Archives pour la catégorie Opinions

Problématique et dilemne de la rente et de la compétence


Tribune libre de Djerrad Amar

Pétrole-algérieRe-publication

Pour maintenir la paix sociale, certains États ayant des ressources minières, surtout pétrolières, distribuent ce que l’on appelle des «rentes» à des catégories de populations. Les États rentiers, qui se fient à ces seules sources de richesses, ont une gouvernance spécifique. Leur régime n’a pas besoin d’une légitimité pour gouverner. Ces ‘systèmes rentiers’ encouragent les convoitises, l’incompétence, la collusion et la paresse contrairement aux systèmes démocratiques qui se caractérisent par des contre-pouvoirs permettant l’initiative, l’innovation, la production et la rentabilité. Lire la suite Problématique et dilemne de la rente et de la compétence

Valls veut aussi la bénédiction des Francs-Maçons, mais c’est loin d’être gagné.


E-Valls02Valls s’y voit déjà. Il vient d’offrir, comme un mini-président, une cérémonie de vœux aux obédiences maçonniques. L’année prochaine, s’il gagne  contre les fachos, l’extrême droite, les Dieudo, les quenelleurs, les manifestants, les grévistes et tous les insoumis de France, attendons-nous à le voir présenter ses vœux à la France entière. Lire la suite Valls veut aussi la bénédiction des Francs-Maçons, mais c’est loin d’être gagné.

Pourquoi tant d’amour pour Mandela ?


MandelaTous les honneurs que l’on pouvait décerner à un homme en ce bas monde lui ont été décernés ou proposés. Toutes les personnalités ont voulu poser pour une photo à ses côtés, espérant ainsi gagner un ticket pour entrer dans l’Histoire. Depuis trois décennies, une légende savamment construite a fait de Mandela ce qu’il est aujourd’hui : une icône. Derrière la légende, il serait intéressant d’essayer de comprendre pourquoi il y a tant d’adoration unanime pour cet homme. Lire la suite Pourquoi tant d’amour pour Mandela ?

Devoir de mémoire – Espionnage – NSA – Snowden : Les positions de Valls , Fabius et 김정숙


7762291652_fleur-pellerin-un-systeme-mis-en-place-par-le-precedent-pouvoirA l’heure ou les ministres du gouvernement Français surjouent dans la course à l’indignation face aux  » révélations  » sur l’espionnage contre la France pratiqué par la NSA  il est bon de rappeller leurs positions au moment ou Edward Snowden s’est enfui des Etats-Unis.

Manuel Carlos Valls :

1-  » La France n’a pas reçu de demande d’asile de la part d’Edward Snowden et si c’était le cas je n’y serais pas favorable«   » Obama a dit qu’il donnerait des explications. Je les ai demandées et nous avons besoin de ces explications. Il faut être prudent. S’il y avait des caméras à l’ambassade de France à Washington ce serait très grave. Nous n’avons pas besoin d’espionner des pays amis. Si les Etats-Unis nous espionnent ce serait grave, il faudrait qu’il cesse « . [ lien ]

2- Dans une entrevue à The Heritage lors d’une visite aux Etats-Unis Manuel Carlos Valls s’est montré admiratif du système mis en place par la NSA et a souhaité la mise en place d’un dispositif législatif comparable au Patriot Act aux Etats-Unis.

he sounded kind of envious of the agency. Rather than being severely critical of U.S. intelligence operations, he said he wished France had more capabilities like the United States—both in terms of the ability to intercept critical terrorist communications and to protect individual privacy through parliamentary and judicial oversight.  [ lien vers article ]

Nota : Un de mes amis vient de trouver le surnom de  » serpillère de fer  » pour Manuel Carlos Valls. Je le trouve particulièrement adapté !

Laurent Fabius-Mortimer   :  

Ce sont les services du MAE Français qui ont refusé le survol du territoire Français par l’avion du Président Bolivien Evo Morales en raison d’un soupçon sur la présence éventuelle d’Edward Snowden à bord . [ lien vers article ]

Kim Jong-suk 김정숙 

김정숙  a confirmé que la France a bien reçu une demande d’asile de la part d’Edward Snowden tout comme Reshat Dibrani et sa smala . [ lien ]

Sur le principe de l’espionnage liui-même , 김정숙 a déclaré :

« Il faut distinguer deux choses: il y a l’affaire d’espionnage de l’Union européenne et des postes diplomatiques et ça, ce n’est pas vraiment la première fois que ça arrive dans l’Histoire. Même si ce n’est pas vraiment un acte amical de la part d’une puissance amie, ce n’est pas une nouveauté »  « Nous avons toujours considéré qu’internet était un bien commun, un cheval de Troie – regardez les Printemps arabes – de la liberté d’expression et aujourd’hui on voit que certains pays, qui sont des pays qui défendent la liberté d’expression, la liberté d’opinion, sont peut-être des utilisateurs à des fins, au contraire, de surveillance généralisée. C’est ce qui est très choquant, si c’est prouvé. Ne nous précipitons pas, attendons les explications des Américains »  [ lien ]

http://zebrastationpolaire.over-blog.com/article-devoir-de-memoire-espionnage-nsa-snowden-les-positions-de-valls-fabius-et-120747409.html

Procès de Dieudonné : marseillaise contre hymne israélien (vidéo)


garaudy-dieudonne-negationnismeEn France, la Justice ne sait plus où elle habite. Ballotée entre une certaine ‘’bienpensance’’ orientée, et la révolte contre cette orientation, il faudra bien qu’elle tranche. Le procès de Dieudonné est plus que symbolique.  Le jugement aura une signification profonde sur la liberté d’expression et sur l’égalité des droits.

 

Procès Dieudonné : Quenelles, LDJ, ananas et compagnie !

Un policier dénonce la mainmise du lobby sioniste : «Les intérêts israéliens passent avant la sécurité des Français»


Un policier surarmé devant une synagogue à Paris. D. R.
Un policier surarmé devant une synagogue à Paris. D. R.

Dans une lettre publiée dans la rubrique courrier des lecteurs du site Egalité et réconciliation, un policier s’est plaint d’être employé, lui et ses collègues, «de plus en plus et de façon partiale» dans des missions qui n’ont aucune légitimité. Ces missions, qui exacerbent une grande majorité des agents de l’ordre français, sont la sécurisation de lieux de culte spécifiques à l’exclusion de tous les autres lors des fêtes religieuses. «Je suis révolté de devoir assurer les sécurisations systématiques des lieux de culte israélites lors de leurs fêtes religieuses, tout cela pour rassurer une élite (…) menant notre pays à la baguette», écrit-il en s’inquiétant des propos d’un rabbin qui lui a signifié au cours d’une prise de contact : «Vous avez une dette à vie envers les gens de cette communauté.» «En parallèle, ajoute-t-il, aucune autre autorité religieuse ou administrative ne s’est manifestée afin de nous faire effectuer de telles sécurisations sur des sites religieux d’autres confessions.»

Pour ce policier – dont les convictions pour lesquelles il s’est engagé lui semblent aujourd’hui de plus en plus trahies par sa hiérarchie –, le pire est qu’ils doivent, ses collègues et lui, porter une attention particulière aux «intérêts israéliens» au lieu de s’occuper du travail pour lequel ils ont été affectés, celui de porter secours aux citoyens. «Le pire, c’est que l’on doit désormais porter une attention particulière aux centres d’intérêt israéliens, notamment les sièges sociaux et entreprises installés sur notre secteur, et nous devons rendre des comptes à nos autorités hiérarchiques, tout cela prioritairement (et j’appuie bien là-dessus) à nos interventions de police secours. Même nos salles de commandement départementales s’en sont accommodées puisque, au cours de nos sécurisations, les missions de police secours, qui sont la base de notre métier, sont mises en attente, au détriment des citoyens», révèle-t-il.

Ce policier avoue que cette situation «commence à faire naître, chez nous autres policiers, un drôle de sentiment, partagé entre l’incompréhension et la colère». Il espère que sa lettre aidera à une «prise de conscience collective».

Mohamed El-Ghazi

http://algeriepatriotique.com

Les «peuples» de l’Otan contre l’intervention en Syrie


Tribune libre zorro montmartre

1237958_10151903092079236_1402232249_nLes peuples des pays membres de l’Otan s’élèvent contre la volonté affichée de leurs Etats d’intervenir en Syrie. Une pétition a été lancée en France, l’un des premiers pays à annoncer son intention de «faire quelque chose», pour que la guerre contre la Syrie soit soumise au vote du Parlement.

Les initiateurs de cette pétition expriment clairement leur opposition à toute intervention militaire contre ce pays. Leur position a été prise, assurent-ils, sur une base de données, parmi elles, des sondages réalisés par des pro-Otan. Ainsi, un sondage réalisé par Le Figaro affirme que 8 lecteurs sur 10 de ce journal sont contre toute forme d’ingérence française dans ce pays à feu et à sang, alors que 8 auditeurs sur 10 de RMC sont contre l’intervention française. L’opinion américaine n’est pas plus favorable à l’action armée contre le régime syrien. Dans un sondage réalisé ces jours-ci, 7 Américains sur 10 sont contre toute forme d’ingérence américaine en Syrie, y compris l’armement des rebelles. Selon les sondages officiels de mai, juin 2013, 80% des Allemands, 78% des Britanniques et 62% des Français sont contre toute forme d’ingérence de l’Otan en Syrie. «La situation en Syrie est confuse mais pas au point de perdre la tête comme nos médias et leurs lobbyistes», prévient-on dans le texte de la pétition. Cela tout en affirmant qu’«une écrasante majorité de citoyens de l’Otan sont contre toute forme d’ingérence militaire de l’organisation atlantiste en Syrie et pas seulement contre une ingérence au sol». «Car même si les sondages n’en parlent pas, je ne vois pas pourquoi cette subtilité de journalistes en mal de liberté infléchirait notre opinion sous la barre des 50%, alors qu’elle est massivement dépassée depuis le début et qu’elle se conforte chaque jour», ajoute-t-on, demandant ainsi aux députés de l’Assemblée française de signer cette pétition pour qu’il y ait débat et vote au Parlement.

90% contre l’intervention de l’Otan

«Monsieur le député (…), selon des sources pro-Otan, entre 90% en juin 2013 et 55% dès décembre 2011 de la population syrienne est contre l’insurrection armée des rebelles», indiquent les initiateurs de cette pétition. «Une guerre tue les peuples entre eux, pas ceux qui décident de la faire. Si la conscription existait encore en France comme en Syrie, y enverriez-vous vos enfants, comme les enfants syriens s’y rendent, quelles que soient leur religion, leur race, leur couleur ? Etes-vous un citoyen français ou un membre de réseaux inféodés à la lutte des néoconservateurs pour le contrôle du gaz mondial et pour l’élimination par la force de l’islam communiste dit chiite, non aligné sur l’Euro-Dollar ? Plus personne n’est dupe sur la toile. Et vous ?» lance-t-on sur un ton interrogatif.

Fausses preuves

Pour eux, il n’y a aucune preuve de l’utilisation par le régime syrien du gaz sarin. Ils rappellent tous les mensonges des néoconservateurs américains pour justifier l’intervention et la destruction de plusieurs pays pour maintenir leur hégémonie mondiale. «Une armée régulière de conscrits ne va pas massacrer son propre peuple», affirme-t-on, rappelant dans ce sillage les guerres menées sur la base de mensonges en Afghanistan, en Irak et tout récemment en Libye. «Le chaos humain sans fin en Afghanistan, en Irak, en Libye ne vous suffit-ils pas ? 200 Afghans expulsés de Calais et des milliers de Libyens séquestrés à Lampedusa face à des millions de réfugiés arabomusulmans disséminés dans tous les pays du Bassin méditerranéen plus pauvres que le nôtre ne vous suffisent-ils pas ?» se demande-t-on. Les initiateurs de cette pétition rappellent ainsi la décision courageuse de MM. Chirac et De Villepin le 14 février 2003.

Rebelles gangsters

«Laissons le peuple syrien s’autodéterminer. S’il y a une décision à prendre, alors cessons d’armer les forces étrangères qui s’interposent et favorisons la transition proposée par le gouvernement laïc syrien et surveillée par ses alliés», souligne-t-on encore, affirmant que la rébellion est phagocytée par les forces étrangères qui l’utilise pour semer le chaos et arriver à leurs desseins inavoués. «Le peuple syrien en a ras-le-bol de ces assassins écorcheurs gangsters. Trois Français sur quatre aussi, Monsieur le député. Pas vous ?» «Cette guerre, poursuit-on, comme en Libye, tuera encore plus de civils innocents et sèmera le chaos contre un Etat qui a demandé lui-même des inspections, qui est face à des accusations une fois de plus sans preuves juridiques défendables, qui est soutenu par des grandes puissances aussi matures que nous, et qui fait partie historiquement de la francophonie si mal en point aujourd’hui au sein de l’Otan qui a attendu deux ans en vain.» Par le vote au Parlement, les pétitionnaires veulent que le peuple syrien sache qui lui enverrait des missiles de la France.

Sonia Baker

http://algeriepatriotique.com/article/les-peuples-de-l-otan-contre-l-intervention-en-syrie

Qui mieux qu’un avocat peut incarner le combat pour la liberté ?


-Avec la mort de Jacques Vergès, c’est un combattant de la liberté – pour la liberté – qui disparaît. Un vrai combattant au service de la vraie Liberté, dans tous les sens du terme : liberté de penser, liberté de s’exprimer, liberté d’être et de vivre, liberté physique, liberté de jouir pleinement et entièrement de l’espace de liberté qu’octroie la société. Il a combattu pour toutes ces libertés-là.

Avec Jacques Vergès, il n’y avait pas de liberté sans égalité de traitement devant les lois, toutes les lois humaines, nationales et internationales. Ce qui exclut le deux poids deux mesures. Ce qui oblige à rechercher une vérité supra confessionnelle, supra raciale, supra communautaire, supra étatique, bref, une vérité qui va bien au-delà du simple point de vue. Les ennemis de la liberté et de la vérité le savent. Maître Vergès était donc un ennemi.

Ceux qui l’ont connu et l’ont côtoyé nous parleront bien mieux de lui et de ses combats. Comme Luc Michel dans cet hommage. Pour les autres, il restera celui qui aura été de tous les grands combats pour la vérité.

Avic

Il y a eu des élections au Mali… et même un second tour


Commentaire de Bernard Cuny

Ibrahim-Boubacar-Keita-mali« Grand succès de la démocratie malienne » claironnent nos perruches et perroquets médiatiques assistés de leurs « spécialistes » en plateau, arguant du « fort taux de participation » « au premier tour » de…Moins de 50 % !… Et mettant sur le compte du désintérêt des « électeurs », le vainqueur étant assuré, et du « mauvais temps », un taux de participation encore inférieur « au second tour »…

Certes, la présence d’ « observateurs » de l’ « UE » et de l’armée française « garantit la validité des résultats »…Mais, à ma connaissance, nous n’avons pas droit à de tels « observateurs » lors de nos votations, en « France »…Le candidat ou l’électeur malien serait-il à ce point méprisable et suspect de fraude ?…

Notons enfin qu’il faut un certain courage aux maliens abstentionnistes pour s’abstenir de voter, alors que les listes électorales sont sans aucun doute à la disposition de l’armée d’occupation…Mais il vrai que c’est la présence d’une « Qaïda » multiformes, pratiquement dans tous les pays des anciennes AOF et AEF, qui « justifie » la présence des troupes françaises…N’est-ce pas ?..

L’impossible pas en arrière


Tribune libre MARSEILLE ALBATROS

3653857517La situation est sur le point d’atteindre le point de non-retour en Egypte où personne ne semble capable de faire un pas en arrière pour éviter le clash. La détermination – ou la foi pour ceux qui veulent mettre en avant l’aspect religieux – des partisans de Mohamed Morsi a été un élément totalement inattendu. C’est indéniablement le cas pour les militaires qui, tablant sur le soutien, réel, d’une partie des Egyptiens s’attendaient à ce que les Frères musulmans soient mis KO et contraints d’accepter la «place» qu’ils leur offrent. Mais l’ampleur de la contestation contre le coup de force de l’armée et sa durée a probablement surpris aussi les dirigeants des Frères musulmans.

Ces places occupées durant les dures journées du ramadhan avec constance et entêtement les ont aidés à se reprendre politiquement après la destitution de Mohamed Morsi. Ils leur ont même assuré une protection physique contre les arrestations qui ont touché de nombreux autres dirigeants. L’état-major des «Frères» reste ainsi actif dans l’espace réduit de Rabaa Al-Adawiya. Les dirigeants ont pu élargir la contestation du coup de force au-delà de leurs partisans. Mais ce succès a un revers dangereux. Les manifestants qui se rassemblent avec constance sont définitivement dans l’exigence d’un retour de Mohamed Morsi à la présidence et au rétablissement de la Constitution. C’est pour reprendre une formule algérienne «scellé et non négociable».

Les dirigeants des Frères musulmans ne semblent plus pouvoir en mesure de baisser le niveau d’une exigence devenue le leitmotiv des sit-in. Tout recul sur la question entraînerait une réaction de désabusement de la part de ceux qui se mobilisent – et meurent parfois – depuis le 3 juillet dernier. La démobilisation des manifestants serait dangereuse pour les Frères musulmans. Car, qu’ils le veuillent ou non, c’est la digue qui les protège contre la répression et qui les maintient politiquement présents. Même si cela paraît «maximaliste», les membres de l’Alliance pour la légitimité constitutionnelle ne peuvent se permettre de faire un pas en arrière sur ces exigences de rétablissement de la légalité constitutionnelle. L’effort mené par les Américains et l’Union européenne pour amener les Frères musulmans à «avaler la couleuvre» et à s’engager dans la feuille de route du général Al-Sissi s’est clairement heurté à cette conviction que tout pas en arrière serait politiquement fatal.

