Un gouvernement français au service de l’étranger ?


1105677Les crises ont ceci de positif, c’est qu’elles clarifient beaucoup de situations et dessinent un peu mieux les lignes de fracture en faisant tomber les masques. La crise syrienne n’a pas échappé à la règle. Outre la vraie nature du terrorisme international, elle nous a révélé une Europe-colonie et surtout, en ce qui nous concerne, une France moribonde à cent lieues de ce qu’elle croit encore être ou de ce que des millions de gens dans le monde pensaient qu’elle était.

Au temps de Sarkozy, avec Bernard Kouchner comme ministre des affaires étrangères le flou était encore possible. Aujourd’hui, avec François Hollande, flanqué d’un Manuel Valls et d’un Laurent Fabius tout devient clair. La politique, en France, ne se résume plus qu’à des manœuvres électorales. Pour les médias comme pour le citoyen préprogrammé, parler de politique c’est discuter sur le rapport de force entre les hommes et les groupes politiques, chercher à savoir qui sera élu ou qui sera battu, polémiquer sur des déclarations dont on a déjà mesuré le vide mais dont on ne peut s’empêcher de parler et, toujours, tout ramener à l’éternel et stérile combat Gauche-Droite rehaussé d’une touche d’extrêmes, des deux côtés pour faire bonne mesure.

Mais la vraie politique, celle qui détermine l’avenir des français et de la France, se joue ailleurs. Et celle-là est déterminée à l’étranger. Le gouvernement est complètement gangréné par des agents qui, soit par leurs actes, soit en le proclamant ouvertement, sont plus au service de l’étranger qu’au service de ceux qui les ont élus. En assumant leur double emploi, ces agents semblent apparemment mieux payés par leurs employeurs étrangers que par le peuple français. Mais le résultat est là, les citoyens ne comptent pas.

Avec la crise syrienne, les exigences et les pressions extérieures sont devenues telles que beaucoup de masques sont tombés. Tous ces agents ne servent pas qu’à gérer les affaires de la France à partir de l’extérieur. Ils servent également à apporter, dans un contexte international, le poids de la France qui, malgré tout, a encore de beaux restes à dilapider.

Du ministère de l’intérieur au ministère des affaires étrangères, en passant par le ministère de la défense, on ne sait plus qui travaille pour qui. Voir à ce sujet cet article de La Plume à Gratter. Au Quai d’Orsay, les choses semblent encore plus graves. Les derniers restes d’une diplomatie, qui fut jadis célèbre dans le monde, sont en train de se faire définitivement annihiler. Les diplomates arabisants, connaissant tous les problèmes des pays arabes de manière fine et qui ont fait leur preuves au moment où la France avait besoin de défendre ses propres intérêts, sont en train de se faire dispatcher un peu partout dans le monde, qui en Amérique du Sud, qui en Europe du Nord, remplacés par d’autres diplomates plus à même de défendre les intérêts étrangers. Un article de Georges Malbrunot nous détaille quelques-unes de ces mutations. Cela veut dire que même les ambassadeurs, représentant la France et les français, sont nommés de l’extérieur.

Vu de l’extérieur, les observateurs doivent s’amuser en se demandant jusqu’à quel point ce peuple, fier de sa révolution, de sa puissance et de son histoire, va accepter d’être avili. Jusqu’à quand acceptera-t-il qu’on lui crache ouvertement à la figure sans réagir et oser encore manifester quelque fierté ?

Avic

18 réflexions sur « Un gouvernement français au service de l’étranger ? »

  1.  » Jusqu’à quand acceptera-t-il qu’on lui crache ouvertement à la figure sans réagir et oser encore manifester quelque fierté ?

    Avic ! » Vous avez tout à fait raison ! je ne comprends pas que les gens ne réagissent pas plus ! Ou alors ils vont le faire par leurs votes prochains…. Je veux le croire ….!

    Avic

    1. Voter ? Pour qui? pour d’autre « agents de l’étranger? Non, ce qu’il faut faire c’est une désobéissance civile au niveau du pays tout entier. Prenez exemple sur l’Islande!

      1. On ne se rencontre qu’en se heurtant et chacun portant dans ses mains ses entrailles déchirées accuse l’autre qui ramasse les siennes…. lol.

  2. jusqu’à quel point ce peuple, fier de sa révolution, de sa puissance et de son histoire, va accepter d’être avili ?

