Archives du mot-clé Poutine

Al-Sissi « s’équipe » pour 10 milliards de dollars


Sissi-Poutine01La visite s’inscrit dans le cadre de la finalisation de la plus importante transaction militaire d’armes russes livrées au Caire.

Le ministre égyptien de la Défense, Abdelfatah al-Sissi, a quitté hier matin le Caire à destination de la Russie, pour une visite de deux jours. Il était à la tête d’une délégation militaire de haut niveau, a affirmé une source militaire égyptienne responsable. Des discussions sont prévues à Moscou, en présence des ministres de la Défense et des Affaires étrangères des deux pays, dans le cadre de la coopération bilatérale 2+2, entamée depuis trois mois au Caire, selon le quotidien égyptien Al-Ahram. Lire la suite Al-Sissi « s’équipe » pour 10 milliards de dollars

La Russie ne lâchera pas ses partenaires, quitte à recourir à la force


bachar-000La Russie n’autorisera, certainement, pas à l’occident de perturber le réseau de ses alliés,  quitte à recourir à l’option militaire pour écarter l’Europe (et probablement l’Otan), de ses frontières. La rivalité entre les deux puissances classiques de l’ordre international et leur rôle dans les foyers de cries, et leur poids dans le règlement des défis actuels ne cessent de s’amplifier de jour en jour.  Mme Lynda Hard, chroniqueuse d’Arab News, a, dans une analyse intitulée «  la Russie, la vengeuse, est de retour », a procédé à un décryptage des perspectives de rivalité entre Moscou et Washington. Lire la suite La Russie ne lâchera pas ses partenaires, quitte à recourir à la force

Genève II : la carte gazière Assad/Poutine!!


U.S. Secretary of State Kerry and Russian Foreign Minister Lavrov speak, following meetings regarding Syria, at a news conference in GenevaLa Syrie a signé avec une entreprise russe « Soyuzneftegaz » un contrat de prospection pétrolière et gazière dans les eaux territoriales syriennes.

Les analystes des questions énergétiques  prévoient qu’il est possible de déceler du gaz naturel et du pétrole dans cette région, située à l’Est de la Méditerranée, a écrit, Lire la suite Genève II : la carte gazière Assad/Poutine!!

Genève II : comment Poutine compte neutraliser Riyad?


Poutinr-le-roi-AbdallahSelon l’analyste arabe de renom Amin Hatit, le maintien d’Assad au pouvoir et celui de l’Etat syrien , le démantèlement des milices armées en Syrie et au Liban dont Al Nosra et l’EIIL constituraient les principaux axes de la conférence de Genève II devant se tenir le 22 janvier. :  » à quelques encablures des pourparlers de Genève II et alors que l’opposition anti Assad vient de demander à la Russie de l’aider à créer une grande délégation pour pouvoir avoir une présence efficace aux pourparlers , Lire la suite Genève II : comment Poutine compte neutraliser Riyad?

Ce qui s’est vraiment passé en Ukraine, par Israël Adam Shamir


Ukraine1Il fait un froid de canard à Kiev, la ville légendaire aux dômes dorés sur les bords du Dniepr, creuset de la civilisation de l’ancienne Russie, et charmante entre toutes les capitales de l’Europe orientale. C’est une place cossue, agréable, les petits restos sympa pullulent, les rues sont nettes, les parcs soignés, et le fleuve est magnifique. Quant aux filles, elles sont jolies, et les hommes plutôt robustes. Lire la suite Ce qui s’est vraiment passé en Ukraine, par Israël Adam Shamir

Qui est Mikhaïl Khodorkovski ?


2782617-20131220-101711-3Pour rappel et alors que  Mikhaïl Khodorkovski vient d’être libéré, un texte de William Engdahl.

William Engdahl est économiste et écrivain diplomé des université de Princeton et de Stockholm. Il publie depuis plus de 30 ans sur les questions énergétiques, la géopolitique et l’économie, et intervient dans les conférences internationales. Il est conseiller indépendant pour plusieurs grandes banques d’investissement.
www.warandpeace.ru — 31 décembre 2011 Lire la suite Qui est Mikhaïl Khodorkovski ?

Bandar Sultan prêt à partir pour la Russie pour …


syrie-russie-saoudie… se procurer des armes !!

Selon le journal Al Qods al Arabi ,  » le chef du renseignement saoudien Bandar Sultan s’apprête à se rendre en Russie pour acheter des systèmes de défense anti aérien ultra sophistiqués » .  » Le coup de file du président Poutine au roi Abdellah a poussé ce dernier à changer de position vis à vis de la conférence de Genève II ». Lire la suite Bandar Sultan prêt à partir pour la Russie pour …

Classement Forbes : pourquoi Poutine est l’homme le plus influent du monde (et pas Obama)


PID_645989_5b0e95a4-00ef-11e3-9328-22651678deb9_web_translate_-46.06479_-11.54317__scale_0.1030087_0.1030087__Steve Forbes répond à ceux à qui il paraît inconcevable de placer Vladimir Poutine – à la place de Barack Obama – en tête du classement 2014 des personnalités les plus influentes du monde.

Tout d’abord, il faut distinguer l’influence des États-Unis en tant qu’État et celle de Barack Obama en tant que président de cet État.

Les États-Unis devancent largement la Russie sur les plans économique et militaire – nous ne remettons pas le constat en question. Toutefois, notre classement ne concerne ni les gouvernements ni les entreprises, mais bel et bien les individus.

Ensuite, et c’est plus important, Obama a démontré sa faiblesse personnelle sur la scène internationale. Certes, il fait sans cesse preuve de puissance en termes de politique intérieure, en concentrant sur lui tous les leviers de la gestion économique. Si le Congrès ne lui laisse pas l’initiative législatrice, il essaiera à tout prix de faire passer les propositions de loi via des décrets présidentiels ou de recourir à ses pleins pouvoirs.

La nécessité de se conformer à la loi n’a jamais empêché l’actuel président de mettre en œuvre tous ses désirs : l’administration Obama préfère ignorer les décisions des tribunaux qui lui sont hostiles.

Mentir effrontément ne fait pas peur au président : je fais notamment référence à sa promesse non tenue d’accorder aux Américains le droit à une assurance et une médecine gratuites.

La réforme Obamacare avait été conçue dès le départ pour détruire le marché privé de l’assurance maladie et éliminer les médecins libéraux. Les socialistes l’ont bien compris : il est plus facile de manipuler les gens s’ils sont rassemblés en un groupe.

Bref, Obama s’est affaibli politiquement : il n’est pas parvenu à concevoir un plan de réforme, ni à conserver la confiance de la population – en colère face à tant de mensonges. Il n’a pas non plus été capable de sauver l’économie nationale de la crise. Mais pour le président, ce qui compte avant tout est de conserver le pouvoir.

C’est ainsi qu’il est devenu le président des États-Unis le moins influent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale en termes de politique étrangère. Même Jimmy Carter était meilleur dans les affaires extérieures.

Les diplomates sont toujours étonnés d’apprendre combien de temps Obama consacre à la préparation de ses conférences internationales. Il n’établit pas d’ordre du jour spécifique et rechigne aux entretiens particuliers avec les autres dirigeants pour obtenir leur soutien. La plupart du temps, il se pointe, et c’est tout. Mais Obama a des raisons bien à lui pour agir ainsi. Le président considère que les États-Unis sont le plus grand mal de la planète et souhaite réduire leur influence dans le monde, pour rejoindre le niveau de pays comme la Belgique ou l’Albanie.

Voilà pourquoi la France et la Grande-Bretagne ont pris les devants de la campagne en Libye pendant que les États-Unis « assuraient les arrières ». Quand les manifestations antigouvernementales ont commencé en Iran en 2009, les États-Unis n’ont pas levé le petit doigt pour soutenir les dissidents.

Le spectacle de cette superpuissance réduite à une position d’observateur faible et passif du conflit a conduit l’Arabie saoudite, État certes riche mais ayant toutefois besoin d’une aide militaire extérieure, à rompre délibérément sa relation privilégiée avec l’Oncle Sam, son partenaire privilégié depuis plus d’un demi-siècle.

La Chine a déjà compris la faiblesse des États-Unis, mais il n’est pas certain que ses voisins, notamment la Corée et le Japon, interprètent correctement ce manque de réactivité. Si Tokyo et Séoul croient au refus de Washington de tenir le rôle de « gendarme du monde », ils sont capables de se lancer immédiatement dans l’acquisition d’un arsenal nucléaire indépendant.

Ainsi, la politique étrangère d’Obama ne diminue pas seulement le rôle de l’Amérique dans le monde : elle fait planer une menace réelle sur la stabilité de l’ordre géopolitique planétaire. Le président voulait peut-être réduire la domination des États-Unis, mais il ne pourra pas aller jusqu’au bout : l’escalade de la violence exigera l intervention immédiate de Washington. Un des scénarii possibles est la fabrication par l’Iran d’une bombe atomique.

Qui croit encore, après l’échec du plan d’Obama de faire bombarder la Syrie et son flirt avec Téhéran, qu’Israël continuera de s’appuyer sur l’Amérique comme garant de la stabilité dans la région ?

La Russie est de retour


Moscow_05-2012_Kremlin_23Tandis que les révélations sur l’espionnage systématique de ses alliés embarrassent Washington, Moscou paraît aligner les succès sur la scène internationale (affaire Snowden, question syrienne). Héritière d’une diplomatie redoutée mais affaiblie depuis la chute de l’URSS, la Russie ambitionne de retrouver son rang de grande puissance.

Au cours des derniers mois, le président russe, Vladimir Poutine, a remporté deux succès majeurs sur la scène internationale. Au mois d’août 2013, il a offert l’asile à l’informaticien américain Edward Snowden, auteur de fuites retentissantes sur les systèmes de surveillance numérique de l’Agence nationale de sécurité (National Security Agency, NSA). Il a alors pu se targuer du fait que la Russie était le seul Etat capable de résister aux exigences de Washington. La Chine elle-même s’était défilée, suivie par le Venezuela, l’Equateur et Cuba, qui ont multiplié les faux-fuyants.

Paradoxalement, les pressions exercées par le vice-président Joseph Biden et par le président Barack Obama auprès des gouvernements tentés d’accueillir le jeune Américain ont largement contribué au succès de M. Poutine. Washington a agi comme si M. Snowden représentait un risque de sécurité presque comparable à celui qu’incarnait l’ancien dirigeant d’Al-Qaida, Oussama Ben Laden. Il a même obtenu de ses alliés qu’ils interdisent leur espace aérien à l’avion du président bolivien, Evo Morales (1), suspecté de transporter l’informaticien. Une telle atmosphère a contribué à mettre en relief l’« audace » de M. Poutine, tant sur la scène politique russe qu’à l’international. A Moscou, nombre de ses opposants ont salué son geste, au nom de la défense des droits et des libertés civiles.

Vladimir-Poutine-1-9Mais le véritable succès de M. Poutine, d’une portée bien supérieure, a été remporté dans le dossier syrien. Grâce à la promesse qu’il a arrachée à M. Bachar Al-Assad de détruire, sous contrôle international, toutes les armes chimiques de son pays, M. Obama a en effet décidé de renoncer « provisoirement » aux bombardements punitifs qu’il envisageait. Jusque-là, la Maison Blanche avait menacé la Russie d’isolement, la vilipendant pour son soutien au régime de Damas et son opposition à toute sanction de l’Organisation des Nations unies (ONU).

Or M. Poutine apparaît aujourd’hui comme l’homme d’Etat qui est parvenu à éviter une expédition militaire aux conséquences redoutées. Là encore, sa victoire a été facilitée par les mauvais calculs de l’administration américaine. Après avoir essuyé le refus du Royaume-Uni de s’associer à l’opération qu’il envisageait, M. Obama était sur le point de connaître un second échec, aux conséquences imprévisibles, dans sa tentative d’obtenir l’aval du Congrès américain.

Bien qu’« incroyablement limitées », selon les termes du secrétaire d’Etat John Kerry (2) le 9 septembre 2013, les représailles militaires auxquelles il s’était rallié pour des raisons de crédibilité lui répugnaient notoirement. Au lendemain de l’accord rendu possible par M. Poutine, le quotidien Izvestia titrait ainsi : « La Russie vient au secours d’Obama » (12 septembre 2013).

Edward-Snowden-1-5Prudemment, le président russe s’est gardé de manifester la même ironie triomphaliste que ses thuriféraires. A l’unisson de sa diplomatie, il voit dans les derniers événements un signe des temps et une occasion historique à ne surtout pas gâcher. A tel point que si M. Snowden était arrivé à Moscou en octobre 2013, après le réchauffement des relations, plutôt qu’en juillet, il n’aurait sans doute pas pu y rester.

Depuis deux ans, l’attitude de la Russie dans le conflit syrien met en lumière à la fois ses craintes et ses frustrations, mais aussi ses objectifs et ses ambitions à long terme sur la scène internationale. Dans le même temps, elle éclaire les problèmes auxquels M. Poutine fait face sur la scène intérieure.

Les deux guerres de Tchétchénie (1994-1996 et 1999-2000) ont laissé de nombreuses séquelles. Bien que les attentats et les attaques contre les forces de l’ordre n’aient plus la même ampleur et ne fassent plus autant de victimes, ils demeurent très fréquents au Caucase du Nord, et font tache d’huile, en particulier au Daghestan et en Ingouchie –même si les affrontements et crimes qu’on y observe relèvent davantage du banditisme que de la politique. Les groupes militants tchétchènes sont moins coordonnés, plus dispersés, mais toujours présents. Deux attentats sans précédent ont frappé en juillet 2012 le Tatarstan, pourtant bien loin du Caucase du Nord. Et le dirigeant clandestin tchétchène Dokou Oumarov, qui s’est proclamé émir du Caucase, a promis de frapper lors des Jeux olympiques de Sotchi, en février 2014.

A l’instar d’observateurs américains comme Gordon Hahn, chercheur au Center for Strategic and International Studies (CSIS) à Washington (3), une grande partie de la presse russe estime que plusieurs centaines de militants provenant de Russie combattent en Syrie contre le régime. Cela pourrait expliquer la poursuite des livraisons d’armes au gouvernement Al-Assad.

Pour M. Poutine et son entourage, une débâcle de l’armée syrienne ferait de ce pays une nouvelle Somalie, mais avec autrement plus d’armes, dans une région autrement dangereuse et susceptible d’offrir une base arrière aux combattants qui opèrent en Russie. Il a fallu du temps pour qu’on commence à partager ces craintes à Washington.

Pour ce qui est des enjeux de politique internationale, on a souvent réduit les objectifs russes dans le conflit syrien à la préservation de Tartous –la seule installation (plutôt que base) militaire navale de la Russie en Méditerranée– et au maintien au pouvoir de l’un de ses clients sur le marché de l’armement. Sans être totalement négligeables, ces considérations n’expliquent pas l’obstination de Moscou, qui cherche surtout à recouvrer une place et un rôle dans l’ordre international postsoviétique.

Dès 1996, avec la prise en main du ministère des affaires étrangères par l’académicien Evgueni Primakov, soit bien avant l’avènement de M. Poutine (devenu président en 2000), un consensus s’installe au sein des élites politiques. Il n’a cessé de se renforcer depuis : les Etats-Unis cherchent à empêcher la réémergence de la Russie comme puissance un tant soit peu importante. Les partisans d’une telle analyse en voient la preuve dans les élargissements successifs de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) vers les pays baltes et plusieurs pays de l’Est, et dans la volonté américaine d’y inclure la Géorgie et l’Ukraine, en violation des promesses faites à M. Mikhaïl Gorbatchev pour arracher son consentement à l’intégration de l’Allemagne unifiée dans l’organisation. Washington, affirment les diplomates russes, a cherché à laminer l’influence de leur pays jusque dans la région de ses intérêts les plus légitimes.

Pour le Kremlin, le contournement du Conseil de sécurité de l’ONU par les Etats-Unis et leurs alliés pour l’imposition de sanctions internationales et plus encore pour des guerres comme celles du Kosovo, en 1999, et de l’Irak, en 2003, constitue une façon d’éviter toute négociation sur une base obligeant Washington à une prise en compte autre que marginale des intérêts russes. Moscou exprime une aversion profonde à l’égard des opérations militaires extérieures et, pis, des changements de régime orchestrés sans l’aval du Conseil de sécurité.

En s’opposant à toute opération contre la Syrie, la Russie a constamment invoqué le précédent libyen de 2011. Elle s’était abstenue lors du vote de la résolution 1973, dont le but proclamé était de protéger les populations, mais qui a été détournée pour justifier une intervention militaire et le renversement de Mouammar Kadhafi. A cette époque, M. Dmitri Medvedev était président, et le Kremlin pariait sur un nouveau départ dans ses relations avec la Maison Blanche.

A Moscou prédomine aujourd’hui une vision essentiellement géopolitique des affaires internationales –vieille tradition en Russie. Depuis 1996, l’objectif central et officiel de la politique extérieure est de renforcer la tendance à la multipolarité dans le monde, afin de réduire graduellement l’unilatéralisme américain. Réaliste quant aux capacités actuelles et même futures de son pays, M. Poutine –comme M. Primakov avant lui– estime que la Russie a besoin de partenaires pour avancer dans cette voie multipolaire.

La Chine est ainsi devenue le premier de ses partenaires stratégiques, et celui qui pèse le plus. La concertation des deux pays au Conseil de sécurité est permanente, notamment sur le dossier syrien, tout comme elle l’a été sur ceux de l’Iran, de la Libye ou de la guerre d’Irak de 2003. Plus patient et plus confiant dans ses moyens, Pékin laisse Moscou occuper l’avant-scène dans la défense de leurs positions communes. D’où, là encore, la sacralisation par le Kremlin du Conseil de sécurité comme seul lieu légitime des arbitrages politiques internationaux.

Depuis le début de ce partenariat, les analystes occidentaux prédisent son effritement prochain, en raison des craintes des élites russes face au poids démographique et économique de la Chine. Pourtant, la coopération n’a cessé de croître, tant sur le plan économique (exportation du pétrole et des armes russes) que politique (concertation au sein de l’Organisation de coopération de Shanghaï [4]) et militaire : quasiment chaque année ont lieu des manœuvres et des exercices conjoints impliquant des forces aériennes, terrestres et navales.

Certes, il existe des zones de friction, par exemple au sujet du commerce avec les pays de l’Asie centrale postsoviétique, où la Chine a depuis 2009 dépassé la Russie. Mais Pékin y a jusqu’à présent respecté la primauté des intérêts géopolitiques de son voisin, et ne cherche pas à y implanter des bases. Il reconnaît l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) entre Moscou et la majorité des Etats de la région (5). En revanche, malgré les demandes répétées du Kremlin, qui veut une coopération entre l’OTAN et l’OTSC comme cadre de la coopération autour de l’Afghanistan, les Etats-Unis ont toujours refusé, préférant traiter séparément avec chaque Etat de tous les problèmes, comme l’installation de bases ou le passage du ravitaillement de ses troupes.

M. Poutine ne recherche pas une compétition tous azimuts avec les Etats-Unis dont il n’a de toute évidence pas les moyens. Certes, que chacun accuse l’autre d’adopter une mentalité de guerre froide peut créer de la confusion. Mais quand la Russie se réjouit des déboires internationaux de Washington, c’est plus par dépit que par esprit de revanche. Ainsi, elle ne souhaite pas une défaite des Etats-Unis en Afghanistan, ni leur retrait précipité de ce pays. Quant à l’affrontement sur le dossier syrien, il concerne d’abord et avant tout les règles du jeu international. La Russie cherche un rééquilibrage de l’ordre mondial qui ferait repartir ses relations avec les Etats-Unis et le monde euro-atlantique sur une base nouvelle ; ce qui n’empêche pas non plus une compétition féroce dans certains secteurs où elle est bien armée : elle a ainsi de grandes chances de voir son projet de gazoduc South Stream l’emporter sur le projet Nabucco, soutenu par Washington (6).

L’heure a-t-elle sonné pour le grand rééquilibrage obstinément recherché par le Kremlin ? Son ambition de retrouver un rôle autre que subalterne serait-elle en train de se réaliser ? Le succès de M. Poutine dans le dossier syrien entretient ce sentiment –ou peut-être cette illusion– que la multipolarité serait en train de s’imposer à Washington. La défection du Royaume-Uni, l’allié inconditionnel des Etats-Unis, serait un signe des temps, de même que les débats qui l’ont suivie lors du sommet du G20 à Saint-Pétersbourg, où s’est exprimée avec force une opposition à toute aventure militaire en Syrie (7). L’aversion qui s’est manifestée au Congrès américain en serait un autre.

Pour les analystes russes les plus sobres, il ne faut pas miser sur les néo- isolationnistes du Congrès, mais sur M. Obama première manière, c’est-à- dire celui qui veut non pas un désengagement américain déstabilisateur, mais un désamorçage des conflits les plus dangereux sur la base de compromis internationaux. Or les deux conflits les plus menaçants sont ceux –étroitement liés– qui concernent la Syrie et l’Iran, à la solution desquels la Russie estime pouvoir contribuer grandement.