Le général Al-Sissi et l’armée égyptienne se trouvent exactement dans la même posture. Tout pas en arrière remettrait totalement en cause le poids politique prépondérant de l’armée dans le système égyptien. Y compris sa présence envahissante dans le secteur des affaires. L’impasse égyptienne est clairement dans cette inaptitude des deux forces dominantes du pays à faire un pas en arrière. L’espace de la négociation politique est devenu nul. Seul le rapport de forces prévaut. L’armée a les moyens d’écraser les sit-in du Caire mais en cas de carnage, le cout politique sera exorbitant. Il n’y aura pas de gagnant dans une telle partie. Il n’y aura qu’un grand perdant.

par M. Saadoune

http://www.lequotidien-oran.com/?news=5186504

La Russie peut-elle éviter l’arrogance post-soviétique, à l’américaine ?


000_nic2005111516368.siA en juger par les apparences, beaucoup s’accordent à dire que les russes viennent de Vénus et les américains de Mars. Certains voudraient aller encore plus loin, sans doute, et dire qu’ils sont originaires de deux systèmes solaires distincts.

Les anciens ennemis de la guerre froide échangent régulièrement des piques sur tout, de la qualité des cuisses de poulet à la question du système de défense antimissile américain en Europe de l’Est. Cependant, malgré les échecs occasionnels de la réinitialisation des relations Russie-États-Unis – considérablement aggravée ces derniers temps par Edward Snowden enfermé dans un aéroport de Moscou – les deux superpuissances nucléaires partagent certaines similitudes marquées.

Les deux pays ont, par exemple, acquis des poches extrêmement profondes pour la poursuite de leurs objectifs de politique étrangère. La Russie, après être passée par 70 ans de communisme marxiste, jouit aujourd’hui d’une manne financière, car elle tient les rouages ​​de l’économie mondiale graissée par le pétrole et le gaz. Bien que l’abondance en Russie des ressources naturelles tombées du ciel pourrait finalement se retourner contre elle, actuellement, elle contribue à entreprendre un grand nombre d’initiatives ambitieuses pour le pays.

Les États-Unis, en revanche, possèdent le plus gigantesque appareil à faire de l’argent que le monde ait jamais vu, populairement connu sous la dénomination Système de la réserve fédérale. Cela donne à l’Amérique la possibilité de créer de l’argent à partir de rien, ce qui à son tour donne à l’Oncle Sam la capacité d’agir sur la scène mondiale comme un étudiant de première année après une cuite pendant les vacances d’été. Grâce à cette philosophie de l’argent facile, Washington détient aujourd’hui quelque 900 bases militaires à travers le monde, tout en lançant une série d’offensives militaires douteuses, notamment les débâcles désastreuses de l’Irak et de l’Afghanistan.

Un Marine américain du 1er bataillon, 8e Marines, Compagnie Bravo lance une missile antichar FMG-148 Javelin  au Mirage Patrol base, Musa Qala district, province de Helmand, le 8 Février 2011. (AFP Photo / Dmitry Kostyukov)
Un Marine américain du 1er bataillon, 8e Marines, Compagnie Bravo lance une missile antichar FMG-148 Javelin au Mirage Patrol base, Musa Qala district, province de Helmand, le 8 Février 2011. (AFP Photo / Dmitry Kostyukov)

Pendant ce temps, l’exemple historique de l’Empire romain, qui finalement s’est effondré à cause de ses excès  impérialistes, ne suffit pas à convaincre les Etats-Unis de modifier leur comportement. Chaque puissance mondiale estime que l’histoire se répète, mais seulement pour les autres. L’Amérique n’est pas seulement la nation exceptionnelle choisie, c’est la grande exception aux règles du développement mondial. Elle peut imposer sa volonté unilatéralement sur une planète sans méfiance sous prétexte (ruse?) du terrorisme mondial, elle peut soumettre des Etats souverains et leurs citoyens à la Cour sans loi de la guerre des drones, ainsi qu’au système de surveillance permanent, il peut exercer son idée de la liberté et de la démocratie sur les peuples étrangers, alors même que ses propres citoyens sont écrasés par les corporations lobbyistes au Congrès.

Étant donné les conquêtes et les contradictions de «l’hyperpuissance» américaine, c’est peut-être le bon moment pour se demander si la Russie peut aussi être la proie de l’exceptionnalisme post-soviétique. Va-t-elle finalement poursuivre ses intérêts nationaux quel qu’en soit le coût pour elle-même et les autres ? Après tout, après huit années de la présidence de Poutine, la Russie se classe désormais comme la 6ème plus grande économie du monde en termes de PIB. Elle a les espèces sonnantes et trébuchantes pour faire avancer ses initiatives mondiales.

Naturellement, la Russie, ainsi que d’autres pays, ne place pas beaucoup de foi dans les initiatives mondiales des États-Unis. Malgré tous les discours sur une réinitialisation des relations russo-américaines (Reset), Washington a dévoilé ses cartes quand il a refusé de coopérer avec la Russie sur le système de défense antimissile américain, solidement positionné à seulement quelques kilomètres de la frontière russe. Dans le même temps, les États-Unis tentent de contraindre la Russie de réduire son arsenal nucléaire. On pardonnera aux russes de penser que la réinitialisation n’était rien de plus qu’un stratagème astucieux pour faire baisser sa garde à la Russie (missiles nucléaires) pendant que dans le même temps, l’Amérique est en train de lever son bouclier. Voilà pour la réinitialisation.

Néanmoins, en tant qu’Américain regardant son pays imprimer de l’argent à partir de rien pour financer un empire mondial, il me semble que la meilleure stratégie pour la Russie n’est pas de faire des dépenses colossales pour essayer de suivre le rythme du Goliath mondial. La Russie a déjà tenté une telle chose dans les années 1980 pendant la guerre de 10 ans contre les moudjahidines en Afghanistan, le fameux « cimetière des empires’’, que peut-être un jour des historiens considèreront comme le lieu qui a également conduit à la chute de l’Amérique.

Sauf si la Russie estime que cela vaut vraiment la peine de détruire sa monnaie dans un effort pour étaler ses morceaux de bravoure militaire dans le monde, la meilleure stratégie, semble-t-il, est de jouer à un jeu de ‘’wait-and-see’’. L’Amérique hyper-dépensière ne peut durer éternellement, et quand le château de cartes s’effondrera enfin, ce qui est inévitable, alors le monde pourra enfin profiter d’un moment de paix véritable.

Robert Bridge

Traduction : Avic

http://rt.com/op-edge/us-russia-reset-snowden-288/

L’Egypte, la Tunisie et Gamal Abdenasser


Tribune libre MARSEILLE ALBATROS

Nasser-Ben Bella-BourguibaDjamal Abdenasser est de retour. Le Zaïm égyptien a d’abord vu son portrait fleurir dans la rue égyptienne, pour le voir brandi par la rue tunisienne. Tout le symbole de la faillite des stratégies amorcées et implémentées depuis un peu plus d’une vingtaine d’années, contre justement ce qu’incarnait cet «officier libre» devenu, dans les années 1950, la figure de proue du nationalisme dit arabe, rejoint plus tard, dans les années 1960-1070 par d’autres, comme Houari Boumediène.

L’ère était au «socialisme spécifique», au nationalisme, au non-alignement vis-à-vis des Etats-Unis et de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) et à la revendication d’un nouvel ordre économique mondial. Le développement passait par le «compter sur soi» et les perspectives qui se dessinaient, semblaient le démontrer. Partis de rien ou presque rien, de nombreux pays sont parvenus à réaliser de grands progrès en matière d’infrastructures de base et de développement économique et social. L’espoir était donc permis de refonder les termes internationaux de l’échange qui maintenaient la majorité des peuples de la planète dans un état de sous-développement, incompatible avec la prospérité des nations industrialisées, qui continuaient de piller les richesses de la planète.

Cet état de fait va finir par aider les limites du «socialisme spécifique» à se manifester, sans pour autant empêcher la constitution de «bourgeoisies» plus ou moins compradores, plus ou moins inféodées aux intérêts étrangers. Ce sont elles, qui vont se poser en alternative au système «failli». Ce sera par exemple l’Infitah en Egypte et les «réformes» en Algérie, sous la baguette sourcilleuse des deux gardiens de la finance internationale, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, sur fond de bouleversement du rapport de force international en vigueur, affirmant la suprématie sans partage des Etats-Unis et du bloc de pays qu’ils parainent. Un nouveau vent va souffler sur la planète, en général, et sur le monde dit arabe en particulier.

Les «bourgeoisies» se lancent dans une opération paricide du système qui les a enfantées, s’attaquant par la bande ou frontalement à tout ce qui pouvait l’être. Au-dessus, le FMI et la Banque mondiale prodiguaient satisfécits ou réprimandes, selon les rythmes des «réformes» ou devant les hésitations des gouvernements à appliquer telle ou telle directive, en vue de la libéralisation de tel ou tel secteur économique ou service public. Des «réformes» et des directives qui étaient censées corriger les «erreurs» du passé.

Un temps attentiste, les peuples affectés ont fini par se rendre compte de l’arnaque politique. La Tunisie et l’Egypte, maillons faibles de par la fragilité structurelle de leurs économies et de par la faiblesse des ressources natuelles (d’une rente à l’exportation), vont être les premiers pays à connaître une révolte populaire, confuse au départ dans ses objectifs, mais dont l’organisation et les discours se précisent au fur et à mesure de l’évolution des événements. D’où le recours au seul ancrage disponible, le temps béni du populisme nassérien qui se veut exprimer cette ichtirakia (socialisme) au contenu social minimum et ce nationalisme qui protège le pays des manœuvres colonialistes.

Par Ahmed Halfaoui

http://LESDEBATS.COM

La démocratie militaire


Tribune libre MARSEILLEALBATROS

Général SisiLes Etats-Unis étaient dans une fausse ambiguïté sur la situation en Egypte et le secrétaire d’Etat américain l’a levée au Pakistan en déclarant que l’armée est intervenue pour rétablir la démocratie. Le propos suscite la controverse aux Etats-Unis mêmes où certains remarquent que John Kerry a choisi de faire sa déclaration dans un pays où, au nom de leurs intérêts, les Américains se sont accommodés, voire ont soutenu les intrusions de l’armée en politique.

Bien entendu, John Kerry a pris soin de dire que les violences subies par les manifestants sont «inacceptables» et que cela «n’est pas rétablir la démocratie». Mais c’est une exception de forme à un soutien de fond qui n’a rien de surprenant. Même si les Américains avaient des lignes de contact avec les Frères musulmans, l’armée égyptienne est l’allié stratégique par excellence, celui qui veille à ce que l’ordre géopolitique ne soit pas perturbé. Et à ce que Camp David soit respecté. Les Israéliens, eux, ont demandé publiquement et sans doute par des voies plus informelles à ce que les Américains ne la jouent pas trop «principe». Et au fond, ils ne la jouaient pas. En s’abstenant de parler de «coup d’Etat», ils ont choisi les militaires contre la démocratie.

Les médias qui parlent d’embarras américain se trompent clairement. Israël le sait, toute démocratisation dans un pays comme l’Egypte aboutira inéluctablement à une remise en question de Camp David et à un rapport très différent aux Palestiniens. Quand l’armée égyptienne intervient et reprend le peu de pouvoir qu’elle avait concédé, c’est Camp David qui est encore plus protégé. Quant aux Palestiniens, il suffit, pour ceux qui ont le cœur à ça, de se brancher les «télés mille collines» d’Egypte pour prendre la mesure de la campagne haineuse et raciste qui est menée contre eux. Quand un processus démocratique échoue – et en Egypte il ne peut être question de démocratie quand une moitié d’Egyptiens est traitée déjà en «terroriste -, Israël, la «prétendue seule démocratie au Proche-Orient», est tranquille. Et ce n’est pas exagéré de reproduire la fameuse formule «ce qui est bon pour General Motors est bon pour les Etats-Unis» en disant que pour l’establishment de Washington, «ce qui est bon pour Israël est bon pour les Etats-Unis».

Washington en soutenant la démocratie du général Sissi a cependant pris la précaution de faire savoir que le droit de manifester doit être respecté. Ce n’est pas tout à fait inutile au moment où le pouvoir égyptien a des velléités d’en découdre en désignant les espaces où les pro-Morsi organisent leur sit-in de «menaces à la sécurité nationale». Mais il faut en convenir, John Kerry n’a fait que confirmer un choix d’intérêt qui a été déjà fait par l’administration américaine. Il n’y avait aucun embarras, il y avait juste une gestion de la communication à faire. Désormais avec les déclarations de John Kerry on n’est plus dans le faux-semblant. L’intérêt prime. Washington devra cependant s’en souvenir : elle n’a pas, une fois de plus, de leçon de démocratie à donner. Même si du haut de sa surpuissance Washington pense qu’elle peut faire passer au monde entier l’idée biscornue qu’il suffit d’être l’ami des Américains pour bénéficier du label de démocratie. Sissi l’est, Sissi est donc démocrate. C’est court et c’est américain.

par M. Saadoune

http://www.lequotidien-oran.com/?news=5186217

Et ça repart !


Tribune libre Chérif Abdedaïm

printemps-arabe_1Fin 2011, les forces maléfiques s’enorgueillirent en miroitant le mirage « révolutionnaires » aux pauvres populaces et en les félicitant d’avoir mené de véritables « révolutions » en Tunisie, en Egypte et en Libye. Mais voilà, la réalité qui revient au galop avec un vrai revers des pseudo-révolutions arabes.

Les marionnettes mises en place par les Occidentaux n’ont pas su mener les missions qui leur ont été imparties, les revendications auxquelles aspiraient les populations n’ont pas été satisfaites et bien entendu, on retourne à la case de départ avec cette fois-ci , le coup de starter égyptien et le « coup d’Etat » qui a mis à l’écart le leader des frères musulmans Mohamed Morsi.

Et c’est donc le coup d’envoi d’une guerre civile aux lendemains incertains.

Ces derniers jours, l’Egypte traverse une profonde crise politique. Le président Mohamed Morsi a été écarté du pouvoir le 3 juillet par l’armée après des manifestations de grande ampleur réclamant son départ. Il a été placé en résidence surveillée dans un site militaire sans aucune décision judiciaire. Le parquet général du pays examine plusieurs plaintes de particuliers contre Mohammed Morsi pour « espionnage », « incitation au meurtre de manifestants » et « mauvaise gestion économique ».

Chaque jour qui passe nous amène donc son lot macabre. Ainsi, dans la nuit de vendredi à samedi dernier, au cours des affrontements opposant les manifestants aux policiers égyptiens sur la place Rabia al-Adawiya du Caire on a dénombré environ 120 morts et près de 4.500 blessés, a annoncé le site internet des Frères musulmans se référant au médecin en chef de l’hôpital déployé sur place.
Le mouvement islamiste a qualifié de massacre les événements de la place Rabia al-Adawiya, lieu de rassemblement permanent des partisans du président déchu Mohamed Morsi. Selon les Frères musulmans, les réseaux Internet et de téléphonie étaient coupés dans les quartiers attenants à la place de Rabia al-Adawiya, il était impossible d’appeler les secours.
Aussi, des manifestations importantes d’adversaires et partisans du président déchu Mohamed Morsi se sont tenues vendredi dans plusieurs villes égyptiennes. Selon les militaires, près de 35 millions de personnes sont descendues dans la rue. Des affrontements ont éclaté tard dans la nuit. Des combats de rue les plus acharnés ont opposé manifestants et policiers à Alexandrie et au Caire.
Le ministère égyptien de l’Intérieur affirme n’avoir utilisé que des gaz lacrymogènes et rejette la responsabilité de l’emploi des armes à feu sur des civils.

En Tunisie, après l’assassinat de l’opposant Mohamed brahmi, le pays renoue avec une violence allant crescendo. Dans la capitale de la Tunisie, une voiture piégée a explosé près d’un poste de police samedi dernier. Selon la police, l’explosion n’a pas fait des victimes, en endommageant plusieurs voitures et brisant les vitres des maisons avoisinantes. L’explosion s’est produite plusieurs heures avant les funérailles du chef de l’opposition Mohamed Brahmi, qui a été tué jeudi dernier.
Les autorités ont déclaré qu’Al -Qaïda est responsable de sa mort. Ah, l’éternelle Al Qaïda !
Aussi, dans la ville de Gafsa, l’un des participants à des actions anti-gouvernementales a été tué, en devenant ainsi la première victime des émeutes, qui ont commencé après le meurtre du député de l’opposition, Mohamed Brahmi.
Mohamed Mufli (45 ans) a péri lorsque la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. La cause de la mort de l’homme n’est pas déclarée.

