Archives du mot-clé Gaza

Comment l’Union européenne finance l’occupation de la Palestine


Des écoliers palestiniens privés d’électricité à cause du blocus israélien de la bande de Gaza
Des écoliers palestiniens privés d’électricité à cause du blocus israélien de la bande de Gaza

L’Union Européenne a-t-elle fini par avouer qu’elle paie la facture pour l’occupation de la Palestine ? C’est ce qu’a peut-être fait un de ses émissaires, de façon détournée. Lars Faaborg-Andersen, ambassadeur de l’Union européenne à Tel Aviv, a mis en garde récemment sur les conséquences de la décision de l’Union de couper son assistance à l’Autorité Palestinienne dans le cas où les pourparlers de « paix » actuels se révélaient stériles. « Je pense qu’en Israël on se rend compte que cet argent est crucial pour la stabilité de la Cisjordanie et à Gaza » a dit le Danois. « Si nous ne fournissons pas cet argent, je pense qu’il est fort probable qu’Israël devra fournir bien davantage ». Lire la suite Comment l’Union européenne finance l’occupation de la Palestine

John Kerry ne comprend rien au conflit israélo-palestinien


0,,17338132_401,00Pauvre Kerry. Un des secrétaires d’état le plus dynamique des administrations américaines depuis Henry Kissinger accusé par le ministre de la Défense israélien, Moshé Yaalon, de ne rien comprendre au conflit israélo-palestinien.

« Le secrétaire d’Etat John Kerry – qui est arrivé ici déterminé, et qui est animé par une obsession incompréhensible et une sorte de messianisme – ne peut rien m’apprendre sur le conflit avec les Palestiniens », a assené M. Yaalon selon le quotidien Yediot Aharonot. Lire la suite John Kerry ne comprend rien au conflit israélo-palestinien

Pour les Palestiniens, al-Nakba n’a pas pris fin en 1948


Tribune libre Béatrice Doinette

Pour les Palestiniens, al-Nakba n’a pas pris fin le jour de la création d’Israël. Il s’agit plutôt d’un processus de dépossession, de judaïsation et d’épuration qui se perpétue depuis. Les Palestiniens, pacifiques, ont représenté un défi existentiel pour Israël et ses impératifs démographiques, dans la mesure où la conquête de toute la Palestine constituait le principe fondamental du sionisme. Lire la suite Pour les Palestiniens, al-Nakba n’a pas pris fin en 1948

La résistance au quotidien des pécheurs de Gaza


Tribune libre Résistance

pecheur-gazaSelon un vieux proverbe, on ne manque jamais de ressources dans une ville côtière. Si on peut souvent en vérifier la justesse, il ne s’applique pourtant pas à Gaza. Ses pécheurs n’ont aucun contrôle de leurs eaux territoriales et peuvent à tout moment être privés du fruit de leur travail et de leurs bateaux. Il leur arrive même parfois d’être privés du droit de sortir en mer pour assurer leur propre subsistance. Lire la suite La résistance au quotidien des pécheurs de Gaza

« Egypte et Israel partenaires dans le crime » par Jonathan Cook


Tribune libre Almutanabi Jasmin

626112_des-soldats-egyptiens-deployes-a-la-frontiere-entre-la-bande-de-gaza-et-l-egypte-le-21-mai-2013L’analyse de Jonathan Cook sur le nouveau partenariat entre les régimes israélien et égyptien pour étrangler Gaza.

Après avoir décrit les conséquences dramatiques, pour la population de Gaza, du renforcement du blocus de Gaza par l’armée égyptienne, Jonathan Cook écrit ceci dans Counterpunch :

« Bien à propos, un nouveau dessin dans un journal du Hamas montrait Gaza serré entre des tenailles – une branche étant Israël, l’autre l’Égypte. Sami Abu Zuhri, porte-parole du Hamas, aurait dit récemment que l’Égypte « essayait de l’emporter sur les Israéliens en tourmentant et en affamant notre peuple ».

Le Hamas manque d’alliés dans la région. Son chef, Khaled Meshaal s’est enfui de sa base en Syrie au début de la guerre civile, ceci lui aliénant l’Iran. D’autres nouveaux alliés, tels que la Turquie et le Qatar, gardent leurs distances.

Le Hamas craint le mécontentement grandissant à Gaza, spécialement une manifestation prévue pour novembre, qui se modèle sur les protestations de masse de cet été en Égypte, qui ont contribué à faire tomber Morsi et les frères Musulmans.

Le rival politique du Hamas, le Fatah – et l’Autorité Palestinienne (AP), basés en Cisjordanie – seraient derrière le nouveau mouvement de protestation.

Les efforts prolongés du Fatah et du Hamas pour conclure un accord d’unité sont maintenant un souvenir lointain. À la fin du mois d’août, l’AP a annoncé qu’elle allait bientôt prendre des « décisions pénibles » au sujet du Hamas, ce qui semble faire allusion à une déclaration selon laquelle il deviendrait « entité voyou ». De ce fait, les fonds seraient coupés.

L’AP considère l’isolement du Hamas et ses propres relations renouvelées avec les dirigeants égyptiens comme une occasion de reprendre Gaza.

Comme toujours, Israël est loin d’être un innocent spectateur.

Après la période troublante du gouvernement des Frères Musulmans, les armées égyptiennes et israéliennes – leurs intérêts stratégiques ayant toujours été alignés – ont rétabli leur coopération de sécurité. Selon les comptes rendus des médias, Israël a même fait pression sur Washington à la suite du coup d’État de juillet, pour s’assurer que l’Égypte continue à recevoir de généreuses subventions des USA – comme c’est le cas pour Israël, sous forme d’aide militaire.

Israël a fermé les yeux quand l’Égypte a déployé en grand nombre troupes, chars et hélicoptères dans le Sinaï, en violation du traité de paix de 1979. Israël préfèrerait éliminer la menace islamiste dans leur voisinage commun.

En même temps, la destruction des tunnels a bouché la canalisation principale permettant au Hamas de s’armer contre de futures attaques israéliennes.

Israël se réjouit également de voir le Fatah et le Hamas manœuvrer l’un contre l’autre et se vider de leur énergie. L’unité politique aurait renforcé la cause des Palestiniens auprès de la communauté internationale ; tant qu’ils sont divisés, on peut les jouer l’un contre l’autre.

Ce jeu cynique bat son plein. La semaine dernière, pour la première fois depuis six ans, Israël a autorisé l’entrée à Gaza de matériaux de construction à usage privé, et aussi de combustible. Une canalisation d’eau vient d’être approuvée et doublera l’approvisionnement en eau pour Gaza.

Ces mesures sont destinées à améliorer l’image de marque de l’AP à Gaza, pour la remercier de retourner aux présentes négociations futiles, et à réduire le soutien pour le Hamas.

Du fait que l’Égypte s’associe au blocus, Israël peut maintenant contrôler plus fermement ce qui entre et sort. Il est ainsi en mesure de punir le Hamas tout en embellissant son image à l’étranger en se montrant généreux avec des gestes « humanitaires » envers la population en général.

Gaza dépend encore une fois des bonnes grâces d’Israël. Mais même les analystes israéliens admettent que la situation est loin d’être stable. Tôt ou tard, quelque chose doit lâcher. Hamas ne sera peut-être pas le seul à être pris dans la tempête. »

Source : http://www.counterpunch.org/2013/10

Traduit par Chantal C.