Syria-Harem-ASL-25octobre2012-1Le rapprochement entre Washington et Moscou sur le dossier syrien a commencé bien avant le spectaculaire retournement de septembre. En mai 2013, M. Kerry avait donné son accord à son homologue russe sur le projet d’une conférence internationale consacrée à l’avenir de la Syrie, tout en continuant d’exiger le départ de M. Al-Assad. Au sommet du G8 de juin, à Lough Erne, en Irlande du Nord, une déclaration commune sur la Syrie a été retardée pour obtenir l’aval de M. Poutine. L’acceptation par M. Al-Assad de se départir de ses armes chimiques, si elle se confirme, donnera au dirigeant russe une légitimité auprès des chancelleries occidentales.

Depuis des mois déjà, Moscou insiste pour que Téhéran participe à la conférence internationale envisagée, afin qu’elle ait une chance d’aboutir. Jusqu’ici, aiguillonnés par Israël, les Etats-Unis ont refusé. C’est pourquoi la Russie s’emploie à activer le dialogue amorcé entre M. Obama et le nouveau président iranien, Hassan Rohani. Même une amorce de compromis sur le dossier nucléaire faciliterait une dynamique d’ensemble. Moscou travaille d’ailleurs à renforcer ses relations avec l’Iran, qui s’étaient dégradées après son ralliement à nombre de sanctions demandées par Washington au Conseil de sécurité en 2010. Il avait alors annulé la livraison à Téhéran de missiles de défense antiaérienne S-300.

Ce n’est pas la première fois que M. Poutine cherche à établir une relation forte avec les Etats-Unis, sur la base d’une égalité au moins relative. On l’a vu après les attaques de septembre 2001, lorsqu’il avait cru voir s’ouvrir une fenêtre d’opportunité. Sans condition préalable, il avait facilité l’installation de bases militaires américaines chez ses alliés d’Asie centrale pour la guerre d’Afghanistan. Et, pour signifier sa volonté d’aller encore plus loin dans cette détente, il avait fait fermer les dernières installations militaires soviétiques de surveillance à Cuba (peu importantes, il est vrai). Mais dans les mois qui suivirent, M. George W. Bush donna le feu vert final à l’entrée des trois républiques baltes dans l’OTAN, et annonça le retrait américain du traité de défense antibalistique, dit traité ABM, qui limitait strictement les armes de défense antimissile. L’embellie avait pris fin. M. Poutine estime qu’il est désormais possible de revenir à une coopération plus fructueuse.

Une hypothèque importante pèse cependant sur les chances d’une telle évolution ; et elle relève des affaires intérieures russes. Depuis son retour à la présidence, en 2012, dans un contexte de manifestations d’opposition populaire de grande ampleur à Moscou, M. Poutine, pour mieux asseoir son pouvoir, cultive l’antiaméricanisme comme une composante du nationalisme russe. On le voit notamment aux nouvelles lois qui obligent les organisations non gouvernementales (ONG) russes recevant des financements extérieurs, si faibles soient-ils, à se déclarer comme étant au service d’intérêts étrangers. On trouve ici une trace de sa formation au KGB, qui le porte à voir les manœuvres et influences extérieures comme la cause essentielle des problèmes intérieurs et comme des facteurs d’instabilité politique. Une aggravation ou au contraire une correction du déficit de légitimité de son pouvoir pèsera forcément sur la réalisation de ses ambitions internationales.

Jacques LÉVESQUE

 

1) Lire « Moi, président de la Bolivie, séquestré en Europe », Le Monde diplomatique, août 2013.

(2) Patrick Wintour, « John Kerry gives Syria week to hand over chemical weapons or face attack », 10 septembre 2013, www.theguardian.com

(3) Cf. « The Caucasus and Russia’s Syria policy », 26 septembre 2013, http://nationalinterest.org

(4) Organisation créée en juin 2001 et à laquelle adhèrent la Chine, le Kazakhstan, le Kirghizstan, l’Ouzbékistan, la Russie et le Tadjikistan. Parmi les Etats observateurs figurent l’Inde, l’Iran, le Pakistan.

(5) Les Etats membres sont, outre la Russie, l’Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizstan et le Tadjikistan.

(6) South Stream est un projet de gazoduc qui relie la Russie à l’Europe en contournant l’Ukraine. Nabucco devrait relier les champs gaziers de la mer Caspienne à l’Europe.

(7) Lire Michael T. Klare, « Le grand écart de Washington », Le Monde diplomatique, octobre 2013.

http://www.interet-general.info/spip.php?article18864

Le Monde diplomatique, 30 octobre 2013

 

Les européens convoquent les ambassadeurs américains…Pour leur dire quoi ?


Hollande-MerkelSnowden continue à nous régaler avec un spectacle comique digne d’un Dieudonné. A chacune de ses révélations on assiste à un ballet loufoque parmi les gouvernants européens. C’est à celui qui sera le plus surpris, le plus indigné et celui qui aura la réaction la plus ferme vis-à-vis de l’administration étatsunienne. Ces réactions vont de « s’il vous plait, Mr Obama, vous ne pouvez pas nous espionner un peu plus discrètement ? », à « ce n’est pas gentil d’espionner un ami », lourdes de menaces.

Obama a déjà répondu à Merkel, lui assurant qu’elle n’était plus écoutée. Cela veut-il dire qu’on sait déjà tout ce qu’on devait savoir sur elle, et qu’il n’y a pas lieu de continuer les écoutes ? Hollande aussi s’est cru obligé d’appeler Obama, qui a dû lui répondre à peu près la même chose qu’à Angela Merkel.

Mais, devant l’ampleur des révélations, ces réactions timides pourraient passer pour de la faiblesse. Il fallait faire un peu plus de bruit pour être un indigné crédible. Alors on convoque les ambassadeurs pour des protestations officielles. Avec un grand tapage médiatique comme il sait si bien le faire, Laurent Fabius convoque Mr Charles H. Rivkin, ambassadeur américain à Paris. Nous pouvons aisément deviner ce qu’ils se sont dit, comme si nous y étions.

– Bonjour Laurent, comment ça va ?

– Hi Charles. Bof, pas très fort, tu t’en doutes bien.

– Oui, je sais. Nos amis reculent de partout. L’armée de Assad leur mène la vie dure. Pourtant Bandar fait du bon boulot. Mais tu prends les choses trop à cœur, n’y penses plus. Vous, au moins, vous avez le Mali ; vous pouvez faire ce que vous voulez. Il suffit que Bandar fasse un peu bouger ses hommes, et vous rappliquez. Nous c’est différent. Poutine nous marque à la culotte. Dès qu’on bouge le petit doigt, c’est ‘’le droit international’’ par-ci, ‘’tenir vos engagements’’ par-là, les temps changent.

– Mon pauvre Charles… Nous aussi, nous sommes victimes de ce malfaisant de Poutine. Il faut dire qu’il commence à nous les briser menu, menu.  Depuis qu’il a récupéré Snowden, chaque fois que les choses semblent se tasser, il lui fait sortir une nouvelle révélation, rien que pour nous enquiquiner, pour ne pas dire plus. Ça va durer encore longtemps ?

– Ne t’inquiète pas, je t’ai emmené la réponse que tu dois fournir à la presse. C’est à peu près la même que pour les autres capitales. Bon, c’est pas tout ça, faut que j’y aille. Je dirai que tu m’as remis une lettre de protestation, que nous sommes désolés, et que nos relations, qui datent de La Fayette, etc, etc…

A quand les prochaines révélations de Snowden qui les feront à nouveau danser ?

Avic

Notre Cap de Bonne Espérance – Israël Shamir


copiedeimgp8453Commençons par la bonne nouvelle: l’hégémonie américaine, c’est fini. La bête est maîtrisée. Nous avons passé le Cap de Bonne Espérance, symboliquement parlant, en septembre 2013. Avec la crise syrienne, le monde à la croisée des chemins a pris le bon virage. C’était un moment aussi risqué que lors de la crise des missiles à Cuba en 1962. Il y avait de fortes chances de déclencher la guerre totale, dans la mesure où les volontés d’acier de l’Amérique et de l’Eurasie s’étaient mesurées en Méditerranée orientale. Il nous faudra un certain temps avant de percevoir la réalisation de ce à quoi nous avons travaillé dans l’ombre, et c’est normal pour des événements d’une telle grandeur. Les turbulences aux USA, depuis la folle course poursuite à Washington jusqu’à la fermeture de l’administration fédérale et la possibilité du défaut de paiement,  sont les conséquences de ce moment historique là.

Souvenons-nous de la chute du Mur de Berlin. Quand il s’est effondré, je me trouvais à Moscou, j’écrivais pour Haaretz. Je m’étais rendu à une conférence de presse avec des membres du Politburo à l’hôtel Président, et je leur avais demandé s’ils pensaient que c’était la fin de l’URSS et du système socialiste. On m’avait ri au nez, parce que c’était une situation trop embarrassante pour eux. Mais non, disaient-ils en chœur. Le socialisme va se mettre à fleurir, voilà ce que va donner la chute du Mur. Deux ans plus tard, il n’y avait plus d’URSS. Notre mémoire voit tout cela en raccourci, maintenant, comme une seule courte séquence. Or cela avait pris un certain temps.

Le point de tension culminant, en ce mois de septembre 2013, ce fut la vision, sous le soleil de midi, des cinq destroyers US face aux rivages du Levant, pointant leurs Tomahawks sur Damas, et, leur faisant face, la flotte russe composée de onze navires avec en tête le Moskva, croiseur tueur chargé de missiles, renforcés par  des bateaux de guerre chinois. Apparemment, deux missiles ont bel et bien été lancés vers la côte syrienne, et tous deux ont échoué à atteindre leur cible.

Un quotidien libanais citant des sources diplomatiques a prétendu que les missiles étaient partis d’une base de l’OTAN en Espagne et s’étaient vus abattus par le système russe de défense air-air, à partir d’un navire. Une autre explication proposée par Asia Times mentionne un détournement par les Russes, avec leurs GPS puissants et bon marché, qui auraient rendu inutilisables les Tomahawks sophistiqués et chers, en les égarant et en les faisant chuter. Il y a encore une autre version, qui attribue le lancement aux Israéliens, soit qu’ils aient tenté de provoquer le déclenchement des hostilités, soit qu’ils se soient contentés d’observer les nuages, comme ils le prétendent.

Quoi qu’il en soit, après cet étrange incident, la pétarade n’a pas commencé, parce que le président Obama a gardé son sang-froid et rengainé son colt. Cela fut précédé par un vote inattendu au parlement britannique. Ce corps vénérable a décliné l’honneur de se joindre à l’attaque proposée par les US. Pour la première fois depuis deux cents ans, le parlement britannique a refusé une offre bien réelle de prendre l’initiative d’une guerre; d’habitude, ils ne résistent pas à la tentation.

Puis le président Obama a décidé de refiler la patate chaude au congrès. Il n’avait pas envie d’être celui qui déclencherait l’Armageddon. A partir de là, c’était trop tard. Le Congrès ne voulait pas entrer en guerre, une guerre aux conséquences imprévisibles. Obama a essayé de froncer les sourcils devant Poutine lors du G20 à Saint Petersburg, mais cela n’a pas marché.  La proposition russe d’en finir avec les armes chimiques de la Syrie permettait au président Obama de sauver la face. Cette mésaventure a réglé leur compte à l’hégémonie, à la suprématie et à l’exceptionnalisme américains. Fini, le « destin manifeste » des USA. Nous l’avons tous appris des productions hollywoodiennes: le héros ne saurait faire profil bas: viser et tirer, c’est tout ce qu’il peut faire. S’il rengaine, ce n’est plus un héros, c’est un capon.

Après quoi, tout s’est accéléré. Le président US a eu un entretien avec le nouveau président iranien, ce qui ne pouvait que peiner Tel Aviv. Les rebelles de l’Armée syrienne libre ont décidé de discuter avec Assad au bout de deux ans de harcèlement, et leur délégation est arrivée sans encombre à Damas, laissant les extrémistes islamistes le bec dans l’eau. Le Qatar, leur grand soutien, s’écroule à tous les étages. Ce qui se passe maintenant au niveau de l’administration fédérale donne aux citoyens US de vrais soucis pour des enjeux bien réels. Avec la fin de l’hégémonie US, les jours du dollar comme monnaie de réserve mondiale sont comptés.

La Troisième Guerre mondiale a failli avoir lieu, comme le souhaitaient les banksters. Ils ont trop de dettes, sans compter la dette extérieure monstrueuse des USA. Si les Tomahawks avaient fait mouche, les auraient crié « c’est un cas de force majeure! » et en auraient profité pour effacer la dette. Des millions de gens auraient péri, mais des milliards de dollars seraient sains et saufs dans les caves de JP Morgan et de Goldman Sachs. En septembre, le monde a su bifurquer et se tirer de leurs griffes parce que le président Obama a refusé de faire le jeu des banksters. Il se pourrait qu’il l’ait bien mérité, son prix Nobel de la paix, après tout.

Le futur proche s’annonce turbulent mais il n’y a plus d’issue fatale. Les US vont perdre leurs droits à tirer leurs revenus de la planche à billets. Le dollar US cessera de servir de monnaie de réserve au monde entier, mais restera la monnaie de l’Amérique du nord. D’autres parties du monde vont faire appel à leurs euros, yens, roubles, bolivars ou dinars. Le budget de la défense US retrouvera des proportions normales, et la fermeture de bases à l’étranger ainsi que la réduction des armements permettra à la population US de réussir la transition sans trop écoper. Personne n’a envie de courir derrière l’Amérique; le monde en a juste assez de leurs chevauchées revolver au poing. Les US vont devoir trouver de nouveaux emplois pour tous ces banquiers, gardiens de prison, soldats, sans oublier un certain nombre de politiciens.

Comme j’étais à Moscou pendant la crise, j’ai observé ces événements tels que les ont ressenti les Russes. Poutine et la Russie ont été soumis à des pressions sans relâche, depuis un certain temps:

* Les US ont soutenu et financé l’opposition libérale russe et nationaliste; les élections ont été présentées comme une immense fraude, en bloc, le gouvernement russe en a perdu une partie de sa légitimité.

* L’Acte Magnitsky au Congrès a permis aux autorités US de confisquer les biens de tous les Russes et d’arrêter tous ceux dont ils subodorent qu’ils pourraient mal agir, et sans qu’ils puissent recourir à la justice.

* Certains fonds russes ont été saisis à Chypre,  où les banques avaient de gros soucis.

* Les US ont encouragé les Pussy Riots, les gay parades et autres à Moscou, dans le but de faire passer Poutine pour un dictateur, un ennemi des libertés et un homophobe, dans les media occidentaux et dans les media russes, tenus par l’oligarchie.

*Le soutien de la Russie à la Syrie a été critiqué, ridiculisé et présenté comme un acte brutal de déni d’humanité. Au même moment, les magnats de la presse occidentale affirmaient que la Russie finirait par laisser tomber la Syrie.

Comme je l’ai écrit il y a déjà longtemps, la Russie n’avait pas l’intention de lâcher la Syrie, pour un certain nombre de bonnes raisons: les chrétiens orthodoxes syriens mettent leur confiance dans la Russie, et géopolitiquement parlant, la guerre se rapprochait trop des frontières russes. Mais la raison principale, c’est que les Russes en avaient assez que l’Amérique leur tienne la dragée haute. Les Russes considéraient que des décisions aussi importantes devaient être prises par la communauté internationale, plus précisément par le Conseil de Sécurité de l’ONU. Ils n’appréciaient nullement le rôle d’arbitre mondial que se donnait l’Amérique.

Dans les années 1990, la Russie était très affaiblie, et ne pouvait guère manifester son opposition, mais ils n’avaient pas apprécié le bombardement de la Yougoslavie et l’avancée des troupes de l’OTAN vers l’est, en violation de la promesse donnée par les US à Gorbatchev. La tragédie libyenne a rajouté à l’indignation. Ce malheureux pays s’est vu bombardé par l’OTAN, et s’en est trouvé désintégré. D’État le plus prospère de l’Afrique, la Libye est passée au rang des plus misérables. La présence russe en Libye était des plus limitées, mais la Russie y a quand même perdu quelques investissements. La Russie s’était abstenue de voter lors du vote sur la Libye parce que c’était la position du président Dimitri Medvedev qui croyait au partenariat possible avec l’Occident. Mais Poutine n’était absolument pas prêt à livrer la Syrie au même avenir.

La rébellion russe contre l’hégémonie US a commencé en juin dernier, lorsque le vol d’Aéroflot qui transportait Ed Snowden a atterri à Moscou. Les Américains ont appuyé sur tous les boutons à leur portée pour le récupérer. Tout le spectre de leurs agents s’est déployé en Russie. Et très peu de voix, parmi lesquelles celle de votre serviteur, ont appelé la Russie à offrir un refuge sûr à Snowden, mais ce sont nos voix qui ont prévalu. Malgré les pressions US, l’asile politique a été garanti à Snowden.

Étape suivante, l’escalade syrienne. Je ne veux pas entrer dans les détails des attaques chimiques présumées. Du point de vue russe, cela ne pouvait absolument pas constituer une raison pour que  les US entrent en guerre en Syrie ni nulle part ailleurs. En un sens, les Russes ont restauré la loi des nations, à sa place d’autrefois, sa place révérée. Le monde est devenu plus sûr pour ses habitants.

Rien de tout cela n’aurait pu se passer sans le soutien de la Chine. Le géant asiatique considère la Russie comme sa grande sœur, et lui fait confiance pour négocier adroitement avec le monde aux yeux ronds. Les Chinois, avec leur style placide et leur air de ne pas y toucher, ont joué dans le camp de Poutine. Ils ont fait passer Snowden jusqu’à Moscou. Ils ont opposé leur veto aux projets anti-syriens du Conseil de Sécurité, et ont envoyé leurs navires de guerre en Méditerranée. Voilà pourquoi Poutine a tenu bon, pas seulement pour le compte de la Russie,  mais pour la masse entière de l’Eurasie.

L’Église a soutenu les efforts de Poutine: pas seulement l’église russe, mais les catholiques et les orthodoxes ensemble se sont élevés contre la campagne yankee parce que les rebelles soutenus par les USA massacraient les chrétiens. Le pape a fait appel à Poutine en tant que défenseur de l’Église; les églises de Jérusalem et d’Antioche ont fait de même. Et le pape a quasiment menacé d’excommunication Hollande, et la menace voilée a troublé le président français. De sorte que Poutine a bénéficié d’un double soutien: celui des patriarches orthodoxes et celui du pape: c’est un cas de bénédiction double extrêmement rare.

Il y a eu bien des épisodes palpitants dans la saga syrienne, de quoi remplir des volumes. Par exemple la tentative pour contraindre Poutine lors du G8 en Irlande. Il devait y faire face au front uni de l’Occident, mais il s’est débrouillé pour en mettre quelques-uns de son côté, et a semé les graines du doute dans le cœur des autres en leur rappelant les hauts-faits des capitaines anthropophages dans le camp des rebelles.

La proposition d’éliminer les armes chimiques syriennes a été introduite adroitement; la résolution du conseil de Sécurité bloquait la possibilité d’attaquer la Syrie en se prévalant de l’article 7. Miraculeusement, les Russes ont gagné dans la surenchère grandiose. Le risque était immense: la Syrie allait se retrouver détruite comme la Libye; une attaque israélo-américaine sur l’Iran devenait inévitable; la chrétienté orientale perdait son berceau; l’Europe se voyait envahie de millions de réfugiés  supplémentaires; la Russie aurait prouvé qu’elle ne comptait pas, que sa parole était du vent, qu’elle pesait à peu près autant que la Bolivie, dont on peut se permettre d’arraisonner et de fouiller l’avion présidentiel  à tout bout de champ. Incapable de défendre ses alliés, incapable de tenir sa position, la Russie se serait vu gratifier d’une victoire morale, euphémisme pour la défaite. Tout le travail accompli par Poutine en treize ans aurait été à vau-l’eau. La Russie serait revenue à son statut de 1999, quand Clinton bombardait Belgrade.

Le point culminant de la confrontation a été atteint lors de l’échange entre Obama et Poutine à propos de l’exceptionnalisme. Aucun des deux n’était débutant, d’ailleurs. Poutine était  estomaqué par  l’hypocrisie et le manque de sincérité d’Obama. Dans la mesure où il est parti  de très bas pour arriver très haut, Poutine se complaît dans son habileté à parler franchement aux gens les plus divers. Et son franc parler peut être d’une brutalité choquante. Quand il s’est trouvé harcelé par un journaliste français sur la question des séparatistes tchétchènes, il a répondu:

« les extrémistes musulmans (les takfiristes) sont les ennemis des chrétiens, des athées et même des musulmans parce qu’ils considèrent que l’islam traditionnel est hostile aux buts qu’eux-mêmes poursuivent. Et si tu veux devenir un islamiste radical, et que tu es prêt à te faire circoncire, je t’invite à Moscou. Nous sommes un pays multiconfessionnel, et nous avons des experts pour te le faire. Et je leur dirai de t’opérer de façon à ce que rien ne risque de repousser! »

Autre exemple de son style aussi candide que choquant, quand il a répondu à Bridget Kendall, de la BBC, à Valdaï. Elle lui avait  demandé: est-ce que la menace des frappes militaires US joue un rôle dans le fait que la Syrie accepte de mettre ses armes sous contrôle?