En Libye, des milliers de personnes sont descendues dans les rues des plus grandes villes de Libye samedi dernier pour dénoncer la responsabilité des forces politiques du pays dans le chaos et persistant dans le pays et la situation de la criminalité en nette progression.
Ces manifestations ont éclaté après le meurtre de l’avocat Abdulsalam al-Mismarin vendredi dernier. Ce dernier était pourtant parmi les premiers opposant à Kadhafi. Ce dernier à été assassiné à la sortie de la prière du vendredi. Ses assassins lui ont placé deux balles dont l’une en plein cœur.
Et la raison ? Selon toute vraisemblance, il a payé le prix de son opposition aux frères musulmans qui, selon lui, ne devraient pas faire partie du CNT. Cet acte a incité des centaines de manifestants à Benghazi, à réclamer la démission du nouveau pouvoir, l’accusant de fricoter avec les islamistes. A Benghazi, les manifestants ont brûlé le siège des Frères musulmans, à savoir le Parti de la justice et de la construction (JCP), deuxième parti avec le plus grand nombre de sièges à l’Assemblée législative de la Libye. La foule a également saccagé le siège de l’Alliance nationale des forces libérales (NFA), le plus grand parti à l’Assemblée législative.
A Tripoli, un grand rassemblement a eu lieu à la Place Verte, que les renégats nomment désormais « place des martyrs ». L’Occident a détruit la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste en connaissance de cause, hélas, avec l’aval de ses propres enfants, qui en payent le prix aujourd’hui…Ils disaient vouloir la liberté, la justice et la démocratie. Ils ont hérité de la haine, la mort et la pauvreté. Leurs « sauveurs » d’hier, pompent toujours le pétrole et le gaz…

Dans cette atmosphère signalons également qu’à Benghazi, les habitants se sont barricadés chez eux. Les gardiens de prison sont tétanisés. Une foule nombreuse, après avoir détruit le siège des Frères musulmans, a pris d’assaut la prison de Koyfiya où, elle a libéré plus de 1000 prisonniers. Ce qui va jeter davantage de l’huile sur le feu.

C’est cela la « révolution » !

Article publié sur la Nouvelle République

La faillite théorique d’une certaine extrême-gauche


Tribune libre AHMED HALFAOUI

260975_olivier-besancenot-porte-parole-du-npa-extreme-gauche-le-24-novembre-2011-a-saint-denisL’extrême gauche européenne et française en particulier vient de connaître son second baptême du feu théorique sur les Arabes et assimilés. Il y a 60 ans elle était massivement du côté des luttes de libération contre les impérialismes finissants. C’était le temps des Michel Raptis, des Pierre Frank et autres militants qui avait l’intelligence d’être des « marxistes révolutionnaires », comme ils aimaient à se qualifier pour se distinguer du stalinisme dominant.

Il a dû s’en passer des choses depuis et durant ces quelques années, pour que l’on ne trouve plus cette perspicacité implacable de lucidité et qu’il soit permis à deux ou trois « théoriciens » d’imposer une lecture des faits des plus déconcertantes, de brandir des concepts ou le délire le dispute à la pire des compromissions et de participer sans risque d’opprobre à l’offensive impérialiste contre les peuples. Que cela se fasse au nom de la « démocratie » contre la « tyrannie » ou d’une « lutte des classes » dont ils voient seuls l’expression.

Nous faisant oublier la Libye et le lamentable démenti infligé à leur science de la « révolution », ils se sont tournés vers la Syrie où, dès l’entame de la crise, ils ont planté les éléments constitutifs d’une analyse qui ne donne aucune place et aucun rôle fondamental aux entreprises des Etats-Unis et de leurs satellites européens et arabes, ni ne prend en compte l’investissement massif de groupes djihadistes injectés dans la « révolution ». La nébuleuse Armée syrienne libre (ASL), fiction militaire soutenue par les médias atlantistes, bénéficie d’une reconnaissance sans faille de nos théoriciens, alors même que sur le terrain nous sommes en face de chefaillons, la plupart du temps guidés par les desiderata de leurs financiers étrangers ou par l’appât du gain. Vérité que même la presse occidentale n’arrive plus à taire.

Mais lorsque nos prétendus « marxistes révolutionnaires » ont dû se rendre à l’évidence, ils continuent de prémunir leur édifice analytique de la faillite. Jusqu’au bout. Ne pouvant ne pas voir et/ou occulter les faits, ils rangent, sans avertir, la « luttes des classes » pour se transformer en simples relais de l’information, du bon côté du manche. Sur le site du NPA, par exemple, nous pouvons lire que « l’état-major de l’ASL et l’opposition syrienne ont appelé les différents groupes de l’ASL à condamner les combats entre frères et mis en garde de ne pas tomber dans le piège des affrontements internes suscités par le régime assassin de Bachar el-Assad ». Il s’agit rappelons-le d’une guerre dans la guerre où il y a une ASL qui combat aux côtés des djihadistes et une ASL qui combat aux côtés des Kurdes (encore un acteur ignoré dans la « lutte des classes » qui fait irruption).

Nous aurions dû nous attendre à ce que cela soit une occasion de réviser les prémices et de remise en cause de la ligne adoptée. Il n’en est pas question, il est fait comme si…sauf que l’allusion à la « révolution » n’est plus de mise. Mais il y a quelque chose de plus déconcertant. C’est cet alignement sans hésitation de l’extrême-gauche européenne sur « son propre impérialisme » contre les autres. Le reproche est fait aux puissances occidentales de ne pas « aider » en armes l’ « opposition » ce qui « ne fait que pousser un Assad conforté par ses alliés russes, iraniens et libanais à accélérer son offensive criminelle ». Plus loin dans la dégénérescence il n’y a pas.

par AHMED HALFAOUI

Article publié sur Les Débats

L’«antisémitisme», cette arme de destruction massive


Tribune libre Djerrad Amar

262603691_640Suite à l’article sur la sénatrice menacée de mort d’Amine Sadek, j’ai été attiré par un commentaire signé «Danielle Bleitrach qui dit cela : «Le paradoxe est que l’auteur de cet article est tellement antisémite qu’il ne mesure pas que ce sont « les cousins » juifs et arabes qui sont visés par cette conne et son refus de l’abattage halal et casher avec en prime le Mossad et BHL pour donner du corps au complotisme ordinaire…»

Et voilà qu’une sociologue drapée de communisme, juive athée dit-elle, s’y met de la partie de façon pour le moins assez singulière. Il faut qu’elle ait du temps pour se permettre de guetter le moindre mot, la moindre phrase, la moindre allusion pour pointer l’arme «antisémite» comme ne cessent de le faire les sionistes et Israël dont elle dit, par ailleurs, qu’«il faut en finir» avec eux, selon un de ses écrits (qui lui a valu des menaces, semble-t-il). Cela ne peut être du hasard. Ah ! ce sionisme que l’on invoque partout ! Ah ! cet antisémitisme que l’on crie sur tous les toits, ce prétexte par lequel le sionisme avance ! Elle doit être bien disponible, notre Danielle, pour contrer les antisémites qu’elle semble voir partout, y compris chez Soral et Dieudonné, mais aussi chez le scientifique belge Jean Bricmont. A trop épier les autres pour déceler en eux de «l’antisémitisme» on risque de perdre ses autres convictions et ses adeptes surtout sur la question palestinienne et sioniste.

Le monde sait, et elle le sait, que ce prétexte «antisémite» est devenu une arme pour menacer et faire chanter tous ceux qui n’entrent pas dans la doxa impérialo-sioniste (les écrivains, les journalistes, les penseurs, les artistes et les hommes politiques pro palestiniens ou antisionistes). On ne comprend pas, dès lors, qu’elle use du même moyen abject, perverti en tactique funeste de manipulation, pour attenter aux libertés d’écrire et de penser. Le monde sait que c’est le lobby sioniste mondial qui a imposé à l’Occident des lois, non pas pour des raisons morales ou humanistes, mais pour des intérêts matériels, de clans et pour Israël ! Elle reconnaît elle-même que le lobby juif aux Etats-Unis (Aipac) et en France (le Crif) exploite très ouvertement la question de la Shoa. Les suivre dans cette démarche, par l’antisémitisme, c’est partager sinon approuver leurs thèses. Le sionisme s’est développé sous la pression de l’antisémitisme qu’encouragent les sionistes. C’est à notre sens paradoxal d’user et d’abuser de «l’antisémitisme», arme privilégiée des sionistes, et se déclarer contre eux et leur idéologie.

Pour notre part, on ne voit pas de haine (ou d’antisémitisme) dans le travail de cette sénatrice, Sylvie Goy-Chavent, dont le projet paraît sensé. En effet, les consommateurs ont bien le droit de savoir ce qu’ils mangent et comment les animaux sont abattus avant d’arriver dans les boucheries (viande halal ou casher avec ou sans «étourdissement») ? Il y aurait des tromperies dans ce secteur. Ce projet devait mettre fin à cela et le consommateur serait bien avisé désormais pour faire son choix selon ses convictions. C’est cette transparence qui lui vaut d’être menacée de mort. Dans sa plainte au président Hollande il est précisé aussi cela : «…Parlementaires de gauche comme de droite et moi-même réfléchissons également à la possibilité d’étiqueter les produits issus des colonies israéliennes en Cisjordanie, ces produits étant le plus souvent commercialisés en France avec la mention « Made in Israël »». On devine donc bien les milieux qui sont derrière ces menaces par les réactions venant majoritairement des juifs, surtout proches de «l’extrême droite israélienne», et par les messages internet qui appellent le «gouvernement israélien à mener des attaques contre la France», selon la plaignante.

Etrangement, notre sociologue n’a pas vu cela dans cet article et dans la plainte de Sylvie qui devrait être félicitée. Elle n’a vu que «l’antisémitisme» présumé de l’auteur qui est… arabe (bref, passons) et une attaque, par cette «conne» de sénatrice des «juifs et des Arabes» avec «son refus de l’abattage hallal et casher» ; chose impossible à faire à notre sens ! Elle semble bien dans l’obsession. On y décèle aussi de la manipulation. Dans un de ses écrits, elle a dénoncé ce qu’elle a appelé «errances antisémites» de Jean Bricmont, ce physicien et essayiste belge – à qui elle a reproché de ne voir que par le «prisme des juifs» – parce qu’il avait «commis» un texte dans lequel il disait «il faut libérer l’Occident de sa crainte d’être accusé d’antisémitisme». Ou encore, parce qu’il avait dit que la politique des États-Unis «est impérialiste parce que menée par les juifs en sous-main», elle a vite considéré ses propos d’«antisémite» en expliquant qu’il fallait attribuer l’impérialisme à une «position de classe» et non de «race», alors que «être juif» n’est pas une désignation de race. La réalité est qu’il y a une conjonction entre l’impérialisme et le sionisme qui est une idéologie colonialiste, expansionniste, hégémonique et raciste. C’est parce que le «sionisme» est doté de structures ramifiées dans le monde, et particulièrement aux États-Unis, – qui lui permettent de se développer, d’avancer, d’infiltrer, de faire pression, d’influer, pour conquérir et dominer – avec un budget colossal et qu’il est le fait exclusif de la catégorie juive, riche, influente qui domine les principaux leviers de l’économie mondiale, qu’il est maintenant impossible de le dissocier de l’impérialisme dont il a adopté la doctrine politique de conquête et de formation d’un empire. L’impérialisme, lui, n’a pas pignon sur rue. L’idéologie sioniste et la doctrine impérialiste sont interdépendantes. Le sionisme sert d’instrument à l’impérialisme lequel revivifie le sionisme. Bricmont nous semble donc dans le vrai.

Tout ceci pour dire qu’à trop chercher à ne voir que des défauts et des travers dans l’attitude et les paroles des gens, que vis-à-vis des juifs on finit par tomber dans l’absurdité et la déchéance. Et à trop minimiser de l’influence des sionistes et des juifs dans les affaires du monde, des gouvernements occidentaux, surtout américains, c’est tromper les gens en voulant leur cacher la réalité qu’ils vivent au jour le jour et qui constatent avec amertume leur droit naturel d’expression mit «sous conditions» sans pouvoir émettre une critique au risque de se voir poursuivi et sanctionné pour «antisémitisme» voire risquer le « bannissement » pour le restant de sa vie ; à moins de s’exiler.

Amar Djerrad 

http://www.algeriepatriotique.com/article/une-senatrice-menacee-de-mort-par-le-lobby-de-bernard-henri-levy-demande-la-protection-du-pr
– «Il faut en finir avec l’Etat d’Israël et le sionisme». http://www.legrandsoir.info/Il-faut-en-finir-avec-l-Etat-d.html
– Entretien avec Sylvie Goy-Chavent, sénatrice : http://www.youtube.com/watch?v=ypIdEgIsmuw

Le califat : âge d’or de l’islam ?


Tribune libre Hannibal Genséric

Harun-CharlemagneIntroduction

Le califat a été institué après la mort du Prophète. Le Coran n’a institué ni calife ni califat : le califat est une institution humaine.

Le titre de calife (khalifa) ou « successeur du Prophète», ayant rapidement été attribué au chef de la communauté musulmane se double à l’origine de ceux d’émir al-mouminin, « commandeur des croyants », et d’imam. Pour les islamistes d’aujourd’hui, son abolition est seulement une conjoncture historique et ne peut en aucune façon être considérée comme irréversible. En fait, à partir de 1924 jusqu’à nos jours, de nombreux penseurs musulmans se sont exercés à élaborer des théories qui rendraient compte de sa vacance.

Les positions qui se sont développées dans ce débat sont principalement au nombre de trois :

– la première, qui a son origine dans la position du juriste ‘Alî ‘Abd al-Razzâq, postule que le califat ne trouve pas une justification légale dans les textes fondateurs et n’est donc pas nécessaire à l’Islam ;

– la deuxième, inspirée de la thèse de ‘Abd al-Razzâq Sanhoury, considère que le califat doit assumer la forme d’une «ONU orientale » ;

– la troisième, celle des islamistes, voit dans la restauration du califat la possibilité d’instituer un authentique état islamique, et retient que le califat doit être restauré selon le paradigme médinois sur le modèle des quatre premiers califes.

Le premier âge d’or : tribalisme, népotisme et assassinat politique

L’histoire du premier califat regroupe  les quatre premiers califes, Abu Bakr (632-634), Omar (634-644), Othmân (644-656) et Ali (656-661), sous la désignation de califes « Bien guidés » (rachidoun, en arabe). C’est ce premier califat qui fait le plus fantasmer les Frérots et leurs esclaves niqabées.

Pendant les derniers jours de sa vie, lors de sa maladie, le Prophète a désigné Abu Bakr comme imam, c’est à dire « guide de la prière » et n’a jamais dit, ou fait allusion, à une quelconque fonction politique de chef d’État. Alors que le Prophète était sur son lit de mort, la lutte pour le pouvoir politique s’est enflammée à Médine : les «Ansars», c’est-à-dire les Médinois, tenaient des réunions pour désigner l’un des leurs comme chef de la communauté, excluant les «mouhajiryn», c’est-à-dire les « immigrés » Mecquois. Omar ibn El-Khattab eut vent que les «Ansars» s’étaient mis d’accord sur l’un des leurs comme «successeur» politique du Prophète à la tête de la communauté musulmane. Omar accourut, avisa Abou Bakr et tous les deux avec Abu Obeyda ibn El-Jarrah se dépêchèrent à la réunion des Médinois. Arguant de parenté (beau-père du Prophète) et de tribalisme (même tribu Qoraïch que le Prophète), Abou Bakr fut imposé comme chef de la communauté. C’est le premier dérapage des « Compagnons du Prophète » et le plus important dans l’histoire musulmane, car ce dérapage introduit la primauté du tribalisme et du népotisme (primauté à la famille) pour le califat. Cela durera pratiquement jusqu’à nos jours : qu’on soit émir, roi ou président de la république, les chefs d’État musulmans ne pensent qu’à imposer leur fils comme successeur, et trouvent cela tout à fait conforme à la culture arabo-musulmane. En effet, cet héritage culturel ne connaît et ne reconnaît ni la démocratie ni les élections. Le terme choura ( « concertation », « conseil ») est censé désigner le parlement d’un État islamique.

Le Coran n’a-t-il pas  ordonné à Mahomet de consulter les croyants avant de prendre une décision : « Pardonne-leur ! Demande pardon pour eux; consulte-les sur toute chose; mais, quand tu as pris une décision, place ta confiance en Dieu. —Dieu aime ceux qui ont confiance en lui » —Coran (III; 159) ».

Mais comme sous ce califat (et sous tous les autres califats), on n’a jamais vu d’élections ni de démocratie, le « conseil de choura » est une sorte de conclave entre dignitaires et riches de Qoraïch.

C’est un peu ce qui se passe dans les partis islamistes de nos jours. Un parti islamiste (Frères Musulmans en Egypte, FIS en Algérie, Ennahdha en Tunisie) est une organisation pyramidale, où le chef désigne les proches collaborateurs, lesquels, à leur tour, choisissent leurs proches collaborateurs, et ainsi de suite jusqu’au militant de base et aux hommes de main, les forces de frappe des islamistes, les exécuteurs. Le choix est basé sur la fidélité au chef, et sur le respect de l’omerta : rien ne filtre sur leurs réunions ni sur leurs décisions. Seul le chef ou son porte parole officiel  a le droit de faire des déclarations officielles. Ce qui permet au parti de lancer des ballons d’essai, des « déclarations non officielles » afin de tester leur impact sur la population, et de réagir en conséquence, soit en appuyant, soit en démentant, soit en provoquant des émeutes et des assassinats politiques en sous-main.

Prenons un autre exemple. Le conseil de la choura en Arabie Saoudite est censé reproduire ce qui se passait sous le califat. Ce conseil est aujourd’hui composé de 150 membres, tous désignés par le roi. Le roi   choisit le moment pour le réunir, il choisit aussi le programme, l’ordre du jour. Le roi n’est, en revanche, aucunement tenu de respecter les conclusions de la choura.