Proche Orient : L’Egypte serre la vis à Gaza


5 palestinian killed in tunnelLe changement de pouvoir de ces derniers mois a non seulement conduit à la fermeture des frontières aux personnes en provenance de Gaza, mais a également entraîné une forte baisse du transport de produits de base et limité les droits de pêche, isolant encore davantage les résidents du Territoire palestinien occupé (TPO).

L’armée égyptienne a dit avoir détruit plus de 440 tunnels —soit 80 % à 90 % des tunnels détectés entre l’Égypte et Gaza— depuis le début de ses opérations dans la péninsule du Sinaï, fin juin 2013. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), seulement dix tunnels sont actuellement en fonction. Ils étaient au moins 300 avant que l’Égypte ne prenne des mesures drastiques. « Ils sont en train de nous étrangler, même s’ils affirment le contraire », a dit à IRIN Jalal, un homme âgé de 25 ans qui travaille dans l’un des tunnels. « La situation ne nous laisse pas d’autre choix que de chercher d’autres manières de faire fonctionner les tunnels jusqu’à l’ouverture d’un point de passage viable des marchandises à la surface ». Les tunnels sont les principales voies de commerce depuis et vers la bande de Gaza. Ce sont aussi les seuls points permettant d’entrer et de sortir de Gaza en évitant Israël, qui limite fortement les passages. Les Principes concertés sur le point de passage de Rafah, signés en 2005 par l’Autorité palestinienne et Israël, prévoyaient la mise en place d’échanges commerciaux formels, mais l’accord a été suspendu à la suite de l’accession au pouvoir du Hamas dans la bande de Gaza en 2006. Les autorités et les médias égyptiens soutiennent que les tunnels facilitent le trafic d’armes et de drogue et permettent même le passage de terroristes vers le Sinaï. Le Hamas a cependant démenti ces allégations. Jalal et ses collègues disent ne pas avoir été payés depuis près de deux mois. Jalal attend son premier enfant. « Je veux que mon fils vive dans un monde meilleur, sans limites ni frontières comme celles qui nous font souffrir actuellement ».

Transfert d’un mouton dans un tunnel entre l’Egypte et la bande de Gaza
Transfert d’un mouton dans un tunnel entre l’Egypte et la bande de Gaza

Sur la côte, la situation est semblable. La marine israélienne interdit aux pêcheurs gazaouis de s’éloigner de plus de six miles marins des côtes, ce qui limite fortement leurs prises. Auparavant, l’Égypte tolérait les pêcheurs dans ses eaux, mais ces dernières semaines, des pêcheurs palestiniens ont été arrêtés et blessés par la marine égyptienne et leurs bateaux ont été endommagés. « Ce n’est pas une façon de traiter ses frères », a dit Nizar Ayyash, directeur de l’association des pêcheurs palestiniens. Il a appelé l’Égypte à mettre un terme à cette campagne de répression. Le 30 août 2013, cinq pêcheurs palestiniens se sont fait arrêter en Égypte. Ils ont été inculpés pour intrusion dans les eaux internationales égyptiennes et ont été condamnés à un an de prison et 60 dollars d’amende chacun. « Nous avions l’habitude d’atteindre les côtes d’El-Arich [l’une des principales villes du Sinaï] ; les gardes nous regardaient aller et venir. Ils nous laissaient aller sans rien dire, mais tout a changé maintenant », a dit Mahmoud, un pêcheur gazaoui âgé de 30 ans. Après l’arrestation, les pêcheurs de Gaza ont été avertis de ne pas s’approcher des lignes frontalières. Or, trois jours plus tard, deux pêcheurs ont été blessés alors que leurs bateaux étaient pris pour cible par la marine égyptienne. Selon M. Ayyash, ils se trouvaient pourtant dans les eaux gazaouies. Abdullah Najjar, âgé de 55 ans, a dit à IRIN que son fils, Ibrahim, avait été gravement blessé et que son bateau avait été endommagé lorsqu’un soldat égyptien lui avait tiré dessus ainsi que sur un autre pêcheur. Ibrahim a dû être opéré au bras à la suite de cet incident. L’association des pêcheurs prétend que d’autres pêcheurs ont été pris pour cible ces deux dernières semaines dans les eaux gazaouies.

Des pêcheurs gazaouis
Des pêcheurs gazaouis

Environ 50 % des besoins en poisson de Gaza étaient, jusque récemment, couverts par des produits acheminés à travers les tunnels [et pêchés par des Gazaouis dans les eaux égyptiennes]. Ainsi, selon OCHA, avant juillet 2013, près de 118 tonnes de poisson étaient importées à Gaza chaque mois via les tunnels pour compléter les faibles prises des pêcheurs. Selon des travailleurs humanitaires, les mesures de restriction contre les tunnels pourraient menacer la sécurité alimentaire à Gaza. Le Programme alimentaire mondial (PAM) estime d’ailleurs que si la totalité des tunnels venait à fermer, il devrait être prêt à répondre aux besoins de 50 000 à 60 000 personnes de plus. La situation actuelle présente des similitudes avec celle de fin 2009, lors de l’édification par l’Égypte d’un mur à la frontière avec Gaza. « Nous avons fini par résoudre cette situation », a dit Khalil, propriétaire d’un tunnel âgé de 40 ans. « Mais ce qui se passe maintenant est pire », a-t-il ajouté. Selon OCHA, les fermetures de tunnels ont participé à « d’importantes pénuries, notamment de combustible à des prix abordables et de matériaux de construction ». Khalil reproche aux opérations égyptiennes d’avoir paralysé son activité. Les tunnels, qui fonctionnaient auparavant à toute heure du jour et de la nuit, sont désormais bien calmes. Dans le souci d’éviter une crise humanitaire, les autorités de Gaza, dirigées par le Hamas, ont appelé l’Égypte, d’autres pays arabes et la communauté internationale à aider à mettre en place une zone commerciale légale et à rouvrir la frontière aux échanges commerciaux.

La fermeture des tunnels menace également le récent essor du secteur de la construction à Gaza. Moins de 100 tonnes de matériaux de construction ont été importées chaque jour la semaine dernière, contre une moyenne de plus de 7500 tonnes en juin, selon les chiffres de la Fédération des industries palestiniennes citée par OCHA. La Banque mondiale a dit récemment que les mesures de restriction risquaient d’entraîner une baisse importante des activités de construction à Gaza au cours des prochains mois. Selon Nabil Abu Mu’aliq, directeur du syndicat des entrepreneurs palestiniens, environ 30000 travailleurs du secteur sont désormais sans emploi à cause de l’arrêt de l’importation de matériel depuis l’Égypte et de la hausse des prix qui s’en est suivi. Israël a annoncé, en septembre 2013, qu’il permettrait à 50 camions de matériaux de construction à destination du secteur privé d’entrer dans Gaza par le poste-frontière de Kerem Shalom. Mais selon M. Abu Mu’aliq, cela représente moins d’un quart des besoins du marché.