A quoi Poutine a répliqué: c’est la Syrie elle-même qui a développé son armement chimique comme alternative à l’arsenal nucléaire d’Israël. Il a appelé au désarmement d’Israël et a invoqué l’exemple de Mordechai Vanunu comme exemple de savant israélien opposé aux armes nucléaires (mon entretien avec Vanunu venait d’être publié dans le quotidien russe le plus important, avec une certaine notoriété; voir, en russe: http://www.kp.ru/daily/26084.4/2987042/).

Poutine a essayé de parler franchement avec Obama. Nous connaissons la teneur de leur dialogue par un enregistrement du dialogue entre Poutine et Netanyahu qui a fuité. Poutine a interpelé l’Américain et lui a dit: c’est quoi, ton objectif en Syrie? Obama a répondu: « ce qui m’inquiète, c’est que le régime d’Assad ne respecte pas les droits humains. » Poutine a failli vomir devant une telle hypocrisie, et il l’a compris comme un refus de la part d’Obama de discuter avec lui « en le regardant dans les yeux ».

Au lendemain de la crise aigüe en Syrie, Obama s’est adressé au monde entier, au nom de l’exceptionnalisme américain. La politique des USA est ce qui « fait la différence de l’Amérique. C’est ce qui nous rend exceptionnels », a-t-il dit. Poutine a rétorqué: « c’est très dangereux d’encourager les gens à se voir comme des exceptions. Nous sommes tous différents, mais lorsque nous implorons la bénédiction divine, nous ne devons pas oublier que Dieu nous a fait égaux. » Ce n’était pas seulement un débat idéologique, mais théologique.

Comme je l’ai développé dans mon ouvrage PARDES*, les US se sont construits sur la théologie judaïque de l’exceptionnalisme, du peuple élu. C’est le pays de l’Ancien Testament. C’est là une raison  très profonde de l’alliance spéciale entre Israël et les USA. L’Europe traverse une étape d’apostasie et de rejet du Christ, alors que la Russie est profondément chrétienne. Ses églises sont pleines, on se souhaite Joyeux Noël et Joyeuses Pâques les uns aux autres, il n’y a pas de morne « saison ». La Russie est un pays du Nouveau Testament. Et le rejet de l’exceptionnalisme, de la notion de peuple élu, est le soubassement de la chrétienté.

Voilà pourquoi, tandis que la communauté juive aux USA voulait la guerre, a condamné Assad et appelé à une intervention US, la communauté juive de Russie, assez nombreuse, riche et influente, n’a pas soutenu les rebelles syriens mais plutôt les efforts de Poutine pour préserver la paix. De même en Iran, où la riche communauté juive a choisi elle aussi le Cap de Bonne Espérance. Il apparaît que les pays guidés par une église solidement implantée sont immunisés contre l’influence délétère des lobbies; alors que les pays qui n’ont pas d’institution comparable, qu’il s’agisse des USA ou de la France, cèdent aux pressions, et adoptent l’interventionnisme illégal comme norme.

Tandis que l’hégémonie US décline, nous voyons s’ouvrir un avenir bien incertain. La puissance militaire américaine, telle un Béhémot de légende, peut encore provoquer ravages et naufrages; et la bête blessée est la plus dangereuse. Les Américains devraient écouter la voix du sénateur Ron Paul qui appelle à renoncer aux bases à l’étranger, et à couper les crédits militaires. Les normes de la loi internationale et la souveraineté de tous les États devraient être observées. Le monde entier aimera à nouveau l’Amérique quand elle cessera de nous harceler avant de nous piétiner lourdement. Ce n’est pas gagné, mais nous avons su franchir le Cap, et atteindre la Bonne Espérance.

* http://plumenclume.org/home/10-pardes-une-etude-de-la-kabbale-.html

Intervention au Forum international de Rhodes, le 5 octobre 2013.

Traduction: Maria Poumier http://www.plumenclume.net/articles.php?pg=art1490

http://www.israelshamir.net/French/NotreCap.htm

 

L’Iran tombera avec ou sans guerre


Alors qu’aux États-Unis ce 1er octobre 2013, 800 000 fonctionnaires fédéraux voient leur contrat suspendu sine die à l’exception des militaires, la Maison-Blanche a pris acte de l’impossibilité, pour l’instant présent, de nouvelles confrontations armées au Levant ou ailleurs. Que ce soit en Syrie où, malgré le camp des enragés, il a bien fallu se résigner à « temporiser »… laisser du temps au temps aurait dit feu Mitterrand ! L’échange téléphonique entre les présidents Hassan Rohani et Barrack Obama – une première depuis la prise d’otages du 4 nov. 1979 à l’ambassade américaine de Téhéran et les trente-quatre années de guerre larvée qui suivirent – est certes une sorte de coup de théâtre, mais il ne change rien sur le fond. Un jeu subtil s’est au demeurant engagé ces derniers jours entre les joueurs de poker menteur judéo-protestants, le colt chargé sur la table, et l’un maître de la taqîya, cette “restriction mentale” – art de la dissimulation – commune aux minorités longuement persécutées de l’Orient proche. Pratique de la taqîya qui contribua puissamment, souvenons-nous en, au rayonnement et à l’influence de la Compagnie de Jésus !

Syrie-et-Iran-au-menu-de-la-premiere-reunion-du-CS_NGArticleFullL’Iran est en effet appelé par la logique même du système-monde – sauf rupture historique inattendue – a être absorbé par le Grand Marché Unifié planétaire. Le serpent constricteur est patient qui guette sa proie. Aussi devrions-nous, afin de réduire définitivement l’Iran à de meilleurs sentiments occidentalistes, assister à la mise en œuvre de stratégies de substitutione pour atteindre ce but… moins rapidement sans doute mais moins brutalement et peut-être plus sûrement. C’est là qu’entre en scène le Caucase qui devrait jouer un rôle décisif dans une éventuelle stratégie de contournement ou d’encerclement de l’Iran. C’est en tout cas ce que semble devoir nous révéler la bataille qui se déroule en ce moment même et dans l’ombre, à propos des Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi… objet de toute les mauvaises intentions de ce bras armé– décidément présents sur tous les théâtres de déstabilisation, en Syrie, en Irak au Liban, au Maghreb, en Afrique de l’Ouest et au Sahel, et cætera – du Département d’État que sont les djihadistes tchétchènes et consorts.

La place du Caucase dans la crise syrienne

Alors que tous les yeux sont braqués sur Damas, nul ne songe à porter son regard vers le Caucase. Et pourtant ! Opérons un léger retour en arrière. Le 30 juillet le président Poutine recevait en audience privée le Prince Bandar, chef des Service de renseignement séoudiens. Ce dernier, dans le cadre d’un marchandage particulièrement inédit portant sur la sécurité des Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi en février 2014, aurait offert à la Russie – avec le plein accord de Washington – en contrepartie de l’acceptation de la chute du régime de Damas, un partenariat particulièrement avantageux pour Moscou, relatif au commerce mondial des hydrocarbures. Ceci dans le cadre d’une « stratégie russo-arabe unifiée » visant à trouver un terrain d’entente sur « les tarifs et les quotas de production qui maintiennent la stabilité des prix sur les marchés mondiaux », proposition assortie d’un compromis favorable quant au gazoduc South Stream rival du projet euro-américain Nabucco [Cf.LondonTelegraph30jui13].

Il était ici question d’une véritable coopération entre le cartel de l’OPEP et la Russie, lesquels produisent ensemble et quotidiennement quelque 40 millions de barils de brut, soit 45 % de la production mondiale. Un tel rapprochement – s’il était intervenu – aurait indéniablement profondément modifié la carte géopolitique et de fait, par le truchement du Royaume séoudien, rapproché les intérêts russes et occidentaux. À la vérité une telle proposition était d’entrée de jeu entachée d’irréalisme, mais acceptons en l’hypothèse comme faisant partie d’un puzzle dont il est encore trop tôt pour rassembler toutes les pièces avec toute la pertinence nécessaire. Le Prince Bandar aurait également, dans le cadre du volet commercial de sa proposition, fait miroiter au président russe la perspective d’achats d’armements pour un montant de 15 milliards de dollars. À titre de comparaison, la France signait le 29 août avec Riyad un contrat de défense d’un milliard d’€ pour la modernisation de quatre frégates et de deux pétroliers-ravitailleurs [LaTribune26août13]. Notons que Paris ne pèse guère dans cette crise étant a priori inconditionnellement ralliée à la politique du Département d’État.

En outre et surtout, le Royaume wahhabite s’engageait à garantir la pérennité de la base navale russe de Tartous sur les côtes syriennes, mais plus incroyable, le dignitaire séoudien aurait assuré son interlocuteur de « garantir la sécurité des [prochains] Jeux olympiques d’hiver… Les groupes tchétchènes qui les menacent étant contrôlés par nous » ajoutant que les groupes « Tchétchènes opérant en Syrie étant un outil de pression, ceux-ci peuvent être mis à tout moment en position “marche” ou “arrêt”… ». Un étrange marché bien peu diplomatique dans la forme et sur le fond car en forme de chantage à peine déguisé ! On peut ici voir en imagination le président russe blêmir, répondant au séoudien « vous ne nous apprenez rien, nous savons depuis une décennie au moins que vous êtes derrière les terroristes du Caucase ».

Précisons ici à propos du terrorisme fondamentaliste caucasien qu’il ne s’agit pas du tout d’un argument rhétorique de la part des Séoudiens. Les opérations dues aux islamistes du Caucase sont quotidiennes au Daguestan, en Ingouchie, en Kabardino-Balkarie et en Tchétchénie : assassinat de policiers, de juges, d’imams collaborateurs, attentats suicide contre des bâtiments officiels et des services de sécurité, incendie de magasin vendant de l’alcool, et cætera [AFP19spt13]. Dans la même dépêche, il était rappelé que les rebelles du Caucase russe, acteurs proactifs du djihad en Syrie (Tchétchènes et Daguestanais au nombre approximatif de deux mille), représentent une menace bien la réelle pour la sécurité de la Fédération de Russie… notamment à l’occasion des Jeux Olympiques de Sotchi. Les autorités russes prennant de toute évidence très au sérieux la menace que représente « ces combattants originaires de Russie [qui] acquièrent actuellement en Syrie l’expérience de la guerre en milieu urbain ».

Sotchi dans le collimateur des bons amis du Département d’État

Dans cet ordre d’idée, le chef de la rébellion islamiste dans le Caucase russe, Dokou Oumarov, a pour sa part appelé en juillet dernier « à empêcher par tous les moyens la tenue des jeux Olympiques d’hiver » de Sotchi située certes sur les rivages de la mer noire, mais aux abords immédiats du Caucase. Oumarov ne parle pas pour ne rien dire, il s’agit de l’homme qui a signé plusieurs attaques meurtrières en Russie dont l’attentat à l’aéroport de Moscou-Domodedovo du 24 janvier 2011, lequel fit 37 morts et les attentats de 2010 dans le métro de Moscou, 40 morts. Et la crainte du président Poutine de voir « ces bandits, forts de leur expérience syrienne » revenir « dans nos pays » s’est crûment exprimée jusque dans les colonnes du New York Times [“A Plea for Caution From Russia”11spt13].

Pour revenir à la rencontre entre Vladimir Poutine et le prince Bandar, si elle s’est effectivement déroulée dans les termes précités, cela expliquerait la rumeur suivant laquelle, en cas de tirs de missiles américains sur la Syrie, Moscou pourrait ou aurait pu viser à son tour des objectifs sur le territoire séoudien… Effectivement de quoi faire réfléchir le Pentagone, frémir Wall Street – qui s’accommoderait volontiers d’un baril à 180 $ mais certainement pas à 250 – et engager in petto la Maison-Blanche à « temporiser ». Rumeur qui venait cependant contredire, au moins en surface, les déclarations réitérées du ministre des Affaires étrangères Sergei Lavrov suivant lesquelles Moscou ne bougerait pas en cas de frappes coalisées.

Parce que si l’on considère les choses attentivement, la Syrie constitue pour Moscou, à n’en pas douter, une ligne rouge à ne pas franchir. Si en effet la Syrie tombe dans l’escarcelle États-Unis, alliés aux pétromonarchies wahhabites, c’en sera fait de l’Iran, avec ou sans guerre… et au-delà, c’est le Caucase qui tôt ou tard tombera. Ne pouvant abattre Damas, il fallait donc composer avec Téhéran. D’autant que Vladimir Poutine n’a pas, lui non plus – comme nous venons de l’indiquer – véritablement le choix face aux tragédies du Levant. Crises qui embrasent d’ores et déjà le Liban et l’Irak où se confrontent et s’affrontent les mêmes protagonistes, le président russe se trouve donc, lui également, littéralement placé le dos au mur et doit volens nolens, faire front.

La Syrie première étape vers la déstabilisation du Caucase

Dans cette occurrence et contrairement aux apparences, pour la Syrie comme pour l’Iran, la menace d’une intervention armée n’est pas définitivement écartée . Cela d’autant que les Gardiens de la Révolution, les Pasdaran, État dans l’État iranien, commencent à renâcler violemment, s’insurgeant d’un rapprochement jugé trop hâtif avec Washington. L’option militaire reste par conséquent sur la table des négociations, une dimension à ne pas perdre de vue. Ce pourquoi, en dépit des gages de bonne volonté qu’avait commencé à multiplier le nouveau président iranien Hassan Rohani, tels les grâces libératoires accordées à certains opposants incarcérés, le président Obama avait, l’avant-veille du sommet du G20 à Saint-Pétersbourg, avait jugé utile de rappeler, que le recours à la force contre l’Iran était toujours d’actualité… il n’excluait pas d’invoquer le cas échéant le National Defense Authorization Act l’autorisant à lancer une action militaire d’envergure sans approbation du Congrès.

Pour ne pas conclure, il faut préciser que les événements affectant actuellement le Levant, et par extension ou par contre coup l’Iran et le Caucase, ne peuvent être compris ou interprétés hors d’une “Grande stratégie de l’Empire américain”. C’est en effet à l’aune des grandes transformations géopolitiques en cours dans le monde, principalement dans le monde arabo-musulman de l’Atlantique à la Mer d’Oman – mutations visibles de tous mais incompréhensibles des non initiés – que doivent finalement s’appréhender plans implicites ou explicites, de recompositions géopolitiques – précédées de démantèlements – des États-Nations nées au Maghreb et au Machrek après la Seconde Guerre Mondiale et portés par l’élan du nationalisme arabe. À ce titre et à la lecture de la carte des guerres et des balkanisations en cours au Proche Orient, il ne faut pas être grand clerc pour apercevoir que l’éventuel dépeçage de la Syrie augure celle de l’Iran… et une recomposition étatique du Caucase sur des bases ethniques et confessionnelles.

Processus qui s’inscrit dans une logique globale qui, si elle n’est pas inéluctable, n’en sera pas moins difficile à inverser… sauf changement de paradigme dans les rapports des forces internationaux. Dans ce contexte, la crise syrienne doit être perçue comme la première ligne de défense de la Russie destinée à garantir le nord Caucase. L’attitude et la fermeté russes dans le dossier syrien s’expliquent de cette façon. Nous avons là une contre-stratégie qui apparaît maintenant au grand jour, mais sans que rien n’interdise de supposer qu’elle n’ait été à l’œuvre depuis longtemps et dans le plus grand silence, cela depuis les années de guerre froide. Après tout la Route de la soie ne se réouvre-t-elle pas lentement, sans les États-Unis, entre Chinois, Russes et accessoirement avec les Allemands ? Or rien n’interdit de penser, en dépit des revers subis par la rébellion sur le champ de bataille syrien ou les déconvenues diplomatiques qui y sont liés, qu’une nouvelle guerre froide Est/Ouest ne s’esquisse au sein d’un nouveau monde désormais multipolaire.

Enfin, dans la mesure où les É-U répugnent aujourd’hui – face à une opinion publique américaine de plus en plus hostile à toute guerre et à toute confrontation directe, notamment terrestre – la réduction de l’Iran et son absorption par le grand Marché unique planétaire pourrait aussi bien s’atteindre par la déstabilisation du Caucase, cela grâce à l’islamisme radical. La voie suivie pourrait être celle de la création d’éventuels émirats wahhabites, ou mieux, la construction d’un Grand Azerbaïdjan qui absorberait le Haut-Karabagh avant d’annexer en fin de processus l’Azerbaïdjan oriental iranien. Le quotidien « Le Monde » ne titrait-il pas à ce sujet le 5 avril 2012, de façon assez emblématique : « Israël-Azerbaïdjan : le nouveau front anti-iranien ? ».

Suivant cette dynamique, la République islamique d’Iran serait ainsi appelée à se morceler tout comme l’Irak ou la Syrie en sont aujourd’hui précisément menacés. Nous sommes bien entendu, à ce stade dans le domaine de la pure prospective. Néanmoins ce projet encore à peine esquissé de Grand Azerbaïdjan, trouve sa place naturelle dans la logique de la grande stratégie d’encerclement évoquée plus haut et que rien dans l’évolution des faits et des crises ne vient jusqu’ici démentir ou contredire.

Léon Camus

http://www.geopolintel.fr/article734.html

Poutine vers un rôle de leadership mondial – Paul Craig Roberts


548927-poutine2L’article de Poutine dans le New York Times du 11 Septembre a provoqué des couinements de cochons qu’on égorge. Ces cochons qu’on égorge sont exactement ce que vous imaginez, c’est-à-dire  ceux dont les ordres du jour et les profits auraient été favorisés par une attaque contre la Syrie par le régime Stasi d’Obama.

Parmi ces porcs qu’on égorge figurent les blogueurs de Human Rights Watch qui semblent être financés par la caisse noire de la CIA.

Reste-t-il encore une institution qui n’ait pas été corrompue par l’argent de Washington?

Notez que la raison pour laquelle Poutine est critiqué, c’est qu’il a bloqué le régime Obama et l’a empêché d’attaquer la Syrie et de massacrer un grand nombre de syriens au nom des droits de l’Homme. Les porcs qu’on égorge sont outrés que la guerre d’Obama ait été bloquée. Ils étaient si impatients du massacre de masse qui leur aurait permis de faire avancer leurs profits et leurs projets.

La plupart des critiques de Poutine sont trop déficients intellectuellement pour comprendre que l’article brillant et humain de Poutine a placé Poutine comme le leader du monde libre et le défenseur de la primauté du droit, et révélé Obama pour ce qu’il est, le chef d’un gouvernement voyou, sans foi ni loi, irresponsable, engagé dans les mensonges et les crimes de guerre.

Poutine, diplomatique, a été très prudent dans sa critique du discours d’Obama du 10 Septembre, dans lequel ce dernier a cherché à justifier l’illégalité de Washington par «l’exceptionnalisme américain». Obama, tentant de relever son régime criminel et le hisser vers des sommets moraux, a affirmé que la politique du gouvernement des États-Unis est « ce qui rend l’Amérique différente. C’est ce qui nous rend exceptionnels ».

Ce qu’Obama dit aux américains, c’est exactement ce que Hitler a dit aux allemands. Les Russes, après avoir supporté plus que quiconque le poids de la machine de guerre allemande, savent combien il est dangereux d’encourager les gens à se considérer comme exceptionnels, non tributaires de la loi, des Conventions de Genève, du Conseil de sécurité de l’ONU, et des préoccupations humanitaires pour les autres. Poutine a rappelé à Obama que «Dieu nous a créés égaux. »

Si Poutine avait voulu faire à Obama tous les reproches que celui-ci méritait, il aurait pu dire: « Obama a raison, la politique du gouvernement américain est ce qui rend exceptionnel les États-Unis. Les États-Unis sont le seul pays au monde qui a attaqué 8 pays en 12 ans, assassinant et dépossédant des millions de musulmans sur la base de mensonges. Ce n’est pas un exceptionnalisme dont on peut être fier.  »

On ne peut évidemment pas comparer Poutine avec l’abruti, immoral et médiocre que les américains ont placé aux plus hautes fonctions. Cependant, Poutine ne devrait pas sous-estimer la fausseté de ses ennemis à Washington. Il a prévenu que les militants dont Washington est en train d’assurer l’élevage au Moyen-Orient sont un sujet de vive préoccupation. Lorsque ces militants rentreront dans leur pays, ils propageront la déstabilisation, comme lorsque des extrémistes utilisés par les États-Unis dans le renversement de la Libye sont passés au Mali.

La déstabilisation des autres pays, c’est précisément l’objectif principal des guerres de Washington au Moyen-Orient. Washington cherche la radicalisation des musulmans pour répandre les conflits dans les populations musulmanes de la Russie et de la Chine. La machine de propagande de Washington va ensuite transformer ces terroristes en ‘’combattants de la liberté contre les gouvernements oppressifs russes et chinois’’, et utiliser Human Rights Watch et d’autres organisations que Washington a pénétrées et corrompues pour dénoncer la Russie et la Chine pour avoir commis des crimes de guerre contre des combattants de la liberté. Nul doute qu’une attaque aux armes chimiques sera orchestrée, comme ce fut le cas en Syrie.