Abou Bakr, à son tour, va  transgresser le texte coranique en désignant comme successeur son principal conseiller Omar par lettre écrite sur son lit de mort. C’est à la troisième année du califat d’Omar qu’on donna à Omar le titre «émir des croyants» . C’est le titre officiel que garderont tous ses successeurs. Donc, c’est le système «émirat» et non «califat» qui fut choisi par Omar. Rappelons aussi qu’Omar est  encore un Mecquois d’un clan puissant. Il est aussi le père d’Hafsa, autre épouse du Prophète. Il sera assassiné en 644.

Le troisième calife, Othmân, est lui aussi un très riche Mecquois appartenant à la noble famille des Banou Oumayya et ayant épousé successivement deux des filles du Prophète. D’un âge avancé, il favorise outrageusement les gens de son clan. Il meurt lui aussi assassiné ; sa fin sanglante ouvre une période de discorde et de guerre civile qui déchire la communauté musulmane.

Les Médinois portent au pouvoir Ali. Pendant cinq ans, son califat connaît la guerre civile ; il doit affronter la vengeance tribale de Moawiyya, gouverneur de Damas, l’un des parents du calife assassiné. Ali meurt en 661 d’un coup d’épée empoisonnée porté par un kharéjite, à la sortie de la mosquée de la ville de Koufa. Ainsi, durant ce premier âge d’or du califat, trois califes sur quatre meurent assassinés. De même, ces quatre califes sont, par leur mariage, de la famille du Prophète : en politique, on appelle cela du népotisme. Ils sont aussi tous qoraïchites : on appelle cela du tribalisme.

Les âges d’or des califats suivants : pas mieux

Muawiya, l’initiateur du second califat, est moins fourbe : il rend le califat héréditaire et forme la dynastie des Omeyyades, copiée sur les modèles byzantin et perse sassanide. Le cœur de l’empire se déplace à Damas.

En 750, Abû al-`Abbâs As-Saffah (c’est-à-dire le sanguinaire), l’initiateur du troisième califat,  renverse Marwan II, le dernier calife omeyade à Damas, et massacre la quasi-totalité de la famille du calife. Ainsi, le second califat, comme le premier califat, finit dans le sang. Les survivants du massacre se réfugient en Espagne où ils fondent le califat omeyyade de Cordoue (929-1031).

Le troisième califat, celui des Abbassides (750-1258) se met en place et prend pour capitale Bagdad. C’est ce calife, Abû al-`Abbâs As-Saffah, extrêmement brutal et sanguinaire, qui a créé le drapeau noir, emblème des islamistes radicaux d’aujourd’hui, ces djihadistes sans foi ni loi, qui au nom de leur islam sectaire et sanguinaire, tuent et mangent à l’occasion le cœur ou le foie de leur victime. D’ailleurs, ne dit-on pas, en langage populaire tunisien, « je lui ai mangé le cœur » pour signifier qu’on a battu quelqu’un à plate couture. Cela ne s’invente pas.

Les califes omeyades et abbassides disposaient, au début, lorsqu’ils étaient puissants, d’un pouvoir absolu, de caractère théocratique, inspiré par les modèles des empereurs byzantins et des rois perses sassanides. Le pouvoir se transmet de père en fils, le népotisme l’emporte sur le tribalisme des débuts de l’islam.

Durant ces trois siècles (7ème au 10ème), il y a eu 39 califes (4 rachidoun, 14 omeyades et 21 abbassides), qui ont gouverné durant 308 ans. Durant ces califats, le règne dure en moyenne 7,9 ans. Treize des 39 califes meurent de mort violente ou suspecte, c’est-à-dire qu’un calife a une « chance » sur trois de mourir assassiné. Voilà un âge d’or dont se serait bien passé.

En Occident, l’intolérance religieuse du calife al-Mansour, connu par les Occidentaux sous le nom d’Almanzor (981-1002), a plongé le califat de Cordoue dans une grave crise sociale. En effet, toutes les tendances musulmanes espagnoles en sont venues à se combattre les unes les autres, comme c’est le cas aujourd’hui, où les sunnites wahhabites (dont Al-Qaïda) s’attachent à liquider tous les autres courants musulmans. En 1031, le califat de Cordoue est irrémédiablement morcelé en plusieurs principautés, les royaumes de Taïfas. Mille ans plus tard, en l’an de grâce 2013, sous les coups de boutoir des djihadistes islamistes (cornaqués par l’Axe du Mal, USA-Israël, ces États voyous), et financés par le Qatar et l’Arabie, l’Irak et le Soudan sont démantelés, la Libye est en cours de morcellement, la Syrie se bat pour sa survie en tant qu’État laïque et multiconfessionnel. Les nouvelles taïfas, ces principautés découlant de ces morcellements, se font la guerre de manière continue et horrible, sous l’œil satisfait des commanditaires de l’Axe du Mal, secondés par la Grande Bretagne et la France. Sunnites contre chiites, Kurdes contres Arabes, Sud-Soudan contre Nord Soudan, chrétiens contre musulmans (Soudan), Cyrénaïque contre reste de la Libye, Arabes contre Noirs (Lybie, Soudan), nettoyage ethnique des minorités chrétiennes en Irak et en Syrie, chasse aux juifs un peu partout, etc…On retrouve exactement la situation calamiteuse de la fin du califat omeyade d’Espagne.

Un califat hors normes

Les Fatimides ont formé une dynastie califale arabe chiite qui régna, depuis l’Ifrikiya (entre 909 et 969) puis depuis l’Égypte (entre 969 et 1171), sur un empire qui englobait une grande partie de l’Afrique du Nord, la Sicile et une partie du Moyen-Orient (Palestine, Hedjaz). Issus de la branche religieuse chiite des ismaéliens — pour laquelle le calife doit être choisi parmi les descendants d’Ali, cousin et gendre du Prophète, les Fatimides considèrent les Abbassides sunnites comme des usurpateurs de ce titre. Les Fatimides tracent leurs origines de Fatima et des tribus berbères Kutama d’Algérie. La dynastie a été fondée en 909 par Oubayd Allah al-Mahdi qui a commencé le mouvement en s’appuyant sur les tribus Koutamas de Kabylie qu’il a converties à l’islam chiite. À la différence des autres califats sunnites, les Fatimides acceptèrent dans leur administration, non sur des critères d’appartenance tribale, ethnique ou même religieuse, mais principalement sur le mérite et la compétence, les membres des autres obédiences de l’islam. Elles étaient admises aux plus hautes fonctions, et cette tolérance était même étendue aux juifs et aux chrétiens. Il subsista en Égypte une importante minorité copte, de religion chrétienne qui a pu s’épanouir. On peut comparer cette politique à celle du régime alaouite (chiite) en Syrie, et à celle naguère pratiquée par Nasser en Égypte. C’est peut être le califat le moins sanguinaire parmi tous les autres : aucun souverain ne meurt assassiné. Sa politique de bienveillance vis-à-vis des chrétiens ne lui a pas porté chance : ce califat disparaîtra, affaibli par les attaques répétées des Croisés. Bizarrement, les islamistes et l’historiographie officielle sunnite ne considèrent pas le califat fatimide comme un âge d’or du califat, et pour cause. D’abord, c’est un califat chiite, ce qui déplaît à l’écrasante majorité sunnite des historiens. Ensuite, c’est un califat arabo-berbère, dans lequel le calife est arabe et les chefs militaires sont berbères, ce qui déplaît aux tenants de la pureté arabe, dite arabo-musulmane.

Le dernier âge d’or, le califat ottoman : pire encore

Après une vacance califale (califat de Bagdad) entre 1453 et 1517 liée à des troubles de succession, le titre de calife est finalement « usurpé » par l’Ottoman Selim Ier, lorsqu’il conquiert les terres arabes. C’est le seul califat non arabe. Le califat ottoman a perpétué, lui aussi, une tradition barbare, le fratricide, inaugurée par le sultan Bayezid premier (ou Bajazet), né en 1347. Dès son arrivée au pouvoir, Bayezid fit étrangler avec une corde d’arc son frère cadet Yaakoûb dont il redoutait l’influence et la popularité. Depuis lors, l’assassinat fratricide devient la règle de succession dans le sérail ottoman. Si l’un des fils du calife veut succéder à son père, il devait commencer par trucider tous ses frères, et si nécessaire, les autres mâles de la famille (oncles, cousins, etc.). C’était l’âge d’or du cinquième califat.

Conclusion

Le califat est finalement aboli par Mustapha Kemal (1881-1938) le 3 mars 1924, jugeant l’institution dénuée de sens au XXème siècle et responsable de la dégradation des valeurs de l’Islam. Mustapha Kemal n’avait pas tort, compte tenu des mœurs barbares et anachroniques de la plupart des califes arabes et ottomans d’une part, et des défaites humiliantes subies par l’empire musulman, d’autre part. Demandez à n’importe quel islamiste quel calife a-t-il comme modèle. Il vous citera Haroun Arrachid, un psychopathe sanguinaire, ou alors Soliman le Magnifique, un affreux boucher, ou bien alors Salahuddine (Saladin) un charlatan ignare qui a détruit l’Égypte et donné Jérusalem aux croisés. Et ainsi de suite…

Le califat n’est rien d’autre qu’un système impérial absolutiste, rétrograde, et d’exploitation éhontée de l’homme par l’homme. L’empire califal a perduré par l’épée, par le sang et par l’esclavage. Les islamistes qui appellent à sa restauration ne se voient point en esclaves, mais en maîtres exploiteurs. C’est cela leur fantasme : les arabo-musulmans, peuple élu, maîtres du monde. On en connaît un autre avec le même fantasme de « peuple élu et dominateur». Dans un cas comme dans l’autre, ce fantasme aboutit au même résultat : guerres, morts et destructions.

Hannibal Genséric

http://numidia-liberum.blogspot.com/2011/11/le-sixieme-califat-et-le-dindon-de-la.html

Quelle voie pour l’Égypte ? À la recherche d’un «Nasser» ?


Tribune libre de Djerrad Amar

L’Égypte est, en effet, considérée le plus important pays du monde arabe, un des piliers de l’Histoire par sa civilisation vieille et majestueuse. Piégée par les vicissitudes de l’histoire récente, elle s’est retrouvée 40 ans durant affaiblie, avilie jusqu’au réveil brutal de son peuple qui veut changer son sort en sortant massivement dans la rue pour effacer et évincer les 11 années de Sadate, les 30 années de Moubarak et le laps de temps des Frères musulmans de Morsi. Des élites surgissent dans ce mécontentement généralisé pour lui faire changer de voie, de destin en s’employant à vouloir reconquérir la souveraineté égyptienne d’antan. Beaucoup font référence à la période de Nasser qu’ils trouvent progressiste, équilibrée en se posant la question s’il existe un Nasser contemporain ? Nous vous proposons une pertinente réaction de notre ami « Cheikh Si Mimoun » que voici.
Djerrad Amar; (Ref. Allain Jules)
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nasser-horizontal-gallery1Par Cheikh Si Mimoun
 
Avant de partir à la recherche d’un nouveau Nasser, il faut se munir des données et du contexte de l’époque. Il faudra en particulier :
– Ressusciter le puissant bloc solidaire des non-alignés né à Bandoeng dont Nasser, comme Nehru, Tito, Chou-En-Lai et d’autres, était un pilier et sur lequel il s’appuyait.
– Ressusciter l’URSS qui appuyait ce bloc et Khroutchev qui en 1956 menaçait publiquement d’effacer Londres et Paris de la carte s’ils ne déguerpissaient pas après leur agression de Suez en compagnie de « zionistan ».
– Ressusciter même De Gaulle (1) qui avait une politique arabe plus équilibrée que celle d’aujourd’hui totalement inféodée aux intérêts de « zionistan ».
– Ressusciter la neutralité du Canada aujourd’hui dirigé par un Harper entièrement dévoué aux intérêts de « zionistan » en se faisant carrément porte-parole de Netanyahou.
– Enlever à l’entité sioniste ses armes nucléaires développées entre-temps.
– Neutraliser les capacités de nuisance des monarchies wahhabites multipliées, entre temps, par 100 sur les plans financiers, médiatiques et de corruption des dirigeants occidentaux.
– Réduire les capacités de nuisance des Frères musulmans et des wahhabites à ce qu’elles étaient dans les années 50 et 60.
– Rétablir l’Irak et la Syrie à ce qu’ils étaient avant leur démolition.
– Réduire la population égyptienne par 2 pour revenir au niveau de difficultés économiques de l’époque.
Bref remettre les différents paramètres du système d’équations à leur valeur des années 50, 60 et même 70 avant la chute de l’URSS.
Cette opération de remonter le cours de l’histoire étant impossible, le nouveau Nasser, comme tout dirigeant devra résoudre les équations telles qu’elles se présentent aujourd’hui (2). Vu que l’Égypte n’a jamais été dans une situation aussi difficile aussi bien sur le plan interne que sur le plan de son environnement, elle doit être en mesure d’accomplir des miracles.
Alors, évitons donc de lui demander l’impossible et contentons-nous de seulement remettre l’Égypte sur la bonne voie. Le reste, c’est l’affaire des Égyptiens et personne d’autre, les conseilleurs n’étant pas les payeurs.
(1) A la mort de Nasser, c’est Chaban Delmas lui-même alors PM de Pompidou qui avait représenté la France à ses funérailles. Pour la petite histoire, c’est Chaban et Boumedienne qui se trouvaient côte à côte qui ont protégé Haïlé Sélassié qui a failli être écrasé par une bousculade.
(2) C’est Ali, le 4e Khalife, cousin et gendre du prophète (sws), qui avait dit cette phrase très en avance sur son temps et restée célèbre : « apprenez à vos enfants à comprendre leur époque et non la vôtre ». Ce qui revient à dire qu’il faut résoudre les équations avec leurs paramètres actualisés tenant compte en particulier des nouveaux rapports de force avec lesquels il faut manœuvrer.
Cheikh Si Mimoun

La religion islamique : un sacré business, pour les émirs et les sheikhs


Tribune libre Hannibal GENSERIC

pas de label-halal-En Marketing, la valeur d’un produit est donnée par celui qui le consomme et non par celui qui le vend. Un produit n’est « bon », que s’il est consommé et qu’il améliore votre opinion ou votre bien-être. Il en est de même pour la religion : ce n’est pas elle qui change intérieurement l’être humain, mais ce qui vient d’en haut. Si une religion n’est pas la résultante du « bon produit d’en haut », elle n’a de légitimité que pour elle-même; de fait, on la rejettera et toute la spiritualité avec.

Dans un précédent article, nous avons vu, très sommairement, le coût économique de la religion musulmane pour le monde musulman : ce coût est d’environ de 50% du PIB potentiel, c’est-à-dire que, depuis 14 siècles, les pays musulmans perdent la moitié de leur richesse à cause de l’observation des rites religieux musulmans. Tant qu’ils vivaient « sur le dos » des pays conquis, autrement dit, grâce à l’impérialisme, le monde arabo-islamique était dans la position actuelle des grands états impérialistes. Dès l’arrêt de l’expansion islamique, aux environs de l’an Mille, la décadence commença. Et, non seulement elle se prolonge de nos jours, mais elle ira en s’aggravant, pour la simple raison que la domination de l’islam politique ne peut signifier qu’une descente aux enfers. Les exemples anciens et récents sont légion.

Le pèlerinage de la Mecque, une affaire en or…

Si le pèlerinage (Hajj) est avant tout un acte spirituel, il revêt pour certains des intérêts commerciaux.

L’industrie du tourisme religieux génère chaque année 50 milliards de dollars pour l’Arabie Saoudite. Et avec l’augmentation continue du nombre de musulmans qui effectuent leur pèlerinage chaque année, ce montant devrait doubler d’ici à 2020 pour atteindre 100 milliards de dollars. Il s’agit du deuxième flux de devises pour l’Arabie Saoudite après le pétrole. Et alors que les réserves de pétrole sont limitées, le tourisme cultuel est un business éternel. En effet, le monde compte près d’un milliard et demi de musulmans. En 2050, l’islam rassemblera 2,5 milliards de fidèles. On comprend pourquoi les observateurs prédisent que, dans vingt ans, le tourisme religieux rapportera à l’Arabie saoudite davantage que l’or noir. Le pèlerinage à La Mecque fait aussi le bonheur des agences de voyages, commerçants et hôteliers saoudiens. Ces millions de musulmans, issus de 189 pays convergent, une fois par an depuis 1400 ans, vers la Mecque.

La monarchie pétrolière l’a bien compris et son économie florissante est entretenue tous les ans par les millions de dollars dépensés par les pèlerins qui se rendent à la Mecque. Les entreprises privées ne sont pas en reste non plus. Le secteur de l’immobilier s’est adapté au nombre croissant de pèlerins (Plus de 3,4 millions de croyants y participent!) et l’on ne compte plus les nouvelles constructions s’érigeant « sans frein » dans la ville sainte. Savez-vous qu’il existe un lieu dans le monde où l’on trouve des terrains à 100 000 euros le mètre carré ? Ce n’est pas sur les Champs-Élysées ni même sur Broadway mais c’est à La Mecque, et plus particulièrement dans l’enceinte autour de la Grande Mosquée que les tarifs sont si chers. Les hôtels luxueux, impayables pour la plupart des pèlerins, ont par ailleurs pris pied sur des sites de villes centenaires.