L’organisation non gouvernementale (ONG) Gisha, un centre juridique plaidant pour la liberté de circulation, a dit, dans un récent communiqué, que même si l’Égypte n’était pas une puissance d’occupation dans la bande de Gaza, elle avait cependant des obligations humanitaires envers ses habitants. « Elle doit prendre en compte le droit à la liberté de circulation des habitants de Gaza et faire tout son possible pour maintenir une voie de circulation fiable et suffisante à travers son territoire ». « En raison du contrôle important d’Israël sur la bande de Gaza, [le pays] a le devoir, conformément au droit applicable en matière d’occupation, de permettre aux habitants de Gaza de mener une vie normale, et notamment de quitter Gaza et d’y revenir ». Le réseau d’ONG palestiniennes et un certain nombre d’organisations palestiniennes de défense des droits de l’homme ont exhorté la communauté internationale à lever le blocus imposé à Gaza. Dans un communiqué envoyé à IRIN, ces organisations ont dit qu’Israël, en tant que puissance occupante, était responsable de la détérioration actuelle de l’économie et de la qualité de vie à Gaza due aux fortes restrictions. Le réseau a également appelé les autorités égyptiennes à faciliter les déplacements des résidents de et vers Gaza et à prendre en compte la situation humanitaire du territoire.

IRIN

http://www.interet-general.info/spip.php?article18766

La condamnation par les États-Unis de l’usage des armes chimiques ne s’applique pas à Israël


Tribune libre Byblos

h-4-1375140-1231252871Le gouvernement Obama prépare une action militaire contre la Syrie au prétexte – absolument pas prouvé – que le régime du président Bashar el-Assad aurait ordonné l’usage d’armes chimiques dans une attaque contre une banlieue de Damas le 21 août. Il a décrit l’usage des armes chimiques comme « une obscénité morale, » au point que les États-Unis auraient une « obligation morale » de punir le pays qui s’en sert.

Aucune obligation morale de cette sorte n’est cependant invoquée à l’égard d’Israël, pays qui détient le plus important stock d’armes chimiques biologiques et nucléaires au Moyen-Orient, et qui est le seul Etat à ne pas avoir signé le traité de non-prolifération nucléaire. Comme l’a relevé le site Web Foreign Policy le lundi 9 septembre, non seulement les États-Unis connaissent depuis des dizaines d’années l’existence des armes chimiques israéliennes, mais ils ont maintenu le silence à leur propos.

Ce n’est pas simplement qu’Israël possède un important arsenal d’armes chimiques. Il s’en est servi contre les Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza, contre le Liban et Gaza durant les assauts militaires de 2006, et durant l’opération Plomb durci à Gaza en 2008-2009. Les preuves contre Israël étaient si claires que Tel-Aviv, après avoir initialement nié les accusations du gouvernement libanais, a dû admettre qu’il avait utilisé des munitions au phosphore, qui causent des brûlures chimiques, dans sa guerre contre le Liban en 2006.

Un protocole de la convention de 1980 sur les armes conventionnelles interdit l’usage du phosphore blanc en tant qu’arme incendiaire contre des populations civiles ou dans les attaques aériennes contre des forces ennemies situées dans des zones où il y a des civils.

Rien de tout cela n’a jamais incité une seule parole de condamnation de la part de Washington ou des alliés européens d’Israël, encore moins un appel à ce qu’Israël se débarrasse de ses armes chimiques, fasse l’objet de sanctions, ou d’une menace d’attaque militaire pour défendre les victimes de la puissance militaire d’Israël. En fait, les États-Unis ont financé les forces armées israéliennes à hauteur de 3 milliards de dollars par an durant des années, et un vote a augmenté ce soutien l’année dernière.

En d’autres termes, il est parfaitement légitime pour un allié des États-Unis de développer, construire et utiliser des armes chimiques et pour Washington de continuer à financer la criminalité d’Israël. Il n’en va pas de même pour ses ennemis.

La Convention de 1993 sur les armes chimiques interdit la production, l’usage et le transfert de ces armes de mort, mais ne crée aucun mécanisme pour faire respecter ces obligations. C’est maintenant une tâche que les États-Unis, depuis la Guerre de Corée de 1950-1953 l’un des principaux inventeurs, fournisseurs et utilisateurs d’armes chimiques, se sont arrogée en tant que gendarme du monde.

Alors que 189 Etats ont signé et ratifié la convention, Israël l’a signée mais non ratifiée. Israël se trouve parmi sept pays seulement qui n’ont pas signé ou signé et pas ratifié ce traité. Les autres étant la Birmanie, l’Angola, la Corée du Nord, l’Égypte, le Sud Soudan, et la Syrie.

Israël n’a également jamais signé la Convention de 1972 sur les armes biologiques. Son attitude envers ces deux traités est celle de l’ambiguïté.

En 1993, le Bureau du Congrès américain sur l’évaluation technologique de la prolifération des Armes de Destruction Massive avait mis Israël sur sa liste des pays ayant des capacités de guerre chimique offensive non déclarées. Cinq ans plus tard, Bill Richardson, qui fut adjoint du ministre de la Défense, a déclaré, « Je n’ai aucun doute sur le fait qu’Israël travaille sur des objets offensifs tant chimiques que biologiques depuis longtemps. Il ne fait aucun doute qu’ils en ont depuis des années. »

Israël a un centre de recherche médicale chimique et biologique, l’Institut israélien de recherche biologique (IIBR) dont le travail est classé top secret, sur le site sécurisé de Ness Ziona à 20 kilomètres au Sud de Tel-Aviv, ainsi qu’un autre centre à Dimona dans le Néguev. Employant des centaines de scientifiques et de techniciens, l’IIBR est généralement considéré comme ayant développé des armes chimiques et biologiques, mais la censure officielle empêche toute discussion sur ses activités.

Après la chute sur un quartier résidentiel d’Amsterdam en 1992 d’un avion de la compagnie El Al qui emportait des ingrédients de gaz neurotoxique depuis Israël jusqu’aux États-Unis, le quotidien hollandais NRC Handelsblad avait établi qu’il existait « des liens forts » entre l’IIBR et des centres de recherche du même genre aux États-Unis, « une coopération étroite entre l’IIBR et le programme de guerre biologique américano-britannique, » ainsi qu’« une coopération étendue pour les recherches sur la guerre biologique avec l’Allemagne et la Hollande. »

Depuis 2001, après l’éclatement de la deuxième Intifada, il y a eu plusieurs incidents rapportés de soldats israéliens utilisant un « gaz inconnu » contre les Palestiniens, en particulier durant une campagne de six semaines par les forces militaires israéliennes à Gaza.

Il se trouve que le célèbre cinéaste américain James Longley tournait à Gaza, à Khan Yunis et Rafah, durant la première incursion importante d’Israël au printemps 2001. Il a immédiatement filmé les victimes. Gaza Strip, son film primé, montre d’une manière très frappante la réalité de la guerre chimique – les cartouches de gaz, les docteurs, les témoins, et la souffrance atroce des victimes, dont beaucoup avaient été hospitalisées pour des jours ou des semaines.