Si les Etats marionnettes américains de l’OTAN se réveillent à temps, les va-t’en guerre de Washington peuvent être isolés, et l’humanité pourraient échapper à une Troisième Guerre Mondiale.

Traduction : Avic

Putin Steps Into World Leadership Role — Paul Craig Roberts

Craig Roberts withkitties_150_120Le Dr Roberts fut Secrétaire Adjoint au Trésor US de la politique économique dans l’administration Reagan. Il a été rédacteur en chef adjoint et éditorialiste du Wall Street Journal, chroniqueur pour Business Week et du Scripps Howard News Service. Il a occupé de nombreux postes universitaires. Son dernier livre, The Failure of Laissez Faire Capitalism and Economic Dissolution of the West est disponible ici: http://www.amazon.com/Failure-Capitalism-Economic-Dissolution-ebook/dp/B00BLPJNWE/

Poutine sauve la tête d’Obama


Tribune libre Byblos

TÊTE À TÊTE ENTRE BARACK OBAMA ET VLADIMIR POUTINE SUR LA SYRIE EN MARGE DU G20L’Histoire n’est jamais avare d’ironie lorsqu’elle subit d’être écrite par des pantins. Et lorsqu’un Obama et un Hollande prétendent prendre la plume, alors on est certain d’atteindre des sommets. Et c’est bien ce qui s’est passé dans l’affaire syrienne. Nos deux compères, emportés dans leurs gesticulations bellicistes, se sont tout à coup découverts seuls au monde, désavoués par tous – hormis quelques bédouins et une poignée de salonards parisiens –, ne sachant plus que faire de leur érection martiale alors que, du côté de Washington, le Congrès s’apprêtait à porter le coup de grâce politique à Obama avec menaces de destitution à la clé. Bref, la micro-coalition des fous de guerre était partie en vrille dans les grandes largeurs. Heureusement, Poutine est arrivé avec son plan de remise des armes chimiques syriennes à l’ONU. Un plan tellement improbable, tellement cocasse, tellement opportuniste, que son acceptation immédiate par le Bloc atlantiste donne toute la mesure de la panique dans laquelle il était plongé.

Risques de suicide politique

Une fois de plus, les choses sont allées très vite.
Fin août, chacun était quasiment assuré de voir les Tomahawks US frapper Damas. Puis ce fut le lâchage britannique et la crise d’angoisse de l’hésitant Obama qui – toujours à la recherche d’un père de substitution le pauvre –, s’en est allé supplier le Congrès de lui donner sa bénédiction sur fond de crise d’hystérie redoublée.
On connaît la suite. Alors qu’un puissant élan anti-guerre était en train d’émerger aux Etats-Unis, ledit Congrès s’apprêtait à voter massivement contre l’opération, désavouant ainsi totalement un Potus de plus en plus paniqué. Car le désaveu du Congrès aurait mis Obama devant un choix impossible : soit se coucher et avouer son erreur et, donc, son impuissance ; soit attaquer malgré tout, comme il l’avait d’ailleurs suggéré, et risquer l’impeachment dont une quinzaine de membres du Congrès brandissait déjà la menace.
Dans les deux cas, un suicide politique.

D’un montage boiteux à l’autre

Heureusement donc, Poutine est arrivé.
Et sa délicieuse solution de prise de contrôle de l’arsenal chimique syrien par l’ONU vaut son pesant de génie diplomatique.
Sur le fond, la proposition de Poutine n’a aucune espèce d’importance. Il aurait tout aussi bien pu proposer une campagne de remplacement des kalachnikovs présentes en Syrie par des frondes en plastique qu’Obama aurait accepté la chose. Il ne s’agit en fait que d’un montage boiteux (rien que le processus technique pourrait prendre 10 ans) qui répond à un autre montage boiteux (la vraie-fausse attaque chimique donc, conduite pour le plus probable par les insurgés eux-mêmes).
C’est que nous sommes là dans le champ de la communication pure mais, comme chacun a pu le constater, c’est le seul champ de bataille qui compte vraiment désormais.

Moisson de bénéfices russes

Mais la question se pose : pourquoi Poutine a-t-il sauvé la présidence d’Obama plutôt que de le laisser mordre la poussière devant le Congrès ?
Sans doute d’abord parce que si le pire n’est jamais garanti, il n’est jamais impossible non plus. Et même si un vote négatif était survenu au Congrès, il y avait toujours une possibilité qu’Obama lâche ses chiens de guerre coûte que coûte, avec le risque de déclencher une guerre régionale que seuls Russes et Chinois semblent soucieux d’éviter.
Le piège dans lequel se sont enfermés les atlantistes a ainsi offert à Poutine l’occasion inespérée d’éloigner définitivement les canons atlantistes de côtes syriennes à bon compte.
Le sauvetage déguisé d’Obama offre aussi à Poutine l’opportunité de démontrer la supériorité absolue de la diplomatie russe sur les gesticulations bellicistes des Atlantistes dans l’affaire syrienne. Il permet enfin d’entériner le retour définitif aux affaires de la Russie en tant que grande puissance avec laquelle il faut compter.
En résumé, Poutine a fait la démonstration éclatante que la Russie conduisait une politique structurante à l’échelle mondiale, par opposition aux poussées hystériques et désordonnées du Bloc atlantiste.
C’est le prix concédé par Obama à Poutine pour son sauvetage politique.

Et maintenant…

Bien sûr, la psychologie des dirigeants du Bloc étant de nature bipolaire, il est clair qu’ils vont tenter de sauver la face en annonçant un redoublement de leur soutien aux bouchers d’al-Nosra et affiliés en Syrie.
De même, ils vont également tenter de manœuvrer à travers l’ONU pour décrocher une résolution légalisant des frappes au cas où Bachar ne se montrerait pas assez zélé dans la restitution de l’arsenal.
Mais il y a toutefois peu de chance que la Russie se laisse enfermer dans un tel piège. Elle a d’ailleurs d’ores et déjà jugé «inacceptable» le projet français de résolution à l’ONU, qui accuse de facto les autorités syriennes de l’attaque chimiques le 21 août près de Damas ; et Moscou devrait bien évidemment s’opposer également à tout mécanisme automatique pouvant conduire à des frappes sur la base d’éventuels manquements de Damas, manquements dont l’appréciation serait nécessairement arbitraire de la part du Bloc.
Reste donc l’hypothèse du retour, à terme, à une solution politique avec la résurrection d’un Genève-2 dont les Occidentaux n’ont jamais voulu, préférant parier sur la réussite de leur guerre d’usure en Syrie.

Nouvelles attaques chimiques ou/et nouveau virage ?

Mais un tel retour à la table des négociations résonnerait immanquablement comme un constat implacable du reflux de puissance du Bloc occidental, et le signe tangible de l’échec de sa tentative de domination à coups de flingue de la région (1). Et là, les spécialistes de la com’ du Bloc vont devoir déployer des trésors d’imagination pour permettre à ses dirigeants de passer sous les fourches caudines sans en avoir l’air…
La gymnastique est périlleuse et on ne peut pas écarter la possibilité d’un énième virage à 180 degrés du Bloc pour rallumer le pétard syrien si Obama devait réussir à infléchir les doutes du Congrès. Car comme toujours avec les errements politiques du Bloc, tout et son contraire restent possibles.
Enfin, le problème que nous avions évoqué dans une précédente brève reste posé : à savoir comment les bouchers d’al-Nosra et affiliés vont réagir à ce qu’ils interpréteront sans doute comme une trahison de leurs souteneurs occidentaux.
Le Bloc atlantiste a bel et bien ouvert une boîte de Pandore en Syrie, et il est à craindre que nous n’en ayons pas fini avec les attaques chimiques sous faux drapeau.

Post scriptum désolé

Le lecteur aura remarqué que nous n’avons rien dit de la position de la France. Mais c’est qu’il y a si peu à dire, sinon à relever la tragique insignifiance de cette posture. Le Président-Poire et son petit Fabius ressemblent de plus en plus à de mauvais acteurs de série B qui voudraient jouer aux dures, singeant maladroitement le verbe et la geste de néocons US chez qui, au moins, cette attitude belliciste paraît «naturelle».
Avec les Hollande et Fabius Brothers à la manœuvre, tout sonne faux dans cette pantomime parisienne qui risque fort d’avoir à terme de vraies conséquences pour une France ravalée au rang de faire-valoir jetable d’une administration US elle-même égarée. La valse des pantins en cinémascope donc, où des roquets d’agitent pour tenter d’écrire une Histoire qui leur file visiblement entre les pattes. Pathétique.

(1) Le Bloc atlantiste cherche depuis des années à casser l’axe de résistance chiite à sa domination au Moyen-Orient que constituent l’Iran, la Syrie, le Hezbollah libanais et, dans une certaine mesure, le Hamas palestinien (la guerre contre le Hezbollah commanditée par les Etats-Unis à Israël s’inscrivait dans cette stratégie). Mais au lieu de briser la Syrie dans une confrontation directe, coûteuse et peu populaire sur le modèle irakien, il a préféré saisir l’opportunité d’instrumentaliser la révolution syrienne en la militarisant dès son début pour plonger le pays dans la guerre civile. La tactique est peu coûteuse (puisqu’essentiellement financée par les monarchie du Golfe) mais lente et incertaine. Car en face, Russes et Chinois se sont alliés pour soutenir le régime en place, et préserver ainsi leurs intérêts stratégiques dans la région (accès à la Méditerranée; fermeture de la porte moyen-orientale aux atlantistes pour éviter une contagion et/ou un débordement vers les zones d’influences russes et chinoises). Et malgré les milliards de pétrodollars déversés dans cette opération de régime-change, les bouchers d’al-Nosra et affiliés commencent à perdre du terrain. D’où l’idée d’un coup de pouce atlantiste plus directe à la faveur de la vraie-fausse attaque chimique orchestrée le 21 août dernier.

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Syrie : Si l’initiative n’était venue de la Russie, nous n’aurions pas travaillé en vue de la signature de la « Convention sur l’interdiction des armes chimiques » Par Bachar al-Assad


Entretien accordé par le Président Bachar Al-Assad à Russia 24

 Interview Assad

Russia 24 : Monsieur le Président, je vous remercie d’avoir accordé cet entretien à Russia 24. Pourquoi la Syrie a-t-elle accepté, si vite, l’ « Initiative russe » et donc de soumettre ses armes chimiques au contrôle international ?

La Syrie a soumis, il y a plus d’une dizaine d’années, une proposition à l’Organisation des Nations Unies ayant pour but de débarrasser le Moyen-Orient des armes de destruction massive [ADM]. Ceci parce que c’est une région instable… une « région de guerres » depuis des décennies, voire des siècles… la vider de toutes les armes non conventionnelles contribuerait à la stabiliser. À l’époque, les États-Unis avaient fait obstacle à cette proposition. C’est donc pour nous « un principe » de ne pas croire que les armes de destruction massive au Moyen-Orient soient une chose positive. Nous pensons tout à fait le contraire dans la mesure où nous cherchons depuis toujours la stabilité et la paix. Ceci est le premier aspect.

Un deuxième aspect concerne la situation actuelle. Il est indéniable que la Syrie, en tant qu’État, pense avant tout à s’épargner à elle-même et aux pays de la région « une nouvelle folie » que certains partisans des guerres, aux États-Unis, voudraient voir enflammer notre région ; alors que nous payons encore aujourd’hui le prix d’autres guerres menées par les Etats-Unis, tant en Afghanistan si loin de la Syrie qu’en Irak si proche. Nous sommes convaincus que toute guerre menée contre la Syrie sera une guerre dévastatrice qui entrainera la région dans une série de turbulences et de problèmes pour des décennies et, peut-être, pour des générations à venir.

Le troisième aspect concerne l’initiative russe elle-même. C’est certainement le plus important et c’est évidemment ce qui nous a conduit à aller dans cette direction. Si cette initiative n’était pas venue de la Russie, la Syrie aurait difficilement pu avancer dans ce sens. Notre relation avec la Russie est « une relation de confiance » qui s’est particulièrement renforcée durant cette crise qui dure depuis bientôt deux ans et demi, au cours desquels elle a prouvé sa capacité à comprendre ce qui se passe dans la région, sa crédibilité, et aussi qu’elle est une grande puissance sur laquelle on peut compter…

Telles sont les raisons qui ont poussé la Syrie à travailler en vue de la signature de la « Convention sur l’interdiction des armes chimiques ».

Russia 24 : Cependant, le président Barack Obama et le secrétaire d’Etat John Kerry ont déclaré que la Syrie n’avait accepté cette initiative et donc la soumission de ses armes chimiques à un contrôle international qu’en raison de la menace de frappes aériennes. Est-ce vrai ?

Si nous revenions quelques semaines en arrière, avant cette dernière menace de frappes aériennes… Les menaces des USA ne tournaient pas autour de ce « désarmement », mais plutôt autour d’une frappe dirigée contre la Syrie dans un contexte d’allégations, répandues par l’administration US, à propos de l’utilisation d’armes chimiques dans la Ghouta de Damas. Non ce n’est pas vrai de dire que les USA nous menaçaient pour que nous abandonnions nos armes chimiques. Ce qui est vrai est qu’ils ne se sont saisis de ce sujet qu’après le dernier G20 qui s’est réuni à Moscou, pas avant.

Je répète donc ce que je viens de dire. Ce qui nous a amené à avancer dans ce sens c’est l’initiative russe, elle-même, et les discussions que nous avons eues avec les responsables russes sur ce sujet. Je tiens à souligner une fois encore que si cette initiative n’était pas venue de la Russie, il aurait été absolument impossible de discuter de ce sujet avec n’importe quel autre pays.

Tout ceci est une sorte de propagande voulue par les USA, parce que Kerry, son administration, et peut-être même Obama veulent toujours apparaître tel le vainqueur qui menace et qui obtient… Mais peu nous importe, car la question fondamentale dans cette affaire porte sur les convictions de la  Syrie et le rôle de la Russie.

Russia 24 : Nous avons appris, hier soir, que la Russie avait informé les USA sur les étapes nécessaires à l’application du projet de mise sous contrôle international des armes chimiques. Voudriez-vous nous parler des procédures envisagées et dont vous avez certainement discutées ?

Certainement. Dans les prochains jours, la Syrie adressera les courriers et documents techniques, nécessaires à la signature de l’accord, aux Nations Unies et à l’ « Organisation pour l’interdiction des armes chimiques ». L’accord comprend plusieurs aspects dont l’interdiction de fabrication, de stockage et évidemment d’utilisation… Je crois qu’une fois la Convention signée elle ne prendra effet qu’environ un mois plus tard. La Syrie devra alors fournir l’inventaire de ses stocks à l’Organisation… Il s’agit d’un ensemble de procédures routinières que nous allons suivre.

Mais, il doit être clair pour tous que ceci ne se fera pas à sens unique. Il n’est pas question de se dire : « la Syrie a signé… la Syrie s’est exécutée… l’affaire est terminée ! ». La question est nécessairement à double sens et dépend en premier lieu des USA, qui devront abandonner leurs politiques agressives envers la Syrie et répondre aux conditions de l’initiative russe. Lorsque nous constaterons que les Etats-Unis se sont vraiment orientés dans la direction de la stabilité de cette région, lorsqu’ils auront cessé de menacer et d’œuvrer pour la guerre et même d’envoyer des armes aux terroristes ; nous pourrons envisager d’aller jusqu’au bout des procédures et vers la phase finale de l’accord.

Ce n’est donc pas une action à sens unique ! En même temps, le rôle principal reviendra à l’État russe, parce qu’il n’y aucune confiance ni aucun contact entre nous et les USA. La Russie est actuellement le seul pays capable de tenir ce rôle.

Russia 24 : Si l’initiative russe est finalement adoptée, quelle sera la représentation internationale que la République arabe syrienne acceptera comme observatrice, étant donné que la situation n’est pas classique ?

Nous pensons qu’il est logique que ce rôle revienne à l’ « Organisation pour l’interdiction des armes chimiques ». Elle seule en a les compétences et les experts en la matière, et c’est elle qui supervise l’application de cette Convention dans tous les pays du monde.

Russia 24 : Mais nous savons tous qu’Israël a signé la « Convention sur l’interdiction des armes chimiques », mais ne l’a jamais ratifiée. La Syrie exigera-t-elle qu’Israël aille jusqu’au bout du processus ?

Lorsque nous avons lancé notre projet d’élimination des ADM comme je l’ai dit tout à l’heure, l’une des raisons de son obstruction par les États-Unis était de permettre à Israël de posséder de telles armes. Puisque nous souhaitons tous la stabilité au Moyen-Orient, tous les pays doivent se conformer aux conventions qui les interdisent à commencer par Israël qui possède des armes nucléaires, chimiques, bactériologiques et tous les types d’ADM. Nous devons continuer à travailler dans ce sens pour qu’aucun État n’en possède ; ce qui pourra peut être épargner de futures guerres dévastatrices et très coûteuses non seulement à notre région mais aussi au monde entier.

Russia 24 : La Syrie va soumettre ses armes chimiques au contrôle de la communauté internationale, mais nous savons que des experts russes ont confirmé l’utilisation d’une substance chimique toxique près d’Alep par des éléments des groupes terroristes extrémistes. Qu’en pensez-vous ? Et que proposez-vous pour protéger les peuples de Syrie et des pays voisins de ces groupes qui pourraient recommencer ce genre d’attaque ?

L’incident que vous mentionnez s’est produit en Mars dernier, lorsque les terroristes ont tiré des missiles chargés de produits chimiques toxiques sur les civils de Khan al-Assal à Alep faisant des dizaines de victimes. Suite à cela, nous avions invité les Nations Unies à déléguer une commission d’experts pour enquêter et se documenter sur les responsables.

C’est parce qu’il était clair que cette attaque était l’œuvre des terroristes que les Etats-Unis ont empêché la venue de ces experts. Nous avons alors travaillé avec des experts russes, auxquels nous avons confié tous les éléments de preuve en notre possession. Ils ont démontré que l’attaque était bien l’œuvre des terroristes sévissant dans le Nord de la Syrie.

Maintenant nous devons faire en sorte que ces experts en armes chimiques, qui ont quitté il y a près d’une semaine, reviennent en Syrie pour poursuivre l’application de l’accord que nous avions mutuellement signé lors de leur précédent séjour et qui stipule de mener des enquêtes dans un certain nombre de nos régions, en particulier à Khan al-Assal. Il nous faut sérieusement enquêter sur la nature des substances toxiques utilisées, sur ceux qui les ont utilisées et, plus important encore, sur les États qui les ont livrées aux terroristes pour ensuite arriver à leur demander des comptes !

Russia 24 : Monsieur le Président, pouvez-vous nous rassurer ? Est-il possible de confisquer ces produits toxiques aux mains des terroristes ? Est-ce réalisable ?

Cela implique de savoir qui sont les pays en relation avec les terroristes. Tous les États affirment qu’ils n’ont rien à voir avec eux. En fait, nous savons que l’Occident a déclaré qu’il leur avait fourni ce qu’il a qualifié de « soutien logistique »… de matériel militaire « non létal »… ou de matériel dit « humanitaire » !

La réalité est que l’Occident et certain pays de la région, tels la Turquie, l’Arabie saoudite, et précédemment le Qatar, ont une relation directe avec les terroristes et leur fournissent toutes sortes d’armes. Nous sommes convaincus que l’un des ces pays leur a livré ces armes chimiques.

Ces pays sont évidemment supposés pouvoir stopper leurs livraisons, mais certains terroristes n’obéissent à personne et à partir du moment où ils sont armés et peuvent s’adonner aux destructions ils ne se sentent redevables à qui que ce soit, même à ceux qui les ont soutenus en armes et en argent !

Russia 24 : Monsieur le Président, certains médias US ont dit que des officiers de l’Armée arabe syrienne vous ont demandé, à maintes reprises, de leur permettre d’utiliser des armes chimiques contre « l’opposition armée » ; ce que vous auriez refusé, mais qu’ils ont quand même utilisé des substances toxiques individuellement et de leur propre chef. Est-ce vrai ?

Cela fait partie de la propagande des USA, notoirement connus pour ne pas hésiter à utiliser toutes sortes de mensonges qui justifieraient leurs guerres. Ce dernier mensonge nous rappelle celui de Colin Powell et de l’administration de George W. Bush, lorsqu’il y a un peu plus de dix ans ils ont prétendu apporter la preuve que Saddam Hussein fabriquait des ADM pour légitimer leur invasion de l’Irak et qu’il s’est avéré, par la suite, qu’ils avaient menti sur toute la ligne et notamment sur les ADM !

Premièrement, il n’a jamais été question d’utiliser les armes chimiques en Syrie par qui que ce soit ! Deuxièmement, ce type d’armes ne peut être utilisé par l’infanterie ou toute autre troupe, mais nécessite des unités spécialisées et formées à sa manipulation. Ce mensonge est illogique et non crédible.