Les autorités saoudiennes détruisent les vestiges de l’Islam dans les villes saintes

De nombreux Saoudiens et militants pour la conservation du patrimoine assistent, impuissants, aux destructions de vestiges historiques de la Mecque et de Médine, pour faire place à des centres commerciaux, des hôtels et des gratte-ciels. L’Institut du Golfe, basé à Washington, estime que 95% des édifices vieux de 1000 ans dans les deux villes ont été détruits ces 20 dernières années.

A la Mecque, le complexe commercial Jabal Omar éclipse la mosquée Al-Haram, le site le plus sacré de l’Islam. Pour le construire, les autorités ont démoli la forteresse Ajyad datant de l’ère ottomane et la colline sur laquelle elle s’érigeait. Le lieu de naissance du prophète est devenu une librairie,  et la maison de sa première femme Khadija est devenu des toilettes publiques !

La police religieuse saoudienne s’efforce de décourager la population à prier ou à visiter des lieux en lien avec l’ère du Prophète et promeut la démolition des sites historiques. Les wahhabites souhaitent également laisser leur marque dans les villes saintes. C’est le même phénomène qui se déroule en Tunisie, avec l’incendie des mausolées des saints locaux, incendies effectués par des salafistes, ces fils de Ghannouchi.

Le silence des musulmans concernant la destruction de la Mecque et de Médine est à la fois désastreux et hypocrite”, déclare le docteur Irfan al-Alawi de la fondation de l’héritage islamique. “Le récent film sur le prophète Mahomet a déclenché des manifestations à travers le monde entier, pourtant la destruction du lieu de naissance du Prophète, où il est né et a fondé l’Islam, ne suscite aucune critique. ”. L’hypocrisie et la félonie des islamistes n’ont guère de limite. L’apathie et le silence des prétendus arabo-musulmans est tout aussi incroyable.

Les arnaqueurs

Dans les pays musulmans, le nombre de pèlerins est limité à 1 pour 1.000 habitants. Pour la plupart d’entre eux, une fois sur place, les conditions sont souvent sommaires. Certains dorment dehors. D’autres trouvent à louer des chambres chez l’habitant, voire des appartements délaissés par des Mecquois qui profitent de l’affluence pour louer leur bien à prix d’or. En France, ce sont des agences de voyages accréditées par les autorités saoudiennes qui organisent les pèlerinages. Pour deux à trois semaines de voyages, un musulman français débourse en moyenne 4.700 euros en 2011. Un tarif exorbitant qui a doublé en six ans. Alors entre fausses agences peu scrupuleuses, qui disparaissent la veille du voyage en ayant empoché l’argent des clients et gardé leurs passeports, et vrais tour-opérateurs qui promettent des chambres doubles et fournissent des dortoirs à partager avec des inconnus, les victimes sont légion. Sans compter que, sur les 50 milliards de dollars que représenterait cette industrie, 15 % disparaîtraient dans des réseaux parallèles.

A la Mecque et à Médine, les souvenirs se vendent à foison. Et, même si les bénéfices sont difficiles à estimer, leur vente constitue aussi une activité lucrative. Et pour cause, ces « objets bénis » y sont vendus 3 fois leur prix. Pourtant, nombre de ces souvenirs ne sont pas fabriqués dans les villes saintes, mais… en Chine.

L’arnaque de la viande halal

Comment réagiront les musulmans quand ils sauront que ce qu’ils consomment en guise de viandes dites “hallal” est une pure tromperie ? Aucun scrupule, aucune retenue, aucun respect ou considération non seulement pour le consommateur musulman mais aussi pour tous les consommateurs floués, car il faut savoir que la plupart des viandes prétendument et abusivement déclarées halal, ne le sont point. Ce n’est pas seulement le profit, le gain et l’enrichissement qui sont à la base de la démarche frauduleuse et de l’escroquerie à large échelle mais aussi la fourniture, indirectement, de l’argent sale à des officines, à des partis politiques extrémistes, qui ont besoin de fric.

D’abord des chiffres (fournis par le bureau de contrôle hollandais Hallal correct) : la consommation mondiale de viande hallal ou dite hallal dépasse les 150 milliards de dollars, celle du marché européen avoisine les 18 milliards de dollars. En France, 3 milliards d’euros de consommation pour environ 5 millions de musulmans, dont 500 mille Tunisiens. En Hollande où résident presque 1 million de musulmans, le chiffre de la consommation excède le 1,5 milliard d’euros, (la moitié comparativement à la France où résident cinq fois plus de musulmans). Il faut surtout préciser, pour bien saisir l’enjeu, qu’il s’agit surtout de viandes destinées à l’exportation tant vers la France, essentiellement, que vers les pays arabes et/ou musulmans, perméables à souhait, qui font ainsi ingurgiter à leurs populations des produits non seulement illicites mais aussi dont ne voudraient ni les chiens ni les chats. Une supercherie. Une fraude qui n’épargne ni le consommateur ni le petit boucher du quartier d’à-côté. Une super-tromperie planifiée, organisée et exécutée au nom de l’Islam.

Comment ?

L’astuce est très simple.

L’entreprise française qui produit, par exemple, des steaks hachés se fournit en matière première, c’est-à-dire en viande, auprès d’un fournisseur hollandais ou espagnol (le coût d’achat est plus bas qu’en France). Mais comment faire pour certifier au consommateur musulman d’Italie, de France, de Dubaï, de Tunisie ou d’Arabie Saoudite que cette viande est hallal (c’est-à-dire que l’animal est sacrifié par un musulman qui prononce le nom d’Allah en orientant la bête en direction de la kaâba, en utilisant un couteau nettoyé et aiguisé pour éviter la souffrance de l’animal, et en veillant aussi que cet animal soit sain, non porteur de maladies).

Comment agir pour user et abuser de la confiance du consommateur ? Très simple.

S’allier à un bureau de contrôle de viande hallal. Et le tour est joué. Une convention est établie. Ce bureau délivre une carte de sacrificateur à n’importe quel individu qui se prétend musulman, lequel est recruté par le fournisseur (donc il se soumet à ses desiderata). Ensuite, ce même bureau désigne un contrôleur qui devra se déplacer dans les abattoirs du fournisseur (mais qui le fait très rarement sinon jamais) et attribue des certificats de viande hallal absolument vierges, cachés en très grande quantité chez le fournisseur. Une fois la marchandise prête à l’exportation, le même fournisseur complète le certificat que le pseudo-sacrificateur signe et transmet à l’industriel producteur de produits élaborés qui dispose ainsi de toutes les preuves que la marchandise vendue dans les supermarchés est bel et bien hallal.

Réseau de fraudeurs, filières de la tromperie qui ne sont motivés que par le profit, pire “les produits commercialisés sont de qualité défaillante et représentent un risque potentiel pour le consommateur”.

Plutôt qu’une bête vivante soumise à l’égorgement, ce sont des bêtes abattues au pistolet pneumatique — donc des bêtes mortes — auxquelles on coupe la tête et ensuite les autres parties de la carcasse. Pratiques contraires aux préceptes de l’Islam et donc illicites. Il faut savoir qu’il ne s’agit pas dans ce genre d’“affaires” de quelques centaines d’euros mais de millions d’euros comme enjeu.

Voici un témoignage d’abattage « halal ».

L’entreprise Brada est implantée dans la ville de Damwoude, à 150 kilomètres au nord d’Amsterdam. Nous y entrons comme dans un moulin grâce à l’aide d’un compatriote qui arguait venir y effectuer des commandes. On y verra tout, sauf le lieu exact d’abattage. Caché, préservé, protégé. On se croirait dans un espace de nucléaire. Des centaines de carcasses sont alignées côte à côte. Des demi-carcasses qui permettent de constater une chair flasque qui n’invite pas à la consommation. Des quarts de carcasses qui ne cachent pas l’âge de l’animal. “1 an, 15 ans, tiens celle-là a mis bas plusieurs fois”, confie notre accompagnateur. Il n’a pas besoin de s’étaler en explications. La chaîne d’abattage en elle même est une preuve flagrante de l’escroquerie. Des animaux carrément non destinés à la consommation humaine. Que font les services vétérinaires hollandais ? “Le patron a le bras long”, confie-t-on à demi-mot. Les frigos, les rails suspendus, les tables, les bassines métalliques débordent de viande. Une puanteur suffocante. Sur environ 60 travailleurs, “pas un seul musulman”. Nous escaladons des escaliers en colimaçon. Et là, on domine la fraude, la supercherie, la tromperie dans sa grandeur, l’abus de confiance dont sont victimes des millions de musulmans. Là, tout se fait par hasard, nous assistons à l’abattage. Bastian est sous tension, il devient rouge, il veut détourner nos regards des bœufs que l’on tue. Bel et bien une tuerie. Rien d’un égorgement hallal. Il tourne et se retourne. Il étouffe de rage. On croirait même qu’il désire nous balancer à travers la rampe d’escalier afin de ne rien voir. Mais on voit tout : un bœuf est ramené de quelque part. Vite, un employé lui place un matador (c’est le nom exact du pistolet pneumatique) entre les yeux. Une détonation. L’animal s’affale. Mort. Puis accroché à des rails suspendus. Il ne bouge plus. Environ 20 mètres et on lui coupe la tête. Puis au bout de quelques instants l’animal est transformé en quartiers de chair.  Inch’Allah, viande halal.

Hannibal GENSERIC

http://numidia-liberum.blogspot.com/2013/03/la-religion-est-un-sacre-business.html

France, terre d’asile politique ou psychiatrique ?


Article-uneLa chef de file des Femen en France, Inna Shevchenko, a obtenu le statut de réfugié auprès de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), a indiqué lundi 8 juillet cette militante ukrainienne. Pendant ce temps, le geek ennemi public n°1 Edward Snowden se voit refuser la même demande en France et dans divers pays.

Teddijo – Dessinateur satirique
Teddijo – Dessinateur satirique

D’un côté, nous avons une bande de féministes autoproclammées, manifestant à coup de seins et de décibels pour le droit des femmes, la corruption, les pâquerettes et les tourterelles. Un combat pour le droit des femmes transformé en combat contre les religions, principalement le christianisme et l’islam. Tronçonnage de croix pour protester contre l’Eglise orthodoxe (alors qu’il s’agissait d’un monument en hommage aux victimes du stalinisme), drapeau musulman brûlé pour protester contre le salafisme (alors qu’il s’agissait

d’un drapeau musulman tout ce qu’il y a de plus banal), profanation de la cathédrale de Notre Dame de Paris, etc. Une bande de féministes dont la leader, Mlle Shevchenko déclara à propos des féministes trop instruites : « Nous avons voulu montrer que les féministes ne sont pas que des vieilles femmes cachées derrière leurs bouquins ». Comme a pu le souligner le Volontaire Florian dans un précédent article :

Sympa pour les femmes telles que Virginia WoolfEmily BrontëGeorge Sand, qui à mon humble avis risquaient beaucoup plus qu’une petite activiste incapable de s’exprimer autrement que par le biais de provocations au ras des pâquerettes. Sympa aussi pour l’écrivaine turque Elif Shafak qui a risqué trois ans de prison pour « avoir insulté l’identité nationale » puisque l’un de ses livres relatait le génocide arménien. Mais bon, des femmes on ne retient que leurs formes pas ce qu’elles écrivent en pensant à voix haute.

mobile-smog-checks-big-brother-is-watching-you-300x240De l’autre côté, nous avons un informaticien made in USA, anciennement en poste à la NSA, rompu aux techniques d’écoute et de surveillance de l’Oncle Sam. Un geek ayant étalé sur la place publique un secret, de polichinelle certes, mais un secret fort embarrassant. Oui, Big Brother est bel et bien en train de « watching you ». Citoyens, Etats pas de jaloux, tout le monde y passe !

Et voila que nos deux effigies de la contestation, traquées de façon plus ou moins intense, demandent l’asile politique, en France notamment, n’étant plus en odeur de sainteté si l’on puit dire au sein de leurs mères patries. Une demande accordée pour I. Shevchenko, et refusée pour E. Snowden

Morale de l’histoire ? Il ne sert à rien de révéler à un pays qu’un autre Etat l’espionne et recueille ses informations les plus confidentielles. Bien au contraire, il est plus judicieux de l’attaquer dans ses symboles les plus historiques. Il vous dira merci ! Alors que les révélations de Snowden auraient dû provoquer un véritable cataclysme au sein de l’exécutif français, l’inverse se produit. Le grand méchant mou Hollande, tout comme l’aurait fait Sarkozy l’Américain, demande timidement des comptes aux Etats-Unis au lieu de pousser une énorme gueulante saveur camembert à Obama. Et non heureux de courber une fois de plus l’échine face au pouvoir atlantiste, voilà que l’Etat français au lieu de remercier Snowden se lance indirectement à la poursuite de celui-ci. Mardi 2 juillet, le président bolivien Evo Morales rentrait de Moscou et volait en direction de La Paz, quand son avion a été contraint de se poser à Vienne, en Autriche : le Portugal lui avait refusé une escale technique et la France le survol de son territoire. Soupçonné d’abriter Snowden à son bord,  l’avion du président Morales fut bloqué au sol pour quelques heures, un comportement aussi inique que schizophrénique, nous valant d’être la risée d’une grande partie de l’Amérique du Sud.

Le président bolivien Evo Morales embarque à bord de son avion, à l’aéroport de Vienne le 3 juillet 2013 afp.com
Le président bolivien Evo Morales embarque à bord de son avion, à l’aéroport de Vienne le 3 juillet 2013
afp.com

Au fond du trou, l’exécutif français continue de creuser !

Plus grand chose d’étonnant dans notre monde où le principal devient détail et le détail devient principal. Plus grand chose d’étonnant quand un regard curieux voit l’inversion des sens s’amplifier chaque jour davantage. Cette mise en avant des FEMEN n’est qu’un des multiples symptômes d’une maladie touchant l’ensemble des sociétés humaines.

Sans tomber dans le côté « grenouille de bénitier », la France a une longue tradition religieuse. Une tradition ayant guidé son histoire, cimenté sa base et construit l’ordre social auquel nombre de français sont attachés. Une tradition ayant au fil du temps fait une place aux autres religions, principe de laïcité oblige, pour voir l’islam devenir la deuxième religion la plus pratiquée du pays.

Mais voila, il y a laïcité et laïcité.

Il y a la laïcité bénéfique, celle prenant en compte les spécificités historiques du pays, son histoire et ses racines, et instaurant entre les religions un équilibre du culte.

Et puis il y a la laïcité façon Vincent Peillon, celle de la mise en place d’une religion universelle. Une laïcité à l’opposé, tant de l’équilibre cultuel que des caractéristiques historiques, balançant dans la négation du fait religieux. Une laïcité d’inspiration franc-maçonne prônée intérieurement par l’ensemble des élites de droite et de gauche, à charge pour ces dernières de remplir publiquement cette fonction en abattant les quelques restes de notre histoire millénaire. Dans un braquage, chacun son rôle.

Voilà pourquoi I. Shevchenko, anti-religieuse de combat comme elle a pu le déclarer lors d’une émission à la radio belge le 3 juin 2013, recueille autant les faveurs des plus hautes instances de l’Etat. Et dans ce combat contre les religions, un monothéisme semble pour l’instant épargné. Comme le souligne Jonathan Moadab dans un communiqué en réponse aux propos diffamatoires de Bernard Schlacha, contributeur du site de Bernard-Henry Lévy, La Règle du Jeu :

« Soutiendriez-vous toujours autant les Femen, si elles avaient brûlé un drapeau sioniste rue des Rosiers, comme elles ont brûlé un drapeau salafiste musulman devant la Grande Mosquée de Paris ? Aimeriez-vous les voir déambuler seins nus dans la synagogue de la Victoire en criant dans une langue étrangère « Fuck the talmud ! », comme elles ont profané Notre-Dame de Paris ? »

Dans ce monde de fous, où nous ne savons plus à quel sein se vouer, adieu Snowden et bonjour Inna.

Bienvenue en France… terre d’asile psychiatrique !

France, terre d’asile politique ou psychiatrique ?

Ce que je pense de « tous ces Arabes »


Méditerranée
Méditerranée

Lorsque les Russes que je rencontre apprennent que je suis française, deux types de réaction se produisent en eux : il y a ceux qui, enthousiastes, me demandent s’ils prononcent correctement « chercher la femme » et ceux qui, horrifiés, me lancent un systématique « Et que pensez-vous de tous ces Arabes que vous avez, en France ? ».

Il y en a un, parmi « tous ces Arabes », qui s’appelle Mourad. Il lui arrive de débarquer chez nous en tracteur, chemise blanche ouverte et le sourire figé.

Il vient soit boire le pastis, soit emprunter du fric à mon père. J’admets qu’assez souvent, il ne le rembourse pas, voire jamais, mais je crois bien que mon père s’en fout, il se contente d’être payé en pastis. Ce dernier dit qu’il va au café du village pour entendre parler ces gens-là. Juste pour être avec les autres, ceux qui dépensent leur maigre salaire au bar du coin : Mourad, il travaille toujours au noir, dans les vignes, sur les marchés, les chantiers… Et tout ce qu’il gagne part en fumée et en emmerdes – il est comme ça, Mourad.

Il y a aussi la famille du professeur de karaté. Quand j’allais chez eux, enfant, il me montrait comment écrire en arabe. Je trouvais ça rigolo, d’écrire à l’envers.