Ces attaques ont continué sur plusieurs années. En juin 2004, Gush Shalom, un groupe pacifiste israélien, a fait connaître un incident dans le village d’al-Zawiya en Cisjordanie où 130 patients furent traités pour avoir inhalé du gaz après que l’armée israélienne ait dispersé des manifestations non-violentes contre le mur de sécurité israélien. Ce groupe a indiqué qu’il ne s’agissait pas de gaz lacrymogène classique et a demandé, « Alors, est-ce une méthode pour disperser une manifestation, ou une guerre chimique ? »

La nouvelle de ces nouveaux gaz se répandant, des journalistes internationaux ont enquêté, il y a eu une émission spéciale de la BBC en 2003 sur l’usage par Israël de « nouvelles armes non identifiées ». Celle-ci indiquait qu’Israël refusait « de dire ce qu’était ce nouveau gaz. »

Durant l’assaut d’Israël contre Gaza à l’été 2006, les docteurs ont fait savoir que des dizaines de victimes avaient des corps complètement brûlés et des blessures ressemblant à celles qui sont causées par les shrapnels que les machines à rayons X n’arrivaient pas à détecter.

De longues recherches, des analyses des métaux trouvés dans les corps des victimes et des examens des étranges blessures, ont mené à la conclusion que la cause la plus probable était des missiles du même genre que les Dense Inert Metal Explosive (DIME) américains. D’autres victimes ont été trouvées avec des traces de tungstène, une substance fortement cancérigène.

Israël a également utilisé des munitions au phosphore, dont les effets sont extrêmement nocifs, dans le bombardement aérien de plusieurs semaines contre une population civile largement désarmée et sans défenses durant l’opération Plomb durci en 2008-09 – cette attaque meurtrière contre Gaza a fait entre 1166 et 1417 morts chez les Palestiniens, avec seulement 13 morts chez les Israéliens, dont 4 par des erreurs de tir de leur propre camp.

Le rapport d’enquête de l’ONU, le rapport Goldstone, a réaffirmé les conclusions de nombreuses enquêtes internationales respectées, confirmant l’usage disproportionné par Israël de la force contre les Palestiniens, et les accusations de crime de guerre contre Israël et le Hamas ainsi que de « probables crimes contre l’humanité, » comprenant l’usage du phosphore blanc par Israël. Il y est dit que les forces israéliennes se sont comportées de façon « systématiquement irresponsable » dans leur usage de phosphore blanc dans les zones construites, citant l’attaque israélienne contre le bâtiment de l’Agence de soins et de travaux de l’ONU dans la ville de Gaza, l’attaque de l’hôpital Al Quds et celle de l’hôpital Al Wafa.

Malgré tout cela, Israël n’a pas été traduit devant un tribunal international, Goldstone et ses collaborateurs ont été soumis par Israël à une campagne internationale d’intimidation et de diffamation contre leur enquête, ce qui a poussé Goldstone à faire une rétractation arrangeante de ses propres conclusions. Mais ses trois collaborateurs ont refusé les appels à revenir sur leur rapport ou à en parler d’une manière qui le dénaturerait, ils ont dit que cela « ignorerait le droit des victimes palestiniennes et israéliennes à la vérité et à la justice. »

C’est le développement par Israël des armes chimiques, biologiques et nucléaires, couplé avec sa force militaire largement supérieure, qui a poussé Damas à créer son propre programme d’armes chimiques après la prise en 1967 du plateau du Golan, puis son occupation, son annexion, et l’établissement de colonies israéliennes habitées par 20 000 israéliens.

Jean Shaoul

http://www.wsws.org/fr/articles/2013/sep2013/chim-s19.shtml

Le grand perdant des évènements égyptiens


la-libre-circulation-des-personnes-sera-desormais-possible-entre-l-egypte-et-la-bande-de-gaza-au-niveau-de-rafah-afp-said-khatibPendant que les FM égyptiens envahissent les places et les mosquées, que les militaires de Morsi répriment dans le sang et que des mercenaires du Sinaï font tout pour attirer la vindicte par des actes terroristes et tentent désespérément de se faire assimiler aux FM (ce qui est allègrement fait par certains), le monde autour continue son bonhomme de chemin, comme si cette agitation meurtrière égyptienne n’était rien d’autre … que de l’agitation.

En Syrie, il n’y a aucun impact. Pourtant, on parle bien de l’Egypte, l’un des principaux pays arabes et du Proche-Orient. On aurait pu croire que le moindre éternuement dans le pays des pharaons aurait eu des répercussions dans toute la région et dans le monde arabe. On se souvient de l’arrivée de Morsi au pouvoir. On allait voir ce qu’on allait voir, selon ce qu’il allait faire ou dire. Il n’a eu aucun effet sur la Syrie. Les choses se passaient ailleurs, avec d’autres protagonistes. La situation à Gaza et en Palestine n’a pas bougé d’un iota.  Morsi a été une parenthèse.

Nous voilà revenu à la case départ, mais avec un maximum de bruits, trop de bruit, pourrait-on dire, savamment orchestré, semble-t-il. Qu’est-ce qui change avec cette nouvelle situation ? Pour la Syrie, rien. Bachar Al Assad continue son combat, appuyé par les mêmes alliés, contre les mêmes mercenaires avec leurs ‘’Allah Akbar’’ pour les vidéos, eux-mêmes avec leurs mêmes appuis à peine remaniés mais avec les mêmes commanditaires. Pour l’Iran, rien de changé, non plus, malgré un changement de président. Pour l’ensemble des monarchies du Golfe, seul le chéquier a changé de mains. Mais ça c’était déjà là un peu avant ce qui se passe aujourd’hui en Egypte.

Puisque rien n’a changé ou presque, à quoi rime tout ce boucan autour d’un général encore inconnu il y a un mois et des frères musulmans que l’on fait mine de découvrir (après Caroline Fourest et BHL) alors qu’ils sont là depuis près d’un siècle ? Diversion ou manipulation ? Il n’y a jamais de boucan médiatique gratuit, surtout dans cette partie du monde. Et l’on constate que si les évènements n’ont aucune conséquence sur la région, le tapage, lui, en a.

Tout tend à donner une confirmation à une campagne qui a commencé il y a longtemps, campagne axée sur le ‘’danger islamiste’’. Qu’ils soient armés de bombes, de ceintures d’explosifs, de fatwas meurtrières et souvent biscornues, de désirs soudains de charia, ils ont tout fait pour nous montrer de quoi ils étaient capables. Qui, en dehors de ceux qui l’organisent, ne dénoncerait pas cette barbarie ? En la condamnant les manipulateurs s’arrangent pour que cette condamnation déborde sur tous ceux qui, de près ou de loin ont un rapport quelconque avec ces gens. Même pays, même race, même religion, etc… tout en prenant soin de dire qu’il ne faut pas faire d’amalgame.

Et, effectivement, chez ces manipulateurs, il n’y a pas d’amalgame. Ce ne sont pas les musulmans qui sont vraiment visés. Il n’est même pas sûr que l’Islam, en tant que religion soit en cause. A-t-on jamais entendu parler des religions de l’Emir du Qatar ou du Roi Abdallah d’Arabie, pourtant gardien des lieux saints musulmans ? A-t-on vu mentionner une seule fois dans les médias la religion de Mahmoud Abbas ? On pourrait presque penser, d’après les portraits que l’on nous en fait, qu’ils sont laïcs ou même athées. A croire aussi qu’il y a des palestiniens non musulmans (les gentils, quoique un peu turbulents parfois), ceux de Cisjordanie, et les islamistes de Gaza, qui sont gouvernés par de méchants islamistes parce que frères musulmans. Il se trouve que la résistance palestinienne se trouve principalement à Gaza, même si elle a pu souvent servir de prétexte et même d’outil pour les desseins d’Israël. Voici donc le Hamas redevenu islamiste parce que frère musulman. Si les problèmes égyptiens se répandaient jusqu’à Gaza, les gazaouis auront du souci à se faire. Ils seront tous assimilés à des islamistes, donc terroristes. N’est-ce pas ce qu’a toujours martelé Israël depuis des années, en chœur avec nos salonards de Paris ?