Russia 24 : Monsieur le Président, dernièrement des preuves présentées comme sûres indiscutables ont été présentées devant les membres du Congrès américain. Des vidéos confirmeraient la version US selon laquelle l’Armée nationale syrienne aurait bel et bien utilisé des armes chimiques dans la Ghouta est. Que pouvez-nous dire à ce sujet ?

Ils n’ont fourni aucune preuve ni au Congrès, ni aux médias, ni à leur population, ni à l’un quelconque des autres États du monde, dont la Russie avec laquelle ils sont pourtant en dialogue permanent. Tout ce qu’ils racontent fait partie de la propagande US.

La logique de la situation veut que vous n’utilisiez pas des ADM à quelques centaines de mètres de vos troupes ou de vos zones résidentielles, car cela signifie la mort pour des dizaines de milliers de vos soldats et citoyens. Vous n’avez pas à utiliser des ADM alors même que vous progressez considérablement sur le terrain en usant de vos armes conventionnelles.

Toutes ces allégations sont loin d’être convaincantes d’où la situation délicate de l’administration US actuelle, encore plus difficile que celle de la précédente, car moins douée pour le mensonge que l’administration sous George W. Bush. L’administration précédente mentait mais savait comment convaincre une partie du monde de ses mensonges, alors que l’administration actuelle n’a même pas réussi à en convaincre ses alliés ! Toutes ces allégations ne sont désormais d’aucune importance car, je le répète, illogiques et non crédibles.

Russia 24 : Monsieur le Président, une dernière question que je ne peux éviter de poser puisqu’elle touche à la sécurité et à la protection de tous. Certains spécialistes russes et certains médias ont dit que des terroristes pourraient lancer des attaques chimiques contre Israël à partir de zones contrôlées par le gouvernement syrien. Pouvez-vous, en tant que Commandant en chef de l’Armée et des Forces armées, nous confirmer ces informations ?

Puisque nous sommes certains que des substances chimiques toxiques ont été livrées aux terroristes, avant d’être utilisées contre nos soldats et notre population civile en Syrie ; cela signifie que le matériel est disponible.

D’autre part, nous savons tous que ces groupes terroristes, ou ceux qui les dirigent, voulaient la frappe US sur la Syrie et, qu’avant cela, ils ont travaillé à faire intervenir Israël dans la crise syrienne. Il n’est donc absolument pas improbable que ce discours soit propagé pour atteindre ces mêmes objectifs.

En effet, une guerre régionale rendrait la situation encore plus chaotique. Plus de chaos ouvrirait naturellement la voie aux terroristes pour encore plus de vandalisme et de destructions. Cette menace est donc un véritable défi car les terroristes sont maintenant en possession de substances chimiques toxiques… Il y a encore des pays qui continuent à leur en fournir !

Russia 24 : Merci M. le président pour nous avoir accordé cet entretien.

Une fois encore, je vous remercie d’être venu en Syrie et je remercie Russia 24.

Dr Bachar al-Assad

Président de la République arabe syrienne

12/09/2013

Texte transcrit et traduit par Mouna Alno-Nakhal

Source : Vidéo de la Présidence de la République arabe syrienne / You Tube

http://www.youtube.com/watch?v=8RmTKvsgvp4

Autre source : Top News nasser-kandil,[Sana étant inaccessible]

http://www.topnews-nasserkandil.com/topnews/share.php?sms_id=55217

 

 

Le gouvernement américain se révèle au monde comme une bande de criminels de guerre et de menteurs – Paul Craig Roberts


Obama_cabinet_meetingLe public américain a-t-il la force de caractère pour faire face au fait que le gouvernement américain apparaît aux yeux du monde entier comme une bande de criminels de guerre qui mentent à chaque fois qu’ils ouvrent la bouche? Le Congrès et le public américain vont-ils gober le mensonge de la Maison Blanche selon lequel ils doivent soutenir des criminels de guerre et des menteurs ou «L’Amérique perdra la face»?

Les mensonges du régime Obama sont si transparents et si flagrants que le prudent et diplomatique président russe Poutine a perdu sa patience et a dit ce que nous savions tous déjà : John Kerry est un menteur. M. Poutine a déclaré : « Ce fut très désagréable et surprenant pour moi. Nous leur parlons [les Américains], et nous supposons qu’ils sont des gens honnêtes, mais il [Kerry] ment et il sait qu’il ment. C’est triste.  »
http://www.informationclearinghouse.info/article36117.htm

Lorsque le secrétaire d’État Colin Powell a été envoyé par le régime criminel de Bush pour mentir à l’ONU, Powell et son chef de cabinet affirment que Powell ne savait pas qu’il mentait. Il n’est jamais venu à l’idée du Secrétaire d’État que la Maison Blanche puisse l’envoyer à l’ONU pour déclencher une guerre qui a tué, mutilé, et dépossédé des millions d’Irakiens sur la base de mensonges totaux.

Le méprisable John Kerry sait qu’il ment. Voici la secrétaire d’Etat américain, et Obama, le président fantoche, mentant sciemment au monde. Il n’y a pas une once d’intégrité au sein du gouvernement américain. Aucun respect pour la vérité, la justice, la morale ou la vie humaine. Voici deux personnes si diaboliques qu’ils veulent répéter en Syrie ce que le criminel de guerre Bush a fait en Irak.

Comment le peuple américain et ses représentants au Congrès peuvent-ils tolérer ces criminels extraordinaires ? Pourquoi Obama et John Kerry ne sont-ils pas destitués ? Le régime Obama a toutes les caractéristiques de l’Allemagne nazie et de la Stasi de l’Allemagne communiste, sauf que le régime Obama est pire. Il espionne le monde entier et ment là-dessus. Il est pleinement engagé dans le meurtre de personnes dans sept pays, un déchaînement meurtrier que même Hitler n’a pas tenté.

Il sera bientôt décidé  de savoir si le régime criminel d’Obama peut acheter la collaboration du Congrès et les États marionnettes européens pour un crime de guerre transparent. La décision déterminera le sort du monde.

Quant aux faits, le rapport publié à l’ONU par le gouvernement russe conclut que les armes utilisées dans les attaques chimiques en Syrie sont semblables aux armes qui se trouvent entre les mains d’al-Nusra et sont différentes des armes que l’on sait que la Syrie possède.
http://www.informationclearinghouse.info/article36116.htm

Le régime Obama n’a livré aucune preuve à l’ONU. C’est parce que le régime criminel n’en a aucune, et a juste monté des contes de fées.

Si le régime Obama avait la moindre preuve, elle aurait été fournie au Premier ministre britannique David Cameron pour lui permettre d’obtenir le vote du Parlement. En l’absence de preuve, Cameron a dû admettre devant le Parlement qu’il n’en avait aucune, mais seulement la conviction que le gouvernement syrien avait utilisé des armes chimiques. Le Parlement a dit à la marionnette de Washington que les Britanniques n’allaient pas à la guerre sur la base de la croyance sans fondement du premier ministre.

Le peuple américain et le reste du monde vont-ils  juste rester là, à sucer leur pouce, pendant qu’un nouvel Etat nazi est en train de se former à Washington?

Le Congrès doit voter contre la guerre et faire comprendre à Obama que s’il défie le pouvoir constitutionnel du Congrès, il sera destitué.

Si le Congrès américain est trop corrompu ou incompétent pour faire son devoir, le reste du monde doit rejoindre le Secrétaire général de l’ONU et le Président de la Russie et déclarer que l’agression militaire unilatérale par le gouvernement américain est un crime de guerre, et que le gouvernement criminel de guerre américain va être isolé dans la communauté internationale. Tout membre de ce gouvernement pris en train de voyager à l’étranger sera arrêté et remis à la Haye pour y être jugé.

Traduction : Avic

The US Government Stands Revealed to the World as a Collection of War Criminals and Liars

Craig Roberts withkitties_150_120Le Dr Roberts fut Secrétaire Adjoint au Trésor US de la politique économique dans l’administration Reagan. Il a été rédacteur en chef adjoint et éditorialiste du Wall Street Journal, chroniqueur pour Business Week et du Scripps Howard News Service. Il a occupé de nombreux postes universitaires. Son dernier livre, The Failure of Laissez Faire Capitalism and Economic Dissolution of the West est disponible ici: http://www.amazon.com/Failure-Capitalism-Economic-Dissolution-ebook/dp/B00BLPJNWE/

Comment stopper Obama ? Paul Craig Roberts


ObamaStopBeaucoup se demandent ce qui peut être fait pour arrêter l’attaque américaine qui se prépare contre la Syrie.

Deux choses peuvent être faites.

L’une d’entre elles serait que le Congrès américain se rende compte qu’il ne doit pas sauver la face de l’Amérique, en approuvant une politique qui a été rejetée par le reste du monde, y compris par le plus proche allié de Washington, la Grande-Bretagne ; en approuvant ce que le Secrétaire général de l’ONU et le Président de la Russie ont clairement et sans équivoque montré comme un crime de guerre selon le droit international. Le congrès ne doit pas essayer de sauver la réputation de l’Amérique. Prendre la mauvaise décision pour sauver la face n’aboutira pas.

Dans le cas où le Congrès ne parviendrait pas à comprendre les véritables enjeux et voterait pour soutenir une action criminelle, la deuxième chose qui peut être faite pour arrêter l’attaque est qu’un grand nombre de pays dans le monde – la Chine, l’Inde, le Japon, le Brésil, l’Australie, le Canada , l’Iran, l’Afrique du Sud, les pays-européens et sud-américains – ajoutent leurs déclarations claires et sans équivoque à celles du Secrétaire général de l’ONU et du Président Poutine, qu’une attaque américaine contre la Syrie qui n’est pas autorisée par le Conseil de sécurité de l’ONU est un crime de guerre. L’expression par les gouvernements du monde entier de cette déclaration véridique ferait comprendre à Washington qu’il est isolé de la communauté internationale. Qu’Obama procède à un acte d’agression face à l’opposition unie détruirait toute influence du gouvernement américain et il serait impossible pour les responsables du régime Obama de voyager à l’étranger ou de faire des affaires avec d’autres gouvernements. Quel gouvernement ferait des affaires avec un gouvernement criminel de guerre ? Il appartient aux gouvernements du monde de faire comprendre à Washington que le gouvernement américain n’est pas au-dessus des lois et aura des comptes à rendre.

Notez les rapports qui proviennent des bureaux du Congrès de l’absence totale de soutien pour l’attaque contre la Syrie d’Obama. Le monde entier est en train de regarder le régime Obama démontrer son total mépris de la volonté du peuple. Le régime Obama montre que la démocratie américaine est un canular. http://www.wnd.com/2013/09/calls-to-congress-244-to-1-against-syria-war/

Traduction : Avic

http://www.paulcraigroberts.org/2013/09/05/how-to-stop-obamas-military-aggression-against-syria-paul-craig-roberts/

 

Craig Roberts withkitties_150_120Le Dr Roberts fut Secrétaire Adjoint au Trésor US de la politique économique dans l’administration Reagan. Il a été rédacteur en chef adjoint et éditorialiste du Wall Street Journal, chroniqueur pour Business Week et du Scripps Howard News Service. Il a occupé de nombreux postes universitaires. Son dernier livre, The Failure of Laissez Faire Capitalism and Economic Dissolution of the West est disponible ici: http://www.amazon.com/Failure-Capitalism-Economic-Dissolution-ebook/dp/B00BLPJNWE/

Barack Obama parle, Poutine agit


Il y a des rumeurs selon lesquelles Vladimir Poutine, dans son discours d’ouverture du sommet du G20 du 5 Septembre 2013 à Saint-Pétersbourg, annoncera aux chefs d’Etat et de gouvernement présents la conclusion d’un accord avec la Chine, en vertu duquel la Russie va tripler ses exportations de produits pétroliers vers ce pays. Lire la suite Barack Obama parle, Poutine agit

Poutine en appelle au Prix Nobel de la Paix et non au Président des Etats-Unis


obama-nobel-930_scalewidth_630Avant de décider de frapper la Syrie, les Etats-Unis devraient se rappeler leurs opérations d’autrefois qui n’ont  réglé aucun problème dans le monde, a estimé samedi devant les journalistes à Vladivostok (Extrême-Orient) le président russe Vladimir Poutine.

« On doit se souvenir des événements de ces dernières décennies, se rappeler combien de fois les Etats-Unis ont pris l’initiative de conflits armés dans différentes parties du monde », a déclaré M.Poutine vouloir dire, si possible, par téléphone à son homologue américain, en s’adressant à lui non comme au président des Etats-Unis, mais comme au prix Nobel de la paix. « Est-ce que cela a résolu au moins un seul problème ? En Afghanistan, en Irak, il n’y a pas d’apaisement, pas de démocratie tant recherchée par nos partenaires, il n’y a même pas la paix civile la plus élémentaire ni d’équilibre », a-t-il ajouté.

Le président russe a appelé les Etats-Unis à bien réfléchir avant de décider des frappes aériennes qui ne manqueraient certes pas de faire des victimes, notamment parmi la population civile.

Message de Poutine à Assad ….


bacharassadpoutineC’est Dampress qui publie le message de Poutine à Assad  où le président russe annonce son soutien tous azimuts à la Syrie.

C’est le représentant spécial du président Poutine qui, porteur d’un message a rencontré le président Assad et l’a assuré de son plein soutien.  » La Russie ne permettra pas qu’un seul missile ou une seule bombe s’abattent sur le territoire syrien . La Russie se tiendra droit aux côtés de l’Etat syrien » lit-on dans ce message. Ces derniers jours , la Russie n’a eu de cesse de mettre en garde contre toute action militaire contre la Syrie , venant des Etats6Unis et de leurs alliés . Moscou appelle Washington à être prudent , à respecter le droit international , à ne pas commettre une erreur historique.

La Russie au Proche-Orient : du bon côté de l’Histoire ?


La situation en Égypte penche vers la guerre civile. Impossible de prédire quelle en sera l’issue. Dans ce contexte, le constat devient évident : le conservatisme russe dans l’approche quant au Proche-Orient est plus avantageux que les tentatives de l’Occident de chevaucher les changements.

Place Tahrir, au Caire
Place Tahrir, au Caire

Quand le régime d’Hosni Moubarak, qui semblait éternel, s’est effondré début 2011, la réaction russe a étonné le monde par sa lenteur. Le président égyptien n’avait jamais été un ami de Moscou, demeurant loyal à Washington. Ni le Kremlin ni la place Smolensk n’avaient de raison de le pleurer, mais la haine que les responsables de la Fédération éprouvent envers  les révolutions de toute sorte ne leur permettait pas de saluer le triomphe de la volonté populaire en Égypte. Face à cette réaction, les collègues occidentaux autant qu’arabes ont haussé les épaules : les Russes ne peuvent tout de même pas se montrer si rigides, et si peu penser à l’avenir, décrétaient-ils, unanimes. Les Américains se montrèrent plus tranchants encore : la Russie avait selon eux, dans le conflit égyptien, choisi le « mauvais côté de l’Histoire » en traitant avec défiance la percée démocratique au Proche-Orient.

Mais l’Histoire est sanglante – et change elle-même, sans cesse et fougueusement, son « bon côté ». Le président-islamiste démocratiquement élu a été éloigné par les mêmes généraux qui, deux ans et demi plus tôt, s’étaient débarrassés du dictateur laïc. Comment la situation va évoluer en Égypte dans l’avenir – on n’en sait rien ; et allez deviner quelles forces refléteront, dans encore six mois, la « volonté du peuple ».

La politique actuelle de la Russie au Proche-Orient est le sujet de débats constants. Moscou a-t-elle des intérêts précis, et quel rôle y joue-t-elle aujourd’hui ?

En politique internationale, la Russie est avant tout soucieuse de questions liées à une notion de base des relations internationales – la souveraineté. Certes, au cours de la campagne libyenne, Moscou a surpris tout le monde en dérogeant à sa position traditionnelle de non-intervention, mais cela n’a pas marqué le début d’une nouvelle tendance. Au contraire, par la suite, Moscou n’a fait qu’affirmer sa position de non-ingérence dans les affaires d’États souverains.

Quelle qu’ait pu être sa motivation, le président Dmitri Medvedev, en prenant la décision de ne pas bloquer l’intervention militaire en Libye, n’est parvenu, en résultat, qu’à convaincre le monde entier du caractère erroné de son geste. La position de la Russie sur la question syrienne, qui n’a pas bougé d’un iota en deux années et quelques, a vocation à le démontrer une fois pour toutes : le modèle où des forces extérieures décident qui a « raison » dans une guerre civile puis aident « celui qui a raison » à vaincre n’est pas juste.

La Russie cherche à démontrer qu’il revient au contraire aux États souverains de régler leurs conflits internes, et que l’intervention extérieure ne peut être que nuisible. Et elle se soucie peu de l’influence que cette politique aura sur ses perspectives de présence au Proche- Orient. Car à la différence de l’URSS, la Fédération de Russie ne joue pas sur tout le globe à tenter de démasquer l’Amérique et de grignoter des morceaux de sa sphère d’influence. Penser que la Russie, en Syrie, contredit consciemment et spécialement les États-Unis, simplement par principe, est une erreur. Pour tout dire, la Russie a bien un principe – mais il n’est pas lié à une obsession antiaméricaine. La Russie est animée par la conviction profonde que l’approche de l’Occident dans la résolution de ce genre de problèmes est, par nature, incorrecte.

La société russe ne croit pas à la révolution

La Russie voit les événements proche-orientaux à travers le prisme de sa propre expérience du dernier quart de siècle. La société russe contemporaine ne croit pas à la révolution : il y a eu bien trop de secousses, d’espoirs qui se sont révélés des illusions, de déceptions. La valeur de la stabilité est partagée, pour l’instant, par toutes les couches de la population. L’observateur russe ordinaire regarde avec scepticisme l’euphorie des foules exaltées au Proche-Orient, sachant comment tout cela se termine habituellement ; et l’appareil dirigeant les contemple avec une haine manifeste, projetant, qu’il le veuille ou non, l’élément destructeur sur son territoire propre.

Cela ne signifie pas que la Russie n’est pas soucieuse de ce qui se passe. Le rapport de force au Proche-Orient change fougueusement et de façon irréversible – et vers une destination, à dire vrai, parfaitement imprévisible. La première révolution en Égypte fut une percée de l’islam politique, qui promettait une expansion future. La deuxième révolution semble faire tout revenir en arrière. La vague des changements roule tantôt par-là, tantôt de l’autre côté, déferlant sur tous les pays. Le changement de président en Iran est un exemple de la façon dont le régime en place a habilement fait baisser la pression dans la « cocotte », ôtant la tension globale accumulée. Les manifestations en Turquie sont une désagréable surprise pour un pouvoir présomptueux, montrant les limites de son influence. En Irak, on assiste à la montée de la violence et des menaces de désintégration. La Syrie est dans une impasse sanglante, dans une situation où aucune des parties ne peut ni vaincre, ni céder. La Tunisie est un exemple de manœuvre relativement réussie d’islamistes ayant compris, à la différence de leurs collègues égyptiens, que le dédain politique des minorités est une voie dangereuse. La Libye, c’est le sombre désespoir…

Il y a un an, c’est tout juste si l’opinion selon laquelle la Russie avait perdu au « printemps arabe » n’était pas devenue un lieu commun. Ses derniers alliés, hérités de l’URSS, avaient disparu, leurs successeurs étaient hostiles à Moscou, et à ceux qui restaient neutres, la Russie n’avait rien à offrir. Aujourd’hui, tout cela semble un peu différent. Les « histoires de succès » révolutionnaires déçoivent. Bachar el-Assad, dont on attendait la chute dès 2011, est toujours au pouvoir. L’Iran chiite, soutenu par Moscou, mène un jeu tout à fait heureux, résistant à la pression de l’Occident et du monde sunnite malgré les difficultés intérieures et les lourdes sanctions économiques. Les relations de Moscou et Ankara, malgré des désaccords acerbes sur la Syrie, demeurent bonnes. Avec Israël se maintient un plein contact de travail et, malgré des estimations qui diffèrent, la compréhension est mutuelle au plus haut niveau. Sans compter les régimes arabes modérés qui, n’éprouvant depuis longtemps déjà plus aucun enthousiasme à l’égard de l’épopée syrienne et craignant que la déstabilisation ne se déverse chez eux, considèrent la position de la Russie comme sinon juste, du moins logique.

La Russie d’aujourd’hui s’en tient à une approche extrêmement conservatrice des affaires internationales, partant de l’hypothèse que toute évolution par-rapport au statu quo ne peut être dirigée que vers le pire et que, si elle advient, il est essentiel de ne pas se hâter – ni en jugements, ni en actes. Mieux vaut attendre, et observer. Dans une ère de changements chaotiques, un tel regard peut s’avérer plus avantageux que l’agitation incessante dans des tentatives de deviner où est le « bon côté de l’Histoire ».

Traduit par

Etats gangster US / UK – Paul Craig Roberts


LondresLe 23 Juillet, j’ai écrit sur la façon dont les Etats-Unis ont inversé les rôles avec l’URSS et sont devenus le tyran qui terrifie le monde. Nous avons maintenant une nouvelle confirmation de ce fait. Il s’agit de deux actions extraordinaires commises par la marionnette britannique de Washington.

