Attentat de Turquie : œuvre de turcs


NEUF TURCS ARRÊTÉS À LA SUITE DE L'ATTENTAT DE REYHANLIFinalement les turcs sont des petits. Quand on a comme compagnons d’armes Israël et les Etats-Unis, on a le devoir de s’aguerrir dans le mensonge. Il est indispensable de savoir tenir contre l’évidence, et ne pas jouer les Jérôme Cahuzac. Au sujet des  attentats qui ont eu lieu Samedi dans la ville turque de Reyhanli, la première version du ministre de l’intérieur d’Erdogan semblait pourtant logique. L’ennemi à abattre n’est-il pas toujours responsable de tout ce qui survient de désagréable ? La grêle, les inondations, la famine, les catastrophes et tous les autres fléaux, ne sont-ils pas de son fait ? En toute logique, donc, le bon ministre de l’intérieur, M. Muammar Guler, attribua la responsabilité des attentats à la Syrie, comme tout le monde s’y attendait, du reste.

Quelle mouche a piqué le gouvernement turc pour avouer que les auteurs des attentats sont tous turcs, laissant planer un doute malsain sur la non culpabilité de Bachar Al Assad ? Vu le problème kurde, cet aveu oriente les regards directement vers un problème intérieur.  Doublement intérieur.

D’abord, concernant l’attentat lui-même. Six personnes, toutes de nationalité turque, sont soupçonnées d’en être les auteurs. On ne peut, évidemment, pas s’empêcher de penser à la résistance kurde. Le gouvernement turc, avec son engagement aveugle dans le problème syrien, a aggravé une situation qu’il était déjà incapable de maîtriser avant.  Le séparatisme kurde ne peut que se renforcer avec le chaos syrien, et a même intérêt à ce que ce chaos perdure.

Le deuxième volet intérieur se situe au sein même du gouvernement turc. Pendant que Davutoglu, le ministre des affaires étrangères, en visite à Berlin, essayait d’exploiter la première version et parlait déjà de « mesures de rétorsion », le vice-président du gouvernement turc, Besir Atalay, annonçait tranquillement que les coupables sont à chercher à l’intérieur même du pays. Y aurait-il un combat des chefs en Turquie ? A moins qu’il n’y ait deux camps, celui d’Erdogan pro-occidental et un autre qui serait un allié de fait de Bachar El Assad, même si on ne sait pas trop pour qui il roule.

En attendant, les attentats, dont on ne voit pas vraiment la finalité, ont causé 46 morts et 140 blessés. Comme toujours, certains se précipitent sur « l’occasion » pour accuser ceux qui ont le moins d’intérêt et qui n’ont aucun bénéfice à tirer de l’acte terroriste. Et comme souvent, pour les accusateurs, il tombe à pic. Il y a cependant une nouveauté dans ces attentats : si jusqu’ici le terrorisme a toujours été l’outil idéal pour enclencher  « des mesures de rétorsion », maintenant il peut avoir un effet boomerang et servir de munitions pour les guerres internes au sein même des appareils politiques. C’est peut-être bon signe.

Avic

6 réflexions sur « Attentat de Turquie : œuvre de turcs »

  1. Bonjour,
    Il me semble que le nombre de mots n’est pas exact.
    Il n’en reste pas moins que cet attentat est l’un des plus meurtriers de ces dernières années( aux dires de Bahar Kimyongur)

  2. Erdogan aurait bien accuser le PKK comme à son habitude mais manque de bol, celui çi a accepter de négociez au mauvais moment et ses combattants ont entamé leurs retrait de Turquie. Heureusement
    qu’il reste le gouvernement Syrien pour servir d’épouvantail. C’est
    toujours pratique pour continuer de justifier les mesures de répressions ( et même de terrorisme d’état ) contre l’opposition ou la résistance au régime islamo-conservateur Turc.

  3. En effet il s’agit de 46 morts. Il y a un  » 1  » de trop dans le chiffre avancer par erreur dans l’article.

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