Pendant ce temps, John Kerry organise les négociations israélo-palestiniennes, comme si rien ne se passait à côté. Négocier quoi au juste ? Personne au monde ne croit en ces négociations, ni même ne voit sur quoi elles peuvent porter. On voit juste que cette mise en scène coïncide avec les évènements égyptiens qui comportent eux-mêmes plusieurs volets synchronisés, le tout dans une sorte de symphonie moyen-orientale dans laquelle la Palestine et les palestiniens tiennent une place centrale. Si le Hamas paie les pots cassés de la révolte égyptienne, que deviendra Gaza ? Quel lièvre John Kerry nous sortira-t-il alors de son chapeau pour faire avancer les choses ?

Si nous n’attendons rien des négociations, nous savons aussi que Kerry ne fait pas tous ces va-et-vient juste pour faire du tourisme. Tous ces millions et toutes ces énergies ne sont pas dépensés pour le plaisir, sans compter tout le temps consacré aux diverses rencontres. Il y a bien des recherches de solutions, mais toujours avec Israël comme centre de toute solution. Le remodelage du grand Moyen-Orient, avec toutes ses aventures guerrières mortelles, en fait certainement partie. Ne cherche-t-on pas à reproduire le vieux slogan : ‘’Une terre sans peuple pour un peuple sans terre’’, mais cette fois à l’envers ? Le peuple sans terre serait, cette fois, les palestiniens. La terre sans peuple pourrait être le Sinaï, à défaut de ne pouvoir être une partie de la Syrie remodelée. Cela a marché une fois, pourquoi pas une deuxième fois ?

En attendant, quels que soient les projets et objectifs des acteurs de la région, il y en a un qui doit se sentir mal à l’aise dans ses souliers, le Hamas. D’un côté, il perd un soutien de poids par la disparition des FM en Egypte, et de l’autre, il se retrouve à nouveau assimilé de facto à des terroristes actifs purs et durs du style de ceux qui sévissent en Syrie. Et pour bien l’étayer, on va rappeler les aventures de Khaled Mechaal. Le brouillage cacophonique fera le reste. Et les gazaouis dans tout ça ? Nous ne devrions pas tarder à savoir ce qu’on leur réserve. N’est-ce pas Mister Kerry ?

Avic

Le Sinaï : Base américaine ?


Tribune libre Byblos

sinai-desert-mapLes discussions vont bon train dans les centres d’études US, les séminaires et ateliers sur le Sinaï et son importance stratégique. Certains chercheurs en arrivent à deux équations possibles qui se résumeraient à dire que la sécurité d’Israël dépend du Sinaï non du Golan syrien, et que la sécurité des gazoducs et oléoducs dépend du SinaÏ non de Homs en Syrie. D’autres planchent sur l’importance stratégique comparée entre Al-Qusayr en Syrie et le Sinaï en Égypte et, tenant compte des frontières terrestres et maritimes des deux pays, en arrivent à dire que le Sinaï est stratégiquement plus important que la Syrie.

Habituellement, une telle focalisation des centres de recherche sur un sujet donné n’est pas sans finalité et ne consiste pas à se contenter d’échanger les points de vue, réagir, ou exagérer un événement sécuritaire ou politique ; d’autant plus que les organisateurs de ces workshops sont aussi les décideurs en la matière.

Les diverses études ainsi menées donnent pléthore d’informations importantes sur le Sinaï, l’accent étant particulièrement porté sur sa géographie offrant à la fois des zones côtières, des zones montagneuses, et de vastes zones désertiques vides de population répondant, par conséquent, aux conditions requises par le Pentagone pour l’établissement de bases militaires fixes.

En effet, un demi-million d’habitants répartis sur 60 000 kilomètres font que la superficie de cette région est trente fois supérieure à celle de Gaza alors que son peuplement est quatre fois inférieur. Autrement dit, le Sinaï est cent vingt fois moins densément peuplé que Gaza alors que sa superficie est égale à trois fois celle de toute la Palestine, à six fois celle du Liban ou des territoires occupés en 1967 et en 1948.

Par ailleurs, le Sinaï est traversé de gazoducs, actuellement en service, transportant le gaz égyptien vers la Jordanie via la Palestine et pourrait recevoir les gazoducs partant des Pays du Golfe vers la Méditerranée.

Géographiquement, le Sinaï tient les deux rives du golfe d’Aqaba faisant face au tiers de la côte saoudienne sur la mer Rouge et au détroit de Bab el Mandeb, débouché maritime des pays du Golfe vers les côtes du Yémen, de la Somalie, du Soudan, de l’Érythrée et de l’Éthiopie. Adjacent à l’une des deux rives du Canal de Suez, il tient aussi la Méditerranée, s’ouvre en profondeur sur l’Egypte par terre et par mer, et côtoie la Jordanie, Gaza et le Néguev. Autant d’atouts pour servir de base à des porte-avions, des missiles de croisière Cruise, des antimissiles Patriot, des stations de radars géants, des stations d’écoute et de communications par satellites, et aussi de base pour des forces terrestres états-uniennes qui pourraient atteindre les cent milles soldats avec la garantie de toujours rester complètement à l’écart de la population locale.

D’autres études se sont concentrées sur l’Histoire en remontant jusqu’à Abraham pour dire que le Sinaï est le berceau des civilisations et des religions. S’appuyant, entre autres, sur l’ouvrage de Kamal Salibi, elles rappellent que la Torah est née de la péninsule arabique et que les premiers fidèles du judaïsme, du christianisme et de l’islam y ont évolué, sans oublier la dynastie monothéiste des Hyxos qui les a précédés et a gouverné l’Égypte et les Bilad al-Cham [les Pays du Levant].

Il est improbable que ces études soient l’objet d’un tel regain d’intérêt au moment même où les équations régionales calculées et imposées par les États-Unis risquent de s’inverser vu la très rapide évolution de la situation égyptienne et le non effondrement de M. Bachar al-Assad et des piliers des institutions syriennes. Non, ces études remises à l’ordre du jour ne peuvent être fortuites, d’autant plus que les États-Unis sont sur le point d’adopter une nouvelle équation fondée sur moins de dispersion de leurs forces et un repli stratégique vers une nouvelle base plus lourde axée sur l’Asie et l’Afrique, avant de s’aventurer par un redéploiement sur les mers et océans.

En revanche il est plus que probable que les Services de sécurité et la politique des USA vont désormais concentrer leurs efforts sur le Sinaï. Cela pourra prendre des mois et même des années au cours desquelles ils testeront plusieurs options. Parmi ces options, transformer cette zone en refuge pour les différents réseaux d’Al-Qaïda sur lesquels les drones US pourraient continuer leur besogne, ou la transformer en refuge pour les Frères Musulmans ; lesquels, forts de leur continuité géographique avec leurs autres Frères à Gaza leur permettraient de lancer une guerre ouverte contre le chaos dans toute l’Égypte. Une autre option plus facilement réalisable serait d’exploiter toutes ces entrées ouvertes au chaos dont des opérations fabriquées prétendument menaçantes pour Israël, notamment pour Eilat si proche, pour justifier leur mainmise directe sur le Sinaï au moyen de bases militaires gigantesques qui deviendraient le plus important porte avion US du monde.