J’écrivais le nom de mon cousin – Mehdi. Il est né blond aux yeux verts, mon cousin. Comme on est originaire du nord de la France, dans la famille, je me suis toujours demandé pourquoi on ne l’avait pas plutôt appelé Nordine. Je ne savais pas que c’était arabe, aussi – et que ça n’avait rien à voir avec le Nord.

L’un des premiers disques que je reçus de ma mère, à mon plus jeune âge, s’intitulait « Planète Kabyle ». Presque vingt ans plus tard, je l’écoute encore en ayant littéralement l’impression de rentrer à la maison, alors que je n’y ai jamais mis les pieds, moi, au Maghreb. Ma mère est née à Casablanca, en 1955, juste avant l’indépendance parce que son père, un gendarme, y avait été appelé pour maintenir l’ordre.

J’ai grandi à moins de 100 kilomètres de Marseille, alors autant dire que les « Arabes », je les connais bien. Comme a dit un célèbre humoriste français, Marseille – la plus grande ville arabe entre Paris et Alger.

C’est vrai après tout, les Russes ont raison. Il y en a vraiment partout. Il y en a tellement partout et depuis si longtemps qu’au 14 juillet à l’ambassade de France, en Russie, on nous sert du méchoui. Il y en a tellement, des descendants de ceux qui ont combattu à nos côtés contre les Allemands après avoir troqué leur djellaba pour l’uniforme militaire français. Il y en a tellement – que parmi les épices indispensables à ma cuisine figure de la harissa, et encore tellement que malgré mon aversion pour les gâteaux, j’adore les cornes de gazelle.

Je suis à ce point envahie d’Arabes, chez moi, dans mon pays, que lorsque je prends un taxi à Moscou et que le chauffeur vient d’Asie centrale, je lui demande de mettre de la musique orientale. Parce que je suis accro au raï et à tout ce qui y ressemble.

Métro Barbès - Paris
Métro Barbès – Paris

Chers amis russes, vous avez aussi vos immigrés – et j’en fais même partie. Vous avez des ressortissants d’Asie Centrale, des Caucasiens : ces gens qui partagent avec vous une période de l’Histoire, des efforts communs pour un avenir meilleur, des guerres, des victoires, des boulots de merde. Vous aussi, vous êtes habitués à leur présence : remarquez comme elle peut être agréable, parfois, comme tout ce qui nous est familier.

Arrêtez donc de me demander ce que je pense de tous ces Arabes. Je n’en pense rien – personne n’a réellement d’avis sur ce qui fait sa vie de tous les jours, ce qui est là depuis toujours. J’ai de l’affection pour eux, et ce peu importe la façon dont ils agissent, ou dérangent. S’ils dépassent les bornes, je m’en désole. Comme je me désole lorsqu’un « Français de souche » dépasse les bornes. C’est tout, ça s’arrête là, le débat après tout est bien futile – et sans issue. Car avant tout, ceux que vous appelez mes Arabes, ils sont mon histoire.

Le genre – nouvel ennemi du PS


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Oui, chers amis, vous l’avez bien noté : selon le nouveau gouvernement, manifestement composé de fins érudits en la matière, « le genre est l’ennemi de l’égalité ». Le terme genre est à comprendre au premier degré comme la dualité innée homme-femme, dualité complémentaire et biologiquement productive. Or, notre Marianne étant le symbole de ce que j’appelle la trinité républicaine, il semblerait qu’elle doive dorénavant être perçue en androgyne ou, que sais-je, en entité hermaphrodite.

A défaut de pouvoir atténuer les souffrances causées par les soubresauts de l’euro, à défaut de pouvoir instaurer une politique migratoire raisonnable, à défaut de pouvoir régler les sempiternels problèmes des banlieues qui commencent d’ailleurs déjà à gagner les centres-villes, le PS s’évertue à combattre sa propre nation, massivement opposée au déni systématique du genre et de la sexualité traditionnelle, à la désacralisation de l’union hétérosexuelle comme telle.

La manif pour tous a définitivement dévoilé le degré de sournoiserie qui est celui de la démocratie française autoproclamée. Je dis bien autoproclamée dans son état actuel, puisqu’elle fait fi des revendications les plus élémentaires de la nation en les réprimant d’une manière particulièrement musclée. Nous avions évoqué, il y a quelques mois, l’utilisation du gaz lacrymogène dans les rues de Paris. Nous avons vu des Français engagés contre le mariage pour tous tabassés par des flics déguisés en civil, ces derniers étant passés à l’action dans la soirée, alors que la manif touchait à sa fin et que le climat était plus détendu que jamais. Les Veilleurs ont été touchés les premiers. Coups de matraques, insultes, arrestations arbitraires, tout y était. Au nom de quoi ? Les CRS, s’en prendraient-elles à des citoyens désarmés simplement sur le fait que ceux-ci dénoncent une loi, permettez-moi cet euphémisme, assez spéciale ? Manuel Valls, serait-il lui-même militant LGBT ? Qui sont les véritables patrons de ces gens dont je préférerais dire qu’ils ne sont rien d’autre que les laquais de leurs maîtres ? Qui sont-ils pour montrer en plein Paris, que ce soit aux Champs-Elysées, au Trocadéro ou dans les ruelles médiévales du Quartier Latin, que la démocratie française est un totalitarisme accompli, le miroir à peine déformant de ce qu’était le pétainisme dans sa tendance à s’immiscer dans les coins et recoins les plus sombres de la sexualité ?

Nous vivons un moment historique, un moment comparable à l’époque du procès Dreyfus lorsque la société, toute la société dans son intégralité, a été scindée par le célèbre J’accuse de Zola. Tel est le constat de l’essayiste Patrice André. Le mariage homosexuel, remarque-t-il, n’a foncièrement rien à voir avec l’homosexualité. La sexualité, quelle que soit son orientation (pédophilie et perversions graves exceptées puisqu’elles constituent un délit), ne dépasse normalement pas le domaine de l’intime. Elle est ce qu’elle est et ne devrait pas déborder sur la sphère publique. Or, non seulement elle s’impose à celle-ci, mais elle s’impose en usant de moyens extrêmement totalitaires.

La preuve : scolarisant mon enfant dans une école publique, je ne souhaite pas que des cours d’homophilie lui soient donnés. Je ne m’y oppose même pas par phobie, mais bel et bien par indifférence totale à l’égard du sujet ou parce que je considère que ces leçons sont contraires à ma vision du monde. Pourtant, faisant la découverte du nouveau manuel d’éducation civique (dois-je l’appeler ainsi ?), voici les titres que je relève d’emblée :

« [Il faut] déconstruire la complémentarité des sexes » (Réjane Sénac, chercheur au CNRS, professeur à Sciences-Po).

« Le genre, ennemi principal de l’égalité » (cette thèse semble être le fruit de la conscience collective PS).

« Papa porte une robe » (commentaire d’un lecteur posté sur facebook : « quoi, c’est encore carnaval aujourd’hui ? »)

« Rémi est amoureux d’Hubert ».

Ces titres ne sont pas extraits d’un manuel didactique de psychologie ou de sociologie. Ils font partie intégrante d’un manuel d’éducation homophile pour les GS maternelle et les classes primaires. Et maintenant, revenez un peu en arrière. Vous avez cinq ans. Vous posez-vous la question de savoir pourquoi vous êtes une fille ou un garçon ? Vous l’êtes tout court et basta. Vous avez huit ans. Papa vous dit que les robes lui vont bien et qu’il se fait un plaisir d’essayer celles de maman. Votre réaction ? Vous avez dix ans. Votre maîtresse de CM2 vous annonce que le sexe qui figure dans votre passeport n’est que la trace d’un déterminisme dépassé qu’il convient de problématiser. Elle vous demande de remplir un formulaire qui, éventuellement, permettra de révéler votre côté caché féminin ou masculin et de le développer si besoin est. Les enfants ayant naturellement le sens du genre – vous verrez très rarement un tout petit garçon jouer aux poupées si on lui propose des voitures – beaucoup d’entre eux sombreront dans l’incompréhension la plus plate. Et c’est là que les responsables de l’Education nationale invoqueront, tel un bref exorcisme, le terme « égalité ». Un deuxième terme suivra. Celui de déterminisme. Quelle horreur !

Nous en venons au hic de cette croisade soi-disant anti-déterministe. En réalité, si on lit attentivement les thèses énoncées dans le manuel en question, on s’aperçoit vite qu’amalgame est faite entre différence et inégalité. Un raisonnement juste parce que logique consisterait à dire que les hommes et les femmes sont égaux intellectuellement, affectivement etc. mais qu’ils sont différents. Un raisonnement logique consisterait à dire que la nature a déterminé la femme à enfanter parce que telle est sa capacité biologique que les hommes n’ont pas. Le raisonnement du livre dénature subtilement cette logique en affirmant que si je reconnais que les deux sexes sont différents, je reconnais par là qu’ils sont inégaux. Si j’ose avancer qu’une femme est déterminée à enfanter non pas parce que quelqu’un l’y oblige mais parce que la nature l’a crée ainsi à la différence de l’homme, j’enferme celle-ci dans un déterminisme sans issue qui serait contraire aux idéaux républicains. On a dit A. Il faut maintenant dire B. Qu’aura-t-on en définitive ?

– Une désacralisation totale de la maternité suivie d’une vision essentiellement utilitaire du ventre féminin. Le métier de mère porteuse apparaîtra au même titre qu’a failli apparaître celui d’assistante sexuelle pour les handicapés.

– Une suppression des retraites versées aux mères de familles nombreuses puisque, après tout, la maternité ne relève que d’un caprice personnel. Ou alors, il faudrait peut-être payer aux maris ou aux pères biologiques de ces enfants l’équivalent de cette retraite, comme si porter un bébé et regarder porter un bébé relevait du même processus !

– Une suppression de la filiation. Après tout, pourquoi serais-je déterminé(e) à être père ou mère si je ne veux pas le reconnaître comme étant mien ? Pourquoi ne pas reconnaître l’enfant de la voisine dont je suis amoureuse depuis voilà vingt ans ?

– Une identité sexuelle temporaire, donc relative jusqu’à dix-huit ans, âge où je pourrai définitivement confirmer ou ne pas confirmer ma virilité autant que ma féminité.

J’arrête ici mon énumération, parce qu’elle me fait sourire, parce qu’elle me ramène à une vieille chanson de Michel Sardou qui commence ainsi : « Dans un voyage en absurdie/ Que je fais lorsque je m’ennuie/ J’ai imaginé sans complexe/ Qu’un matin je changeais de sexe/ Que je vivais l’étrange drame/ D’être une femme (…).

En absurdie, c’est bien le mot. Déconstruire, châtrer, édifier un semblant de civilisation où deux et deux ne feront plus quatre, tels sont les nouveaux objectifs pédagogiques d’une Hollandie qui rime bien avec absurdie. Manuel Valls et les CRS servent donc des fous, s’imprégnant de leurs folies jusqu’à les canoniser au nom de la République.

Seulement voilà : lorsque, probablement dans quinze-vingt ans si rien ne change, la France sera soumise à la Charia, quel sera donc le sort de la loi Taubira et de ceux qui l’appliquent avec tant de persévérance ? M. Valls, ira-t-il prêcher le mariage des adolescentes en plein centre de Paris ? L’impossible n’étant pas français, je ne m’étonnerai de rien.

Petite salade maçonnique Mr Guéant


-On est jamais trahi que par les siens!

Communiqué du frère maçon Christian Cotten, a son frère en maçonnerie Claude Guéant…………..il doit y avoir de l’eau dans le gaz des loges pour que ces messieurs s’admonestent publiquement………..et en plus ça oblige a ressortir de sales histoires.

Mr Cotten faiseur de morale a sans doute oublié comment il a pillé Loïc le Ribault et son invention le silicium organique!

http://www.loic-le-ribault.com/fr/faussaires/iframe11.htm

Ce n’est donc pas sans délectation que je vous offre une petite salade entre gens bien en loges.Quand les requins s’entre dévorent,ça devient du plaisir a l’état pur.Déjà hier c’est sur le forum de ce site que j’envoyais un article sur ces « gens de bien »et leurs étranges coutumes:

http://www.denissto.eu/forumv3/viewtopic.php?f=8&t=7888

Mon Très Cher Frère Claude Guéant : menteur, voleur ou… tueur ?
Politique de Vie – Communiqué de presse de Christian Cotten – 22 mai 2013
Mon Très Cher Frère, je t’écris cette humble missive – que j’envoie en copie, tu ne m’en voudras pas, à notre Très Cher Frère Manuel Valls, ton successeur Place Beauvau – dans le louable but de servir notre République, qui nous est si chère : mon T.C.F. (Très Cher Frère), tu le sais bien, quand l’un de nous faillit, il paie de sa vie. Je reste ici bien entendu dans le symbolique, comme à mon habitude, tu dois le savoir.
Je crains que ce moment ne soit venu, en ce qui te concerne : ta vie politique est finie, c’est le moins que je puisse dire.
Tu parles trop, T.C.F. Claude Guéant et tu ne prêtes pas assez attention aux courriers que tu reçois. Tu liras en pièce jointe un courrier du lieutenant de Police Judiciaire Dominique Dubuis, membre de Politique de Vie depuis nombre d’années, qu’il t’adressait en mars 2012, quand tu étais encore ministre de l’Intérieur et auquel tu omettais de répondre. Il n’est pas trop tard pour bien faire.
Comment se fait-il que tout le monde ou presque sache désormais que, précisément, tu étais de permanence au cabinet du Ministère de l’Intérieur le soir de l’assassinat du ministre Claude Boulin, qui avait en main à l’époque – octobre 1979 – quelques dossiers de poubelles de financement politique obscur ?
Comment se fait-il que quelques journalistes affûtés se posent depuis quelques jours cette simple question : qu’est-ce qui se cache derrière tes demi-aveux publics à propos de vente de tableaux prétendument de valeur, de détournement de fonds de ton ancien ministère et de fraude fiscale, qui amusent la galerie et occupent les médias de propagande ces temps-ci ?
Tu es en train de faire semblant de te prendre les pieds dans le tapis de trop petites poubelles pour que nous te prenions au sérieux. Tu mélanges petits mensonges et aveux, pour surtout, ne pas parler de ce qui est vraiment important et qui DOIT rester caché.
Car ce qui est caché SOUS le tapis dans lequel tu fais mine de te prendre les pieds est bien plus intéressant, mon T.C.F., comme nous sommes quelques-uns à le savoir. Et comme beaucoup risquent désormais de le découvrir.
Allons, je vais te rafraîchir la mémoire au cas où ton âge te la ferait perdre et juste te poser quelques questions, qui vont certainement intéresser aussi quelques journalistes honnêtes et libres – il en reste – et, surtout, j’en suis certain, quelques juges d’instruction intègres et indépendants.
Te souviens-tu, mon Très Cher Frère, des massacres des adeptes de l’Ordre du Temple Solaire, en Suisse, en France, au Canada, en 1994, 1995 et 1997 ? Juste à l’époque où ton mentor et protecteur, notre Très Cher Frère Charles Pasqua, fondateur du SAC, te nommait directeur-adjoint de Cabinet puis Directeur Général de la Police Nationale ?
Te souviens-tu, mon Très Cher Frère, de tes relations privilégiées en ces années-là avec un certain El-Fitouri, marchand d’armes libyen et accessoirement responsable de quelques services gouvernementaux obscurs de l’ère Kadhafi ?
Te souviens-tu que certains, à l’époque, ont eu de bonnes raisons de penser que ce El-Fitouri – dont le clan reprend ces temps-ci du pouvoir en Lybie et dont la femme était membre de l’Ordre du Temple Solaire – était le fournisseur des tueurs qui ont exécuté les victimes du meurtre d’État de l’Ordre du Temple Solaire (16 morts dans le Vercors en décembre 95, plus 48 en Suisse en 94 et quelques autres au Québec, sans parler des discrètes éliminations ultérieures de témoins) ?
Combien as-tu touché comme Directeur-Adjoint de Cabinet puis comme Directeur Général de la Police Nationale, adoubé par notre cher Charles Pasqua, pour protéger El Fitouri et les tueurs de l’Ordre du Temple Solaire, à la fin des années 90 ? Pour toi ou pour les campagnes politiques de tes amis ?
Quels bénéfices as-tu tiré de tes amitiés avec les membres des réseaux obscurs pratiquant le secret d’appartenance pour casser en 1997 la carrière d’un policier honnête et indépendant, Dominique Dubuis, excellent connaisseur de ces dits réseaux, de droite comme de gauche, qui pourrissent notre République et ce, pour décrédibiliser son témoignage devant la justice helvétique qui le convoquait dans l’affaire de l’Ordre du Temple Solaire ? Quels bénéfices as-tu tiré du placement aux meilleurs postes de tes amis de clans obscurs, aux dépens des mérites et des compétences ?
Il me semble que ces questions devraient intéresser l’institution judiciaire, du moins les jours où elle veut être honnête et indépendante et si elle réussit à faire face aux pressions. Tu devrais beaucoup mieux te méfier des grains de sable, mon Très Cher Frère.
Mon Très Cher Frère Claude Guéant, nous savons quels liens tu entretiens avec des réseaux comme, par exemple, ceux de la Golden Dawn, d’où est issu d’ailleurs l’Ordre du Temple Solaire. Nous rappelons aux lecteurs peu informés que cette organisation – la Golden Dawn – est une de celles qui ont permis l’arrivée d’Adolf Hitler au pouvoir. À côté de toi et de nombre de tes amis, la famille Le Pen est le dernier rempart de la démocratie contre le fascisme et le totalitarisme les plus violents, qui fondent leurs tentatives de prise de pouvoir dans les démocraties occidentales (en Grèce, opération néo-nazie Aube Dorée – Golden Dawn – par exemple) sur la manipulation des clans, cercles et loges fondés sur le secret d’appartenance, ce cancer de notre République qu’il faudra bien un jour éliminer radicalement. Nous comptons sur nos Frères les plus intègres pour lutter avec force et vigueur contre l’infiltration actuelle des loges maçonniques par les organisations ésotérico-fascistes les plus secrètes et obscures.
Mon Très Cher Frère Claude Guéant, nous sommes quelques-uns à avoir compris : depuis 95-96, ces réseaux obscurs, fascisants et ésotérico-financiers ont non seulement couvert et protégé les auteurs du crime d’État que constitue l’affaire de l’Ordre du Temple Solaire mais se sont servi de ce drame pour justifier et faire monter en puissance une « chasse aux sectes » et aux « charlatans » des médecines féminines, qui a fait des centaines de victimes innocentes de tout délit, individus, familles, entreprises, de 96 à nos jours. Dont, accessoirement, ma propre famille et mon entreprise.
Dès décembre 95, au lendemain des meurtres du Vercors, tes complices, manipulant les députés de l’époque, faisaient publier le second rapport parlementaire sur les sectes, justifié précisément par les massacres de l’Ordre du Temple Solaire et lançaient ainsi la « chasse aux sectes » (rapport Gest-Guyard, 22.12.95). Rapport suivi d’un troisième, Les Sectes et l’Argent (Guyard-Brard, 10.06.99), toujours en ligne sur Internet depuis juin 99, comme le précédent, au mépris radical des droits fondamentaux des citoyens concernés et qui permet aujourd’hui encore d’agiter l’opinion publique sur de faux problèmes, tandis que les crimes de sang des réseaux de politiques et de hauts fonctionnaires qui se retrouvent dans les cercles qui pratiquent le secret d’appartenance sont toujours protégés de toute enquête policière et judiciaire.
Mais je crois bien que le temps de ces gloires-là se termine, mon Très Cher Frère. Vient désormais le temps de la mise en lumière : les 600 000 € de Jérôme, comme nous sommes quelques-uns à le savoir, ne sont que la poussière DESSUS le tapis. Ce qui est encore caché, tout comme pour toi à ce jour, va, là aussi, bientôt se dévoiler. C’est ce qui se nomme la fin d’un monde. Le tien, pas le nôtre.
Soyons clairs pour en finir, mon Très Cher Frère Claude Guéant : si tu réussis à me faire assassiner pour ce que je publie ce jour, ne cherche pas à maquiller cela en suicide, en accident ou en maladie brutale : personne n’y croira. Même chose pour mon ami Dominique Dubuis.
Ce texte est notamment destiné aux Frères qui préfèrent s’investir dans la symbolique maçonnique plutôt que dans l’affairisme pour préserver le futur de la Maçonnerie.
Ci-dessous, courrier du lieutenant de police retraité Dominique Dubuis au Ministre de l’Intérieur Claude Guéant, 26.03.2012.
Voir le dossier OTS sur http://www.politiquedevie.net
Christian Cotten,
Psychosociologue,
Président de Politique de Vie.

