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Comment clouer le bec à un ami raciste?


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Les racistes le sont souvent parce qu’ils sont ignares. Aidez-les avec ces quelques chiffres, même s’ils ont un ami noir ou maghrébin.

 

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http://archivesmillenairesmondiales.wordpress.com/2013/11/06/infographie-comment-clouer-le-bec-a-un-ami-raciste/

Lampedusa : la chute de Kadhafi épouvante désormais l’Europe


Tribune libre Résistance

dilemLa récente tragédie de Lampedusa a stupéfié les millions de personnes qui ont pu observer, impuissantes, les corps de ces réfugiés émerger des flots. On a pu entendre comme d’habitude les mêmes rengaines (« plus jamais ça ! »), comme si l’avenir ne nous promettait pas déjà de nouveaux drames.

Le funeste voyage de ces migrants commence dans le port libyen de Zuwarah (102 kilomètres de  la capitale Tripoli). C’est un petit port qui n’aurait aucune importance stratégique si les chalands chargés de désespérés ne partaient pas de là. Selon la protection civile italienne, pas moins de 12.000 migrants s’entassent dans des camps de rétention insalubres dans l’attente d’un avenir meilleur. Venus de Somalie, du Tchad, du Niger ou de l’Érythrée, ils ont tout perdu en fuyant les guerres, la violence et la faim.

Amnesty International affirme avoir visité sept de ces centres, et fait état pour chacun d’eux « de preuves de mauvais traitements assimilables à la torture pour certains cas ». « Plusieurs détenus, y compris des femmes, ont été frappées brutalement à l’aide de tuyaux d’eau ou de câbles électriques », ajoute l’association en affirmant avoir recueilli par ailleurs des témoignages de détenus blessés par balles lors d’émeutes. Les tortionnaires d’aujourd’hui sont les « héros » qui ont hier combattu et renversé Kadhafi avec l’aide ô combien précieuse de l’OTAN. Ces bandes de mercenaires profitent maintenant de la quasi anarchie résultant du démantèlement de l’État libyen et font leur beurre avec le trafic d’êtres humains ; un trafic très lucratif puisqu’il dégagerait un bénéfice de quatre milliards de dollars par an, soit un peu moins de 10 % de la richesse de la Libye.

En effet, il faut compter entre 1.500 et 2.000 euros pour embarquer à destination de l’Europe. Une somme astronomique quand on connaît les conditions dans lesquelles les candidats à l’émigration ont quitté leur pays. Alors, ils n’ont d’autre choix que de s’entasser dans ces camps de rétention dans l’attente de réunir les fonds nécessaires. S’il y a assez d’argent, ils pourront tenter la traversée jusqu’à Lampedusa dans un bateau de pêche mal en point. Dans le cas contraire, ils embarqueront dans des canots pneumatiques qui s’arrêteront irrémédiablement à 30 ou 40 miles des côtes italiennes ; on leur confiera un téléphone satellite en leur demandant d’appeler les autorités italiennes qui viendront les cueillir quand ils seront en panne.

La prophétie de Kadhafi avant sa chute semble se concrétiser. Les innocents payent désormais le prix de l’avidité des bandes criminelles, les mêmes qui ont été engagées par l’Occident au nom des droits de l’homme.

Capitaine Martin

http://www.resistance-politique.fr/

Ce que je pense de « tous ces Arabes »


Méditerranée
Méditerranée

Lorsque les Russes que je rencontre apprennent que je suis française, deux types de réaction se produisent en eux : il y a ceux qui, enthousiastes, me demandent s’ils prononcent correctement « chercher la femme » et ceux qui, horrifiés, me lancent un systématique « Et que pensez-vous de tous ces Arabes que vous avez, en France ? ».

Il y en a un, parmi « tous ces Arabes », qui s’appelle Mourad. Il lui arrive de débarquer chez nous en tracteur, chemise blanche ouverte et le sourire figé.

Il vient soit boire le pastis, soit emprunter du fric à mon père. J’admets qu’assez souvent, il ne le rembourse pas, voire jamais, mais je crois bien que mon père s’en fout, il se contente d’être payé en pastis. Ce dernier dit qu’il va au café du village pour entendre parler ces gens-là. Juste pour être avec les autres, ceux qui dépensent leur maigre salaire au bar du coin : Mourad, il travaille toujours au noir, dans les vignes, sur les marchés, les chantiers… Et tout ce qu’il gagne part en fumée et en emmerdes – il est comme ça, Mourad.

Il y a aussi la famille du professeur de karaté. Quand j’allais chez eux, enfant, il me montrait comment écrire en arabe. Je trouvais ça rigolo, d’écrire à l’envers.

J’écrivais le nom de mon cousin – Mehdi. Il est né blond aux yeux verts, mon cousin. Comme on est originaire du nord de la France, dans la famille, je me suis toujours demandé pourquoi on ne l’avait pas plutôt appelé Nordine. Je ne savais pas que c’était arabe, aussi – et que ça n’avait rien à voir avec le Nord.

L’un des premiers disques que je reçus de ma mère, à mon plus jeune âge, s’intitulait « Planète Kabyle ». Presque vingt ans plus tard, je l’écoute encore en ayant littéralement l’impression de rentrer à la maison, alors que je n’y ai jamais mis les pieds, moi, au Maghreb. Ma mère est née à Casablanca, en 1955, juste avant l’indépendance parce que son père, un gendarme, y avait été appelé pour maintenir l’ordre.

J’ai grandi à moins de 100 kilomètres de Marseille, alors autant dire que les « Arabes », je les connais bien. Comme a dit un célèbre humoriste français, Marseille – la plus grande ville arabe entre Paris et Alger.

C’est vrai après tout, les Russes ont raison. Il y en a vraiment partout. Il y en a tellement partout et depuis si longtemps qu’au 14 juillet à l’ambassade de France, en Russie, on nous sert du méchoui. Il y en a tellement, des descendants de ceux qui ont combattu à nos côtés contre les Allemands après avoir troqué leur djellaba pour l’uniforme militaire français. Il y en a tellement – que parmi les épices indispensables à ma cuisine figure de la harissa, et encore tellement que malgré mon aversion pour les gâteaux, j’adore les cornes de gazelle.

Je suis à ce point envahie d’Arabes, chez moi, dans mon pays, que lorsque je prends un taxi à Moscou et que le chauffeur vient d’Asie centrale, je lui demande de mettre de la musique orientale. Parce que je suis accro au raï et à tout ce qui y ressemble.

Métro Barbès - Paris
Métro Barbès – Paris

Chers amis russes, vous avez aussi vos immigrés – et j’en fais même partie. Vous avez des ressortissants d’Asie Centrale, des Caucasiens : ces gens qui partagent avec vous une période de l’Histoire, des efforts communs pour un avenir meilleur, des guerres, des victoires, des boulots de merde. Vous aussi, vous êtes habitués à leur présence : remarquez comme elle peut être agréable, parfois, comme tout ce qui nous est familier.

Arrêtez donc de me demander ce que je pense de tous ces Arabes. Je n’en pense rien – personne n’a réellement d’avis sur ce qui fait sa vie de tous les jours, ce qui est là depuis toujours. J’ai de l’affection pour eux, et ce peu importe la façon dont ils agissent, ou dérangent. S’ils dépassent les bornes, je m’en désole. Comme je me désole lorsqu’un « Français de souche » dépasse les bornes. C’est tout, ça s’arrête là, le débat après tout est bien futile – et sans issue. Car avant tout, ceux que vous appelez mes Arabes, ils sont mon histoire.