David Miranda, le partenaire brésilien de Glenn Greenwald, qui faisait un reportage sur l’espionnage illégal et inconstitutionnel par l’Agence nationale Stasi, a été appréhendé, certainement sur ordre de Washington, par le gouvernement de la marionnette britannique dans la zone internationale de transit d’un aéroport de Londres. Miranda n’était pas entré dans le Royaume-Uni, mais il a été arrêté par les autorités britanniques. http://rt.com/op-edge/uk-gay-greenwald-freedom-police-679/ Les marionnettes britanniques de Washington l’ont simplement kidnappé, menacé pendant neuf heures, et ont volé son ordinateur, son téléphone et tout son équipement électronique. Comme un responsable américain plein d’autosuffisance l’a déclaré aux médias, « le but était d’envoyer un message. »

Vous vous souvenez peut être que Edward Snowden avait été bloqué pendant quelques semaines dans la zone de transit internationale de l’aéroport de Moscou. Le tyran Obama a harcelé à plusieurs reprises le président russe Poutine pour le pousser à violer la loi et à kidnapper Snowden pour lui. Contrairement aux britanniques, qui furent naguère fiers et respectueux de la loi, M. Poutine a refusé de placer les désirs de Washington au-dessus de la loi et des droits humains.

La deuxième violation extraordinaire a eu lieu presque simultanément avec les autorités britanniques débarquant au journal The Guardian et détruisant illégalement les disques durs des ordinateurs du journal avec la vaine intention d’empêcher la publication de nouvelles révélations de Snowden sur la grande criminalité US / UK.

Il est à la mode dans les gouvernements américain et britannique et parmi leurs thuriféraires de parler de «Russie état gangster. » Mais nous savons tous qui sont les gangsters. Les pires criminels de notre temps sont les gouvernements américain et britannique. Les deux sont dépourvus de toute intégrité, tout honneur, toute miséricorde, toute humanité. De nombreux membres des deux gouvernements auraient fait des fonctionnaires parfaits dans la Russie de Staline ou de l’Allemagne nazie.

C’est extraordinaire. Ce sont les Anglais qui sont à l’origine de la liberté. Certes, en 1215, c’était la liberté des droits des barons pour se protéger des violations royales, pas la liberté de l’homme du peuple. Mais une fois que le principe a été établi il s’est répandu dans toute la société. Dès 1680 la révolution juridique était complète. Le roi et le gouvernement étaient soumis à la loi. Le roi et son gouvernement n’étaient plus la loi ni au-dessus de la loi.

Dans les 13 colonies, les Anglais qui les ont peuplées ont hérité de cette réalisation anglaise. Lorsque le gouvernement du roi George a refusé aux colonies les droits des Anglais, les colons se sont révoltés, et les Etats-Unis sont nés.

Les descendants de ces colons vivent maintenant dans une Amérique où les protections constitutionnelles ont été renversées par un gouvernement tyrannique qui prétend qu’il est au-dessus de la loi. Ce fait cru n’a pas empêché le gouvernement américain ou ses marionnettes de continuer à dissimuler les crimes de guerre des agressions militaires dans la formule trompeuse « d’apporter la liberté et la démocratie. » Si les gouvernements Obama et Cameron étaient au banc des accusés au procès de Nuremberg, l’intégralité des deux gouvernements seraient condamnée.

La question est: y a-t-il suffisamment de gens endoctrinés dans les deux pays pour maintenir le mythe US / UK que «la liberté et la démocratie » sont atteints via des crimes de guerre?

Il ne manque pas d’américains endoctrinés qui aiment qu’on leur dise qu’ils sont «Indispensables» et «exceptionnels», et donc avec le droit d’imposer leur volonté au monde. Il est difficile de déceler dans ces américains idiots quelque espoir pour la renaissance de la liberté. Mais il y a des indications que les Britanniques, qui n’ont pas hérité de la  liberté, mais ont dû se battre pour elle pendant cinq siècles, sont peut-être plus déterminés.

Le British Home Affairs Committee, présidé par Keith Vaz, exige une explication de la part du toutou d’Obama, le Premier ministre britannique. Aussi, le gardien britannique dans le domaine de l’anti-terrorisme, David Anderson, exige que le Home Office et la police britanniques expliquent l’utilisation illégale des lois anti-terroristes contre Miranda, qui n’est pas un terroriste ou lié au terrorisme en aucune façon.

Le ministre des Affaires étrangères du Brésil a rejoint la mêlée, exigeant que Londres explique pourquoi le Royaume-Uni a violé sa propre loi et maltraité un citoyen brésilien.

Bien sûr, tout le monde sait que Washington a forcé sa marionnette britannique à violer la loi afin de servir Washington. On peut se demander si les Britanniques décideront un jour qu’ils seraient mieux en tant que pays souverain.

La Maison Blanche a nié toute implication dans l’enlèvement de Miranda, mais a refusé de condamner l’action illégale de sa marionnette.

Quant à la destruction de la liberté de la presse au Royaume-Uni, la Maison Blanche le soutient également. C’est déjà le cas ici.

En attendant, habituez-vous à l’Etat policier: http://www.wnd.com/2013/03/now-big-brother-targets-your-fedex-ups-packages/

Traduction : Avic

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Craig Roberts withkitties_150_120Le Dr Roberts fut Secrétaire Adjoint au Trésor US de la politique économique dans l’administration Reagan. Il a été rédacteur en chef adjoint et éditorialiste du Wall Street Journal, chroniqueur pour Business Week et du Scripps Howard News Service. Il a occupé de nombreux postes universitaires. Son dernier livre, The Failure of Laissez Faire Capitalism and Economic Dissolution of the West est disponible ici: http://www.amazon.com/Failure-Capitalism-Economic-Dissolution-ebook/dp/B00BLPJNWE/

Ce qui n’a pa été révelé de la rencontre orageuse Bandar-Poutine


PutinLe quotidien libanais asSafir a publié sur son site internet les détails de la réunion orageuse qui a eu lieu à Moscou au mois de Juillet entre le président Poutine et le chef des services de renseignements saoudiens le prince Bandar ben sultan.

La réunion qui a eu lieu le 30 juillet dans la maison de Poutine située à la périphérie de la capitale russe,  a duré quatre heures au cours de laquelle il a été question des  relations  bilatérales et d’un certain nombre de dossiers régionaux et internationaux communs.

Les relations bilatérales

Bandar a insisté sur l’importance de développer les relations bilatérales entre les deux pays, soulignant que la mise en valeur des intérêts peut fournir de grands domaines de coopération en citant comme exemples les domaines de l’économie, de l’investissement, du pétrole  et de l’armée.

«Il y a beaucoup de valeurs et de buts communs, notamment la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme dans le monde. La Russie et les Etats-Unis, l’Union européenne et les Saoudiens se rencontrent sur  la question de la promotion et de la consolidation de la paix et la sécurité internationales. La menace terroriste s’est développée suite au «printemps arabe» . Nous avons perdu des régimes et en contre partie nous avons récolté les expériences des terroristes comme  l’expérience des Frères musulmans en Egypte et celle des groupes extrémistes en Libye » a affirmé Bandar.

Et d’ajouter: «A titre d’exemple, je peux vous offrir une garantie de protection des Jeux olympiques d’hiver de Sotchi qui aura lieu sur la mer Noire la prochaine année. Nous savons que les groupes tchétchènes menacent la sécurité des Jeux, nous les contrôlons, ils ne se rendent en Syrie  qu’après coordination avec nous. Ces groupes ne nous font pas peur. Nous les utilisons en face du régime syrien, ils n’auront  aucun rôle ou influence dans l’avenir politique de la Syrie ».

Aprés avoir remercié le prince Bandar pour sa visite et saluer le roi Abdallah, le président Poutine affirme d’un ton qui annonce déjà une mauvaise tournure de la rencontre : «Nous savons que vous soutenez les groupes terroristes tchétchènes depuis plus d’une décennie, et ce soutien vous l’avez bien exprimé en toute franchise tout juste maintenant. Et donc, je ne pense pas que nous partageons les mêmes objectifs en matière de la lutte contre le terrorisme universelle. Nous sommes intéressés par le développement de relations amicales selon des principes  clairs et nets ».

Bandar a déclaré que « la question ne se limite pas au royaume, il y a des pays qui ont dépassé leurs rôles définis , par exemple le Qatar et la Turquie ».

Il a précisé: «Nous avons dit directement aux Qataris et aux  Turcs que nous refusons leur soutien illimité aux Frères musulmans en Égypte et ailleurs. Le rôle des Turcs aujourd’hui est devenu semblable au rôle du Pakistan pendant la guerre afghane. Nous ne sommes contre les régimes extrémistes religieux : nous souhaitons  instaurer des régimes modérés dans la région. L’expérience de l’Egypte est enrichissante et il faut que la Russie la suive de prés.  Nous allons continuer à soutenir l’armée et nous allons soutenir le général Abdel Fattah al-Sisi, surtout qu’il maintient de bonnes relations avec nous . Nous vous conseillons  de rester en contact avec lui et de le soutenir. Nous sommes prêts à signer avec la Russie  des contrats d’armement dans l’intérêt de ces régimes  et surtout l’Egypte.

Coopération économique et pétrole

Le prince Bandar ben Sultan a d’abord présenté un exposé des différents domaines  de coopération potentiels entre les deux pays si un accord se réalisait sur un certain nombre de dossiers en particulier la Syrie. Il s’arrêta longuement sur le pétrole et la  coopération d’investissement: « Etudions ensemble  une stratégie russo-saoudienne commune  concernant le  pétrole. L’objectif est de se mettre d’accord sur les quantités de pétrole à produire  et le prix du baril afin de maintenir les prix du pétrole sur les marchés mondiaux stables ».

« Nous comprenons votre intérêt pour le dossier du pétrole et du gaz dans la Méditerranée depuis Israël en passant par  Chypre vers le Liban et la Syrie jusqu’à la  Russie. Nous  comprenons aussi ce que représente le pipe-line de gaz russe vers l’Europe, et nous ne sommes pas en concurrence avec vous. Nous  pouvons coopérer dans ce domaine comme dans les domaines de raffineries et de la pétrochimie. Le royaume esten mesure de fournir un énorme investissement de plusieurs milliards de dollars dans divers domaines au marché russe. Mais, il est  important de conclure une compréhension politique sur un certain nombre de dossiers, notamment la Syrie et l’Iran ».

Poutine a répondu que «  les idées avancées au sujet de la coopération en matière de pétrole et de gaz aussi en matière  d’investissement méritent une étude  de la part des ministères compétents des deux pays ».
Mais avant tout..la Syrie

Le chef des services de renseignements saoudiens  s’est longuement exprimé sur  le dossier syrien faisant valoir la position de l’Arabie depuis le premier incident en Syrie à Deraa  jusqu’à aujourd’hui: «Le régime syrien est terminé pour nous et la majorité du peuple syrien ne permettra pas à Bachar al-Assad de rester au pouvoir. La clé pour les relations entre nos deux pays réside dans la compréhension de  notre approche envers la crise syrienne. Et donc, vous devez  cesser votre soutien politique, en particulier au Conseil de sécurité des Nations unies, ainsi que votre soutien militaire et économique, et nous vous garantissons que les intérêts de la Russie en Syrie, sur la côte méditerranéenne ne seront point affectés d’un iota.  La Syrie sera dirigée par un  régime  modéré et démocratique directement parrainé par nous et qui sera tenir compte des intérêts de la Russie et de son rôle dans la région ».

Le dossier iranien

Dans le dossier iranien, Bandar a dénoncé  le rôle de l’Iran régional, en particulier en Irak, en Syrie, au Liban, en Palestine, au Yémen et à Bahreïn et dans d’autres pays, souhaitant à ce  que » les Russes comprennent que leurs intérêts et ceux des pays du Golfe sont communs face aux ambitions nucléaires de l’Iran ».

Poutine a répondu en exposant la position de la Russie envers les conséquences du  «printemps arabe»,  surtout après ce qui s’est passé en Libye: «Nous sommes très préoccupés par l’Egypte, et nous comprenons la réaction de  l’armée égyptienne, mais nous sommes très prudents envers la façon dont est gérée la crise égyptienne, car nous craignons  que l’Egypte glisse vers une guerre civile qui  serait trop coûteuse pour les Egyptiens, les Arabes et la communauté internationale. J’ai voulu faire une visite rapide en Egypte .. La question est toujours en cours de discussion ».

En ce qui concerne l’Iran, Poutine a rappelé à son hôte saoudien que « l’Iran est un voisin et que les deux pays sont liés par des relations bilatérales depuis des siècles, et donc il y a des intérêts communs et enchevêtrées depuis des siècles ».

«Nous soutenons  le dossier nucléaire iranien à des fins pacifiques et nous avons aidé les Iraniens à développer leurs sites nucléaires  dans ce sens. Bien sûr, nous allons reprendre les négociations avec eux dans le cadre du groupe des cinq plus un, et je compte rencontrer le président Hassan Rohani, en marge du sommet de l’Asie centrale et nous étudierons un grand nombre de dossiers bilatéral, régional et international.  Et je compte bien réitérer  la position russe opposée pleinement à de nouvelles sanctions contre l’Iran au Conseil de sécurité de l’ONU. Nous croyons que ce qui a été entrepris auparavant comme  sanctions est injuste contre l’Iran et les Iraniens et nous refusons de  répéter l’expérience ».

Erdogan à Moscou en Septembre

Pour ce qui est de la Turquie, Poutine a parlé de son amitié avec le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, en déclarant: «La Turquie est aussi un voisin et nous sommes liés par des intérêts communs et nous sommes désireux de développer nos relations avec ce pays  dans divers domaines. Dans les rencontres russo-turques, nous avons procédé à un inventaire des questions dans lesquelles nous nous opposons et celles dans lesquelles nous nous entendons. Et nous avons constaté  qu’il existait beaucoup de convergence sur un grand nombre de dossiers   J’ai informé les Turcs, et je vais  répéter ma position à mon ami Erdogan, que ce qui se passe en Syrie a besoin d’une approche différente de leur part. La Syrie baigne dans un bain de sang et la Turquie n’est pas à l’abri.. Les Turcs doivent être  plus entreprenanst dans le sens de trouver une solution politique à la crise syrienne. Nous sommes convaincus qu’un règlement politique en Syrie est inévitable, il revient à eux d’alléger les  dégâts. Notre différend avec eux dans le dossier syrien est politique  et n’influence pas les autres dossiers de coopération économique et d’investissement, et, récemment, nous leur avons dit que nous sommes prêts à coopérer avec eux pour leur construire deux réacteurs nucléaires et cette question sera incluse  à l’ordre du jour lors de la visite du Premier ministre turc à Moscou en Septembre prochain ».

Poutine: Notre position envers Assad ne changera point

Dans la question syrienne, la réponse du président russe à Bandar était sans équivoque : « notre position envers le régime en Syrie ne changera jamais. Nous pensons que le régime actuel est le meilleur régime que puisse bénéficier le peuple syrien, certainement pas  un régime dévoreur de cœur.  A Genève 1 nous nous sommes mis d’accord avec les Américains sur un certain nombre de questions  et ils ont accepté. Voire la question de garder le régime syrien au pouvoir était acceptée  dans le cadre d’un certain compromis. Plus tard, ils ont décidé de se retourner contre  Genève 1 .. Dans toutes les réunions entre des experts russes et américains, nous avons  réitéré notre position, et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov compte reconfirmer lors de la prochaine réunion avec son homologue américain John Kerry, l’importance de faire tous les efforts possibles pour parvenir rapidement à un règlement politique afin de mettre un terme à l’effusion de sang en Syrie ».

Suite à ce discours, Bandar a mis en garde contre la mauvaise tournure des négociations qui risque d’envenimer la situation, en particulier dans la crise syrienne, regrettant que les Russes n’aient pas compris la position de l’Arabie-saoudite  en Egypte en refusant de soutenir l’armée égyptienne en dépit de leurs craintes sur l’avenir de l’Egypte.

Le chef du renseignement saoudien a conclu sur un ton belliqueux estimant que le désaccord dans le dossier syrien mène à la conclusion que «l’option militaire est inévitable  , elle est  la seule option actuellement disponible à la lumière d’un blocage d’un règlement politique, et nous croyons que la convocation à la Conférence de Genève 2 sera très difficile dans ce climat orageux».

Al Manar

Les beaux discours d’Obama ne bercent plus personne


Tribune libre Résistance

saint-obama« Si vous n’êtes pas vigilants, les médias arriveront à vous faire détester les gens opprimés et aimer ceux qui les oppriment ». Derrière cette maxime se cache le modus operandi des États-Unis d’Amérique. Maîtres dans l’art de travestir  les faits, ils se font les chantres d’un ensemble de valeurs malheureusement fort éloignées de la réalité étasunienne. Barack Obama est en quelque sorte le « chef d’orchestre » de ce modus operandi : c’est un président noir, apparemment respectueux des libertés individuelles. Son accession à la Maison blanche, en 2008, a été l’occasion de montrer aux yeux du monde entier que le système démocratique étasunien était décidément merveilleux. Obama peut désormais dire et faire ce qu’il veut : le monde entier ne pourra que boire les paroles du locataire de la Maison blanche.

De l’eau a coulé sous les ponts depuis sa première mandature. Barack Obama se voulait un président du renouveau. Sa politique devait s’inscrire en rupture par rapport à celle de son prédécesseur Georges Bush, champion en matière de politique antiterroriste. Tout devait changer. Voyons…

Barack Obama a tenu le 9 août une conférence de presse au cours de laquelle il a abordé la réforme du Patriot act et de son article 215, qui autorise les agents du bureau fédéral d’investigations (FBI) à saisir, sans motif ou preuves valables, des archives contenant des renseignements personnels dans les hôpitaux, les banques, les universités et même les entreprises, ce qui inclut de facto des opérations de profilage à partir de certains critères tels la religion, l’appartenance ethnique ou les sites Internet qu’une personne visite. Le président étasunien a dit sa volonté de « travailler avec le Congrès pour mettre en place des réformes appropriées », promettant « davantage de supervision, davantage de transparence et de garde-fous ». Il a également insisté sur le fait que « l’Amérique n’a aucun intérêt à espionner les gens ordinaires », démentant tout abus dans les programmes de surveillance de la NSA. Inutile de dire qu’Edward Snowden a démontré le contraire en montrant au monde entier comment les États-Unis s’étaient permis d’écouter les communications téléphoniques de millions de citoyens… et pas seulement étasuniens.

Le locataire de la Maison blanche a bien évidemment évoqué l’ancien employé de la CIA et de la NSA qui affirmait, dans un entretien diffusé sur le site du Guardian, que son « seul but est d’informer le public sur ce qui a été fait en son nom et ce qui est fait contre lui ». Barack Obama  a concédé que ses déclarations avaient clairement accéléré le processus de refonte du Patriot act, tout en approuvant les trois chefs d’accusation (espionnage, vol et utilisation illégale de  biens gouvernementaux) pour lesquels Snowden était inculpé.

On fera naturellement le parallèle avec Bradley Manning, ce soldat étasunien accusé d’avoir transmis des documents militaires classés secret défense dont les révélations avaient fortement participé au retrait des forces américaines en Irak. Mais Obama, conscient de son rôle de leader d’opinion à travers le monde, est allé encore plus loin en critiquant violemment la Russie, coupable à ses yeux de vouloir traiter d’égale à égale avec la Maison blanche. Une outrecuidance qu’il ne peut tolérer.

D’une manière pathétique, Obama a voulu tirer les oreilles de Poutine, regrettant secrètement son prédécesseur Medvedev et sa propension à répondre aux diktats de l’Empire. Il a notamment accusé le président de la fédération de Russie d’attiser la rhétorique anti-américaine. La relation entre les deux pays est marquée aussi par des intérêts conflictuels sur certaines questions clés comme le bouclier anti-missiles et la Syrie. Concernant ce conflit, sont naturellement mise en causes par le Kremlin les livraisons d’armes aux rebelles syriens pour déstabiliser le gouvernement souverain d’Assad, accusé par les États-Unis d’être pro-russe et pro-iranien.

Il va de soi que tous ceux qui ne s’inscrivent pas dans la droite ligne de la Maison blanche sont des adversaires acharnés des droits de l’homme. Des droits qu’Obama met en avant quand il s’agit de dénoncer les pressions faites sur les homosexuels en Russie… alors qu’il y a aujourd’hui aux États-Unis plus de Noirs en prison qu’il n’y avait d’esclaves en 1850. La référence récurrente à Al-Qaïda pour justifier la lutte contre le terrorisme apparaît dans ce contexte, ridicule. Combattue ici ou là, la mouvance islamiste a été soutenue hier en Libye et aujourd’hui en Syrie. Vous comprendrez aisément pourquoi on n’arrivera décidément pas à nous faire aimer cette Amérique-là. Nous sommes avec Manning et avec Snowden, pas avec ceux qui parlent de droits civils et font des affaires avec l’Arabie saoudite.