Cette mainmise des États-Unis sur le Sinaï semble être devenue l’objectif stratégique du moment. À partir de là, il sera possible de compenser la perte des richesses pétrolières et gazières due à leur échec en Syrie. À partir de là, la sécurité d’Israël sera sous leur garde directe ainsi que celle de l’Asie, de l’Afrique et des pays du Golfe qui ne pourra pas échapper à leur vigilance. Ainsi, les États-Unis pourront dire qu’ils sont redéployés mais non vaincus !

Les yeux US sont braqués sur le Sinaï. Faisons-en autant, surtout les Égyptiens et leur Armée, maintenant que la mainmise sur le Sinaï risque de menacer la souveraineté de L’Égypte, laquelle souveraineté exige de se libérer des contraintes unilatérales imposées par « les accords de Camp David ».

Nasser Kandil

Article traduit de l’arabe par Mouna Alno-Nakhal

Article original : Top News
http://www.topnews-nasserkandil.com/topnews/share.php ?art_id=2106

Monsieur Nasser Kandil est libanais, ancien député et directeur de Top News-nasser-kandil

Christophe Oberlin : Israël … est un état maffieux


800px-mur_separation_jerusalem_est1Le 28 mai 2013 a eu lieu à Paris à l’Institut du Monde Arabe une commémoration du 65ème anniversaire de la Nakba. Ont été invités à s’exprimer notamment Hael Al Fahoum, ambassadeur de Palestine en France, et Christophe Oberlin (*), chirurgien français qui s’est rendu plus d’une trentaine de fois à Gaza. Voici le texte de son excellente intervention qui se démarque des propos convenus habituels.

Christophe_Oberlin_3_texteLa cause palestinienne est une cause universelle, et à ce titre tout citoyen du monde a le droit de faire connaître son avis. Je m’inscris dans cette démarche. Mes voyages réguliers en Palestine, et notamment à Gaza, ont fait l’objet de conférences et de quelques livres, qui ont naturellement la subjectivité et la fragilité du témoignage, j’en suis conscient. Mais ils ont aussi l’avantage de constituer un point de vue « de l’intérieur », de rapporter peut-être ce qui se passe réellement dans l’esprit des Palestiniens du terrain, de ceux qui y vivent et résistent au quotidien.

Mais je voudrais ici évoquer des questions qui, bien que d’ordre général, ne sont que rarement abordées ou approfondies dans nos médias et par nos élus en Occident.
La première question est celle du droit.

Je ne reviendrai pas sur la trentaine de résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU négligées par Israël, où sur le droit International Humanitaire bafoué. Je voudrais insister sur d’autres aspects juridiques.

Au plan international, le conflit israélien « bénéficie » d’un traitement exorbitant. Alors que depuis la fin de la 2ème guerre mondiale l’Organisation des Nations Unies est censée arbitrer les conflits internationaux, voilà que pour le cas unique du conflit israélo-palestinien on a confié la résolution du problème aux Russes, aux Américains, à l’Europe de l’OTAN…. Et enfin à l’ONU qui n’a plus qu’un strapontin à la table de négociation. On mesure ici le succès de l’entreprise de dé-légitimation de l’ONU effectué par Israël. Certains pseudo professeurs de Droit international s’y emploient à temps plein !

Un deuxième pan du droit qui mériterait sans doute aussi d’être respecté est celui… du Droit palestinien lui-même. Sans cela, son propre gouvernement prêterait le flanc à la même critique que ces nombreux gouvernements arabes issus de la décolonisation, et qui sont ébranlés aujourd’hui par les révolutions.

Il faut le dire et le répéter : les lois fondamentales palestiniennes qui font office de Constitution nous disent que, lorsque le président de l’Autorité Palestinienne a terminé son mandat et que de nouvelles élections ne peuvent être tenues, c’est le président du parlement qui lui succède : Aziz Duweik devrait être aujourd’hui le président de l’Autorité Palestinienne.

Les élections législatives de 2006, et les élections municipales qui les ont précédées, ont désigné un vainqueur qui a souhaité intégrer au gouvernement le parti minoritaire. C’est le parti minoritaire qui a refusé, et qui a essayé de refaire les élections dans la rue, de faire un coup d’état, j’en ai été le témoin. Cette tentative a été un échec : le peuple n’en voulait pas. Il faut le reconnaître !

La deuxième notion que je voudrais discuter est la notion d’état. Contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire, il n’y a pas de définition précise, réglementaire, juridique de la notion d’état. En particulier il n’entre pas dans les prérogatives de l’ONU de faire ou de défaire les états. Un état, c’est une population animée par un sentiment d’appartenance, sur un territoire donné, sous une loi commune, une force unique chargée de faire respecter la loi, etc. Un état, nous disent les meilleurs juristes, c’est comme un enfant : il est né, il est sous nos yeux : son existence ne dépend ni de sa reconnaissance par ses parents, ni de son enregistrement à l’état civil : un état, c’est un fait ! La Palestine, Philistia, avec ses cinq villes historiques, Gaza (mentionnée sur les temples égyptiens), Ashquelon, Ashdot, Ekron et Gath, existe depuis trois mille ans ! Et elle figure sur toutes les cartes du Proche-Orient sans interruption depuis la plus ancienne carte du monde gravée sur le temple de Karnak en Egypte ! A l’époque moderne, en 1922, la Société des Nations issue de la première guerre mondiale, a reconnu l’état de Palestine, même si elle en a confié le mandat aux Britanniques. Et jusqu’en 1948 les Palestiniens ont bénéficié d’un passeport portant sur sa couverture la mention : « Etat de Palestine ». Un état est un fait, même s’il est sous mandat, ou sous occupation. Et il n’est pas nécessaire d’être enregistré à l’ONU pour constituer un état : les iles COOK, état indépendant, ne sont pas membres des Nations Unies. Elles ont préféré confier leur sécurité et leur politique étrangère à la Nouvelle Zélande toute proche. Mais ceci n’empêche pas les Iles Cook, le cas échéant, de saisir la Cour Pénale Internationale.

Alors bien entendu on ne peut que se réjouir de l’entrée progressive de la Palestine dans les organisations internationales. Mais ceci appelle aussi des commentaires. Par exemple l’intégration de la Palestine à l’UNESCO est une excellente chose. Elle a eu une conséquence imprévue, je dis bien imprévue : la suspension du versement de la cotisation américaine. Mais il faut savoir que la réglementation de l’UNESCO prévoit qu’un état, s’il souhaite se retirer, dépose un préavis de trois ans. Actuellement les Etats-Unis devraient continuer à payer, ce qu’ils ne font pas. Et des programmes entiers de l’agence ont dû être amputés. Logiquement une action juridique de l’UNESCO à l’encontre des Etats Unis devrait être engagée pour non-paiement illégal de leur contribution ; action juridique que la direction actuelle de l’UNESCO n’a pas souhaitée.