    Ce serait une bonne question, en effet. Mais l’alignement progressif de la France, dès le départ de De Gaulle, sur les USA et surtout sur la Grande Bretagne (entamé par les centristes et poursuivi par le PS) signifiait le renoncement aux valeurs de la révolution française et l’alignement sur les valeurs d’Ancien régime : retour des privilèges, des inégalités; travail de sape de la République par le communautarisme, retour de Dieu par la portière israélienne (« peuple élu », « terre sainte », « État juif », etc.) puis par l’adoption du combat des islamistes contre les républiques arabes laïques. Cette anglo-saxonnisation de la France a été menée par la classe politique et médiatique en appliquant l’exemple de la grenouille que l’on fait bouillir dans son eau en faisant monter progressivement la température.

  3. En prévision des élections présidentielles de 2014,
    l’Occident cherche les voix des « électeurs syriens déplacés » !

    La carte de l’option militaire est tombée des mains des ennemis occidentaux et régionaux du Président Bachar al-Assad, déterminés à l’éliminer du pouvoir dans l’espoir évident de détruire l’État syrien comme ce fut le cas pour tant d’autres États avant lui. Mais pour Washington reste une autre option ; celle de l’éliminer politiquement lors des prochaines élections présidentielles prévues en 2014, à condition de pouvoir compter sur l’ « électeur syrien déplacé » plongé dans l’environnement pro-opposition de divers pays, bien obligés de souffrir l’accueil de la « diaspora syrienne » qu’ils continuent à encourager…

    Avant de vous livrer la traduction de l’article de M. Charara traitant de ce sujet, j’aimerais raconter une petite histoire à tous ces politiciens qui se justifient en prétendant vouloir sauver le « Liban ami » des griffes de la « Syrie ennemie ». Elle m’est revenue en mémoire lorsque j’ai lu la liste des membres du dernier né des « clubs de calomniateurs » apparemment chargé de cette besogne de détournement de l’électorat syrien à l’étranger, sous l’égide de Madame Elizabeth Guigou en personne. En quoi notre ex-ministre de la Justice est-elle directement concernée par la destruction de la Syrie ? Mystère !?

    En bref, une réunion débat a été organisée le 1er Octobre à l’Assemblée nationale pour soi-disant « Soutenir le peuple syrien… Faire entendre les voix de la Syrie libre… Faire entendre la voix de l’opposition démocratique en Syrie… » ! Les liens [1] et [2] donnent la liste de ces valeureux démocrates qui appellent à frapper leur patrie ou tentent de mettre en échec les attendus de la Conférence de Genève 2, parmi lesquels une animatrice d’une prétendue « radio libre syrienne Rozana » émettant de Paris. Rozana !!! Une fois la surprise passée, l’on se dit qu’elle porte bien son nom. 😦

    suite…

    http://www.comite-valmy.org/spip.php?article3960

      1. Pour un bon joueur d’échecs, le plaisir n’est-il pas de trouver un partenaire de sa force, et pour un novice de rencontrer un autre débutant ? 🙂

  4. Il serait temps de s’en rendre compte !!!
    « Pour savoir qui vous dirige vraiment il suffit de regarder ceux que vous ne pouvez pas critiquer » !!
    Et cela ne date pas d’hier !!!
    Première perte majeure de la souveraineté du peuple Français : 1973 ! Avec la loi « indépendance de la Banque de France ! Pompidou, ancien directeur général de la banque de rothschild !
    Pour aller plus loin et au-delà de la France, il faut absolument lire Douglas Reed :
    http://www.controversyofzion.info/Controversy_Book_French/Controversybook_fr/index.htm

      1. Avant 1789 la souveraineté monétaire, législative et exécutive était au Roi de France, non au peuple ! Après bon Roi ou mauvais c’est un autre débat ! Même si je suis d’accord sur le fait que le peuple s’est fait largement, manipulé, roulé par cette « révolution » de 1789 ! Voir la loi « le chapelier par exemple !

      2. Évoquer 1789 au lieu de 1973 est une échappatoire. 1973 marque la perte par la France de sa souveraineté financière.
        Relisez les rapports de Philippe IV le Bel avec les templiers, les lombards et les juifs. C’est un cours avancé de finances publiques.

          1. Le plus simple est d’aller sir wikipedia. Vous avez un riche choix d’articles sur la consolidation de l’État, la consultation régulière des trois États (Noblesse, Clergé et Bourgeois) par ce petit-fils de Saint Louis, ses démêlés avec le Vatican pour assurer sa souveraineté sur le pays, ses rapports difficiles avec les Templiers dont il dissout l’ordre et fait monter sur le bucher le Grand Maître, les Lombards et les Juifs qu’il oblige à rendre gorge avant de les expulser. Tout cela pour assainir pour assainir les finances publiques.

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