Capitaine Martin.

http://www.resistance-politique.fr/article-les-beaux-discours-d-obama-ne-bercent-plus-personne-119528049.html

Khodorkovski, analyse d’une intoxication médiatique


khodorkovski-7Alors que la Russie est en pleine perestroïka, un jeune militant communiste, membre actif des komsomols, se reconvertit à l’économie de marché en créant en 1985 un café coopératif aux fins d’importations de cognacs bas de gamme et autres produits occidentaux manquant en Russie de l’époque.

En 1989, il fonde la première banque privée du pays (Menatep) et seulement six ans plus tard, en 1995, s’empare de la société pétrolière Ioukos au moment de la privatisation des entreprises russes. L’acquisition de Ioukos se fait de façon vraisemblablement discutable puisque les deux seuls acheteurs autorisés à entrer en lice pour cette acquisition sont des compagnies détenues majoritairement par la banque Menatep.

En 1996, on retrouve ce jeune milliardaire au sein d’un groupe formé par les sept banquiers et hommes d’affaires les plus influents de Russie. Ces derniers vont en utilisant leur très forte influence dans la sphère publique russe (économie, médias…) soutenir et permettre la réélection de Boris Eltsine contre son opposant communiste Guennadi Ziouganov.

En 2001, le jeune et riche Mikhaïl Khodorkovski semble promis aux plus hautes destinées. Il lance l’Open Russia Fondation, une ONG destinée à influer sur la vie politique russe et qui ne masque pas les orientations politiques libérales, civiques et pro-occidentales de son fondateur. L’ORF, membre du réseau des sociétés ouvertes (Open Society) de Georges Soros, se présente comme une première pierre dans la lutte contre la corruption et afin de faire de la Russie un soi disant pays européen. L’ORF tient sa réunion de lancement aux Etats-Unis le 18 septembre 2002. Au cote de Mikhaïl Khodorkovski, siègent au board de l’ORF, par exemple, Henry Kissinger, Arthur Hartman (ancien ambassadeur américain en France et en union soviétique) ou encore Lord Jacob Rothschild. Ce dernier sera du reste fait légataire des actifs de Ioukos par Mikhaïl Khodorkovski au moment de son arrestation.

En avril 2003, Ioukos entame une fusion avec Sibneft, une société acquise en 1996 par Boris Berezovsky et Roman Abramovich et majoritairement (à l’époque) détenue par Boris Berezovsky. A la même époque, Mikhaïl Kodorkovski siège au groupe Carlyle et mène des négociations avec des sociétés américaines (Exxon Mobil and Chevron Texaco) pour leur céder Ioukos, en clair céder des avoirs énergétiques russes, acquis de façon douteuse, à l’Amérique, c’est-à-dire à l’époque à l’adversaire stratégique et géopolitique principal du pays.

Le 25 octobre 2003, Mikhaïl Khodorkovski est arrêté à l’aéroport de Novossibirsk en Sibérie, dans le cadre d’une enquête fédérale sur des malversations financières au sein de Ioukos.

Le mainstream médiatique et intellectuel français et occidental n’a alors et depuis jamais cessé de nous marteler que Vladimir Poutine aurait arbitralement fait arrêter Mikhaïl Khodorkovski en qui il voyait un potentiel rival et surtout un homme capable de dénoncer la soit disant corruption d’état qui régnait en Russie.

Pourtant, la réalité semble assez éloignée de cette vision manichéenne de ce que l’on appelle désormais «l’affaire Khodorkovski».

Le 26 novembre 2003, des banquiers suisses portent plainte contre Khodorkovski et ses associés pour blanchiment d’argent et participation à une organisation criminelle, à savoir une fraude financière à grande échelle organisée via la banque Menatep, qui aurait dès 1997 ouvert un compte au sein de Clearstream et procédé à des transferts financiers massifs vers la Bank of New York.

A cette époque, la responsable de la banque de New York, Natasha Gurfinkel Kagalovsky, n’est autre que l’épouse du vice-président de la Menatep: Konstantin Kagalovsky. Ce dernier est très proche d’un autre oligarque du nom de Vladimir Goussinski, ex-monsieur média sous Eltsine et candidat d’opposition libérale chez Iabloko en 2003 avant de quitter le pays et de diriger, avec son partenaire de l’époque Konstantin Kagalovsky lui aussi en exil, une chaine de télévision ukrainienne d’opposition qui critique fortement la politique de l’actuel président Victor Ianoukovich.

Selon la journaliste Lucy Komisar, les seules opérations de blanchiment d’argent via le schéma Clearstream-Menatep se montent à au moins sept milliards de dollars provenant de Russie.

En 2005, le chef de la sécurité de la banque Menatep puis de Ioukos, Alexeï Pitchouguine, est condamné à 20 ans de réclusion pour le meurtre de Sergueï Gorine, un ancien dirigeant de la banque Menatep, et de son épouse Olga. Cette sentence est commuée en 2007 à une peine de prison à vie après qu’il ait été aussi reconnu coupable de trois autres meurtres. Toujours en 2005, Mikhaïl Khodorkovski est lui condamné à 9 ans de prison (ramenés à 8 ans en appel) pour fraude fiscale puis à 6 ans de prison supplémentaires en  2010 (ramenés à 5 ans en appel) pour vol de pétrole et blanchiment d’argent d’un montant de 23,5 milliards de dollars.

Le mainstream médiatique et intellectuel français et occidental n’a alors et depuis jamais cessé de nous présenter Khodorkovski et Platon Lebedev (son associé) comme des prisonniers politiques. En 2011 les partisans de Mikhaïl Khodorkovski affirmaient vouloir saisir la cour européenne des droits de l’homme. Amnesty International, à peu prés à la même époque, affirmera même que Khodorkovski et Lebedev sont clairement des «prisonniers d’opinion«.

Pourtant, la cour européenne des droits de l’homme vient à ce sujet de rendre la décision. Elle confirme le caractère non politique du procès, et confirme que les accusations contre les accusés sont justement fondées mais aussi que le droit des accusés à un procès équitable n’avait pas été violé. Autrement dit, il y a bien eu violation de la législation pénale et fiscale et leur condamnation est donc bien justifiée.

Cette décision va dans le sens des affirmations du président russe qui affirmait en 2010 que: «les crimes de M. Khodorkovski ont été prouvés par la justice (…) et que tout voleur doit aller en prison». Celui-ci non sans humour rappelait notamment que «Pour des crimes analogues, l’Américain Bernard Madoff a été condamné à 150 ans de prison (…) Notre justice est donc beaucoup plus libérale».

Cette décision de la cour européenne des droits de l’homme va également à l’encontre des affirmations de la très large majorité des commentateurs sur cette affaire depuis près d’une décennie. Ce jugement démontre et brise leur trop fort parti pris et leur obsessionnelle refus d’accepter qu’un quelconque opposant (ou pas) à Vladimir Poutine puisse être coupable de quoi que ce soit.

On ne peut s’empêcher, sur la forme et le traitement médiatique extérieur de l’affaire, de faire un parallèle avec l’affaire Navalny et de se dire que finalement la justice russe a bien fait de libérer le jeune bloggeur mis en examen. Cette mesure ralentira peut être  la mauvaise foi du mainstream médiatique. Elle procurera aussi un peu de sérénité à  l’élection municipale de Moscou en septembre prochain et donc à la vie politique et démocratique intérieure du pays.

Khodorkovski, analyse d’une intoxication médiatique

« L’hitlérisation » de Poutine – Gilad Atzmon


Crash-Russie-Vladimir-Poutine-se-rend-sur-les-lieux_article_landscape_pm_v8Dans mon dernier livre Quel Juif errant, j’explore le continuum idéologique, spirituel et politique entre la politique identitaire juive et la théorie gay. Hier, Stephen Fry, un dramaturge juif gay britannique, nous a fourni l’occasion d’examiner l’affinité politique et spirituelle étroite entre la politique identitaire juive et l’appel LGBT.

Dans une lettre ouverte au premier ministre David Cameron et au Comité International Olympique, Fry a assimilé la politique anti-gay de Poutine à la haine des juifs d’Hitler. L’argument de Fry mérite une certaine attention.

Hitler, nous dit Fry, « a interdit aux juifs l’accès à la titularisation ainsi qu’à la fonction publique, il a fait en sorte que la police ferme les yeux sur les passages à tabac, les vols ou les humiliations portés sur eux, fait brûler et bannir des livres écrits par eux. Il affirmait qu’ils « polluaient » la pureté et la tradition de ce que c’était d’être Allemand … »

Selon Fry, « Poutine répète sinistrement ce crime insensé, mais cette fois contre les LGBT russes. Les passages à tabac, les meurtres et les humiliations sont ignorés par la police. Tout argument ou discussion saine sur l’homosexualité est contraire à la loi. »

Les analogies historiques sont des territoires dangereux, surtout quand les connaissances nécessaires et même élémentaires font défaut. Inutile de dire que je m’oppose à toute forme d’abus contre les droits de l’homme envers les Juifs, les LGBT, les Palestiniens ou n’importe qui d’autre. Cependant, je m’oppose également à l’émergence de la culture foireuse de déclarations et de slogans vides pour lesquelles Fry est, malheureusement, un défenseur de premier plan.

Fry, pour des raisons évidentes, évite la question la plus nécessaire : qu’est-ce qui a conduit au traitement épouvantable des Juifs dans le 3ème Reich ? Sans surprise, il évite aussi une question similaire quand il s’agit de l’antagonisme de Poutine envers les LGBT. Et pourtant, si nous voulons vraiment lutter contre l’oppression, ce sont les questions les plus cruciales à poser et à résoudre. Je dirais que la différence entre les recherches sur l’Holocauste et l’histoire proprement dite est que les études portant sur l’Holocauste sont principalement concernées par l’étude de la douleur (elle-même), tandis que l’histoire essaye de comprendre les événements qui ont amené à cette souffrance.

Les Juifs qui veulent empêcher aux juifs de futures souffrances doivent examiner de près les circonstances répétées qui ont transformé l’histoire juive en une chaîne de Shoahs. Ils devraient lire L’antisémitisme, son histoire et ses causes de Bernard Lazare au lieu de lire Anne Frank ou le Jewish Chronicle. De même, les théoriciens homosexuels devraient examiner de façon critique ce à quoi exactement les Russes s’opposent dans le discours LGBT. Est-il possible que Poutine considère le mouvement LGBT comme une forme d’intervention occidentale grossière ? Peut-être que Stephen Fry devrait répondre à cette question avant de faire à nouveau du lobbying pour un boycott international.

Si Fry est vraiment intéressé par les analogies historiques, il peut certainement détecter une similitude entre son propre appel à boycotter la Russie et le fameux appel à la guerre contre l’Allemagne de la Judée en 1933. [1]

Je ne suis pas impressionné par l’analogie historique de Fry, mais je me permets de suggérer au dramaturge que pas mal d’historiens font en fait le lien entre l’appel juif de 1933 pour le boycott de l’Allemagne et la souffrance juive qui a suivi. Je suis persuadé que Fry ne voudrait pas être associé, en tant que catalyseur, avec d’éventuelles souffrances à venir des LGBT russes.

Les sionistes ont tendance à comparer leurs ennemis à Hitler – Saddam Hussein, Mahmoud Ahmadinejad et Yasser Arafat se sont tous retrouvés assimilés à Hitler. Fry, la vedette activiste et humaniste est en train de faire exactement la même chose avec Poutine. « Il (Poutine) fait des homosexuels des boucs émissaires, tout comme Hitler l’a fait avec les Juifs. » Est-ce une coïncidence que Fry utilise les mêmes tactiques Hasbariennes ?

Beaucoup s’accordent à penser que la politique anti-gay de Poutine est problématique et inacceptable, et pourtant, c’est la philosophie interventionniste occidentale que Fry exhibe dans son appel au boycott qui alimente en fait l’intolérance Russe et conduit à une telle politique.

Fry dit à propos de lui-même « Je suis gay. Je suis un Juif. Ma mère a perdu plus d’une douzaine de membres de sa famille à cause de l’antisémitisme d’Hitler. Chaque fois qu’en Russie un adolescent gay est contraint au suicide, une lesbienne « correctivement » violée … le monde est diminué et pour ma part, je pleure à nouveau de voir l’histoire se répéter. »

Je compatis avec Fry et respecte son inquiétude, mais je me demande si Fry pleure aussi à l’appel de Bernard Henri Levy pour les guerres interventionnistes morales « en tant que Juif », quand Wolfowitz a « libéré » le peuple irakien.

Comment M. Fry se sent quand il entend parler des crimes répétés commis par l’État juif en son nom ? Comment se sent-il quand les siens sont en train de violer le sol, les cœurs et les esprits palestiniens ?

Gilad Atzmon,

Traduction E&R

http://www.gilad.co.uk/writings/fry-up.html

«Goulag électronique globalisé» ? Yes we must !


aptopix-nsa-phone-records-big-data-photo-gallery.jpeg-1280x960Il y a comme cela des moments où le religieux ose renouer avec son essence révolutionnaire en éclairant le débat séculier avec toute la clairvoyance d’une inspiration venue «d’en-haut». L’archiprêtre de l’Eglise orthodoxe russe, Vsevolod Chaplin, s’est ainsi félicité de l’asile politique accordé par Moscou à l’ex-agent de la CIA Edward Snowden, soulignant que ses révélations sur le fameux programme de surveillance de la NSA, allait «aider à empêcher la mise en place d’un goulag électronique globalisé» («help prevent the establishment of a global electronic prison camp»). Mais le Système n’a pas dit son dernier mot et, alors qu’Obama met son veto aux auditions anti-NSA, tout notre petit monde-libre s’est mis au garde-à-vous ordonné par Washington pour une énième alerte terroriste globale à grand spectacle. The show must go on, et le «goulag électronique globalisé» aussi.

Décryptage d’en-haut
Dans notre fameux monde-libre, on peut désormais mesurer l’importance d’une information au black-out dont elle fait l’objet par les rampants de la presse-Système. Et à cet égard, la prise de position de l’Eglise orthodoxe russe doit donc absolument retenir toute notre attention puisqu’elle n’a été reprise par aucun «grand» média du Bloc atlantiste.
Que nous dit Vsevolod Chaplin ?
Tout d’abord, il salue à raison «l’indépendance» dont a fait preuve la Russie en offrant l’asile politique à Edward Snowden sans céder aux menaces de Washington. Indépendance à laquelle ont par ailleurs renoncé les caniches européens comme nous le savons.
L’ecclésiastique russe relève ensuite que les révélations de Snowden confirment l’existence d’un problème pernicieux discuté par les chrétiens orthodoxes «depuis de nombreuses années» : à savoir l’émergence d’une nouvelle forme de totalitarisme à travers la mise en place «d’un camp de prisonniers électronique mondial».
Et Vsevolod Chaplin de décrire ensuite le processus avec une grande lucidité: «D’abord, ils rendent les personnes dépendantes de moyens de communication très pratiques. (…) Les propriétaires économiques et politiques de ces services en retirent alors un énorme et terrifiant pouvoir dont ils ne résistent pas à faire usage pour contrôler les individus. (…) Un tel contrôle s’avérera finalement beaucoup plus strict que celui de tous les systèmes totalitaires connus du XXe siècle.»

Pavlov au Vatican
La déclaration de l’archiprêtre est intéressante à plus d’un titre.
L’Eglise orthodoxe est en effet une institution qui peut se prévaloir d’un poids considérable en Russie, et sa prise de position renforce donc la position de Poutine au point qu’elle limite d’autant sa marge de manœuvre en lui interdisant tout retour en arrière.
On peut en déduire au premier chef que dans l’affaire Snowden, la crise entre Moscou et Washington ira à son terme.
Accessoirement, cette prise de position de l’Eglise orthodoxe questionne inévitablement la position du Vatican dont le silence est assourdissant sur un dossier qui engage pourtant le devenir de la société humaine.
L’Eglise de Rome n’a en effet pas soufflé mot sur le risque de dérive totalitaire du Système que le scandale PRISM a mis en lumière.
Les réflexes pavloviens semblent donc avoir la vie dure au Vatican, décidément trop habitué à faire profil bas devant les puissants.
Dieu reconnaîtra les siens.

The Show must go on
Et pendant ce temps-là, juché sur son risible prix Nobel de la Paix, Barak Obama défend quant à lui bec et ongles l’établissement du «goulag électronique globalisé».
Fin juillet, il a été jusqu’à mettre son veto à des auditions anti-NSA devant la Chambre des représentants. Bref, le bonhomme tente de verrouiller le débat quelques jours seulement après qu’une loi anti-NSA ait été rejetée de justesse au Congrès.
Mais le boulet n’est pas passé loin.
Et pour mieux enfoncer le clou, quoi de mieux qu’une bonne vieille alerte terroriste globale. Du gros et du lourd on vous le dit, avec fermetures de consulats et d’ambassades sur tous les points chauds de la planète of course. D’ailleurs, on a même la transcription de l’email intercepté par la NSA et qui a mis le feu aux poudres… Du lourd on vous dit. De quoi convaincre certainement tous les récalcitrants que, bien sûr, le «goulag électronique globalisé» est plus que jamais nécessaire et vertueux pour sauver notre indépassable way of life.
Le truc est tellement énorme qu’on en rirait presque, si l’on n’avait pas à craindre une éventuelle opération sous false-flag, avec hélas de vrais morts à la clé, pour crédibiliser la farce.

Post scriptum I, Hiroshima for ever
Hors la farce justement, le 6 août marque un terrible anniversaire. Il y a 68 ans jour pour jour, alors que le Japon était à genoux, les Etats-Unis ont ordonné sans justifications militaires le largage d’une bombe atomique sur la ville d’Hiroshima.
L’explosion est programmée à 600 mètres du sol pour produire le maximum de destruction possible. La  bombe explose à la verticale d’un hôpital.
75 000 civils, femmes et enfants compris, sont instantanément carbonisés. Dans les semaines qui suivent, plus de 50 000 personnes trouvent la mort. Le nombre total de victimes s‘élèvent finalement à environ 250 000.
Trois jours après Hiroshima, c’est au tour de Nagasaki d’être sauvagement martyrisée par le feu nucléaire étasunien avec 40 000 morts supplémentaires à la clé.
Victoire.
A l’heure de notre alerte terroriste globale à grand spectacle, nos pensées vont donc aux victimes civiles et non-combattantes des deux pires attaques terroristes jamais survenues dans l’Histoire.

Post scriptum II, espoir pour la Syrie ?
Durant deux ans, le Bloc atlantiste a mandaté le Qatar pour gérer la logistique et le financement de la guerre menée contre le régime de Damas. Mais devant l’incapacité de Doha à faire chuter Bachar el-Assad ou même à marquer des points décisifs malgré les dizaines de milliers de morts, les Américains ont viré l’émirat du dossier pour refiler la patate chaude à Riyad.
Résultat, l’homme des américains dans le Royaume saoudien, Bandar ben Sultan himself, est désormais en charge du dossier. Or ce dernier vient de rendre une visite assez inattendue à Vladimir Poutine.
De là à imaginer qu’une deal entre Washington et Moscou est à l’étude sur le dossier syrien, il n’y a qu’un pas.
Et devinez qui se retrouverait alors couillon ?
Un indice : ça commence par U et ça finit par E..

Source : http://www.entrefilets.com/goulag%20electronique%20global.html#sthash.XDluqh5b.dpuf

 

Syrie : Le prince saoudien Bandar négocie à Moscou


bandar_1La visite du chef des services de renseignements saoudiens, Bandar Ben Sultan, en Russie, a attiré l’attention, surtout qu’elle est intervenue après une rupture de deux ans entre Moscou et Riyad, dans la foulée dudit printemps arabe. Les deux pays se sont affrontés diplomatiquement et sur le terrain autour de la Syrie, d’une manière indirecte, en soutenant  leurs alliés respectifs. Il va de soi que la visite de Bandar à Moscou signifie que les Saoudiens sont disposés à négocier avec les Russes. La mission du prince saoudien se limite à la sécurité et le dossier syrien est une priorité pour les deux pays. En outre, le fait d’avoir annoncé la visite, les informations qui ont filtré sur la durée de l’entretien et les commentaires russes qui l’ont qualifié de positif, sont autant d’indices qui reflètent une volonté commune de renouer les relations.

La méfiance russe à l’égard de l’Arabie saoudite ne se limite pas à la Syrie, elle s’étend aux régions musulmanes du Caucase et au Sinaï. La Russie sait que Riyad joue un rôle dans la manipulation des groupes islamistes. Mais la Syrie reste une priorité pour les deux pays, et deux ans après le début de la crise, l’Arabie saoudite n’a pas gagné son pari.