Concernant l’intégration de la Palestine à L’ONU, on nous a fait croire que cette intégration était nécessaire pour pouvoir saisir la juridiction internationale pour les crimes de guerre commis par Israël notamment à Gaza en 2009. C’est faux : les mouvements de libération nationale, comme le Fatah, peuvent parfaitement saisir la Cour Pénale Internationale. L’Autorité Palestinienne a d’ailleurs ébauché une demande en ce sens au printemps 2009, avant de faire marche arrière, alors que cette démarche avait été jugée recevable par la CPI.

En face du désormais état palestinien, quelle est la nature de l’état d’Israël ? Nombreux sont ceux qui parlent d’un « état colonial ». Certes en Cisjordanie il existe des colonies. Mais le terme de « colonies » implique une métropole : est-ce le territoire situé à l’intérieur des frontières de 1967 ? Ce serait rayer d’un trait les millions de Palestiniens qui vivent dans des conditions de discrimination inacceptables notamment au Liban, en Syrie, en Jordanie, en Israël même. Non Israël n’est pas un « état colonial » : Israël se dit un « état juif ». Un état réservé à un groupe constitué à titres divers sur les bases d’une religion, d’une philosophie, d’un sentiment d’appartenance. Je refuse pour ma part la constitution d’un groupe sur une base matri-linéaire, génétique. Les races humaines n’existent pas. La race juive n’existe pas. L’ethnie, version actualisée de la race, n’existe pas non plus. Alors l’état d’Israël est le produit d’un Lobby. Et un lobby, par définition, on ne le convainc pas. La « négociation », ça ne sert à rien. On n’oppose pas une diplomatie honnête au mensonge diplomatique. Israël n’est donc pas, stricto sensu, un état colonial, c’est un état tribal, qui utilise des moyens illégaux, c’est un état maffieux.

Alors dans ce contexte, dans ce conflit dont je viens de rappeler les protagonistes, se pose inévitablement la question de donner la parole au peuple, de rentrer dans le Droit, de reconnaître la victoire du parti qui a gagné les élections. La diplomatie occidentale s’est tiré une balle dans le pied en plaçant un mouvement de libération nationale, le Hamas, sur la liste des organisations terroristes. Dix ans plus tard, la position de notre diplomatie est intenable : le Hamas est le parti majoritaire en Palestine, jusqu’à preuve du contraire, et les pays arabes font massivement leur révolution et désignent démocratiquement des dirigeants politiquement proches du Hamas.

Quelle cohérence y-a-t-il à reconnaître la victoire d’Enahda en Tunisie, du PJD au Maroc, de Morsi en Egypte, sans reconnaitre le Hamas ?

Le crime originel du Hamas est de ne pas avoir accepté les accords d’Oslo. Mais aujourd’hui qui peut contester que le Hamas avait raison ? Même l’Autorité palestinienne le reconnaît ! Leila Chahid le dit : « 20 ans de négociations n’ont servi à rien » ! Alors, bien entendu, l’idéal serait un retour aux urnes. Et le Fatah, s’il était éventuellement battu aux élections, et le reconnaissait, retrouverait incontestablement sa légitimité politique. Mais c’est justement parce que cette défaite est hautement probable qu’Israël ne laissera pas avant longtemps des élections libres se tenir en Cisjordanie.

On parle beaucoup d’une soi-disant réconciliation qui serait nécessaire entre Palestiniens. Mais je peux témoigner qu’il n’y a pas eu divorce entre les Palestiniens de Gaza, de Cisjordanie, sympathisants du Fatah ou du Hamas, des camps de réfugiés, des prisons, des Palestiniens israéliens. Ils souhaitent tous s’exprimer, dans le calme et la fraternité.

Alors si Israël ne veut pas d’élections, peut-on au moins avancer vers la réunion des forces palestiniennes ? Mais qui empêche le Hamas d’intégrer l’OLP ? Combien de représentations diplomatiques à l’étranger ont-elles été confiées au parti qui a gagné les élections ? Quand sera levée cette mesure de Ramallah qui consiste à ne payer les fonctionnaires de Gaza qu’à la condition expresse qu’ils ne travaillent pas ? Quand l’Autorité Palestinienne va-t-elle entreprendre une action devant la juridiction internationale pour les crimes de guerre commis par Israël à Gaza ? « Nous ne le ferons pas, dit-on, ce serait une déclaration de guerre à Israël ». Parce que la Palestine n’est donc pas en guerre ? Les massacres, le siège, la torture, ce n’est pas la guerre ? Si, c’est la guerre, et dans cette logique l’Autorité Palestinienne pourrait aussi démissionner, replaçant alors la Cisjordanie dans sa situation réelle qui est celle de la guerre et de l’occupation, replaçant Gaza dans sa situation réelle qui est celle de la guerre et du siège, replaçant Israël devant ses propres responsabilités.

Alors quelles conclusions peut-on tirer aujourd’hui ?

Il est inutile de se limiter à brandir face à Israël l’argument du droit international. Non seulement c’est inefficace, mais la politique de conquête et d’annexion, alors que le droit est bafoué, contribue peut-être même à renforcer les faits accomplis israéliens. Aux yeux des sionistes se trouve accréditée l’idée de la relativité du droit. Une sorte de jurisprudence du « Non-Droit ». En substance : « Vous vous rendez-compte, si on avait appliqué les résolutions de l’ONU, Israël n’existerait pas, ou si peu ! »

Mais ce n’est pas parce qu’Israël ne respecte pas le droit que les autres parties ne doivent pas le faire : l’ébauche d’un droit de nature démocratique en Palestine, même imparfait, doit être respectée : respect des lois fondamentales palestiniennes, respect du résultats des élections, respect de l’alternance politique, consultation des citoyens sur les questions fondamentales.

Les révolutions arabes ont commencé en Palestine, et la bande de Gaza, même si elle ne s’étend que sur 1% du territoire de la Palestine historique, constitue la tête de pont de la libération de la Palestine : une population, des frontières, une administration, une force de protection unifiée : l’état palestinien est là, en attendant plus.

Alors la seule manière de résoudre équitablement les conflits est de recourir au Droit, à la Justice, en utilisant les outils que les hommes ont construits. L’Organisation des Nations Unies en fait partie. Sa charte en constitue le socle fondamental. Mais certaines règles doivent évoluer, en particulier le fonctionnement du Conseil de Sécurité, ne serait-ce que le droit de véto qui doit être réformé.

Alors, les milliards de la guerre ne pourraient-ils pas être investis dans une paix élaborée par la représentation des nations ? Basée sur une consultation de toutes les populations concernées par le conflit, y compris les réfugiés palestiniens ?

Les peuples, comme les espèces, sont en permanente évolution. L’état de guerre perpétuel n’existe pas. Au bout de la guerre, ou de la négociation pacifique, il y a l’égalité des droits. L’état juif, c’est fini. La libération de la Palestine est inéluctable

Christophe Oberlin
28 mai 2013

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(*) Chirurgien des hôpitaux et professeur à la faculté Denis Diderot à Paris, Christophe Oberlin enseigne l’anatomie, la chirurgie de la main et la microchirurgie en France et à l’étranger. Parallèlement à son travail hospitalier et universitaire, il participe depuis 30 ans à des activités de chirurgie humanitaire et d’enseignement en Afrique sub-saharienne, notamment dans le domaine de la chirurgie de la lèpre, au Maghreb et en Asie. Depuis 2001, il dirige régulièrement des missions chirurgicales en Palestine, particulièrement dans la bande de Gaza où il a effectué près d’une trentaine de séjours.

