des bandits syriens s’est adressé il y a pas long temps a une société de gardiennage ukrainienne avec la demande de les aider pour effectuer cette provocation.

    Mr Razoumovski est-il en courant de tout cela et de quel coté il se trouve – ce n’est pas encore tout à fait clair. On attend la suite et on demande d’etre prudent quand a l’engagement dans ce corps. Des arnaques sont possibles, des promesses fausses aussi.

  9. La direction syrienne ne voit pas la nécessité des engagés volontaires d’autres pays pour la lutte avec les insurgés, assure l’ambassadeur de ce pays en l’Ukraine Mohamed Said Akil

    « Notre pays n’a pas besoin des soldats, du soutien militaire d’en dehors, puisque chez nous l’armée est forte … un tel besoin est absent », -a dit l’ambassadeur à la chaîne de télévision « Inter » vendredi soir le 31 mai.

    L’ambassadeur de la Syrie en l’Ukraine a promis de transmettre l’appel des engagés volontaires au président du pays, mais déjà il pronostique que la réponse sera le refus.

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