Malgré ce qui s’est passé en Egypte, les Saoudiens ont senti que l’Occident n’avait pas abandonné définitivement les Frères musulmans et que, par conséquent, le danger que constitue pour eux cette confrérie persiste. En Syrie, ils n’ont marqué aucun point, ni sur le plan militaire ni dans les domaines politique et diplomatique. Ils disposent d’informations faisant état du recul du soutien populaire aux rebelles. Cela est clairement apparu à Alep, où l’armée syrienne progresse en silence, tandis qu’à Homs et dans la campagne de Damas, elle multiplie les succès. Par ailleurs, tous les plans d’attaque contre la capitale ont échoué. Les visiteurs de Damas, aujourd’hui, réalisent que le danger a définitivement disparu. Le bruit  des combats est plus lointain comparé aux mois précédents. Il y a ensuite les répercussions de l’affrontement entre les Kurdes et le Front al-Nosra dans le Nord, l’exigence de l’Occident de frapper les extrémistes et leurs craintes de les voir revenir dans les pays occidentaux. Pour toutes ces raisons, l’Arabie saoudite a compris qu’ils n’y aucun espoirs de réaliser ses exigences, avancées pour son compte par l’opposition syrienne. Aussi, le compromis est meilleur aujourd’hui que demain. Et elle a compris, en outre, que le compromis n’aura lieu que si les Russes sont d’accord, car la priorité des Américains est la sécurité d’Israël et le succès des négociations israélo-palestiniennes.

Bandar s’est donc empressé de demander à Moscou de négocier, surtout qu’il a senti chez les Allemands, les Français et les Britanniques, à l’issue d’une tournée européenne, une grande inquiétude à l’égard des islamistes. Il n’a pas réussi à les convaincre même sur des questions simples et a senti chez eux un changement fondamental et graduel. Voilà pourquoi le prince saoudien a décidé d’ouvrir une page nouvelle avec la Russie, tout en sachant à l’avance que Moscou ne fera aucune concession après la résistance et les victoires du régime.

Par Abbas Daher

*Source : Médiarama (1/8/13)

L’Amérique Discréditée – Paul Craig Roberts


senat-us-intE2009-2eComme Washington perd son emprise sur le monde, défié par le Venezuela, la Bolivie, l’Equateur et maintenant la Russie, le gouvernement américain a recours à des crises de colère publiques. La manifestation constante d’une attitude puérile de la part de la Maison Blanche et du Congrès embarrasse chaque Américain.

La dernière manifestation du comportement infantile de Washington a été sa réponse au Service de l’Immigration russe pour l’octroi de l’asile en Russie pour un an au lanceur d’alerte américain Edward Snowden, en attendant que sa demande d’asile permanent soit étudiée. Washington, après avoir transformé les Etats-Unis en un état de non droit, n’a plus aucune conception de ce qu’est une procédure légale. La loi, c’est tout ce qui sert Washington. Tel que Washington voit les choses, la Loi n’est rien d’autre que la volonté de Washington. Toute personne ou pays qui interfère avec la volonté de Washington se comporte illégalement.

Parce qu’Obama, comme Bush avant lui, bafoue systématiquement la législation et la Constitution américaines, la Maison Blanche pense réellement que le président russe Vladimir Poutine doit désobéir à la loi russe et internationale, révoquer la décision d’asile du Service de l’immigration de la Russie, et remettre Snowden à Washington.

Washington attendait que la Russie lui remette Snowden simplement parce qu’il l’exigeait. Comme un enfant de deux ans, Washington ne peut pas concevoir que ses demandes n’aient pas préséance sur le droit international et les procédures juridiques internes de chaque pays. Comment la Russie ose-t-elle défendre la loi contre «la nation indispensable»?

Le porte-parole de la Maison Blanche, qui est si médiocre que je n’arrive pas à me rappeler comment il / elle s’appelle, a déclaré que le crétin de la Maison Blanche pourrait punir Poutine en n’allant pas lui rendre visite à Moscou le mois prochain. Je doute que Poutine se soucie de savoir si le crétin de la MB (Maison Blanche) se montre ou pas.

La durée du mandat du crétin de la MB est proche de sa fin, mais Poutine, à moins que la CIA ne l’assassine, sera là pour une autre décennie. En outre, chaque dirigeant russe a appris que la parole d’un président américain ne signifie rien. Clinton, les deux Bush et l’actuel crétin de la MB ont violé tous les accords que Reagan a faits avec Gorbatchev. Pourquoi le président de la Russie, un pays gouverné par la loi, voudrait rencontrer un tyran?

Pour ne pas être en reste vis-à-vis de la Maison Blanche dans le comportement infantile, les membres de la Chambre et du Sénat ont ajouté chacun sa petite part à l’embarras de l’Amérique. Les abrutis du Congrès «ont réagi furieusement», selon les rapports de presse, et ont averti «des graves répercussions dans les relations américano-russes. » Ici, nous avons une autre démonstration extraordinaire de l’orgueil de Washington. Seule la Russie doit se préoccuper des répercussions dans les relations. Washington n’a pas à s’en préoccuper. Sa Majesté Impériale refusera tout simplement d’accorder audience à Poutine.

Le Congrès ne semble pas être au courant de sa schizophrénie. D’une part, le Congrès est indigné par l’espionnage illégal et inconstitutionnel de la National Stasi Agency – espionnage du Congrès surtout – et tente de couper le financement du programme de surveillance de cette même National Stasi Agency. L’amendement au projet de loi de dépenses militaires par Justin Amash, un républicain du Michigan, allait presque passer. L’amendement n’a été rejeté que par des votes achetés par l’industrie de l’espionnage.

D’autre part, malgré son indignation d’avoir été espionné, le Congrès veut le scalp du héros courageux, Edward Snowden, qui les a informés qu’ils étaient espionnés. Nous avons ici une démonstration de la stupidité historique du gouvernement qui tue le messager.

Seuls quelques fous de droite estiment que la surveillance universelle de tous les Américains est nécessaire pour la sécurité américaine. L’Agence nationale de la Stasi va batailler ferme et faire chanter tous les membres de la Chambre et du Sénat, mais le chantage lui-même finira par couper les ailes de l’Agence nationale Stasi, en tout cas on peut l’espérer. Si cela n’est pas fait rapidement, l’Agence Stasi aura le temps d’organiser un événement sous fausse bannière qui va terrifier le troupeau de moutons et mettre un terme aux tentatives de freiner l’agence voyou.

Les Etats-Unis sont au bord de l’effondrement économique. La prétendue «superpuissance», une entité en faillite, a été incapable, après 8 ans d’efforts, d’occuper l’Irak, et a dû abandonner. Après 11 ans, la «superpuissance» a été vaincue en Afghanistan par quelques milliers de talibans légèrement armés, et est maintenant en train de battre en retraite la queue entre les jambes.

Washington compense son impuissance militaire en commettant des crimes de guerre contre des civils. L’armée américaine est un grand tueur de femmes, d’enfants, d’anciens du village, et des travailleurs humanitaires. Tout ce dont est capable la «superpuissance» c’est de lancer des missiles tirés à partir de drones sans pilote sur des fermes, des huttes de boue, des écoles et des centres médicaux.

Les locataires schizophrènes de Washington ont fait des américains un peuple haï. Ceux qui ont la clairvoyance pour vouloir échapper à la tyrannie croissante savent aussi que partout où ils pourraient chercher refuge, ils seront considérés comme la vermine de la nation la plus détestée et susceptibles d’être des boucs émissaires et être pris pour des espions et des gens d’influence néfaste, et risquent d’être décimés en représailles contre la dernière atrocité de Washington.

Washington a détruit les perspectives des américains, tant dans le pays qu’à l’étranger.

Traduction : Avic

http://www.paulcraigroberts.org/2013/08/01/double-feature-bradley-manning-verdict-convicts-washington-and-hiding-economic-depression-with-spin-paul-craig-roberts/

Craig Roberts withkitties_150_120Le Dr Roberts fut Secrétaire Adjoint au Trésor US de la politique économique dans l’administration Reagan. Il a été rédacteur en chef adjoint et éditorialiste du Wall Street Journal, chroniqueur pour Business Week et du Scripps Howard News Service. Il a occupé de nombreux postes universitaires. Son dernier livre, The Failure of Laissez Faire Capitalism and Economic Dissolution of the West est disponible ici: http://www.amazon.com/Failure-Capitalism-Economic-Dissolution-ebook/dp/B00BLPJNWE/

La Russie et l’Iran: Une danse postmoderne


pour-la-russie-une-attaque-contre-liran-serait--desastreuse-_trt-francais-4439Par MK Bhadrakumar

Si, comme prévu, le président russe Vladimir Poutine entreprend le voyage à Téhéran en Août, il sera riche en symboles – même s’il devait renoncer au projet de voyage par bateau pour traverser la mer Caspienne et atteindre la rive iranienne. La concordance des intérêts des deux puissances régionales, qui sont voisines, n’a jamais été mise en doute.

De plus, cette année est aussi, par une curieuse coïncidence, le 70e anniversaire de la Conférence de Téhéran de 1943, qui a été un événement émouvant dans les relations russo-iraniennes dans leur riche tissu historique parsemée de sang et de trahison.

L’histoire des relations russo-iraniennes est magnifique. Poutine a été le seul dirigeant russe à visiter Téhéran depuis la révolution bolchevique en 1917. Pourtant, les deux pays sont des joueurs anciens sur la scène géopolitique.

Le retour de Poutine à Téhéran près de sept ans après sa triomphale première visite en 2007 surfe sur le mode de la moralité. La politique étrangère russe a bouclé la question. Poutine espère nettoyer les écuries d’Augias, en supprimant littéralement les débris qui se sont accumulés pendant les années où il n’était pas au Kremlin.

Réussira-t-il ? Certes, Poutine est une figure charismatique pour les Iraniens. Pourtant, comment ses hôtes vont-ils évaluer les intentions de Moscou? C’est cette dernière question qui fait que la mission de Poutine est difficile – et risquée.

La pomme de discorde

La «distance» qui s’est glissée dans la relation russo-iranienne doit être considérée comme un héritage de la présidence de Dimitri Medvedev (2008-2012), une période au cours de laquelle Moscou était préoccupé à explorer le contenu du « reset » avec les Etats- Unis, que le président Barack Obama avait offert sur un plateau. Les «Occidentalistes » qui occupaient le Kremlin pendant ces années considéraient  l’Iran avec dégoût et mépris.

L’Iran a pris une banquette arrière dans les priorités russes et la compréhension stratégique que Poutine avait forgée au cours de sa visite historique a commencé à s’atrophier. La Russie a continué à traîner les pieds à la commission de la centrale nucléaire de Bushehr par respect pour la démarche américaine.

Le Kremlin n’a pas résisté lorsque les Etats-Unis ont introduit le dossier nucléaire iranien comme vecteur dans la coopération russo-américaine dans le cadre du « reset ». La coopération de la Russie, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, était vital pour l’administration Obama pour serrer encore plus la vis à l’Iran avec ce qui s’est avéré être un régime de sanctions paralysante installé pour durer, sanctions que la plupart des pays (comme l’Inde et Japon) n’ont accepté qu’à contrecœur.

Pourtant, Moscou savait depuis le début que la question nucléaire de l’Iran soulevait certaines questions fondamentales du droit international et de la Charte des Nations Unies et portaient de profondes implications pour le fonctionnement du système international.

Moscou n’était pas sans savoir, non plus, que le vrai problème de l’Occident avec l’Iran portait sur son idéologie de la justice et de la résistance et n’avait rien à voir avec un Moyen-Orient sans armes nucléaires.

La pomme de discorde fut créée par Medvedev quand  il interpréta les sanctions de l’ONU comme une obligation pour la Russie de résilier unilatéralement les accords signés en 2007 pour la fourniture des missiles S-300, sur lesquels Téhéran comptait de manière cruciale pour sa défense contre les attaques aériennes américaines et / ou israéliennes.

Medvedev a pris la « décision finale » d’abandonner l’affaire sous la pression américaine et le Kremlin passa outre la perception qui prévalait parmi les sections influentes de l’establishment de Moscou qui, eux, pensaient que la Russie pouvait encore remplir ses obligations contractuelles vis-à-vis de l’Iran.

Le chef du Comité international de la Douma, Konstantin Kosachyov a dit: «Huit articles ont été ajoutés dans la liste [des Nations Unies] de l’armement concerné par les sanctions. Cependant, il n’existe aucun système défensif, tel que les missiles S-300, sur cette liste. La résolution de [l’ONU]  n’a aucun effet direct sur la Russie « .

En regardant en arrière, le Quotidien du Peuple n’était pas loin de la vérité quand il avait noté avec ironie dans un commentaire à cette époque que « les contradictions abondent sur les intentions de Moscou envers l’Iran ». En effet, sans ce grand coup de pouce de la Russie, les Etats-Unis n’auraient jamais été en mesure de transférer le dossier iranien à l’ONU.

Saisir l’instant

Aujourd’hui, le bilan du « reset » raconte une histoire en soi. L’Organisation du Traité de Sécurité Collective reste un paria dans la guerre de l’OTAN en Afghanistan. L’indépendance du Kosovo a été célébrée.

L’OTAN a lancé son filet sur l’espace post-soviétique et continue à avancer vers les frontières de la Russie, et pourrait arriver dans le Caucase. Les États-Unis ont juré de saboter le projet de l’Union Eurasie de Moscou. Bien sûr, la Russie ne pouvait pas empêcher le «changement de régime» en Libye et ses objections contre le système de défense antimissile américain restent ignorées.

Qu’il suffise de dire qu’il y a un contexte complexe dans la dernière initiative de la Russie de se réconcilier avec l’Iran. Le badinage de la Russie avec le « reset » ont profondément blessé l’Iran à un moment où il avait besoin de toutes les amitiés sur lesquelles il pouvait compter pour conjurer la pression incessante des États-Unis. Mais malgré tout cela, l’Iran a survécu.

Une attaque militaire contre l’Iran n’est plus concevable, sauf à des coûts énormes et les risques gigantesques à l’échelle régionale et il est plus que probable que l’impasse US-Iran se dirigera vers des négociations.

Des négociations directes américano-iraniennes sont sur les cartes. Par conséquent, la Russie est en train de faire la chose qu’il fallait faire : «saisir l’instant. » Poutine sera le premier chef d’Etat en visite à la présidence Rouhani.

D’autre part, la compréhension et le soutien de la Russie pourraient contribuer à créer un espace qui permettra à l’Iran de négocier avec les États-Unis de façon plus optimale. Du point de vue iranien, la reprise de confiance récente de la Russie en tant que membre détenteur de veto du Conseil de sécurité de l’ONU est une tendance encourageante. Le ferme refus de la Russie d’approuver récemment un rapport de l’ONU critiquant des essais de missiles iraniens a pratiquement exclu toute extension du régime des sanctions.

Cependant, le retour en arrière de Russie sur l’affaire des missiles S-300 assombrit toujours le climat. L’Iran a déposé une réclamation  de 4 milliards de dollars de dommages contre la Russie devant le tribunal d’arbitrage international à Genève. La cause de l’Iran est bonne, mais la vraie issue est politique – une crise de confiance survenue dans les relations lorsque Medvedev a publié, le 22 Septembre 2010, le décret annulant unilatéralement la livraison des S-300 et une foule d’autres contrats pour la fourniture d’armes à l’Iran ainsi que l’interdiction de l’entrée et le transit via Russie pour un certain nombre de ressortissants iraniens liés au programme nucléaire du pays, et l’interdiction à des personnes physiques et morales russes de rendre des services financiers en relation avec des activités nucléaires iraniennes.

Le Ministre de la Défense iranien, le général Ahmad Vahidi, avait presque instantanément commenté le décret de Medvedev en une critique acide, en disant qu’il a montré «qu’on ne peut leur [les Russes] faire confiance, ce que nous savions déjà», et l’embargo est la preuve que la Russie « ne peut pas agir de façon indépendante, même lorsqu’il s’agit d’une question aussi simple ».

Le journal russe Kommersant a rapporté, le mercredi de cette semaine, citant des sources du ministère des Affaires étrangères à Moscou que Poutine offrirait à Téhéran un autre système de défense aérienne, Antey-2500, qui pourrait s’avérer être pour l’Iran une heureuse substitution au S-300.

L’Antey-2500 est un système d’arme redoutable, qui peut simultanément détruire jusqu’à 24 avions dans une zone de 200 kilomètres ou intercepter jusqu’à 16 missiles balistiques. On peut dire que le système est spécialement conçu pour les besoins des forces terrestres et peut répondre aux exigences de l’Iran.

Kommersant a également signalé que Poutine discutera du programme d’expansion de la centrale nucléaire de Bushehr. D’autres rapports indiquent que les physiciens nucléaires iraniens ont repris leurs études dans des institutions russes. Il y a une semaine, la Russie a tenu, cas rare, un exercice naval avec l’Iran dans la mer Caspienne.

Lors de la récente visite du président iranien Mahmoud Ahmadinejad à Moscou dans le cadre de la réunion au sommet des pays producteurs de gaz, des discussions ont eu lieu concernant la coopération dans le domaine de l’énergie.

Un solide pragmatisme

La Russie et l’Iran sont de grands praticiens de la diplomatie, mais avec tout le pragmatisme sans faille dont ils disposent, ce n’est pas une tâche facile que Poutine a entreprise en essayant de relancer la confiance dans les relations russo-iraniennes.

En fait, le fondement d’un accord stratégique entre les deux puissances régionales pour aller de l’avant devient nécessaire. Par exemple, l’impulsion pour la politique de l’Iran en Syrie est dérivée de la politique régionale du Moyen-Orient et il est difficile de savoir si et dans quelle mesure Moscou est prêt à s’identifier à elle.

Certes, le président nouvellement élu, Hassan Rouhani, a souligné à maintes reprises que les relations de l’Iran avec les Etats régionaux seront la priorité de sa politique étrangère. Des changements majeurs sont à prévoir dans les liens de l’Iran avec les Etats du Golfe, notamment l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. L’approche prudente par Téhéran à l’égard des événements en Egypte souligne la réflexion en ce sens.

De même, les lignes se déplacent dans les relations russo-américaines. En dépit de la démagogie sur le cas d’Edward Snowden, le lanceur d’alerte,  ex-sous-traitant de la CIA, Moscou a pris soin de ne pas lézarder les équations avec l’administration de Barack Obama.

La dernière chose que l’Iran voudrait est de se voir considéré comme monnaie d’échange dans la détente américano-russe. Rouhani reprend à son compte la politique du ‘’regard tourné vers l’est’’ d’’Ahmadinejad, « l’Iran a dû compter sur les politiques de pays comme la Russie, la Chine et l’Inde sur la scène internationale. » Cite le nouveau président iranien. Mais il rajoute :

« En dépit de la politique de ‘’regard tourné vers l’est’’ de l’Iran, la Russie a trouvé ses intérêts dans le renforcement de ses relations avec l’Occident. Le soutien des résolutions de sanctions contre l’Iran au Conseil de sécurité et la suspension de certains engagements militaires de la Russie ont été quelques-unes des mesures anti-iraniennes de la Russie. L’utilisation de la carte l’Iran dans son jeu avec l’Occident et en particulier avec les États-Unis a toujours été bénéfique pour la Russie ».

Cela dit, les experts russes sont réalistes concernant Rouhani et le considèrent comme un membre «modérée» de l’élite religieuse au pouvoir en Iran – « prêt à faire des compromis avec le monde et se rendre compte que s’en prendre à des moulins à vent tout le temps ne sert à rien», pour reprendre les mots de l’éminent savant Vitaly Naumkin, directeur de l’Institut d’études orientales de l’Académie des sciences de Russie.

Il y a un optimisme prudent parmi les experts de Moscou qui pensent qu’un «dégel» dans les relations entre l’Iran et l’Occident ne signifie pas nécessairement un revers pour les intérêts russes. L’estimation que tout dégel ne pourra être que limité et ne se fera que de manière progressive, puisque le « régime iranien ne pourra pas renoncer immédiatement à toutes ses valeurs fondamentales qui provoquent le mécontentement en Occident», comme l’a noté Naumkin.

Il faut dire que l’Iran n’est pas perçu à Moscou comme une source d’extrémisme religieux et la Russie ne fait face à aucune menace de l’extrémisme chiite. En principe, donc, il n’y a pas d’obstacles à la coopération russo-iranienne. Le défi réside dans la construction d’une complémentarité d’intérêts.

La classe moyenne iranienne et technocrates préfèrent la technologie occidentale – et les élites russes (à la différence des « orientalistes » soviétiques) n’ont pas de réelle passion pour l’Iran. Dans le même temps, la Chine est imbattable en tant que partenaire commercial et source d’investissement pour l’Iran.

Lorsque l’Iran s’ouvrira pour ses exportations de gaz, il pourrait même créer quelques brûlures d’estomac à Moscou dans la mesure où ces exportations pourraient atteindre un jour le marché européen et rivaliser avec les fournitures russes. L’avantage pour la Russie réside dans deux domaines principaux – la coopération militaire et nucléaire.

En même temps, la Russie diversifie également ses relations avec les pays de la région, ce qui signifie qu’un partenariat privilégié avec l’Iran ne peut pas se faire au détriment de ses liens florissants avec la Turquie ou Israël. En somme, les deux puissances régionales avancent à tâtons vers une relation post-moderne, contrairement à ce qu’ils ont connu auparavant.

Ambassadeur MK Bhadrakumar a servi en tant que diplomate de carrière dans les services extérieurs indiens pendant plus de 29 ans, avec des postes dont celui d’ambassadeur de l’Inde en Ouzbékistan (1995-1998) et en Turquie (1998-2001).

Traduction : Avic

http://www.atimes.com/atimes/Central_Asia/CEN-01-260713.html