Christophe Oberlin a écrit de nombreux ouvrages.
Il est notamment coauteur avec Jacques-Marie Bourget de Survivre à Gaza, (éditions Koutoubia, 2009) la biographie de Mohamed al-Rantissi, le chirurgien palestinien frère du dirigeant historique du HAMAS assassiné par l’État d’Israël.
Auteur de Chroniques de Gaza, 2001-2011, (éditions Demi-Lune, 2011)
Coauteur avec Acacia Condes de Bienvenue en palestine, destination interdite. (éditions Encre d’Orient, 2012) http://www.encredorient.com
Il est également le traducteur de Gaza, au carrefour de l’histoire du journaliste anglais Gerald Butt, (éditions Encre d’Orient, 2011).

URL de cet article : http://www.silviacattori.net/article4492.html

Source : Christophe Oberlin

Gaza : un mensonge convenu


Gaza2En Nouvelle Guinée, il existe un mot pour une vérité que tout le monde connaît mais que personne n’exprime: Mokita. Dans le discours officiel entourant la Palestine – en particulier Gaza – les politiciens, le Président Obama et les médias racontent des histoires en utilisant un vocabulaire erroné, des affirmations fausses et des omissions délibérées. rien que des mensonges convenus !

Dès qu’une « crise » éclate dans cette région, le récit bidon se met en route à partir d’un script spécifique, et les débats du dimanche matin débutent avec chacun récitant son couplet à partir du script officiel. Les agressions d’Israël, le cruel blocus économique de Gaza ayant pour résultat la malnutrition ou l’anémie de près de la moitié des enfants de la région, les assassinats ciblés. Tout est ignoré. Noam Chomsky appelle Gaza, « La plus grande prison du monde à ciel ouvert ».

Nous sommes exposés à des mots tels que conflits, comme si l’oppression et la brutalité systématiques de tout un peuple n’était qu’un désagrément entre deux camps égaux. Ensuite, il y a ces appels à la trêve. Pure mise en scène politique. Imaginez des appels à une trêve durant l’apartheid entre les noirs et le gouvernement des blancs ! Un tel vocable aurait-il pu s’appliquer ?

On discute souvent de la solution à deux États : Encore une phrase bidon. Elle est parfaitement impossible. Et ce terme implique qu’il y ait une légitimité dans l’accaparement illégal et criminel de la terre, qui dure depuis des décennies. Prenons un exemple anodin et superficiel de ce vol : imaginez que vous avez une maison. Des invités sont venus en visité. Petit à petit, ils commencent à envahir votre maison jusqu’à ce que vous n’ayez plus qu’un quart de la cuisine, la moitié de la salle de bains et un coin dans la chambre. Tandis que le temps passe, ces personnes commencent à absorber une partie de votre quart de cuisine, la moitié de votre moitié de salle de bains et la moitié de votre coin de la chambre. Existe-t-il une possibilité de solution à deux maisons. Bien sûr que non ! Et dans le discours officiel, ces faits sont commodément omis.

Ensuite, il y a toujours la mention du processus de paix. Ce terme est une farce ! Il est difficile de voir comment on peut garder un visage de marbre en prononçant ces mots. Ce processus a délibérément avancé pendant des dizaines d’années à la vitesse d’un escargot. Il est plein de démarrages et de pauses. De très longues pauses ! Pour l’essentiel, c’est un mécanisme de blocage qui met suffisamment les choses en pause pendant qu’Israël construit de plus en plus de colonies pour que son objectif d’Eretz Israel [le Grand Israël] soit un fait accompli.

Israël a le droit de se défendre. Obama sort toujours ce leitmotiv ou une variante. C’est l’assertion la moins sincère. En 2004, la Cour Pénale Internationale a déterminé qu’en tant que puissance occupante, le droit d’Israël de se défendre en vertu d’un article de la Charte de l’ONU ne s’applique pas contre ceux qui vivent sous son autorité. Les attaques contre Gaza et sa population ne sont pas des actes d’autodéfense. Je suis sûre qu’Obama le sait. En fait, la Résolution 2649 de l’Assemblée Générale de l’ONU « Affirme la légitimité de la lutte que mènent les peuples assujettis à une domination coloniale et étrangère et auxquels on a reconnu le droit à disposer d’eux-mêmes pour recouvrer ce droit par tous les moyens dont ils disposent. »

Alhamdullilah, la capacité d’Israël à se dépeindre comme la victime se réduit. Pratiquement personne, à part les ignorants et ceux qui font exprès de ne pas comprendre, ne croît qu’Israël est une victime. Cette posture s’écroule même parmi les Américains ordinaires. On peut en voir une bonne indication avec ce qui s’est passé à St. Louis, dans le Missouri, le 19 décembre 2012. Un groupe de citoyens américains s’est présenté dans le bureau du Maire à l’occasion du conseil de la ville de St. Louis sur les Appels d’Offre pour protester contre l’approbation par la ville d’un contrat avec Veolia-Water. Ils ont réussi à faire reporter l’ensemble du vote jusqu’à ce qu’une enquête complète soit diligentée sur le passé de Veolia et sa pratique de la discrimination ethnique et de ses abus en Palestine. Israël est de plus en plus un État paria en raison de ses pratiques d’apartheid. Son statut spécial (soutenu par l’Holocauste) décline. Le jargon fatigué des médias dominants est de plus en plus éculé et en retard sur son époque.

La litanie d’assertions et de termes erronés et le récit officiel sont vu de plus en plus pour ce qu’ils sont : simplement des mensonges convenus.

Karen English est écrivain, elle vit à Los Angeles.

Traduit de l’anglais par [JFG-QuestionsCritiques]

article original : « Gaza: a Lie Agreed Upon »

Irak : dix ans après


Tuer c’est gagner.

Par Dr. Paul Craig Roberts

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19 mars 2013. Il y a dix ans aujourd’hui, le régime Bush envahissait l’Irak. On sait maintenant  que la justification de l’invasion était un paquet de mensonges orchestrés par le régime néoconservateur de Bush dans le but de tromper l’Organisation des Nations Unies et le peuple américain.

Le secrétaire d’Etat américain de l’époque, le général Colin Powell, a exprimé ses regrets d’avoir été utilisé par le régime de Bush pour tromper l’Organisation des Nations Unies avec de faux renseignements sur ce que les régimes Bush et Blair savaient être faux. Mais les ignobles médias « presstitués » ne se sont pas excusés auprès du peuple américain d’avoir servi de ministère de la propagande et du mensonge dans le régime corrompu de Bush.

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Pourquoi la Turquie fait-elle des affaires avec Israël ?


Turkey-israel.svgLes relations entre la Turquie et Israël sont en train de prendre un nouveau cours : la raison d’État cède désormais la place aux affaires. Après avoir rompu tout lien diplomatique à la suite de l’arraisonnement par des militaires israéliens du navire turc Navi Marmara en 2010 (l’assaut sanglant contre les militants de la mission Free Gaza qui se dirigeait vers Gaza avait fait neuf morts parmi des militants de nationalité turque), le quotidien Today’s Zaman annonçait dimanche 17 février la signature d’un accord portant sur la vente par Israël de systèmes électroniques aériens au gouvernement d’Erdoğan.

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