http://www.denissto.eu/node/548

Pourquoi la désinformation fonctionne


Dr. Paul Craig Roberts

Illustration: Truth and LieVous êtes-vous jamais demandé comment la désinformation gouvernementale gagne du terrain ?

Ce que j’ai remarqué, c’est que chaque fois qu’un évènement extraordinaire se produit, tel que le 11/9 ou les attentats  de Boston, presque tout le monde, qu’il soit de droite ou de gauche, adopte l’explication du gouvernement, car ils peuvent accrocher leur ordre du jour à celui du gouvernement.

La Gauche aime les histoires officielles de musulmans créant le chaos terroriste en Amérique, car elles prouvent leur théorie du retour du bâton et les confortent dans l’idée que  les déshérités et les opprimés peuvent se battre contre l’impérialisme.

La droite patriotique aime la version officielle, car cela prouve que l’Amérique est attaquée à cause de sa bonté ou parce que les terroristes sont entrés dans le pays à cause des autorités d’immigration et nourris par le système social, ou parce que le gouvernement, qui ne peut jamais rien faire de bien, a ignoré un certain nombre d’alertes.

Quoi que le gouvernement dise, quel que soit le problème, la version officielle trouvera sa compatibilité avec des prédispositions existantes et les différents agendas politiques.

Dans un tel pays, la vérité n’a aucune importance. Seuls les agendas ont une importance.

On peut le voir partout. Je pourrai écrire des volumes illustrant comment des écrivains motivés par un agenda spécifique à travers le paysage politique, soutiendront des histoires improbables racontées par le gouvernement et ce malgré l’absence de toute preuve, simplement parce que la ligne du gouvernement peut être exploitée pour soutenir leurs programmes.

Par exemple, un écrivain conservateur dans le numéro de Juin de Chronicles, utilise la théorie du gouvernement au sujet des soi-disant terroristes des attentats de Boston, les frères Tsarnaev, pour argumenter contre l’immigration, l’amnistie contre les clandestins et l’asile politique pour les musulmans. Il écrit: “Même le système de sécurité le plus incroyablement sophistiqué échouera inévitablement parce qu’il sera submergé par un flot d’immigrants hostiles et dangereux.”

L’auteur accepte toutes les déclarations improbables du gouvernement comme preuve de la culpabilité des frères Tsarnaïev. Le frère blessé qui a été incapable de répondre à la propriétaire du bateau qui l’a découvert et a dû être mis sous assistance respiratoire a réussi à écrire une confession à l’intérieur du bateau.

Dès que les autorités ont eu le frère blessé bouclé dans un hôpital en soins intensifs, des “officiels anonymes” plantèrent un narratif dans les médias pour dire que le suspect était en train de signer des confessions écrites de sa culpabilité tout en étant placé en réanimation ; mais nous savons que ces confessions existent puisque le gouvernement et les médias nous le disent.

L’auteur conservateur sait que Djokhar est coupable parce qu’il est musulman et tchétchène. Ainsi, il n’apparaît aucunement à l’auteur de se demander quel pourrait bien être l’agenda des sources anonymes qui sont si occupées à créer la culpabilité des frères. Ceci assure qu’aucun juré n’osera voter un acquittement et devra expliquer son acte à sa famille et ses amis. Le concept d’innocent jusqu’à preuve du contraire dans une cour de justice, a été jeté par la fenêtre. Ceci devrait inquiéter cet auteur conservateur, mais ce n’est pas le cas.

Cet auteur voit le fait d’être tchétchène comme une indication de culpabilité alors même que les deux frères ont grandi aux Etats-Unis comme des Américains normaux, parce que les Tchétchènes sont “engagés dans un djihad anti-russe”. Mais les Tchétchènes n’ont aucune raison d’être hostiles envers les USA. Comme preuves, Washington soutient les Tchétchènes dans leur conflit contre la Russie. En soutenant le terrorisme tchétchène, Washington viole toutes les lois qu’il applique impitoyablement à des citoyens américains compatissant qui donnent aux œuvres caritatives palestiniennes que Washington affirme être gérées par le Hamas, déclaré organisation terroriste par ce même Washington.

Il n’apparaît pas à cet auteur conservateur qu’il y a quelque chose qui ne va pas lorsque la loi martiale est appliquée sur une des principales villes américaine et sa zone métropolitaine, que plus de 10 000 soldats lourdement armés sont mis dans les rues avec des véhicules blindés et les citoyens sont sommés de sortir de chez eux avec leurs mains sur la tête, tout cela pour rechercher un seul suspect de 19 ans, blessé. Au lieu de cela, l’auteur accuse “l’état de surveillance” pour “les conséquences inévitables du libéralisme suicidaire”, qui a adopté “le plus vieux pêché du monde: la rébellion contre l’autorité.” L’auteur se délecte tellement de pouvoir utiliser la ligne directrice du gouvernement comme moyen de se livrer à la romance conservatrice avec l’autorité et de porter des coups au libéralisme, qu’il ne voit pas qu’il s’est mis sur une ligne opposée de celle des pères fondateurs qui ont signés la Déclaration d’Indépendance et se sont rebellés contre l’autorité.

J’aurai tout aussi bien pu utiliser un écrivain de gauche pour montrer que des explications improbables sont acceptables si elles sont en accord avec des prédispositions et peuvent être employées pour satisfaire un agenda particulier.

Qu’on y pense. N’est-il pas extraordinaire que les seules enquêtes réelles qui ont été faites sur des évènements comme le 11 Septembre ou le marathon de Boston, sont des enquêtes privées, comme cette enquête sur les sacs à dos:

http://whowhatwhy.com/2013/05/20/official-story-has-odd-wrinkles-a-pack-of-questions-about-the-boston-bombing-backpacks/

Il n’y a pas eu d’enquête sur le 11 Septembre. En fait, la Maison Blanche a résisté à toute demande d’enquête pendant un an et ce malgré les demandes insistantes faites par les familles des victimes. Le NIST n’a fait aucune enquête. Le NIST a juste construit un modèle informatique compatible avec la théorie du gouvernement. La commission sur le 11 Septembre s’est juste réunie pour écouter l’explication gouvernementale et la transcrire sur papier. Ceci ne constitue en rien des enquêtes.

Les seules recherches et enquêtes proviennent d’un physicien qui a prouvé que la tour 7 du WTC s’est effondrée à la vitesse de la chute libre et que c’était le résultat d’une démolition contrôlée; et par une équipe de scientifiques qui ont examinés la poussière des tours du WTC et y ont trouvé de la nano-thermite, par une équipe d’architectes et d’ingénieurs du génie civil ayant des décennies d’expérience sur le terrain, et par les équipes de premiers secours et les pompiers qui étaient sur place, dans les tours pour certains et qui ont vus et entendus des explosions partout dans les tours, y compris dans les sous-sols.

Nous avons atteint un point où la preuve n’est plus nécessaire. Les déclarations du gouvernement suffisent. Seuls des complotistes excentriques produisent de vraies preuves.

En Amérique, les déclarations du gouvernement ont une autorité unique. Cette autorité provient du chapeau blanc que portaient les Etats-Unis depuis la seconde guerre mondiale et la guerre froide qui s’en est suivie. Il était très facile de diaboliser l’Allemagne nazie, le communisme soviétique et le maoïsme chinois. Même aujourd’hui, lorsque des organes de presse russes me questionnent sur l’état périlleux des libertés civiles aux Etats-Unis et les attaques militaires incessantes de Washington dans des pays étrangers, je reçois parfois des messages de quelques Russes qui croient qu’un imposteur a été interrogé par leurs médias et non pas le véritable Paul Craig Roberts. Il y a des Russes qui croient que c’est le président Reagan qui a amené la liberté en Russie et comme j’ai servi dans le gouvernement Reagan, ces citoyens russes m’associent avec leur vision de l’Amérique comme étant une lumière pour le monde. Certains citoyens russes pensent vraiment que les guerres de Washington sont vraiment des guerres de libération.

Les mêmes illusions règnent parmi les dissidents chinois. Chen Guangchen est le dissident chinois qui chercha refuge dans l’ambassade des Etats-Unis en Chine. Il a été interviewé récemment par le BBC World Service. Il croit sincèrement que les Etats-Unis protègent les droits de l’Homme tandis que la Chine les supprime. Il s’est plaint à la BBC qu’en Chine la police arrête des citoyens et les maintient en détention pendant six mois sans le dire à personne. Il pense que les Etats-Unis et le Royaume-Uni devraient publiquement protester contre cette violation des droits individuels, des droits de l’Homme. Apparemment Chen Guangchen n’est pas au courant que les citoyens des Etats-Unis sont soumis à des mesures de détention indéfinie sans recours légal, sans avocat et même sujet à des assassinats extra-judiciaires.

Le gouvernement chinois a permis à Chen Guangchen de quitter la Chine sans encombre et de vivre aux Etats-Unis. Chen Guangchen est tellement imbu de ses illusions sur l’Amérique comme le phare des droits de l’Homme dans le monde qu’il ne lui est jamais apparu que le gouvernement chinois si oppresseur et violeur des droits de l’Homme lui a donné un passage libre vers l’extérieur, mais que quelqu’un comme Julian Assange, auquel l’asile politique a été accordé par l’Équateur, est toujours confiné dans l’ambassade de ce pays à Londres, parce que Washington ne permet pas à son état marionnette de Grande-Bretagne de lui donner sauf-conduit vers l’Équateur.

Peut-être que Chen Guangchen et les dissidents russes et chinois qui sont si épris des Etats-Unis, pourraient gagner un peu de hauteur de vue s’ils lisaient le livre du soldat Terry Holdbrooks au sujet du traitement donné aux prisonniers de Guantanamo Bay. Holdbrooks était là-bas, il fit partie du système de détention et voici ce qu’il a dit à la chaîne de télévision russe anglophone Russia Today (RT): “La torture et les méthodes d’extraction d’information que nous avons utilisées ont certainement créé beaucoup de doute et de questions dans mon esprit quant à savoir si cela était compatible avec mon Amérique. Mais j’ai bien réfléchi à ce que nous faisions là-bas et de la façon dont nous le faisions, cela ne ressemblait pas du tout à l’Amérique que je m’étais engagé de défendre. Cela ne ressemblait pas du tout à l’Amérique dans laquelle j’avais grandi et cela en soi, fut une énorme expérience de désillusion.”

http://rt.com/news/guantanamo-guard-islam-torture-608/

Dans un article du Wall Street Journal du 17 Mai, Peggy Noonan écrivit que la grandeur d’âme du président Obama en avait pris un coup. Qu’avait donc bien pu faire Obama pour l’amener à cette perte de lui-même ? Est-ce parce qu’il s’assoit dans le bureau ovale pour approuver la liste de citoyens américains qui doivent être assassinés de façon extra-judiciaire ? Est-ce parce qu’il fait détenir des citoyens américains indéfiniment sans recours judiciaire en violation du Habeas Corpus ? Est-ce parce qu’il maintient ouverte la prison de torture de Guantanamo ? Est-ce parce qu’il continue les guerres que les néo-conservateurs ont commencées, malgré ses promesses de les terminer et d’en avoir commencé de nouvelles ?

Est-ce parce qu’il fait attaquer des gens dans leur maison avec ses drones, ainsi que des centres médicaux et des endroits de la vie de tous les jours dans des pays avec lesquels les Etats-Unis ne sont pas en guerre ? Est-ce parce que son gouvernement corrompu espionne les citoyens américains sans mandats et sans cause ?

Non. C’est pour aucune de ces raisons. D’après Noonan, ceci ne constitue pas le pourquoi les présidents, même démocrates, perdent de leur âmes. On ne peut plus avoir confiance en Obama, par que le fisc a harcelé quelques activistes politiques conservateurs.

Noonan est républicaine et ce qu’Obama a fait de mal a été d’utiliser l’IRS (le fisc) contre quelques républicains. Apparemment, il ne vient pas à l’esprit de Noonan que si Obama, ou quelque président que ce soit, peut utiliser l’IRS contre ses adversaires politiques, il peut utiliser le Département de la Sécurité Intérieure et la police contre eux. Il peut utiliser la détention indéfinie contre eux. Il peut utiliser des drones contre eux.

Tous ces éléments sont des mesures bien plus graves. Pourquoi Peggy Noonan ne se sent-elle pas concernée ? Parce qu’elle pense que ces mesures ne seront utilisées que contre des terroristes, juste comme le fisc est supposé n’être utilisé que contre les fraudeurs.

Quand une population et les commentateurs qui sont supposés l’informer acceptent l’effondrement de l’autorité constitutionnelle et la mise au placard de leurs libertés civiles et fondamentales, se plaindre du fisc n’a aucun sens.

http://www.paulcraigroberts.org/2013/05/23/why-disinformation-works-paul-craig-roberts/

Craig Roberts withkitties_150_120 Le Dr Roberts fut Secrétaire Adjoint au Trésor US de la politique économique dans l’administration Reagan. Il a été rédacteur en chef adjoint et éditorialiste du Wall Street Journal, chroniqueur pour Business Week et du Scripps Howard News Service. Il a occupé de nombreux postes universitaires. Son dernier livre, The Failure of Laissez Faire Capitalism and Economic Dissolution of the West est disponible ici: http://www.amazon.com/Failure-Capitalism-Economic-Dissolution-ebook/dp/B00BLPJNWE/

Traduction Avic

Avec Hollande comme chef des armées, la France est mal barrée !


Francois New PresidentQuand le Général De Gaulle avait doté la France de l’arme nucléaire, il voulait prémunir son cher et vieux pays contre une éventuelle agression des autres pays qui disposeraient de cette arme, et placer la France en bonne place dans le concert des grands. C’était, avant tout, un moyen de dissuasion. Dissuasion veut dire que si un énergumène songeait un jour à atomiser la France, il fallait qu’il soit convaincu qu’il recevrait, en retour, sa dose de radioactivité, et qu’il vaudrait peut-être mieux renoncer à son idée. Depuis De Gaulle, nous pouvions nous enorgueillir d’être parmi les intouchables, de ce point de vue. Jusqu’à l’arrivée de Hollande. Il vient de jeter par terre toute la crédibilité de la dissuasion nucléaire française, que six présidents avant lui, avaient réussi à sauvegarder.

Le Point qui nous révèle dimanche que François Hollande, en tant que chef des armées, a directement participé, le 5 mai dernier, au tir d’un missile M51 à partir du sous-marin nucléaire Le Vigilant, et que c’est lui-même qui a appuyé sur le bouton rouge. Ce tir, qui s’est soldé par un échec, entrait dans le cadre d’un exercice simulant la situation réelle sollicitant la mise en œuvre de tout le processus avec toute la chaîne de commandement. Ce qui est inquiétant, c’est que ce tir est une grande première. En effet, d’après le Point, « jamais depuis l’entrée en service du premier SNLE (sous-marin nucléaire lanceur d’engins) français Le Redoutable, en décembre 1971, un tir n’avait été préparé dans les conditions réelles d’un lancement stratégique inopiné depuis un sous-marin en patrouille opérationnelle ». Les SNLE étant la clé de voûte de la dissuasion française, je vous laisse deviner ce que les autres pays doivent penser de la force de frappe dont De Gaulle était si fier.

francois-hollande-le-blesse-a-l-issue-du-defileCe qu’on peut espérer, c’est que, sous Hollande, la France ne soit jamais confrontée à une situation dans laquelle elle est obligée de compter sur un tel Gaston Lagaffe. Il porte poisse. Dès le premier jour de sa prise de pouvoir, nous aurions dû avoir la puce à l’oreille. Les cieux déjà l’avaient repéré en lui déversant des trombes d’eau sur la tête. Ensuite, ce pauvre parachutiste expérimenté qui a eu le malheur de sauter en présence d’un porte guigne et de se retrouver à l’hôpital. Cela ne serait jamais arrivé avec les autres présidents. Si les militaires avaient ne serait-ce qu’une once d’instinct de survie, ils devraient le maintenir loin de leurs matériels. Malheureusement, M. Catastrophe est le plus belliqueux des présidents de la cinquième République. Encore plus que Sarkozy, c’est dire !

Avic

Les gardiens du temple (vidéo)


E.Levy FinkielkrautVous ne pouvez plus revendiquer quoi que ce soit. C’est de l’antisémitisme. Si vous parlez des noirs ou des arabes, faites bien attention à ce que vous dites. Vous pourriez encourir les foudres des hystériques de l’antisémitisme. Choisissez vos mots quand vous parlerez de l’esclavage, soyez précis et si vous disposez de noms, citez-les, vous éviterez d’être accusé de sous-entendus nauséabonds. Ne dites plus : « il y a trop de… » ou « pas assez de… ». Dans certains restaurants, par exemple, si vous dites « qu’il n’y a pas assez » de sel avec vos frites, cela pourrait signifier « qu’il y a trop » d’autres choses ; mangez ce que l’on vous donne et fermez-la. Bien sûr, interdisez-vous toute critique des Etats-Unis, de l’Italie, de la Pologne, de l’Espagne, de la Grande Bretagne, de l’Iran, de tout pays, de façon générale, car certains citoyens de ces pays pourraient le prendre très mal et considérer que vous cachez bien mal votre antisémitisme. Quant au nom d’Israël, il est absolument interdit de le prononcer, à moins de rajouter « a le droit de se défendre », quel que soit le contexte dans lequel vous utiliserez ce mot sacré.

Si vous oubliez ces quelques conseils, vous vous exposez à de graves problèmes, et vous endosserez, en plus, la responsabilité des crises d’hystéries des gardiens du temple tels que Bernard-Henry et Elisabeth Levy ou autres Finkielkraut.

Avic

Attentat de Turquie : œuvre de turcs


NEUF TURCS ARRÊTÉS À LA SUITE DE L'ATTENTAT DE REYHANLIFinalement les turcs sont des petits. Quand on a comme compagnons d’armes Israël et les Etats-Unis, on a le devoir de s’aguerrir dans le mensonge. Il est indispensable de savoir tenir contre l’évidence, et ne pas jouer les Jérôme Cahuzac. Au sujet des  attentats qui ont eu lieu Samedi dans la ville turque de Reyhanli, la première version du ministre de l’intérieur d’Erdogan semblait pourtant logique. L’ennemi à abattre n’est-il pas toujours responsable de tout ce qui survient de désagréable ? La grêle, les inondations, la famine, les catastrophes et tous les autres fléaux, ne sont-ils pas de son fait ? En toute logique, donc, le bon ministre de l’intérieur, M. Muammar Guler, attribua la responsabilité des attentats à la Syrie, comme tout le monde s’y attendait, du reste.

Quelle mouche a piqué le gouvernement turc pour avouer que les auteurs des attentats sont tous turcs, laissant planer un doute malsain sur la non culpabilité de Bachar Al Assad ? Vu le problème kurde, cet aveu oriente les regards directement vers un problème intérieur.  Doublement intérieur.

D’abord, concernant l’attentat lui-même. Six personnes, toutes de nationalité turque, sont soupçonnées d’en être les auteurs. On ne peut, évidemment, pas s’empêcher de penser à la résistance kurde. Le gouvernement turc, avec son engagement aveugle dans le problème syrien, a aggravé une situation qu’il était déjà incapable de maîtriser avant.  Le séparatisme kurde ne peut que se renforcer avec le chaos syrien, et a même intérêt à ce que ce chaos perdure.

Le deuxième volet intérieur se situe au sein même du gouvernement turc. Pendant que Davutoglu, le ministre des affaires étrangères, en visite à Berlin, essayait d’exploiter la première version et parlait déjà de « mesures de rétorsion », le vice-président du gouvernement turc, Besir Atalay, annonçait tranquillement que les coupables sont à chercher à l’intérieur même du pays. Y aurait-il un combat des chefs en Turquie ? A moins qu’il n’y ait deux camps, celui d’Erdogan pro-occidental et un autre qui serait un allié de fait de Bachar El Assad, même si on ne sait pas trop pour qui il roule.

En attendant, les attentats, dont on ne voit pas vraiment la finalité, ont causé 46 morts et 140 blessés. Comme toujours, certains se précipitent sur « l’occasion » pour accuser ceux qui ont le moins d’intérêt et qui n’ont aucun bénéfice à tirer de l’acte terroriste. Et comme souvent, pour les accusateurs, il tombe à pic. Il y a cependant une nouveauté dans ces attentats : si jusqu’ici le terrorisme a toujours été l’outil idéal pour enclencher  « des mesures de rétorsion », maintenant il peut avoir un effet boomerang et servir de munitions pour les guerres internes au sein même des appareils politiques. C’est peut-être bon signe.

Avic

USA : les sionistes s’en prennent au « sale juif » Dustin Hoffman


Dustin-HoffmanLes attaques les plus ordurières du lobby israélien contre leurs opposants se multiplient aux Etats-Unis, avec une prédilection pour ceux d’entre eux qui sont d’origine juive, rapporte, quelque peu épouvanté, le journaliste du Haaretz Bradley Burston.

C’est aujourd’hui le célèbre acteur Dustin Hoffman qui est la cible de leurs attaques, dans des termes qui n’ont rien à envier aux gazettes hitlériennes.

Le crime de Dustin Hoffman ? Avoir accepté de participer à une cérémonie de remise de prix aux réalisateurs du film israélo-palestinien « Five broken cameras » (« Cinq caméras brisées »), qui relate la résistance des villageois de Bil’in au vol de leurs terres par la colonisation.

Alors, le Jewish Press, à l’en croire « le plus grand journal juif indépendant des Etats-Unis » se déchaîne. « Hoffman est quelqu’un dont la judaïté ne semble avoir joué aucun rôle dans l’existence, sinon d’avoir développé l’antisémitisme, de par sa petite taille, son appendice nasal, sa voix nasillarde et ses rôles de petit mec dégourdi, autant de caractéristiques qu’on attribue typiquement aux Juifs », lit-on dans ce journal. L’auteur de l’article, Lori Lowenthal Marcus, est également le président de l’association Z Street (avec un Z pour Zionist).

D’autres américains juifs coupables de critiques, mêmes timides, de la politique israélienne, ont droit à leur tombereau d’injures. L’écrivain Peter Beinart se voit par exemple traité de « vomissable Kapo ».

« Il faut que cela cesse”, se désespère Bradley Burston. « Parce que si les fanatiques, les partisans de l’apartheid et les fascistes de l’extrême-droite israélienne continuent de jouir de tribunes et de pouvoir se présenter comme des experts d’Israël, alors aucun de ceux qui souhaitent la destruction d’Israël n’aura bientôt plus besoin d’ouvrir la bouche ».

Source : http://www.haaretz.com/blogs/a-special-place-in-hell/targeting-stephen-hawking-and-dustin-hoffman-right-wing-pro-israel-advocacy-as-hate-speech.premium-1.523189

http://www.europalestine.com/spip.php?article8283

La pensée raciale avant le racisme


Tintin-au-CongoSi la pensée raciale était, comme on l’a parfois affirmé, une invention allemande, alors la « pensée allemande » (quelle qu’elle soit) avait triomphé dans de nombreuses régions du monde de l’esprit bien avant que les nazis n’aient entrepris leur désastreuse tentative de conquérir le monde lui-même. L’hitlérisme a exercé sa puissante séduction internationale et inter-européenne au cours des années 30, parce que le racisme, pourtant doctrine d’État dans la seule Allemagne, était déjà fortement implanté dans les opinions publiques. La machine de guerre de la politique nazie était depuis longtemps en marche quand, en 1939, les chars allemands commencèrent leur course destructrice, puisque – en matière de guerre politique – le racisme avait été conçu comme un allié plus puissant que n’importe quel agent stipendié ou que n’importe quelle organisation secrète de la cinquième colonne. Forts des expériences menées depuis presque deux décennies dans les diverses capitales, les nazis étaient convaincus que leur meilleure « propagande » serait précisément cette politique raciale dont, en dépit de nombreux autres compromis et de manquements à leurs promesses, ils n’avaient jamais dévié, fût-ce au nom de l’opportunisme. Le racisme n’était ni une arme nouvelle ni une arme secrète, bien que jamais auparavant il n’eût été exploité avec une aussi profonde cohérence.

La vérité historique est que la pensée raciale, dont les racines sont profondément ancrées dans le XVIIIe siècle, est apparue simultanément dans tous les pays occidentaux au cours du XIXe siècle. Le racisme a fait la force idéologique des politiques impérialistes depuis le tournant de notre siècle. Il a indéniablement absorbé et régénéré tous les vieux types d’opinions raciales qui, toutefois, n’auraient jamais été en eux-mêmes assez forts pour créer – ou plutôt pour dégénérer en – ce racisme considéré comme une Weltanschauung [une vision du monde] ou comme une idéologie. Au milieu du siècle dernier, les opinions raciales étaient encore mesurées à l’aune de la raison politique: jugeant les doctrines de Gobineau, Tocqueville écrivait à ce dernier: « Je les crois très vraisemblablement fausses et très certainement pernicieuses. » La pensée raciale dut attendre la fin du siècle pour se voir célébrée, en dignité et en importance, comme l’une des plus importantes contributions à l’esprit du monde occidental.

Jusqu’aux jours fatidiques de la « mêlée pour l’Afrique », la pensée raciale avait fait partie de cette multitude de libres opinions qui, au sein de la structure d’ensemble du libéralisme, se disputaient les faveurs de l’opinion publique. Seules quelques-unes devinrent des idéologies à part entière, c’est-à-dire des systèmes fondés sur une opinion unique se révélant assez forte pour attirer et convaincre une majorité de gens et suffisamment étendue pour les guider à travers les diverses expériences et situations d’une vie moderne moyenne. Car une idéologie diffère d’une simple opinion en ce qu’elle affirme détenir soit la clé de l’histoire, soit la solution à toutes les «énigmes de l’univers », soit encore la connaissance profonde des lois universelles cachées, censées gouverner la nature et l’homme. Peu d’idéologies ont su acquérir assez de prépondérance pour survivre à la lutte sans merci menée par la persuasion, et seules deux d’entre elles y sont effectivement parvenues en écrasant vraiment toutes les autres: l’idéologie qui interprète l’histoire comme une lutte économique entre classes et celle qui l’interprète comme une lutte naturelle entre races. Toutes deux ont exercé sur les masses une séduction assez forte pour se gagner l’appui de l’État et pour s’imposer comme doctrines nationales officielles. Mais, bien au-delà des frontières à l’intérieur desquelles la pensée raciale et la pensée de classe se sont érigées en modèles de pensée obligatoires. la libre opinion publique les a faites siennes à un point tel que non seulement les intellectuels mais aussi les masses n’accepteraient désormais plus une analyse des événements passés ou présents en désaccord avec l’une ou l’autre de ces perspectives.

L’immense pouvoir de persuasion inhérent aux idéologies maîtresses de notre temps n’est pas fortuit. persuader n’est possible qu’à condition de faire appel soit aux. expériences, soit aux désirs, autrement dit aux nécessités politiques immédiates. En l’occurrence, la vraisemblance ne provient ni de faits scientifiques, comme voudraient nous le faire croire les divers courants darwinistes, ni de lois historiques, comme le prétendent les historiens en quête de la loi selon laquelle naissent et meurent les civilisations. Les idéologies à part entière ont toutes été créées, perpétuées et perfectionnées en tant qu’arme politique et non doctrine théorique. Il est vrai qu’il est parfois arrivé – tel est le cas du racisme – qu’une idéologie modifie son sens originel, mais, sans contact immédiat avec la vie politique, aucune d’elles ne serait même imaginable. Leur aspect scientifique est secondaire ; il découle d’abord du désir d’apporter des arguments sans faille, ensuite de ce que le pouvoir de persuasion des idéologies s’est aussi emparé des scientifiques qui, cessant de s’intéresser au résultat de leurs recherches, ont quitté leurs laboratoires et se sont empressés de prêcher à la multitude leurs nouvelles interprétations de la vie et du monde. C’est à ces prédicateurs « scientifiques », bien plus qu’aux découvertes scientifiques que nous devons le fait qu’il ne soit aujourd’hui pas une science dont le système de catégories n’ait été profondément pénétré  par la pensée raciale. C’est encore une fois ce qui a conduit les historiens, dont certains ont été tentés de tenir la science pour responsable de la pensée raciale, à prendre à tort ces résultats de la recherche philologique ou biologique pour es causes de la pensée raciale, alors qu’ils en sont les conséquences. Le contraire eût été plus proche de la vérité.

De fait, il fallut plusieurs siècles (du XVII au XIXe) à la doctrine de la « force fait droit» pour conquérir la science naturelle et produire la « loi» de la survie des meilleurs. Et si, pour prendre un autre exemple, la théorie de Maistre et de Schelling, selon laquelle les tribus sauvages sont les résidus dégénérés de peuples plus anciens, avait aussi bien répondu aux procédés politiques du XIXe siècle que la théorie du progrès, il est probable que nous n’aurions guère entendu parler de « primitifs» et qu’aucun scientifique n’aurait perdu son temps à chercher le « chaînon manquant» entre le singe et l’homme. Le blâme n’en revient pas tant à la science elle-même qu’à certains scientifiques qui n’étaient pas moins hypnotisés par ces idéologies que leurs compatriotes.

Que le racisme soit la principale arme idéologique des politiques impérialistes est si évident que bon nombre des chercheurs donnent l’impression de préférer éviter les sentiers battus du truisme. En revanche, la vieille confusion entre le racisme et une sorte de nationalisme exacerbé est encore monnaie courante. Les remarquables études qui ont été faites, en France surtout, et qui ont prouvé non seulement que le racisme est un phénomène très différent, mais qu’il tend à détruire le corps politique de la nation, sont généralement passées sous silence. Face à la gigantesque compétition que se livrent la pensée raciale et la pensée de classe pour régner sur l’esprit des hommes modernes, certains ont fini par voir dans l’une l’expression des tendances nationales et dans l’autre celle des tendances internationales, par penser que l’une est la préparation mentale aux guerres nationales et l’autre l’idéologie des guerres civiles. Si l’on a pu en arriver là, c’est à cause de la Première Guerre mondiale et de son curieux mélange de vieux conflits nationaux et de conflits impérialistes nouveaux, mélange dans lequel les vieux slogans nationaux ont fait la preuve que, partout dans le monde, ils exerçaient encore sur les masses une influence bien plus grande que toutes les ambitions impérialistes. Toutefois, la dernière guerre, avec ses Quisling et ses collaborateurs omniprésents, devrait avoir prouvé que le racisme peut engendrer des luttes civiles en n’importe quel pays, et que c’est l’un des plus ingénieux stratagèmes jamais inventés pour fomenter une guerre civile.

Car la vérité est que la pensée raciale est entrée sur la scène de la politique active au moment où les populations européennes avaient préparé – et dans une certaine mesure réalisé – le nouveau corps politique de la nation. D’entrée de jeu, le racisme a délibérément coupé à travers toutes les frontières nationales, qu’elles fussent déterminées par la géographie, la langue, les traditions ou par tout autre critère, et nié toute existence politico-nationale en tant que telle. Bien plus que la pensée de classe, c’est la pensée raciale qui  n’a cessé de planer comme une ombre au-dessus du développement du concert des nations européennes, pour devenir finalement l’arme redoutable de la destruction de ces nations. Du point de vue historique, les racistes détiennent un record de patriotisme pire que les tenants de toutes les autres idéologies pris ensemble, et ils ont été les seuls à nier sans cesse le grand principe sur lequel sont bâties les organisations nationales des peuples: le principe d’égalité et de solidarité de tous les peuples, garanti par l’idée d’humanité.

[Hannah Arendt, L’Impérialisme]

Voir aussi

http://bougnoulosophe.blogspot.fr/2013/05/la-pensee-raciale-avant-le-racisme.html